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Roi et Reine de france

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Message  Jean le noir Dim 14 Jan - 20:32

Eudes
29 février 888 – 3 janvier 898


Roi et Reine de france - Page 2 13157310

Titre
Roi des Francs
(Francie occidentale)
29 février 888 – 3 janvier 898
(9 ans, 10 mois et 5 jours)
Couronnement 29 février 888 à Compiègne
13 novembre 888 à Reims
Prédécesseur: Charles III le Gros
Successeur: Charles III le Simple

Roi et Reine de france - Page 2 Denier18

Denier de Toulouse sous le roi Eudes.
Nom de l'atelier/ville : Toulouse Métal : argent Diamètre : 20,5 mm Axe des coins : 4 h. Poids : 1,58 g. Degré de rareté : R1
Titulature avers : + ODDO REX FR-C.
Description avers : Croix.
Traduction avers : (Eudes, roi des Francs).
Titulature revers : + TOLOSA CIVI.
Description revers : O/D/D/O dans le champ.
Traduction revers : (Cité de Toulouse ; Eudes)

Roi et Reine de france - Page 2 Denier19

Denier de Blois sous le roi Eudes
Nom de l'atelier/ville : Blois Métal : argent Diamètre : 19mm Axe des coins : 3h. Poids : 1,67g. Degré de rareté : R1
Titulature avers : + MISERICORDIA DE-I I, (légende commençant à 9 heures).
Description avers : Monogramme odonique.
Traduction avers : (Miséricorde de Dieu).
Titulature revers : + BI-ESIANIS CASTRO, (O losangé).
Description revers : Croix.
Traduction revers : (Château de Blois).

Eudes ou Odon, né après 852 et mort le 3 janvier 8982 à La Fère, comte de Paris et marquis de Neustrie (866-868 puis 886-888), est un roi des Francs (888-898), premier roi de la dynastie des Robertiens.

Marquis de Neustrie
Fils aîné de Robert le Fort, marquis de Neustrie, il appartient à la branche des Robertiens.
À la mort de son père en 866, il hérite du titre de marquis de Neustrie, mais le roi Charles II le Chauve le dépossède en 868 de ce titre qu'il donne à Hugues l’Abbé.
Dès lors, Eudes ne dispose plus que d'un petit patrimoine personnel en Neustrie, territoire qui constitue le cœur de son pouvoir.
En 882 ou 883, il est fait comte de Paris sans doute avec l'accord d'Hugues l'Abbé et le soutien de l'évêque Gozlin, ce qui « rééquilibre ainsi vers le nord, vers la France mineure, l'assise des Robertiens ». Paris, « capitale de la Francie [et] clé des royaumes de Neustrie et de Bourgogne » si l'on en croit Foulques de Reims, devient un élément essentiel du dispositif robertien.
C'est à ce titre qu'Eudes soutient, avec l'aide de l'évêque Gozlin, le siège de Paris par les Vikings au cours de l'hiver 885/886.
Au cours de ce siège, la mort du comte Henri lui permet, en septembre 886, d'être investi marquis de Neustrie.
Il obtient en outre de Charles III le Gros, empereur d'Occident et roi des Francs occidentaux depuis juin 885 à la suite de la mort de Carloman en décembre 884, un certain nombre de comtés (Tours, Blois, Angers notamment) qui élargissent encore son assise territoriale importante en Neustrie, d'autant qu'il récupère par ailleurs, après la mort d'Hugues l'Abbé en 886, la fonction d'abbé laïc de Saint-Martin de Tours dont avait disposé son père.

Roi des Francs de l'Ouest

L'étape suivante est pour Eudes la royauté elle-même.
En effet, l'empereur Charles III le Gros est déchu par les grands du royaume peu avant sa mort en 888.
On lui reproche notamment d'avoir trop tardé à envoyer des troupes afin de lutter contre les Normands à Paris, et de s'être contenté en octobre 886, malgré la résistance acharnée de la ville, de leur proposer de les payer pour qu'ils cessent leurs agissements, sans succès d'ailleurs (ils partirent piller la Bourgogne).
Cette incapacité à rétablir l'ordre dans le royaume déconsidère Charles III et amène une partie des grands, au sein desquels les Robertiens tiennent une place éminente, à choisir Eudes, lequel avait soutenu le siège de Paris par les Vikings au cours de l'hiver 885/886, pour le remplacer.
Le 29 février 888, tandis que l'héritier légitime du trône, le futur Charles III le Simple, est écarté en raison de sa jeunesse, Eudes est élu roi des Francs et sacré en l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne, par son parent l'archevêque de Sens Gautier.
Le fait qu'Eudes, comme le chef de guerre Boson élu à la tête du royaume de Provence en 879, ne soit pas un descendant de Charlemagne montre à quel point la position de la haute aristocratie s'est affermie vis-à-vis de l'État carolingien.
Sans contester une certaine légitimité royale aux membres de la famille carolingienne, les grands ne souhaitent pas rester prisonniers de celle-ci pour choisir l'homme qui, au sein du royaume, dispose des qualités les plus évidentes pour assumer la fonction royale : « l'élection et l'acclamation par les grands sont redevenus les éléments constitutifs de l'accession au trône, tandis que le sacre perd encore de son efficacité comme fondement du pouvoir royal ».

Un monarque contesté

Cependant, Eudes reste contesté, notamment du fait de l'opposition de l'archevêque de Reims, Foulques, qui lui suscite un concurrent en faisant élire roi des Francs puis sacrer à Langres Guy III de Spolète, et de celle de Ramnulf II comte de Poitiers, tuteur du jeune Charles le Simple.
Il lui faut l'appui d'Arnulf de Carinthie, roi de Francie orientale, pour obtenir le soutien de l'ensemble des grands du royaume, officialisé par un second couronnement à Reims le 13 novembre 888, à l'aide du matériel (manteau, couronne, sceptre) envoyé par Arnulf, sans doute d'Aix-la-Chapelle.
Eudes, en tant que roi, remporte sur les Vikings une première victoire le 24 juin 888, dans la forêt de Montfaucon d'Argonne, une seconde en 892, près de Montpensier en Limagne. Les Normands mettent néanmoins à sac les villes de Meaux, Troyes, Toul, Verdun, Évreux et Saint-Lô.
Malgré tout, sa volonté de lutter contre les invasions normandes demeure intermittente, dans la mesure où il se contente souvent de leur verser tribut (Danegeld) pour détourner leur violence.
Eudes ne parvient pas en fait à rétablir l'autorité du pouvoir royal au niveau de ce qu'elle était à l'époque de Charles II le Chauve : « il ne contrôle réellement que les régions situées entre Loire et Seine ».
Cela s'explique en partie par le fait que, pendant tout son règne, Charles va chercher à récupérer le trône de son père, en s'appuyant sur la persistance d'un légitimisme carolingien, notamment entre Seine et Meuse.
Il dispose dans cette lutte d'alliés parmi les grands comtes, princes féodaux, notamment Baudouin II de Flandre.
Ces derniers sont en effet inquiets de la volonté d'Eudes de réaffirmer la capacité royale à disposer à son gré d'honores que leurs titulaires considèrent s'être approprié définitivement.
Plus largement, les grands souhaitent contenir l'extension de la puissance robertienne et au contraire maintenir et développer l'étendue de leurs réseaux et de leurs possessions, éventuellement au détriment du fisc royal.
Il s'agit avant tout de bien faire comprendre à la puissance royale, quelle qu'elle soit, que désormais les princes du royaume disposent seuls de la puissance d'action : le roi doit se contenter d'une allégeance formelle, sans prétendre intervenir directement dans chacun des regna qui composent l'ensemble franc.
Le couronnement à Reims, le 28 janvier 893, de Charles III le Simple fournit l'occasion aux princes de soutenir plus ou moins ouvertement un roi « alternatif » dont l'existence met à mal la légitimité et donc la puissance du Robertien.
De ce point de vue, le fait que matériellement Eudes domine Charles, en le contraignant à la défensive et en prenant Reims, ne change rien au fait qu'idéologiquement, sa position n'est pas assurée.
Les grands aristocrates du royaume le savent et s'en servent, jouant ainsi successivement un roi contre l'autre pour augmenter leur assise au sein du royaume, y compris en terme territorial.
Finalement, Eudes reconnaît, juste avant sa mort, Charles III le Simple comme son successeur, en échange d'un nouveau prélèvement de terres appartenant au fisc royal au bénéfice de son frère Robert.

Mort et tombeau

Il meurt en 898 à La Fère, et est inhumé à Saint-Denis.
En 996, son petit-neveu Hugues Capet est inhumé à ses côtés et en 1263, Louis IX décide d'un programme visant à réaliser des monuments funéraires pour marquer le rôle de nécropole royale dévolue à l'abbaye de Saint-Denis.
Il commande une série de quatorze mausolées ornés de gisants pour recouvrir les restes des derniers carolingiens ainsi que des premiers capétiens.
Parmi les tombeaux commandés figurent ceux de Eudes et Hugues Capet.
Ceux-ci se trouvaient à la croisée du transept à côté de l'autel matutinal et derrière les tombeaux de Robert II le Pieux et de Constance d'Arles.
En août 1793, ils sont parmi les premiers tombeaux détruits par ordre de la Convention lors de la profanation des tombes de la basilique Saint-Denis.
Les deux gisants d'Eudes et Hugues disparaissent en même temps que celui du roi Dagobert Ier.
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Message  Jean le noir Dim 14 Jan - 20:43

Charles III "le Simple"
3 janvier 898 – 30 juin 922


Roi et Reine de france - Page 2 George10

Titre
Roi des Francs
(Francie occidentale)
3 janvier 898 – 30 juin 922
(24 ans, 5 mois et 27 jours)
Couronnement: 28 janvier 893 en l’abbaye Saint-Remi de Reims
Prédécesseur: Eudes
Successeur: Robert Ier

Roi et Reine de france - Page 2 Denier20

Denier sous Charles III le Simple
Nom de l'atelier/ville : Bourges Métal : argent Diamètre : 20,5mm Axe des coins : 6h. Poids : 1,67g.
Titulature avers : + CARLVS INP AVC.
Description avers : Croix.
Traduction avers : (Charles, empereur auguste).
Titulature revers : + BITVRICES CIVIT, (légende commençant à 9 heures).
Description revers : Monogramme carolin (KAROLVS).
Traduction revers : (Cité de Bourges).

Charles III, dit « le Simple », né le 17 septembre 879, mort le 7 octobre 929 à Péronne3 dans la Somme, est roi de Francie occidentale de la fin du ixe et du début du Xe siècle ; il appartient à la dynastie carolingienne.
Ce fils posthume du roi de Francie Louis II le Bègue († le 10 avril 879) et de sa seconde épouse Adélaïde est facilement écarté du trône par les grands du royaume après la disparition, en 882 et 884, de ses demi-frères issus du premier lit royal, Louis III et Carloman II.
Les impératifs de défense en cette période troublée, sous la triple menace viking, sarrasine et hongroise, ne paraissaient guère compatibles avec l'accession au trône d'un tout jeune enfant.
Charles est donc placé en 885 sous la tutelle de l'empereur Charles III le Gros.
Après la destitution et l'abdication de ce dernier, le robertien Eudes, vaillant défenseur de Paris assiégée par les Normands durant l'hiver 885-886, se fait élire roi en février 888.
Sacré roi des Francs occidentaux le 28 janvier 893 par l'archevêque de Reims Foulques, le jeune Charles ne peut régner sur l'ensemble du royaume qu'à partir de la mort d'Eudes survenue le 3 janvier 898.
Il est aussi roi de Lotharingie de 911 à 923.
Sous son règne, de puissantes principautés en Flandre, Bourgogne, Aquitaine et France robertienne, adaptées à l'époque troublée, affirment leur indépendance, et leur pouvoir dans la vie politique du royaume.
Le pouvoir royal éprouve ainsi d'énormes difficultés à s'imposer en raison des multiples rivalités de pouvoir.
La fin du règne, qui voit la prédominance d'un conseil régalien d'origine lotharingienne, est catastrophique.
Tout d'abord, Charles est déposé par les grands du royaume le 30 juin 922.
Ensuite, la bataille de Soissons, le 15 juin 923, sans vainqueur décisif, ouvre la voie à des rixes et querelles innombrables qui amènent la ruine du parti royal et valorisent le champ des ambitions des conjurés.
Enfin, la bonne volonté pacificatrice de Charles, abandonné, est trompée.
Attiré dans une réunion de médiation en fin d'été 923, le souverain est capturé lors d'un guet-apens organisé par Herbert II de Vermandois, qui le laisse végéter en captivité à Péronne jusqu'à sa mort en 929, même si son geôlier, un temps en conflit avec Raoul de Bourgogne, fait mine de chercher à le rétablir sur son trône, en 927.

Un héritier évincé

Le qualificatif de « simplex » accolé à Charles — devenu le « simple » en ancien français — apparaît dès la fin du Xe siècle ; il se trouve pour la première fois dans les chroniques de Richer de Reims et signifie « honnête, sincère, franc, doux, pur, convivial ».
Ce n'est qu'ensuite « par une fausse interprétation du mot », que les chroniqueurs l'ont employé dans le sens de « sot » ou de « simplet ».
La variété des dénominations chez les auteurs des XIe, XIIe et XIIIe siècles s'explique par l'intense propagande des descendants des maîtres des principautés décriant les souverains carolingiens : « stultus » (« sot », « insensé », « fou »), « hebes » (« qui manque de pénétration, d'acuité, de finesse »), « follus » (« fou »), « minor » (« le petit »), « insipiens » (« déraisonnable »).
Fils posthume de Louis II le Bègue, mort à Compiègne le 10 avril 879, et d'Adélaïde de Frioul, sœur de Wilfrid, abbé de Flavigny, Charles naît le 17 septembre 879.
En premières noces, Louis II a épousé Ansgarde qui lui a donné deux fils, Louis III et Carloman II.
Mais Louis a contracté cette union sans le consentement de son père Charles II, qui lui impose d'épouser un meilleur parti, Adélaïde ; en effet, le roi Charles II fait casser sa première union.
Cette situation a entraîné des discussions sur la validité de ces deux mariages de la part des contemporains et a permis aux légistes adversaires de la dynastie de mettre en cause la légitimité de la descendance de Louis II.
Selon Richer, c'est Foulques le Vénérable, archevêque de Reims, qui a la charge d'élever Charles dès sa plus tendre enfance.
Selon une chronique du XIIIe siècle, il a été confié, comme Louis et Carloman, aux soins d'Hugues l'Abbé.
Trop jeune pour régner, il est exclu du pouvoir après la mort de son demi-frère Carloman II.
Les grands du royaume, avec à leur tête Hugues l'Abbé, choisissent alors Charles III le Gros, empereur d’Occident en titre, afin d’assurer la régence du jeune Charles pendant sa minorité.
Après la déposition de Charles III le Gros en 887, Charles, qui n'a que huit ans, est encore trop jeune pour monter sur le trône.
Les grands élisent alors comme roi de France le puissant marquis de Neustrie, Eudes, comte de Paris qui, en digne fils de Robert le Fort, a défendu Paris face aux Normands durant l'hiver 885-886.
Il est fait mention de Charles pour la première fois en juin 889.
Il est alors auprès du comte Ramnulf II de Poitiers, duc d'Aquitaine.
Eudes s'étant avancé vers lui avec une armée peu nombreuse pour obtenir sa soumission, Ramnulf se présente à Orléans avec Charles, alors âgé de dix ans.
Les deux hommes négocient, et Ramnulf promet de ne pas attaquer Eudes et lui prête un vague serment d'allégeance
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 13:49

Robert Ier
29 juin 922 – 15 juin 923

Roi et Reine de france - Page 2 Robert10

Titre
Roi des Francs
(Francie occidentale)
29 juin 922 – 15 juin 923
(11 mois et 17 jours)
Couronnement: 30 juin 922 en l’abbaye Saint-Remi de Reims
Prédécesseur: Charles III
Successeur: Raoul

Comte de Paris
898 – 15 juin 923
(25 ans)
Monarque: Robert Ier
Prédécesseur: Eudes
Successeur: Hugues le Grand

Robert Ier (né vers 860 – mort le 15 juin 9231 à Soissons) est élu roi de Francie occidentale en 922.
Fils cadet du comte d'Anjou Robert le Fort (vers 815/30–866) et probablement d'Emma de Bourgogne, fille cadette du comte Conrad Ier et d'Adélaïde d'Alsace, il est le frère d'Eudes et le grand-père d'Hugues Capet.
Son frère Eudes, devenu roi en 888, le nomme à la tête de plusieurs comtés, y compris le comté de Paris et la marche de Neustrie.
Robert est également abbé in commendam de plusieurs abbayes.
Il ne revendique pas la couronne de France quand son frère meurt en 898, reconnaissant les droits à la succession du roi carolingien, Charles III le Simple, qui, selon Richer de Reims, le confirme « duc de la Gaule celtique » (Neustrie).
Il ne semble pas qu'il soit le titulaire du titre de duc des Francs, comme l'est Hugues le Grand en 936.
Robert continue à défendre le nord de la France contre les attaques des Normands.
Ainsi le 20 juillet 911, il participe à la bataille qui libère Chartres, défendue par son évêque Jousseaume, du siège normand.
Avec l'aide du marquis de Bourgogne Richard et d'Ebles comte de Poitiers, les Normands sont sévèrement battus ce qui permet au roi de négocier avec Rollon la sédentarisation des Normands autour de Rouen.
L'historien Karl Ferdinand Werner souligne l'importance de ce fait d'armes qui stabilise la situation en Neustrie et permet à ses vainqueurs de s'affirmer en défenseurs du royaume. Flodoard relate qu'en 921 Robert, après avoir assiégé pendant plus de cinq mois les Normands de la Loire, « reçut d'eux des otages et leur concéda la Bretagne qu'ils avaient dévastée, ainsi que le pagus de Nantes ».
L'annaliste ajoute que les Normands commencèrent alors « à recevoir la foi du Christ ».
Robert réitère ainsi, au profit des Normands de la Loire, la politique suivie dix ans plut tôt à l'égard de Rollon et des Normands de la Seine.
L'ultime précision de Flodoard semble d'ailleurs indiquer que la conversion des Normands au christianisme figure, comme en 911, parmi les conditions de la paix proposée par le marquis de Neustrie.
Dix ans auparavant, le traité de Saint-Clair-sur-Epte avait été conclu par le roi lui-même, ou tout au moins sous le sceau de son autorité.
Rien de tel en 921 : c'est Robert, et lui seul, qui traite.
Dans des circonstances apparemment analogues, le Robertien ne s'est pas préoccupé d'associer Charles le Simple à une décision pourtant capitale.
Ce camouflet à l'autorité royale donne la mesure du chemin parcouru en une décennie.
Le 11 juin 921, Charles III et Robert sont néanmoins réunis au palais royal d'Attigny.
Agissant en fidèle apparemment respectueux de l'autorité de son roi, le marquis de Neustrie y requiert un diplôme royal au profit du monastère de Saint-Amand dont il est abbé.
La présence à cette date de Robert auprès du Carolingien laisse supposer que Charles a accepté d'éloigner son favori et de remettre de nouveau le traitement des affaires du royaume occidental à son entourage de grands.
Pourtant, presque aussitôt, Charles III va commettre l'irréparable.
Croyant sans doute avoir pleinement rétabli sa position, il rappelle Haganon et tente à nouveau de l'imposer aux grands du royaume occidental.
Pour qu'Haganon puisse intervenir dans les affaires du royaume de l'Ouest, il faudrait que le roi lui concède un honor en son sein.
C'est ce que va faire Charles III : au printemps de l'année 922, il retire à sa tante Rothilde la riche abbaye de Chelles pour la donner à son favori.
Le geste est doublement maladroit.
D'abord parce qu'il est acquis depuis longtemps que le roi ne peut, sauf cas de trahison ou de forfaiture, retirer sans compensation un honor à l'un quelconque de ses fidèles.
Ensuite et surtout parce que l'affront fait à Rothilde est loin d'être neutre : Rothilde, fille de Charles le Chauve et épouse du comte du Maine, est aussi la belle-mère d'Hugues, le fils du marquis Robert.
C'est donc tout le clan robertien qui se trouve concerné par l'affront et qui va y répondre par l'insurrection.
Une insurrection d'autant plus grave que Robert et Hugues vont entraîner dans leur sillage de très nombreux grands, ulcérés par le comportement du roi : presque tous les comtes de la Francia, pourtant vassaux directs du Carolingien, le duc de Bourgogne Raoul, fils et successeur de Richard, qui a épousé Emma, fille de Robert de Neustrie ; enfin, plus grave encore, les vassaux de l'archevêché de Reims, et peut-être même cet archevêque Hervé qui, un an plus tôt, avait seul secouru le monarque abandonné.
Grâce à Flodoard, témoin des événements, nous pouvons reconstituer jusque dans ses moindres détails le drame qui se joue à partir du mois d'avril 922.
Aussitôt connue la nouvelle de la dépossession de Rothilde, le fils de Robert, Hugues, a gagné à sa cause les vassaux de l'église de Reims et certains comtes de Francia.
À la tête d'une armée de deux mille guerriers, il a fait mouvement vers Laon, obligeant Charles et Haganon qui y résidaient à se replier précipitamment vers la Lorraine en compagnie du comte Herbert II de Vermandois.
Hugues a poursuivi Charles jusqu'à la Meuse, où il s'est assuré l'alliance de Gislebert de Lorraine.
De son côté, le marquis Robert a fait sa jonction avec l'armée bourguignonne commandée par son gendre, le duc Raoul. Les combats ont alors commencé.
Prenant l'offensive, Charles et sa poignée de Lorrains se sont jetés sur le Rémois, détruisant le château d'Omont, s'emparant de celui d'Épernay, livrant au pillage les possessions de l'église de Reims.
Puis, le jour de la Pentecôte, l'ost royal a tourné ses armes contre Reims.
En vain, car les habitants de la cité épiscopale lui ont infligé des pertes considérables, l'obligeant à rompre le combat.
Peu après ce premier revers, Charles a pris connaissance d'un autre désastre : Laon, sa capitale, n'a pas résisté à l'assaut donné par le marquis Robert.
Un instant, le Carolingien a songé à se porter contre la ville.
Mais voyant son armée démoralisée, laminée par les défections, il s'est résolu à abandonner la lutte et à franchir la Meuse pour se réfugier chez ses derniers fidèles lorrains.
Robert est désormais maître du terrain et sa position n'a jamais été aussi forte.
Là où Eudes, trente-quatre ans plus tôt, ne pouvait compter que sur l'appui de la Neustrie, Robert, lui, est parvenu à tisser autour de sa personne un solide réseau d'alliances.
En Lorraine, où Charles garde encore quelques partisans, le duc Gislebert lui est favorable ; la Bourgogne de Raoul lui est tout acquise ; quant à la Francia, autrefois si hostile à Eudes, elle a cette fois remarquablement soutenu Robert contre son propre maître.
Sans doute l'un de ses principaux comtes, le Carolingien Herbert II, a-t-il pris le parti de Charles, comme l'avait fait trente ans plus tôt son père Herbert Ier.
Mais Herbert est à double titre très proche du marquis de Neustrie : il a épousé Adèle, une fille que Robert a eue d'un premier mariage, et Robert, de son côté, a épousé en secondes noces une sœur d'Herbert.
La soumission d'Herbert n'est donc qu'une question de temps ; peut-être même est-elle déjà faite au lendemain de la prise de Laon.
Restent les autres princes.
Arnoul Ier de Flandre est indifférent.
Les Aquitains n'approuvent guère : après le sacre de Robert, les scriptoria8 ecclésiastiques de Poitiers, Limoges, Brioude, Conques, persisteront à dater leurs actes du règne de Charles le Simple.
Quant aux Normands de Rouen, ils voient d'un très mauvais œil la fortune abandonner le roi qui avait légitimé leur installation dans les pagi de la Basse-Seine : « Ton seigneur veut galoper trop vite et outrepasser le droit.
Qu'il se contente de ruiner les affaires du roi ; je ne veux pas qu'il ait la royauté. »
Ainsi aurait répondu, selon le témoignage plus que douteux de Dudon de Saint-Quentin, le comte Rollon à l'émissaire de Robert venu sonder les intentions du chef normand.
Cependant, personne, à l'exception peut-être des Normands eux-mêmes, ne semblait prêt à marcher au secours de Charles.
Vraie ou apocryphe, la repartie de Rollon illustre assez bien ce mélange d'hostilité à l'égard des ambitions de Robert, et d'indifférence au sort du Carolingien, qui semble avoir dominé chez les principaux grands étrangers à la Francia.
C'est donc fort de l'alliance des uns et de l'inertie des autres que Robert peut, le 29 juin 922, faire ce que son aîné n'avait pas osé tenter : prendre la place d'un Carolingien encore bien vivant.
« Les Francs, relate Flodoard, élurent Robert comme leur seigneur et se commandèrent à lui ; c'est pourquoi, poursuit-il, celui-ci fut institué roi à Saint-Remi de Reims par les évêques et les grands du royaume. »
Peut-être est-ce par fierté froissée que l'annaliste de Reims tait le nom du prélat consécrateur, qui n'est pas son archevêque, alors à l'agonie, mais l'archevêque Gautier de Sens, rival traditionnel du métropolitain de Reims, le même qui, trente-quatre ans plus tôt, avait sacré le premier roi robertien (Eudes).
Cela, toutefois, n'empêche pas Flodoard de noter ce qui fait de l'usurpation de Robert une royauté légitime : l'élection par les grands, plus forte que le principe héréditaire ; le sacre de Reims en présence des évêques et des grands.
Flodoard est un réaliste : il a accepté le changement de roi comme une solution que la conjoncture politique a rendue inévitable et, somme toute, normale.
Soixante-dix ans plus tard, Richer de Reims, à l'instar d'autres chroniqueurs de son époque, préférera s'apitoyer sur le sort du malheureux Charles et présenter Robert comme un vassal félon et un usurpateur.
Mais Richer vit à une époque où l'imaginaire collectif a commencé de s'emparer d'un thème qui semble au cœur des préoccupations de ses contemporains : celui du respect de l'engagement pris par serment, de la fidélité du vassal à l'égard de son seigneur.
Son œuvre est pleine d'allusions critiques à la félonie et il n'y a en cela rien de fortuit : son époque est par excellence celle des trahisons, du non-respect de la parole donnée érigé en principe d'action.
Mais ce n'est pas la seule explication.
Comme l'a montré tout récemment K.F. Werner, l'idée d'une légitimité dynastique des Carolingiens est paradoxalement plus forte à la fin du Xe siècle, au temps d'Hugues Capet, qu'elle ne l'était à l'époque de la déchéance de Charles.
En condamnant l'usurpation de Robert, Richer se fait l'écho de ce phénomène.
Il reste que, si l'on se place à l'époque des événements, c'est la façon de voir de Flodoard qui prévaut : acclamé par les Francs, sacré selon la tradition, Robert est bien aux yeux de ses contemporains, de ceux que concerne son usurpation, un roi à part entière.
Reconnu par le pape Jean X, il va l'être aussi par Henri Ier de Germanie lors d'une rencontre qui a lieu au début de 923 sur les bords de la Ruhr.
Henri ne s'est d'ailleurs pas contenté de reconnaître Robert comme roi des Francs de l'Ouest : il l'a reconnu aussi comme roi de Lotharingie en renouvelant à son profit les termes du traité conclu un an plus tôt avec Charles (le 7 novembre 921).
Vaincu et abandonné, le Carolingien n'est donc plus rien.
La royauté de Robert sera de courte durée.
En un ultime sursaut d'énergie, Charles, moins d'un an plus tard, va tenter avec ses derniers partisans lorrains un audacieux coup de main contre son adversaire qui a commis l'imprudence de licencier son armée.
Le 15 juin 923 se déroule non loin de l'abbaye Saint-Médard de Soissons une bataille confuse, dont l'issue n'est certes pas favorable à Charles, contraint à la retraite.
Mais au cœur de la mêlée, le roi Robert a trouvé la mort « transpercé par des lances », précise Flodoard, terrassé « par le jugement de Dieu », corrige une chronique hostile au Robertien, « tué par Charles de ses propres mains », renchérit le continuateur de Réginon de Prüm.
Charles rassemble une armée et marche contre Robert qui, le 15 juin 923, est tué après moins d'un an de règne par Fulbert (ou Faubert, Foubert) au cours de la bataille de Soissons. Selon certains comme Adalbert, archevêque de Magdebourg, continuateur de la chronique de Réginon de Prüm, Robert périt de la main même de Charles.
Ces versions dramatiques, tout comme les récits légendaires forgés par la suite sur le roi Robert, sont significatives : l'histoire a rendu son jugement.
La mort de Robert est inséparable de son usurpation : elle est châtiment et l'on ne doutera pas, à la fin du Xe siècle, qu'elle n'ait été conforme à une juste sentence de la divinité. Son règne, l'un des plus courts de l'histoire de France, n'en a pas moins constitué une étape de plus dans l'altération du principe dynastique, déjà si malmené par l'avènement d'Eudes, trente-cinq ans plus tôt.
À deux reprises, en 920 et 922, les grands du royaume de l'Ouest se sont érigés en juges des actes et de la capacité d'un roi régnant, d'un roi qui ajoutait à la légitimité tirée de l'élection et du sacre une légitimité fondée sur la naissance.
Cette double légitimité, que seul un Carolingien était en droit d'invoquer, n'a pas permis à Charles de sauver son trône.
Reconnu « sous conditions » au lendemain de la mort d'Eudes, Charles a été déposé pour avoir tenté de rompre l'équilibre politique qui s'imposait à lui.
Dès lors, la légitimité a changé de nature et de fondement.
En 922, un roi n'est légitime qu'autant qu'il accepte le principe de gouvernement « par conseil » et qu'il n'entreprend pas de remettre en cause le nouvel ordre politique : cet ordre des princes qui est désormais celui de Dieu.
Grâce au courage et au sang-froid du fils de Robert, Hugues le Grand, la victoire finale reviendra toutefois au clan des Robertiens, empêchant le roi Charles III de récupérer sa couronne.
Les grands du royaume éliront alors comme roi des Francs Raoul, duc de Bourgogne, beau-fils du roi Robert Ier.
Il sera sacré le 13 juillet 923.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 14:00

Raoul
15 juin 923 – 15 janvier 936

Roi et Reine de france - Page 2 60508310

Titre
Roi des Francs
(Francie occidentale)
15 juin 923 – 15 janvier 936
(12 ans, 6 mois et 2 jours)
Couronnement: 13 juillet 923 à Saint-Médard de Soissons
Prédécesseur: Robert Ier
Successeur: Louis IV

Duc de Bourgogne
921 – 923
(2 ans)
Prédécesseur: Richard le Justicier
Successeur: Hugues le Noir

Roi et Reine de france - Page 2 Denier21

Denier sous Raoul de Bourgogne.
Nom de l'atelier/ville : Orléans Métal : argent Diamètre : 20 mm Axe des coins : 3 h. Poids : 1,31 g.
Titulature avers : + CRATIA D-I REX, (légende commençant à 9 heures).
Description avers : Monogramme de type carolin (KAROLFVS).
Traduction avers : (Charles, roi par la grâce de Dieu).
Titulature revers : + AVRELIANIS CIVITA.
Description revers : Croix.
Traduction revers : (Cité d'Orléans)

Raoul ou Rodolphe1, né vers 890 et mort en 936, est successivement duc de Bourgogne (921-923) puis roi des Francs (923-936).

Le nom du roi
Les textes originaux latins appellent tous et uniquement le roi Rodulfus, soit Rodolphe (ce nom vient de la famille de sa mère Adélaïde, une Welf de Bourgogne, et c'est le nom de son oncle maternel).
Raoul vient du francique rad (conseil) et wulf (loup), alors que Rodolphe vient de hrod (gloire) et wulf (loup).
La similitude phonétique de ces deux prénoms d'origine germanique a conduit à les confondre : le roi s'appelait donc en fait Rodolphe et on l'appelle traditionnellement Raoul, quelque peu abusivement.

Origine familiale
Raoul est un membre de la famille des Bivinides, descendant de Bivin (de plus il est Welf par sa mère, et très probablement Bosonide par sa grand-mère paternelle).
Il est le fils de Richard II de Bourgogne dit Richard le Justicier, duc de Bourgogne, et d'Adélaïde de Bourgogne, fille de Conrad II de Bourgogne (un Welf).
Il est le neveu de Rodolphe Ier de Bourgogne, de Charles II le Chauve (par alliance) et du roi Boson V de Provence, sa mère étant en effet la sœur du roi Rodolphe Ier de Bourgogne et son père le frère du roi Boson V de Provence et de Richilde d'Ardennes, concubine et seconde épouse de Charles II le Chauve.
Il est le gendre du roi Robert Ier ou le cousin germain de l'empereur Louis l'Aveugle et du roi Rodolphe II.
Mais c'est le seul roi de France qui ne se rattache pas directement à l'une des trois grandes familles royales franques : les Mérovingiens, les Carolingiens et les Robertiens — quoique l'hypothèse ait été avancée que Raoul pourrait se rattacher agnatiquement à la lignée de Jérôme (fils de Charles Martel) et donc appartenir à une branche collatérale des Carolingiens — c'est cependant lui, beau-frère du robertien Hugues le Grand et gendre du roi (robertien) Robert Ier, qui est élu roi des Francs.

L'accession au trône

En 921, il succède à son père et devient duc de Bourgogne, comte d’Auxerre, comte d’Autun et d'Avallon, abbé laïc de Saint-Germain d’Auxerre et de Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens.
Il épouse Emma, fille du roi Robert Ier et sœur du duc des Francs Hugues le Grand.
Emma est aussi la demi-sœur d'Adèle, l'épouse du comte Herbert II de Vermandois.
À la mort de Robert Ier à la bataille de Soissons le 15 juin 923, les grands du royaume, ne voulant pas rendre la couronne à Charles III le Simple, le choisissent pour roi.
En effet, son beau-frère Hugues le Grand a refusé le titre de crainte d'abandonner ses comtés et de perdre ainsi son influence sur les grands.
Le 13 juillet 923, Raoul est sacré à l’abbaye Saint-Médard de Soissons.
De son mariage avec Emma il eut un fils nommé Louis, mort en 934.

Début de règne contesté et lutte contre les envahisseurs normands (923-929)
Pendant les premières années de son règne, Raoul, malgré de réelles qualités, rencontre des difficultés pour se faire reconnaître comme roi par les grands vassaux, d'autant que Herbert II de Vermandois dispose d'un moyen de pression précieux dans la mesure où il retient prisonnier Charles le Simple depuis le 17 juillet 923 et menace régulièrement de le libérer.
En 924, il est contraint de combattre sur les bords de l'Oise les Normands de Rollon que Charles III le Simple avait appelés à son secours avant qu'Herbert II de Vermandois ne le fasse prisonnier.
Poursuivi jusqu'en Normandie, Rollon demande à négocier la paix ; en échange de l'arrêt de ses incursions, il reçoit l’Hiémois et le Bessin.
Alors que Raoul est retenu dans la France du nord, le 6 décembre 924, les comtes Garnier de Sens, Manassès de Dijon, avec les évêques Josselin de Langres et Ansegise de Troyes, infligent une sévère défaite à Ragenold de Nantes, autre chef viking qui, après s'être aventuré jusqu'en Bourgogne, se retirait vers le nord chargé de butin, à la bataille de Calaus mons (qui est peut-être Chalmont, entre Milly-la-Forêt et Barbizon, ou Chalaux, sur la rivière du même nom, dans la Nièvre, ou encore à l'embouchure de l'Arconce près du lieu-dit Caro, devenu depuis Carrouges).
Au cours de l’été 925, Raoul réussit à rassembler une grande armée pour combattre les Normands qui ont une nouvelle fois rompu la paix.
Avec l’aide d’Herbert II de Vermandois, d'Helgaud de Ponthieu, d’Arnoul Ier de Flandre et de son frère Adalolphe de Boulogne, il remporte ainsi à Eu une grande victoire qui fait de nombreuses victimes dans les rangs ennemis.
Mais l'année suivante, les Normands mettent à mal l'ost royal à la bataille de Fauquembergues sur l'Aa, près de Thérouanne, entre Saint-Omer et Montreuil.
Au cours de cette bataille, tandis que le comte Helgaud de Ponthieu est tué, Raoul est si grièvement blessé qu’il est contraint de fuir les combats et de regagner Laon.
Les vainqueurs ont le champ libre pour piller le pays jusqu’aux frontières de la Lorraine.
Après la mort du comte Roger Ier de Laon survenue en 926, Herbert II de Vermandois revendique le comté laonnois pour Eudes, son fils aîné.
Il s'y établit contre la volonté initiale de Raoul qui finalement cède dans la crainte qu’Herbert II de Vermandois ne libère Charles III le Simple qu’il retient toujours prisonnier à Péronne.
Cette crainte disparaît le 7 octobre 929, jour qui voit la mort de l'ex-roi Charles III le Simple après plusieurs années de captivité.

Mort et inhumation
Le 15 janvier (le 2 après les ides de janvier) 936, après treize ans de règne difficile, le roi, malade depuis l'automne 935, meurt à Auxerre, atteint de pédiculose corporelle, prolifération de poux, de morpions et de vermines sur tout le corps.
Il est inhumé dans l’église abbatiale de Sainte-Colombe près de Sens, où l'on peut toujours voir, dans la crypte, son sarcophage vide et abandonné.
Il est inhumé auprès de son père, devant le grand autel, dans cette église qu'il avait enrichie mais aussi augmentée de nombreux biens.
Son tombeau se composait d'une statue du roi soutenue par quatre colonnes en pierre.
Au bas était gravé, en caractères gothiques : Radulphus, Rex.
Il fut saccagé par les protestants durant les guerres de religion, puis relevé après leur départ et rétabli dans le chœur.
En 1721, à l’occasion de travaux dans l’église, on découvrit au-dessous du monument un gros mur et un caveau en forme de berceau, construit en ciment très dur.
Des fouilles furent pratiquées, mais on n’y trouva qu’un peu de poussière.
C’étaient les cendres du roi Raoul.
Finalement, en 1792, les derniers débris du monument disparurent.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 14:09

Louis IV "d'Outremer"
19 juin 936 – 10 septembre 954

Roi et Reine de france - Page 2 Tzolzo11

Titre
Roi des Francs
(Francie occidentale)
19 juin 936 – 10 septembre 954
(18 ans, 2 mois et 22 jours)
Couronnement: 19 juin 936 à Laon
Prédécesseur: Raoul
Successeur: Lothaire
Biographie

Roi et Reine de france - Page 2 Denier22

Denier de Louis IV, le roi de profil et portant les lauriers (une tradition antico-carolingienne)
France , Provinciale. Chinon - Visites . Frappé après 954 après JC. AR Denier (1,48 g, 9h). TVRON, buste brut diadédé et drapé à droite +CAINONI CASTRO, courte croix vide. Poey d'Avant 1669 ; Roberts 5051 ; Depeyrot 322. Les premières pièces de monnaie de Chinon, des deniers au nom et au portrait de Louis IV d'Outremer (936-954 après JC ; Depeyrot 318), ont été remplacées par des émissions de portraits anonymes sur l'étendard des deniers de Tours, la monnaie commerciale de l'époque médiévale. France. Cette pièce était le prototype d'une longue série de pièces de monnaie portrait de plus en plus dégénérées qui furent frappées dans de nombreux endroits tout au long du XIIIe siècle.

Roi et Reine de france - Page 2 Denier23

Denier du comté d'Angoulême au nom de Louis IV d'Outremer.
Nom de l'atelier/ville : Angoulême Métal : argent Diamètre : 21,5mm Axe des coins : 6h. Poids : 1,53g.
Titulature avers : + LODOICVS. Description avers : Croix.
Traduction avers : (Louis).
Titulature revers : + EGOLISSIME.
Description revers : Quatre annelets autour d'une croisette.
Traduction revers : (Angoulême).

Louis IV, dit « d'Outremer » (né entre septembre 920 et septembre 9211–10 septembre 954, Reims), fils de Charles III le Simple et d'Edwige de Wessex, est un roi des Francs (936-954) de la dynastie carolingienne.
Après la déchéance en 922 de son père le roi Charles III le Simple, sa mère et le prince Louis, âgé de deux ans, se réfugient en Angleterre (d'où son surnom d’Outremer), à la cour de son grand-père maternel Édouard l'Ancien, puis à celle de son oncle Æthelstan, roi de Wessex.
Devenu l'héritier carolingien par la mort en captivité de Charles III (929), il est rappelé d'Angleterre par le puissant marquis de Neustrie Hugues le Grand afin de succéder au roi Raoul mort au début de l'année 936, laquelle marque alors le retour de la dynastie carolingienne.
Son règne riche en rebondissements est avant tout connu par les Annales de Flodoard puis plus tardivement par les Histoires de Richer de Reims.
Une fois au pouvoir, Louis d'Outremer souhaite s'éloigner d'Hugues le Grand devenu duc des Francs et seconde personnalité du Royaume après le roi.
Dans un premier temps il se lance à la conquête de la Lotharingie (939).
Cette expédition est un échec et son beau-frère Otton Ier ne tarde pas à le soumettre en assiégeant la cité de Reims (940).
Dans un second temps, après la mort du comte des Normands Guillaume Longue-Épée, Louis IV tente de prendre à son compte le gouvernement de Normandie mais il est enlevé par les hommes d'Hugues le Grand (945).
Le concile d'Ingelheim (948) permet l'excommunication du duc des Francs et la libération définitive de Louis IV.
À partir des années 950, le roi s'impose progressivement dans le nord-est de son royaume en tissant de nombreuses fidélités (notamment avec les Vermandois) sous la nouvelle protection ottonienne.
Il meurt accidentellement d'une chute de cheval entre Laon et Reims en 954.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 14:26

Lothaire
10 septembre 954 – 2 mars 986


Roi et Reine de france - Page 2 Lothai10

Titre
Roi des Francs
(Francie occidentale)
10 septembre 954 – 2 mars 986
(31 ans, 4 mois et 20 jours)
Couronnement: 12 novembre 954 à l'abbaye Saint-Remi de Reims
Prédécesseur: Louis IV
Successeur: Louis V

Roi et Reine de france - Page 2 Denier24

Denier sous Lothaire.
Nom de l'atelier/ville : Dorestadt Métal : argent Diamètre : 20,5mm Axe des coins : 12h. Poids : 1,49g. Degré de rareté : R1
Titulature avers : + IOTANVS ILNPIRAT.
Description avers : Croix cantonnée de quatre points.
Traduction avers : (Lothaire, empereur).
Titulature revers : + DORESTATVS MON, (N rétograde).
Description revers : Temple tétrastyle avec un fronton triangulaire sommé d'une croisette coupant la légende en haut, portant en cœur une croisette posée sur deux degrés. Traduction revers : (Monnaie de Dorestadt).

Roi et Reine de france - Page 2 Denier25

Denier de Lothaire frappé à Chinon
Denier de Lothaire (954-986) frappé à Chinon (Indre-et-Loire).
Avers : +LOTHARIVS REX seuls les pieds de lettres sont visibles.
Tête couronnée à gauche.
Revers : +CAINONI CASTRO croix.

Lothaire, né à la fin de 941 à Laon et mort le 2 mars 986 dans cette même ville, est roi des Francs de 954 à 986.

Accession au trône
Fils de Louis IV d'Outremer et de Gerberge de Saxe, il succède à son père, et est sacré le 12 novembre 954 en l'abbaye Saint-Remi de Reims, par l'archevêque Artaud.
Suivant la volonté de son père, qui l'avait associé au trône en 952, Lothaire écarte de la succession son jeune frère cadet Charles, né au cours de l'été 953.
En 954, à la mort du roi Louis IV, pour la première fois lors d'une dévolution dans laquelle l'hérédité joue le premier rôle, la tradition de partage des royaumes francs entre ses fils ne prévaut pas.
Lothaire, frère aîné de Charles, succède à Louis IV.
C'est une nouveauté dans la succession royale depuis la fondation du royaume des Francs à l'époque mérovingienne.

Les historiens expliquent parfois la dévolution du titre royal au seul Lothaire par la faiblesse de l'institution royale, mais cet argument ne peut expliquer que prévale également la solution unitaire dans le royaume de Francie orientale, où la puissance et le prestige de la royauté sont forts.
De fait, l'affaiblissement du principe héréditaire au profit du bénéfice électif a consacré le principe unitaire, le choix répété de rois en dehors de la dynastie carolingienne excluant nécessairement cette pratique des partages, née de la seule hérédité.
Le renforcement de l'idéologie unitaire dont Jonas d'Orléans et Agobard de Lyon s'étaient faits les porte-parole a pu jouer également un rôle.
Les accidents généalogiques qui, en ne laissant après les morts des pères que des fils uniques, a également renforcé la structure verticale patrilinéaire, aussi bien chez les Robertiens que chez les Carolingiens.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 14:31

Louis V "le Fainéant"
2 mars 986 – 22 mai 987


Roi et Reine de france - Page 2 Amiel_11

Titre
Roi des Francs
(Francie occidentale)
2 mars 986 – 22 mai 987
(1 an, 2 mois et 20 jours)
Couronnement: 8 juin 979 à l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne
Prédécesseur: Lothaire
Successeur: Hugues Capet

Louis V, dit « le Fainéant », né vers 967 et mort le 22 mai 987, est roi des Francs de mars 986 à mai 987.
Fils de Lothaire et d'Emma, arrière-petit-fils de l'arrière-arrière-petit-fils de Charlemagne, il est l'ultime monarque d'Europe à appartenir à la dynastie carolingienne, le pouvoir en France passant ensuite aux Capétiens.

Le dimanche de Pentecôte 8 juin 979, son père Lothaire l’associe au trône, et le fait couronner à l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne par Adalbéron, archevêque de Reims.
En 982, à Brioude (entre Clermont-Ferrand et le Puy), son père lui fait épouser Adélaïde d'Anjou, qui a presque vingt ans de plus que lui.
Sœur de Geoffroy Grisegonelle et de l'évêque du Puy Guy d'Anjou, Adélaïde, aussi appelée « Blanche », est la fille du comte d'Anjou, Foulques II le Bon.
Déjà veuve par deux fois, elle a épousé une première fois le gouverneur de Brioude, le comte Étienne de Gévaudan, puis Raymond, comte de Toulouse.
Cette union est éphémère : la trop grande différence d’âge et les débauches du jeune époux sont la cause de leur divorce deux ans plus tard.

Son père meurt le 2 mars 986.
Louis V a seulement le temps de convoquer une assemblée de Francs à Compiègne afin de juger l'archevêque de Reims Adalbéron, qui a soutenu Otton II du Saint-Empire dans sa querelle contre Lothaire.
Mais, la veille de la réunion, le 22 mai 987, Louis V meurt d'une chute de cheval lors d'une partie de chasse sur les terres d’Hugues Capet dans la forêt d'Halatte près de Senlis.
Il est inhumé en l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne.
Mort sans héritier, Louis V est le dernier roi de la lignée des Carolingiens.

L'assemblée qui se réunit au mois de juin suivant à Senlis choisit un nouveau roi en élisant Hugues Capet, fils aîné d'Hugues le Grand.
Le nouveau roi est sacré en la cathédrale de Noyon par Adalbéron de Reims.
Jean le noir
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 14:41

LES CAPÉTIENS

Hugues Capet
3 juillet 987 – 24 octobre 996

Roi et Reine de france - Page 2 Hugues10

Titre
Roi des Francs
3 juillet 987 – 24 octobre 996
(9 ans, 5 mois et 3 jours)
Couronnement: 3 juillet 987
Élection: 1er juin 987
Prédécesseur: Louis V
Successeur: Robert II

Roi et Reine de france - Page 2 Denier26

Denier de Hugues Capet pour Beauvais.
Diamètre : 21,5 mm Métal : Argent Poids observé : 1,28 g.
AVERS Légende : HERVEVS [HV]GO REX, (H et E liés et V et E liés).
Traduction : (Hervé, Hugues roi).
Description : Croix cantonnée aux 2 et 3 d'un besant.
REVERS Légende : BELVA[CVS] CIVITAS.
Traduction : (Cité de Beauvais).
Description : Monogramme carolin (KAROLVS).

Hugues Capet est un roi franc issu de la branche Robertienne et fondateur de la dynastie capétienne.
Il est né vers 939-941, probablement à Dourdan, et mort le 24 octobre 996, probablement au lieu-dit aujourd'hui inhabité « Les Juifs », près de Prasvillen.
Il a été duc des Francs (960-987), puis roi des Francs (987-996).
Fils de Hugues le Grand et de son épouse Hedwige de Saxe, Hugues Capet est l'héritier des puissants Robertiens, une lignée en compétition pour le pouvoir avec la dynastie carolingienne et les grandes familles aristocratiques de Francie aux IXe et Xe siècles, mais, par sa grand-mère paternelle Béatrice de Vermandois, il descend également d'un Carolingien, Bernard roi d'Italie, petit-fils de Charlemagne.
Hugues Capet est le premier roi à abandonner le germanique au profit de l'ancien français.

La fin du Xe siècle connaît le début d'une révolution économique et sociale qui trouve son apogée vers 1100.
Les progrès agricoles, le début des défrichements et l'augmentation des capacités d'échanges entraînée par l'introduction du denier d'argent par les premiers Carolingiens, entraînent une dynamique économique encore timide mais réelle.
Dans le même temps, la fin des invasions et la poursuite des guerres personnelles entraînent la construction des premiers châteaux privés où les paysans peuvent trouver refuge.
En parallèle, la nouvelle élite guerrière, les chevaliers, entre en concurrence avec l'ancienne aristocratie foncière carolingienne.
Pour canaliser ces nouveaux venus et pour assurer la protection de leurs biens, l'aristocratie et l'Église soutiennent et exploitent le mouvement de la paix de Dieu.
C'est dans ce contexte qu'Hugues Capet peut instaurer la dynastie capétienne.

Il bénéficie tout d'abord de l'œuvre politique de son père qui parvient à contenir les ambitions de Herbert II de Vermandois, puis à en neutraliser la lignée.
Cependant, cela ne peut se faire qu'en aidant les Carolingiens, pourtant totalement évincés de la course à la couronne depuis la déchéance de Charles le Simple, à se maintenir.
En 960, Hugues Capet hérite du titre de duc des Francs obtenu par son père en échange de la concession de la couronne à Louis IV d'Outremer.
Mais, avant de parvenir au pouvoir, il doit se libérer de la tutelle des Ottoniens et éliminer les derniers Carolingiens.
C'est avec le soutien de l'Église, et en particulier de l'évêque Adalbéron de Reims et de Gerbert d'Aurillac, tous deux proches de la cour ottonienne, qu'il est enfin élu et sacré roi des Francs en 987.

La relative faiblesse de Hugues Capet est paradoxalement un atout pour son élection par les autres grandes familles avec le soutien des Ottoniens, car il est peu menaçant aux yeux des grands vassaux et pour les ambitions impériales.
Cependant, si effectivement le nouveau roi ne parvient pas à soumettre ses vassaux indisciplinés, son règne voit une modification de la conception du royaume et du roi.
Ainsi, Hugues Capet renoue avec l'Église en s'entourant systématiquement des principaux évêques et se rapproche de l'aristocratie en s'alliant avec les grands princes territoriaux (le duc de Normandie ou le comte d'Anjou), ce qui renforce son trône.
Cette histoire du premier Capétien nous est surtout connue grâce au moine lettré Richer de Reims.

La Francia occidentalis se trouve définitivement séparée de l'Empire et le premier Capétien, comme ses successeurs, met toute son énergie à créer une dynastie pérenne en consolidant son pouvoir sur son domaine et en y associant son fils Robert le Pieux le jour de Noël de l'an 987.
En 996, à la mort de son père, Robert le Pieux est couronné.
Ainsi fondée, la dynastie capétienne règne sur la France sans interruption jusqu'à la Révolution, puis de la Restauration à 1848.
Cette maison donne également naissance à des lignées de souverains en Espagne, en Italie, au Luxembourg, en Hongrie, au Portugal et au Brésil.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 14:52

Robert II "le Pieux"
24 octobre 996 – 20 juillet 1031


Roi et Reine de france - Page 2 Robert11

Titre
Roi des Francs
24 octobre 996 – 20 juillet 1031
(34 ans, 8 mois et 26 jours)
Couronnement: 25 décembre 987 en la cathédrale d'Orléans
Prédécesseur: Hugues Capet
Successeur: Henri Ier

Duc de Bourgogne
novembre 1005 – janvier 1016
(environ 10 ans et 2 mois)
Prédécesseur: Otte-Guillaume de Bourgogne
Successeur: Henri Ier

Roi et Reine de france - Page 2 Denier27

Denier de Robert II frappé à Soissons.
Diamètre : 21 mm Métal : Argent Poids observé : 1,45 g.
AVERS Légende : + ROTBERTVS RT, (légende rétrograde).
Traduction : (Robert, roi).
Description : Croix cantonnée aux 1 et 4 d'un besant.
REVERS Légende : + SVESIO CIVIT.
Traduction : (Cité de Soissons).
Description : Temple sommé d'une croisette coupant la légende ; le fronton est orné de trois points et l'intérieur du temple est constitué d'une croisette.

Robert II, surnommé « le Pieux », est né à Orléans vers 972 et mort au château de Melun le 20 juillet 1031.
Fils d’Hugues Capet et de son épouse Adélaïde d'Aquitaine, il est le deuxième roi franc de la dynastie capétienne.
Régnant de 996 à 1031, il est ainsi l'un des souverains de l’an mil.

Associé dès 987 à la royauté, il assiste son père sur les questions militaires (notamment lors des deux sièges de Laon, en 988 et 991).
Sa solide instruction, assurée par Gerbert d'Aurillac (le futur pape Sylvestre II) à Reims, lui permet de s’occuper des questions religieuses dont il devient rapidement le garant (il dirige le concile de Saint-Basle de Verzy en 991 et celui de Chelles en 994).
Poursuivant l’œuvre politique de son père, après 996, il parvient à maintenir l’alliance avec la Normandie et l’Anjou et à contenir les ambitions d'Eudes II de Blois.

Au prix d’une longue lutte débutée en avril 1003, il conquiert le duché de Bourgogne qui aurait dû lui revenir en héritage à la mort, sans descendance directe, de son oncle Henri Ier de Bourgogne, mais que ce dernier avait transmis à son beau-fils Otte-Guillaume.

Les déboires conjugaux de Robert le Pieux avec Rozala d'Italie et Berthe de Bourgogne (qui lui valent une menace d’excommunication), puis la mauvaise réputation de Constance d'Arles, contrastent étrangement avec l’aura pieuse, à la limite de la sainteté, que veut bien lui prêter son biographe Helgaud de Fleury dans la Vie du roi Robert le Pieux (Epitoma vitæ regis Roberti pii).
Sa vie est alors présentée comme un modèle à suivre, faite d’innombrables donations pieuses à divers établissements religieux, de charité envers les pauvres et surtout de gestes considérés comme sacrés, tels que la guérison de certains lépreux : Robert est le premier souverain considéré comme thaumaturge.
La fin de son règne révèle la relative faiblesse du souverain qui doit faire face à la révolte de son épouse Constance puis de ses propres fils (Henri et Robert) entre 1025 et 1031.

Historiographie

L’historiographie se consacre depuis longtemps à l’époque de Robert le Pieux, l’an mil, et s’est attachée à décrire l’instauration de la paix de Dieu qui visait à canaliser les seigneurs et assurer la protection des biens de l’Église et des seigneuries.
Par ailleurs, si, depuis Jules Michelet, les historiens ont longtemps avancé que le passage à l’an mil avait provoqué des peurs collectives de fin du monde, cette thèse a été réfutée par l'historien Georges Duby puis par Sylvain Gouguenheim, professeur d'histoire médiévale à l'École normale supérieure de Lyon.
En fait, la fin du Xe siècle et la première moitié du XIe siècle connaissent le début d’un changement économique et social avec l’augmentation de la productivité agricole et des capacités d’échanges permises par le développement de l’usage du denier d’argent.
Dans le même temps, la fin des invasions et les continuelles guerres personnelles entraînent, à partir de 1020, la prolifération des châteaux privés, du haut desquels le droit de ban s’impose, ainsi que l’émergence de la chevalerie, nouvelle élite sociale qui tient son origine des cavaliers carolingiens.

Contrairement à son père Hugues Capet, nous avons conservé une littérature contemporaine de Robert le Pieux, exclusivement ecclésiastique, qui évoque la vie du roi.
En premier lieu, il y a la biographie écrite par Helgaud de Fleury (Epitoma vitæ regis Roberti pii, v. 1033), abbé de Saint-Benoît-sur-Loire, qui n’est en réalité qu’un panégyrique voire une hagiographie du souverain.
Autres sources exceptionnelles sont les Histoires (v. 1026-1047) du moine bourguignon Raoul Glaber. Homme de haute culture, il est, par son réseau clunisien, très bien renseigné sur l’Occident tout entier.
Raoul est de loin l’informateur le plus complet sur le règne de Robert le Pieux.
Secondairement, il faut noter la traditionnelle Histoire de Richer de Reims et le poème que l’évêque Adalbéron de Laon, dit « Ascelin », a adressé à Robert, décrivant ainsi la société de son temps.

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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 14:59

Henri Ier
20 juillet 1031 – 4 août 1060

Roi et Reine de france - Page 2 Blonde10

Titre
Roi des Francs
20 juillet 1031 – 4 août 1060
(29 ans et 15 jours)
Couronnement 14 mai 1027 en la cathédrale de Reims
Prédécesseur: Robert II
Successeur: Philippe Ier

Duc de Bourgogne
1016 – 1032
(environ 16 ans)
Prédécesseur: Robert II le Pieux
Successeur: Robert Ier de Bourgogne

Roi et Reine de france - Page 2 Denier28

Denier de 1er type sous Henri Ier.
Nom de l'atelier/ville : Chalon-sur-Saône Métal : argent Diamètre : 20mm Axe des coins : 5h. Poids : 1,29g. Degré de rareté : R2
Titulature avers : + HINRICVS REX.
Description avers : Croix doublement chrismée.
Traduction avers : (Henri roi).
Titulature revers : + CAVIION CIVITA.
Description revers : Grand B dans le champ.
Traduction revers : (Cité de Chalon).

Henri Ier (né le 4 mai 1008 à Reims et mort le 4 août 1060 à Vitry-aux-Loges) est roi des Francs de 1031 à 1060.

Troisième roi de la dynastie des Capétiens, il est le deuxième fils de Robert le Pieux et de Constance d'Arles.
Il devient héritier de la couronne à la mort de son frère aîné Hugues, en 1025.

Il obtient en 1016 le titre de duc de Bourgogne, à la suite d'un combat mené par son père pendant plus de 10 ans pour le contrôle du duché.

Sacré roi du vivant de son père le 14 mai 1027 à Reims, il lui succède en 1031 mais doit faire face à l'hostilité de sa mère et des grands vassaux qui veulent élire au trône son frère cadet Robert.
Henri Ier obtient l'appui de l'empereur romain germanique Conrad II et surtout celui du duc de Normandie Robert le Magnifique, mais pour obtenir la paix, il doit céder à son frère le duché de Bourgogne en apanage.
Le comte Eudes II de Blois ne se soumet pas pour autant, et soutient Eudes (v. 1013-v. 1057/1059), autre frère d'Henri Ier ; vaincu, il est assigné à résidence à Orléans.

La suite du départ en 1035 pour la Terre sainte du duc de Normandie Robert le Magnifique, Henri Ier devient le tuteur de son fils, Guillaume.
Quand la nouvelle de la mort de Robert lui parvient, il soutient le jeune duc contre les seigneurs de Normandie qui lui sont hostiles – bien que, vers 1040, Henri s'empare de la place frontière de Tillières-sur-Avre et l'incendie.
Ensemble, ils les combattent et les défont à la bataille du Val-ès-Dunes en 1047.
En 1050 ou 1051, Guillaume épouse Mathilde de Flandre, une nièce d'Henri.
La montée en puissance du duc inquiète le roi de France, qui se brouille avec Guillaume II de Normandie.
Ce dernier le vainc à la bataille de Mortemer en 1054, puis, trois ans plus tard, à la bataille de Varaville.

Le règne de ce roi batailleur et querelleur est une longue suite de luttes féodales, dont le but était d'accroître l'autorité royale.
Il perd la Bourgogne, donnée en apanage, et ne gagne que le Sénonais, dont la petite ville de Saint-Julien-du-Sault, où les rois de France possédaient droit de gîte.

C'est durant cette période difficile que les évêques français proclament la paix de Dieu, puis la trêve de Dieu.

En 1045, il avait restitué au chapître de Notre-Dame (toute proche mais dans une forme antérieure à Maurice de Sully plus tard) la chapelle en ruines préalable à l'actuelle église Saint-Julien-le-Pauvre sur la rive gauche de la Seine près du "petit Châtelet" fermant par le sud-est la troisième enceinte de Paris au dit XIe siècle et point d'intersection des voies d'Italie et d'Espagne (photo du panneau ci-dessous).

En 1052, il confirme de même par une nouvelle charte royale la donation faite par Amaury Ier de Montfort (mort vers 1060) à son ami Albert, un ancien moine de Chartres, également abbé de l'abbaye de Marmoutier (1032-1063) d'un monastère lui appartenant et connu sous le nom de monastère de la Trinité de Seincourt depuis le Xe siècle, dont il avait hérité de son père Guillaume de Hainault.
Situé sur les bords de la Guesle et dépendant de la paroisse de Hanches, il devient le prieuré Saint-Thomas d'Épernon.

En 1059-1060, en réaction à la prééminence croissante du pape Léon IX, il fonde près de Paris (et aujourd'hui dedans) une collégiale dédiée à saint Martin, à l'emplacement de l'ancienne basilique mérovingienne sur lequel se trouve actuellement le musée des arts et métiers (et un autre panneau d'Histoire de Paris correspondant, rue Saint-Martin à quelques pas de la porte Saint-Martin et du faubourg éponyme, cette fois rive droite jouxtant l'ancienne enceinte du dit prieuré Saint-Martin-des-Champs jadis aux champs hors les murs nord du Paris d'alors).
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 15:08

Philippe Ier
4 août 1060 – 29 juillet 1108

Roi et Reine de france - Page 2 Saint-10

Titre
Roi des Francs
4 août 1060 – 29 juillet 1108
(47 ans, 11 mois et 25 jours)
Couronnement 23 mai 1059, en la cathédrale de Reims
25 décembre 1071, en la cathédrale de Laon
Prédécesseur: Henri Ier
Successeur: Louis VI

Roi et Reine de france - Page 2 Denier29

Denier de 3e type sous Philippe Ier.
Nom de l'atelier : Étampes Métal : argent Diamètre : 21,5mm Axe des coins : 8h. Poids : 0,93g. Degré de rareté : R1
Titulature avers : + PHILIPVS X REX D-I.
Description avers : Porte accostée de IN et IC, au milieu AT ; au-dessus un I.
Traduction avers : (Philippe, roi par la grâce de Dieu).
Titulature revers : CASTELLVM STAMPIS.
Description revers : Croix cantonnée aux 1 et 3.
Traduction revers : (Château d'Étampes).

Roi et Reine de france - Page 2 Denier30

Denier de 2e type sous Philippe Ier.
Nom de l'atelier : Mâcon Métal : argent Diamètre : 17,5mm Axe des coins : 3h. Poids : 0,85g.
Titulature avers : + PIIIPVS RX.
Description avers : Croix avec losange évidé en cœur, cantonnée de quatre globules.
Traduction avers : (Philippe, roi).
Titulature revers : + MATISCON, (légende commençant à 1 heure).
Description revers : S accostée de deux globules.
Traduction revers : (Mâcon).

Philippe Ier, né le 23 mai 1052 et mort le 29 juillet 1108 au château de Melun, est roi des Francs de 1060 à 1108, quatrième de la dynastie dite des Capétiens directs.

Il est le fils d’Henri Ier, roi des Francs, et d’Anne de Kiev.

Prénom
Philippe est sans doute le premier prince en Europe occidentale à recevoir ce prénom, d'origine grecque, ce qu'il doit probablement à « l'ascendance byzantine » de sa mère Anne de Kiev.
Son accession au trône fera de « Philippe » le premier prénom non germanique porté par un roi de France.

Ce choix de prénom évoque un « rêve impérial » qui se poursuit à la génération suivante : Philippe donne à son héritier le nom de Louis, référence à Clovis et à Louis le Pieux.

Couronnement
Henri Ier, père de Philippe et roi des Francs, sentant ses forces s'affaiblir, décide de faire sacrer son fils de son vivant selon la coutume de l'époque, et donc d'en faire un roi associé comme l'avaient fait Hugues Capet et Robert II envers leur héritier présomptif.
Les grands seigneurs du royaume, l'assemblée des grands ainsi que le prélat envoyé par le pape Nicolas II, Hugues de Besançon, approuvent ce « passage de témoin » et Philippe est couronné à Reims le 23 mai 1059 du vivant de son père.

Philippe Ier ne règne seul qu'à partir de 1066, car son oncle, le comte de Flandre Baudouin V, assisté de l’archevêque de Reims Gervais de Belleme ainsi que, dans un premier temps, d’Anne de Kiev, exercent la régence de la mort d’Henri Ier, en 1060, jusqu’à 1067.
Il sera couronné plusieurs fois dans son règne, par exemple le 25 décembre 1071, par l’évêque Élinand, en la cathédrale Notre-Dame de Laon, comme le voulait la coutume de son temps.

Règne
Sous son règne se dessinent les grandes lignes de la politique des souverains capétiens du XIIe siècle : assurer une base réelle à la puissance royale en consolidant le domaine, et abaisser ou contenir les trop puissants vassaux, chose que son père avait échoué à appliquer, provoquant une forte diminution du prestige et du pouvoir royal.

Mort et succession
Le 29 juillet 110816, Philippe Ier meurt au château royal de Melun, à 56 ans, après un règne de 48 ans (le troisième plus long règne de l’histoire de France après ceux de Louis XIV (1643–1715) et Louis XV (1715–1774), lesquels ont respectivement régné 72 et 58 ans).
Ne voulant pas, en raison de ses fautes, être enterré à côté de ses ancêtres en la basilique Saint-Denis, il a demandé à être inhumé dans l’abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire. Son fils Louis VI que l’on surnommera « le Gros », âgé de vingt-sept ans, lui succède.
Son épouse Bertrade de Montfort, à trente-huit ans, prend le voile à l’abbaye de Fontevraud.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 15:18

Louis VI "le Gros"
30 juillet 1108 – 1er août 1137

Roi et Reine de france - Page 2 Blonde11

Titre
Roi des Francs
30 juillet 1108 – 1er août 1137
(29 ans et 2 jours)
Couronnement: 3 août 1108 en la cathédrale d'Orléans
Prédécesseur: Philippe Ier
Successeur: Louis VII le Jeune

Louis VI, dit « le Gros », « l’Éveillé (non dormiens) » ou « le Batailleur », né le 1er décembre 1081 à Paris et mort le 1er août 1137 au château royal de Béthisy-Saint-Pierre, est roi des Francs du 30 juillet 1108 au 1er août 1137.
Il est le cinquième roi de la dynastie dite des Capétiens directs.

Parents et fratrie
Il est le fils de Philippe Ier (1052-1108), roi des Francs, et de sa première épouse Berthe de Hollande.
Après avoir répudié Berthe en 1092 et malgré les protestations du clergé, son père se remarie la même année avec Bertrade de Montfort, comtesse d'Anjou.
De cette deuxième union naissent quatre enfants, dont deux fils.

Au service de son père
En 1092, son père l'investit du comté de Vexin et des villes de Mantes et de Pontoise.
Il vit éloigné de la cour, sa mère ayant été répudiée et son père remarié à Bertrade de Montfort.

En 1097, à la tête de l'armée royale, il prend part à la guerre, défendant le Vexin contre Guillaume le Roux, roi d'Angleterre.

Après avoir été adoubé chevalier le 24 mai 1098 à Abbeville, par Guy Ier de Ponthieu, comte de Ponthieu (son cousin issu de germain au 1er degré), Louis est associé au trône puis combat le duc de Normandie et les sires châtelains du domaine royal qui se montrent souvent rebelles à l'autorité royale.

Enfin son père, devenu impotent, incapable de gouverner et de combattre, se réconcilie avec lui.
Dans le courant de l'année 1101 ou 1103, il lui confie le gouvernement effectif du royaume en qualité de « rex designatus » (roi désigné) ; entre 1101 et 1105 il l'investit aussi du comté de Vermandois.

Roi de France
Accession au trône


Le 29 juillet 1108, son père, Philippe Ier, meurt à Melun et, suivant sa dernière volonté, est inhumé en l'église abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire.
L'inhumation terminée, Louis, se doutant que son demi-frère, Philippe de Montlhéry, souhaite l'empêcher d'accéder à Reims, se hâte de rejoindre Orléans située à quelques kilomètres de Saint-Benoît-sur-Loire afin de se faire sacrer au plus vite.
Une raison supplémentaire pour ne pas se rendre à Reims était que l'archevêque de Reims d'alors, Raoul le Vert, avait été soutenu par le pape Pascal II mais n'avait pas été reconnu par son père, qui lui préférait Gervais de Rethel.

Le sacre a lieu le 3 août 1108 dans la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans, il reçoit « l’onction très sainte » de la main de Daimbert, l’archevêque de Sens.
Raoul le Vert envoya des messagers pour contester la validité du sacre, mais il était trop tard.

Mort

Alors qu'il rentre d'une expédition punitive contre le seigneur pillard de Saint-Brisson-sur-Loire, près de Gien, Louis le Gros tombe soudainement malade au château de Béthisy-Saint-Pierre situé dans la vallée de l'Automne, en forêt de Compiègne, entre Senlis et Compiègne.
Louis VI, qui est devenu semi-impotent à l'approche de la cinquantaine et a dû renoncer aux plaisirs de la guerre et de la table, meurt le 1er août 1137 des suites d'une dysenterie, fréquente lorsque les conditions sanitaires sont insuffisantes, en particulier lorsque les aliments et l'eau ne sont pas propres.
Il est inhumé en l'église de l'abbaye royale de Saint-Denis.
Son fils Louis, âgé de 17 ans et couronné depuis six ans, lui succède sans contestation.

Un moyen-relief en pierre calcaire représentant un roi en pied, en position repliée, portant la maquette d'une église qu'il offre à saint Vincent se trouve sur un autel liturgique roman, dans la petite église d'Avenas, commune du Haut-Beaujolais située dans le département du Rhône.
Exécuté entre 1118 et 1124 par le « Maître d'Avenas », dont le nom est resté inconnu à ce jour, ce bas-relief montre un roi, couronné, déjà bedonnant.
Une inscription latine, sur la même pierre, le qualifie de « REX LVDOVICVS PIVS » (Roi, Louis le Pieux).
Certains disent que ce roi serait Louis VI, d'autres disent qu'il correspond plutôt à Louis le Pieux ou encore à Louis VII de France.

Surnoms

Le roi eut divers surnoms de son vivant.
Le plus fréquent est celui de « gros » (Grossus), ainsi que ceux de « gras » (Crassus) et « obèse » (Pinguis).
Son obésité est due à celle héritée de ses parents et à l'alimentation excessive qui caractérise les guerriers chasseurs.
Les autres surnoms utilisés furent ceux d'« éveillé » (Non dormiens), en raison de ses insomnies, de « batailleur », en raison de ses incessantes campagnes guerrières, ou de « Thibaud », probablement en hommage à Thibaud III de Blois.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 15:27

Louis VII "le Jeune"
1er août 1137 – 18 septembre 1180

Roi et Reine de france - Page 2 Decais10

Titre
Roi des Francs
1er août 1137 – 18 septembre 1180
(43 ans, 1 mois et 17 jours)
Couronnement: 25 octobre 1131 en la cathédrale de Reims
25 décembre 1137 en la cathédrale de Bourges
Prédécesseur: Louis VI le Gros
Successeur: Philippe II Auguste

Duc d'Aquitaine
25 juillet 1137 – 21 mars 1152
(14 ans, 7 mois et 22 jours)
Avec Aliénor
Couronnement: 8 août 1137 en la cathédrale de Poitiers
Prédécesseur: Aliénor
Successeur: Aliénor et Henri II

Louis VII, dit « le Jeune » puis « le Pieux », né en 1120 et mort 18 septembre 1180 à Paris, est roi des Francs de 1137 à 1180.

Second fils de Louis VI, dit « le Gros », roi des Francs, et d'Adélaïde de Savoie (v. 1092-1154).

Sixième souverain de la dynastie des Capétiens directs, il épouse successivement Aliénor d'Aquitaine, Constance de Castille puis Adèle de Champagne.
Son fils, Philippe Auguste, lui succède.

Le 13 octobre 1131, l'héritier du trône de France, Philippe de France, fils aîné de Louis VI « le Gros », meurt des suites d'une chute de cheval provoquée par un cochon errant rue Saint Antoine à Paris.

C'est alors le second fils du souverain Louis, à peine âgé de 11 ans et destiné au sacerdoce ecclésiastique, qui devient l'héritier : il est sacré « roi associé » et est couronné le 25 octobre par le pape Innocent II à Reims, où le pontife préside alors un concile général.
Malade, vieillissant et vraisemblablement atteint par la perte de son aîné, Louis VI semble, dans les années qui suivent, délaisser la formation du nouvel héritier, formation qui, pour des raisons peu claires, ne semble guère davantage prise en charge par le conseiller Suger.

Phillipe de France décède le 1er août 1137 d'une dysenterie, mal qui avait déjà emporté son propre père, probablement due à une obésité congénitale et une malnutrition endémique.
Louis le Jeune est alors de nouveau couronné à Bourges, le 25 décembre 1137, en compagnie de sa jeune épouse : en effet, avant de mourir son père, à la demande du duc d'Aquitaine, avait organisé son mariage avec Aliénor d'Aquitaine (1124-1204), fille du duc Guillaume X d'Aquitaine, et d'Aénor de Châtellerault.
Louis épouse Aliénor le 25 juillet 1137, en la cathédrale Saint-André de Bordeaux, et est ensuite couronné duc d'Aquitaine à Poitiers, le 8 août 1137.
Ce mariage triple la taille du domaine royal, car la jeune mariée apporte en dot la Guyenne, la Gascogne, le Poitou, le Limousin, l'Angoumois, la Saintonge et le Périgord, c'est-à-dire une partie du Midi et de l'Ouest de la France, qui couvrent aujourd'hui 19 départements.
Une spécification avait été faite lors du mariage : le duché aquitain ne serait pas absorbé dans le domaine royal : l'union devrait rester purement personnelle, car en vertu des dispositions retenues Aliénor demeure duchesse en titre de ses terres héréditaires.

De son propre aveu, le jeune souverain est peu préparé à l'exercice du pouvoir royal, d'autant moins que s'il est extrêmement pieux, il est de nature triste et molle, maladroit, naïf et velléitaire mais aussi obstiné, autant de traits qui le poussent dès le début de son règne à commettre plusieurs erreurs politiques qui entament son prestige et son autorité.

Le caractère du roi s'accorde mal avec celui d'Aliénor.
Cependant les dix premières années se passent sans réelle mésentente, à part des différends entre la nouvelle reine et l'ancienne, Adélaïde de Savoie.
Louis écarte alors sa mère de la cour, mais garde les conseillers de son père, dont l'abbé de Saint-Denis, Suger.
Il poursuit la politique de son père, il met en valeur le domaine royal, rénove et transforme la basilique Saint-Denis.
Conseillé habilement par Suger, il fait de multiples concessions aux communautés rurales, encourage les défrichements et favorise l'émancipation des serfs.
Il prend appui sur les villes et leur accorde des chartes de bourgeoisie (Étampes, Bourges) ou les encourage lorsqu'elles sont hors de son domaine (Reims, Sens, Compiègne, Auxerre).
Il soutient enfin l'élection d'évêques dévoués au pouvoir royal.

À cette époque, le jeune couple royal (ils ont tous deux moins de vingt ans) prend plusieurs décisions jugées inconsidérées.
Certains n'hésitent pas à les mettre au crédit de la reine, dont l'influence sur le roi semble importante.
Ainsi, en 1138 le roi mate la tentative de création de la commune autonome de Poitiers, fief de la reine Aliénor, et n'hésite pas à prendre en otage les enfants des nobles de la cité, ce a quoi il renoncera sur l'instigation de Suger, qui appelaient les bourgs et villes voisins à former une ligue.
Il soumet le seigneur Guillaume de Lezay, qui a refusé l'hommage.
À la demande de la reine, l'abbé Suger est écarté du conseil, car il est intervenu pour faire renoncer le roi à sa prise d'otages.

La même année, Louis VII s'oppose au comte de Champagne, Thibaut IV de Blois, ainsi qu'au pape Innocent II sur l'investiture pour l'évêché de Langres, pour lequel il impose un moine de Cluny contre un candidat soutenu par Bernard de Clairvaux.
Puis, en 1141 le roi intervient dans le Toulousain afin de faire valoir les droits de sa femme, duchesse d'Aquitaine, sur l'héritage de sa grand-mère Philippa de Toulouse.
Après un long siège de la ville, défendue par le comte Alphonse Jourdain, l'opération s'avère un échec.
Pour autant, Aliénor remercie son époux le roi, en lui offrant un vase de grande valeur, cadeau fait à son grand-père Guillaume d'Aquitaine par le roi taïfa de Saragosse, Imad al-Dawla.
Taillé dans un bloc de cristal, monté sur pied d'or et orné de pierreries et de perles, ce vase est toujours visible au Louvre.

La même année, en 1141, Louis VII s'oppose de nouveau au pape et tente d'imposer son candidat au siège de Bourges, contre Pierre de La Châtre soutenu par le pape Innocent II, si bien que ce dernier finit par l'excommunier alors que Pierre de La Châtre trouve refuge en Champagne.
La reine arrange aussi la dissolution du mariage de Raoul de Vermandois et d'Éléonore de Blois, afin que sa sœur Pétronille d'Aquitaine, amoureuse, puisse épouser Raoul de Vermandois.
Cela cause un grave conflit entre le roi de France et son vassal Thibaut IV de Blois, comte de Champagne et oncle de l'épouse délaissée: Thibaut IV attaque Raoul de Vermandois et l'ost royal envahit la Champagne en décembre 1142.
Lors de son avancée l'ost royal incendie le village de Vitry-en-Perthois et son église (en janvier 1143), dans laquelle se sont réfugiés les habitants.
Cela marquera à jamais le jeune souverain.

En vue d'un apaisement, Louis VII signe le traité de Vitry avec le comte de Champagne à l'automne 1143.
Il accepte l'élection de Pierre de La Châtre pour lever l'interdit qui pèse sur le royaume.
Le 22 avril 1144, il participe à la conférence de Saint-Denis pour solder définitivement le conflit avec la papauté.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 15:34

Philippe II "Auguste"
18 septembre 1180 – 14 juillet 1223

Roi et Reine de france - Page 2 250px-10

Titre
Roi de France
18 septembre 1180 – 14 juillet 1223
(42 ans, 9 mois et 26 jours)
Couronnement: 1er novembre 1179 en la cathédrale de Reims
Prédécesseur: Louis VII
Successeur: Louis VIII

Roi et Reine de france - Page 2 Philip16

Denier132 de Philippe II, Laon, 1180-1201.

Philippe II dit « Auguste », né le 21 août 1165 à Paris et mort à Mantes le 14 juillet 1223, est le septième roi (1180-1223) de la dynastie des Capétiens et le premier monarque auquel est attribué le titre de roi de France.
Il est le fils héritier de Louis VII et d'Adèle de Champagne.

Le surnom d'« Auguste » lui est donné par le moine Rigord, après que Philippe II a ajouté au domaine royal, en juillet 1185 (Traité de Boves), les seigneuries d'Artois, du Valois, d'Amiens et une bonne partie du Vermandois, et également parce qu'il nait au mois d'août.
Référence directe aux empereurs romains, ce terme signifie qu'il a accru considérablement le domaine royal.

Chapelain et biographe de Philippe II, Guillaume Le Breton le nomme « Philippe le Magnanime », dans sa chronique La Philippide, rédigée entre 1214 et 1224.
Cette chronique est une continuation de celle de Rigord, que Philippe II lui a demandé d'expurger, la jugeant moins laudatrice qu'il le souhaitait.

Philippe Auguste reste l'un des monarques les plus admirés et étudiés de la France médiévale, en raison non seulement de la longueur de son règne, mais aussi de ses importantes victoires militaires et des progrès essentiels accomplis pour affermir le pouvoir royal et contrôler la hiérarchie féodale.

Philippe Auguste est le premier roi ayant fait porter sur ses actes, sporadiquement à partir de 1190, officiellement à partir de 1204, Rex Franciæ, « roi de France », au lieu de Rex Francorum, « roi des Francs ».
Il faut cependant relever que les traités et conventions de paix signés entre les vassaux ou alliés et le royaume de France mentionnent sans exception Philippus rex Francorum (« Philippe, roi des Francs »), à la différence, par exemple, de Richardus rex Angliæ (« Richard, roi d'Angleterre »), mais comme Henri, roi des Romains.

Mort de Philippe Auguste
Alors qu'il se trouve à Pacy, Philippe décide d'assister à la réunion ecclésiastique organisée à Paris pour la préparation de nouvelles croisades, contre l'avis de ses médecins.
Après plus de 40 années de règne, Philippe Auguste ne survit pas à la fatigue de ce dernier voyage et s'éteint le 14 juillet 1223, à Mantes, à l'âge de 57 ans.
Son corps est amené à Paris, et ses funérailles sont rapidement organisées, à Saint-Denis, en présence des grands du Royaume.
Pour la première fois, le corps du roi de France revêtu de tous les regalia est exposé à la vénération du peuple avant sa sépulture dans un rite solennel inspiré de celui des rois d'Angleterre.
C'est donc le premier souverain français dont la mort ait été mise en scène, marquant symboliquement le dernier acte de souveraineté du monarque.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 15:41

Louis VIII "le Lion"
14 juillet 1223 – 8 novembre 1226


Roi et Reine de france - Page 2 Louis-14

Titre
Roi de France
14 juillet 1223 – 8 novembre 1226
(3 ans, 3 mois et 25 jours)
Couronnement: 6 août 1223 en la cathédrale de Reims
Prédécesseur: Philippe II
Successeur: Louis IX

Roi d'Angleterre
(contesté)
2 juin 1216 – 11 septembre 1217
(1 an, 3 mois et 9 jours)
Prédécesseur: Jean
Successeur: Henri III

Louis VIII dit « le Lion », né le 5 septembre 1187 à Paris et mort le 8 novembre 1226 à Montpensier (Auvergne), est roi de France de 1223 à 1226, huitième de la dynastie dite des Capétiens directs.

Il est le fils du roi Philippe II, dit « Philippe Auguste » (1165-1223) et d'Isabelle de Hainaut (1170-1190).
Il est le premier roi de France qui descende à la fois d'Hugues Capet par son père et de son concurrent malheureux, Charles de Basse-Lotharingie par sa mère.
Le court règne de Louis VIII fut cependant marqué par deux brillantes campagnes : l'une contre les Anglais en Guyenne, l'autre contre Raymond VII de Toulouse.

Premier roi capétien à ne pas avoir été sacré roi du vivant de son père, il avait cependant été désigné par Philippe II dans son testament rédigé en 1190 comme devant lui succéder. Le testament n'ayant pas été contesté après cette date, la cérémonie de l'adoubement des barons — héritage rituel des Capétiens — devenait inutile.
L'archevêque de Reims, Guillaume de Joinville, le sacre à Reims le 6 août 1223.

Né le 5 septembre 1187, Louis est le premier fils de Philippe II.
Sa naissance constitua un grand soulagement pour la dynastie capétienne d'autant que le mariage de Philippe II et son épouse Isabelle de Hainaut était en crise.
Lorsque sa mère décède et que son père part à la croisade en 1190, Louis est recueilli et élevé par sa grand-mère Adèle de Champagne jusqu'au retour de Philippe en décembre 1191.

Le roi Philippe II estimant que le principe héréditaire est définitivement établi, il refuse d'associer au trône son héritier et repousse son adoubement.
Le prince Louis est fait chevalier dans le castrum de Compiègne le 17 mai 1209 mais son père lui a dicté de sévères conditions, notamment de ne plus jouter en tournoi.

Surnommé « le Lion », c'est pendant le règne de son père que le futur Louis VIII obtient sa renommée en remportant sur Jean sans Terre, roi d'Angleterre, la victoire de La Roche-aux-Moines en 1214.
Les barons anglais, révoltés contre Jean sans Terre, promettent alors au prince Louis de lui donner la couronne d'Angleterre, étant d'ailleurs l'époux de Blanche de Castille, petite-fille du roi Henri II d'Angleterre.
Acceptant cette demande, Louis débarque sur les côtes anglaises avec 1 500 soldats français auxquels s'ajoutent des mercenaires anglais.
Il arrive à Londres le 2 juin 1216, s'y fait proclamer roi d'Angleterre — mais pas couronner car il n'y avait pas d'archevêque disponible pour effectuer l'onction — et prend rapidement le contrôle du Sud du pays.

À la mort de Jean sans Terre le 19 octobre 1216, la noblesse anglaise en profite pour refaire son unité autour d’un nouveau roi, le jeune Henri III d'Angleterre, fils de Jean sans Terre. Louis continue la guerre mais il est battu sur terre à la bataille de Lincoln en mai 1217, puis sur mer, d'abord lors de la bataille de Douvres puis surtout en août à la bataille des Cinq îles, lorsque les importants renforts que lui envoie Blanche de Castille sont anéantis.
Le 11 septembre 1217, lors de la signature du traité de Lambeth, il renonce à ses prétentions et quitte le royaume d'Angleterre en contrepartie de 10 000 marcs d'argent.

Plus tard, après avoir été sacré roi de France en 1223, sous prétexte que la cour d'Angleterre n'avait toujours pas exécuté toutes les conditions du traité de 1217, Louis VIII, profitant de la minorité d'Henri III, décide de s'emparer des dernières possessions anglaises en France.
Au cours d'une campagne rapide, Louis VIII s'empare de la majorité des terres de l'Aquitaine : les villes du Poitou, de la Saintonge, du Périgord, de l'Angoumois et d'une partie du Bordelais tombent les unes après les autres.
Henri III ne possède plus en France que Bordeaux et la Gascogne qui ne furent pas attaquées.
Les îles Anglo-Normandes restent également sous sa souveraineté.
Jean le noir
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 15:53

Louis IX "Saint Louis"
8 novembre 1226 – 25 août 1270

Roi et Reine de france - Page 2 Decreu10

Titre
Roi de France
8 novembre 1226 – 25 août 1270
(43 ans, 9 mois et 17 jours)
Couronnement: 29 novembre 1226 en la cathédrale de Reims
Prédécesseur: Louis VIII
Successeur: Philippe III

Roi et Reine de france - Page 2 Gros_t10

Gros tournois, avers et revers, sous Louis IX.
Nom de l'atelier/ville : s.l. Métal : argent Titre en millième : 958‰ Diamètre : 25,4mm Axe des coins : 1h. Poids : 4,06g.
Titulature avers : + LVDOVICVS. REX ;
légende extérieure : + BNDICTV: SIT: NOmE: DHI: nRI: DEI: IhV. XPI, (ponctuation par trois besants superposés).
Description avers : Croix.
Traduction avers : (Louis roi ; Que soit béni le nom de notre seigneur Jésus-Christ).
Titulature revers : + TVRONVS. CIVIS, (N et S bouletées).
Description revers : Châtel tournois sommé d'une croisette ; bordure extérieure de douze lis (deux points accostant l’ove et le lis supérieurs).
Traduction revers : (Cité de Tours).

Louis IX, dit « le Prudhomme » et plus communément appelé Saint Louis, est un roi de France capétien né le 25 avril 1214 à Poissy et mort le 25 août 1270 à Carthage, près de Tunis.
Il régna pendant plus de 43 ans, de 1226 jusqu'à sa mort.
Considéré comme un saint de son vivant, il est canonisé par l'Église catholique en 1297.

Neuvième roi de France issu de la dynastie des Capétiens directs, il est le quatrième ou cinquième enfant et deuxième fils connu du roi Louis VIII, dit « Louis le Lion », et de la reine Blanche de Castille, de laquelle il reçoit une éducation très stricte et très pieuse durant toute son enfance.

Aîné des membres survivants de sa fratrie, il hérite de la couronne à la mort de son père, alors qu'il n'est âgé que de douze ans.
Il est sacré le 29 novembre 1226 en la cathédrale de Reims, mais c'est la reine mère qui, conformément au testament de Louis VIII, exerce la régence du royaume jusqu'à la majorité du nouveau monarque.

Devenu adulte, Louis IX met fin au conflit entre Capétiens et Plantagenêts et se soucie de l'extension du domaine royal, auquel il rattache notamment les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne, tout en consolidant sa souveraineté sur la Normandie, l'Anjou, la Touraine, le Maine et le Poitou.

Il mène un règne inspiré des valeurs du christianisme qui contribue à fonder l'idée que les pouvoirs spirituel et politique peuvent être incarnés par un seul homme.
Il atténue les excès de la féodalité au profit de la notion de bien commun et développe la justice royale, où le souverain apparaît comme « le justicier suprême ».
De cette manière, il fait progressivement passer la France d'une monarchie féodale à une monarchie moderne, ne reposant plus seulement sur les rapports personnels du roi avec ses vassaux, mais sur ceux du roi en tant que chef de l'État avec ses « sujets ».

Louis IX est effectivement un roi réformateur qui veut léguer un royaume dont les sujets seront soumis à un pouvoir juste : il renouvelle la « quarantaine-le-roi », ordonne la présomption d'innocence, atténue l'usage de la torture, interdit l'ordalie et la vengeance privée et institue la supplicatio, consistant à pouvoir faire appel au roi pour l'amendement d'un jugement.
Sa réputation dépassant les frontières du royaume, son arbitrage est parallèlement sollicité par les différentes monarchies d'Europe.
Il établit également dans le royaume une monnaie unique et se fait l'instigateur des institutions qui deviendront le Parlement et la Cour des comptes.
Très pieux, il fait d'autre part construire plusieurs églises, abbayes et hospices, vient en aide aux plus faibles, travaille à la conversion des princes mongols, soutient la fondation du collège de Sorbonne et se procure des reliques de la Passion pour lesquelles il fait construire la Sainte-Chapelle en 1242.

Conformément à son vœu prononcé à la suite d'une grave maladie, puis confirmé à la suite d'une guérison dite miraculeuse, Saint Louis part se battre avec ses frères Robert d'Artois, Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou, en Égypte, lors de la septième croisade.
À son retour, alors qu'il est persuadé que son échec est dû à l'état d'immoralité du royaume, il travaille à renforcer son autorité et à rétablir la moralité chrétienne.
Il décide ainsi de punir le blasphème, les jeux d'argent, les prêts à intérêts et la prostitution ; il tente également de convertir au christianisme de gré ou de force les juifs de France. À cette fin, il finit par leur imposer diverses mesures, dont le brûlement du Talmud et, vers la fin de son règne, le port de la rouelle.

Enfin, en 1270, il repart en Tunisie pour la huitième croisade, au cours de laquelle il meurt de maladie.
La peste, la dysenterie et le typhus ont tour à tour été évoqués ; en 2019, des analyses montrent que le roi était gravement atteint de scorbut, et peut-être de bilharziose.

Sous l'impulsion de son petit-fils Philippe IV le Bel, il est canonisé le 11 août 1297 sous le nom de saint Louis de France par le pape Boniface VIII.
Sa fête liturgique est fixée au jour anniversaire de sa mort, c'est-à-dire le 25 août.
Aujourd'hui considéré comme un monarque ayant offert à la France un renouveau économique, intellectuel et artistique, il est considéré comme l'un des trois grands Capétiens directs avec son grand-père Philippe II Auguste et son petit-fils Philippe IV le Bel.

Après la mort du roi
Dépouille royale


À la mort du roi, on ne peut laisser son corps en terre infidèle, loin du royaume de France et de la chrétienté.
Charles d'Anjou tente de prendre le contrôle de l'armée face à son neveu, devenu le roi Philippe III, qu'il considère comme trop inexpérimenté.
Mais ce dernier affirme immédiatement son autorité.
Dès lors, le sort de la dépouille du feu roi devient un enjeu politique entre le jeune roi et son oncle : Philippe souhaite que les restes de son père soient rapatriés en France tandis que Charles, prétextant la proximité, propose que les restes de son frère aillent reposer en son royaume de Sicile.
Finalement, les deux parents s'accordent sur la tripartition du corps : les entrailles et les chairs seront données à Charles, qui les déposera à l'abbaye de Monreale, et les ossements iront reposer dans la nécropole royale de Saint-Denisy.
Philippe refuse d'exposer le corps à tous les dangers en l'envoyant en avance.
Il souhaite attendre de pouvoir l'accompagner en convoi, auprès de l'armée.
On procède alors au mos Teutonicus : le corps est découpé et cuit dans un mélange d'eau et de vin jusqu'à ce que la chair se détache.

L'armée signe un accord avec l'émir de Tunis le 30 octobre et rembarque le 11 novembre pour un voyage placé sous la protection de Louis et Jean Tristan.
Au terme de leur long périple, qui voit mourir Thibaut II de Navarre, la reine Isabelle d'Aragon, Alphonse de Poitiers et Jeanne de Toulouse, Philippe III et l'armée arrivent à Paris, le 21 mai 1271.
Le cercueil de Louis IX est exposé à Notre-Dame et les funérailles ont lieu à Saint-Denis le lendemain : le 22 mai.
Le 23 mai 1271, son fils Philippe III le Hardi transporte ses cendres, sur son dos, de Notre-Dame de Paris à la basilique de Saint-Denis.

Tombeau royal
Louis IX a demandé une tombe très simple. Mais dès 1274, la sépulture est déjà plus élaborée que la dalle d’origine avec sa structure de bois.
Ce second tombeau fait place en 1282 à un troisième, largement orné d’or et d’argent, sans doute comparable à ceux de Philippe Auguste et de Louis VIII qui le côtoient.
Il disparaît vers 1420, sans doute détruit et fondu par les armées anglaises d’Henri V ou du duc de Bedford.
Son aspect reste donc très incertain.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 15:58

Philippe III "le Hardi"
25 août 1270 – 5 octobre 1285

Roi et Reine de france - Page 2 Philip17

Titre
Roi de France
25 août 1270 – 5 octobre 1285
(15 ans, 1 mois et 10 jours)
Couronnement: 15 août 1271 en la cathédrale de Reims
Prédécesseur: Louis IX
Successeur: Philippe IV

Philippe III1, dit « le Hardi », né le 1er mai 1245 à Poissy et mort le 5 octobre 1285 à Perpignan, est roi de France de 1270 à 1285 ; il est le dixième souverain de la dynastie dite des Capétiens directs.

Il était le second fils du roi de France Louis IX, dit « Saint Louis », et de son épouse Marguerite de Provence.

Jeunesse
Cadet de famille, le prince Philippe n'était pas destiné à régner.
C'est à la mort de son frère aîné Louis en 1260 qu'il devint prince héritier.
Âgé de quinze ans, il présentait moins d'aptitudes pour le trône que son frère, étant de caractère doux, soumis, timide et versatile, presque écrasé par les fortes personnalités de ses parents.

Consciente de ses faiblesses, sa mère Marguerite lui avait fait promettre de rester sous sa tutelle jusqu'à l'âge de trente ans, mais son père Louis IX fit casser ce serment par le pape Urbain IV qui en releva Philippe le 6 juin 1263.
Le roi entreprit de former son fils et, à partir de 1268, il lui adjoignit à cet effet pour mentor Pierre de La Brosse.
Louis IX se chargea en outre de lui prodiguer des conseils, rédigeant en particulier ses Enseignements, qui inculquent avant tout la notion de justice comme premier devoir du roi.
Il reçut également une éducation très tournée vers la foi.
Guillaume d'Ercuis fut son aumônier, avant de devenir le précepteur de son fils, le futur roi Philippe IV.

Inhumation
Le roi étant décédé loin de la capitale, se posa la question du traitement de son corps, la technique de l'embaumement antique ayant été perdue.
La putréfaction du cadavre était alors limitée par l'éviscération et la technique funéraire du mos Teutonicus.
Il fut le premier roi de France sujet à la tripartition du corps (delaceratio corporis, « division du corps » en cœur, entrailles et ossements).
Concernant le corps de Philippe III, il fut divisé en quatre parties : ses chairs furent envoyées à la cathédrale de Narbonne, ville « française » la plus proche et ses entrailles à l'abbaye de la Noë en Normandie, ses os furent ensevelis dans la nécropole royale de Saint-Denis, son cœur étant confié à son confesseur dominicain qui l'offrit aux Jacobins de Paris.
Cette pratique de sépultures multiples, pourtant interdite par une décrétale du pape Boniface VIII en 1299, fut reprise ensuite par les rois puis les reines et les proches de la dynastie capétienne car elle permettait la multiplication des cérémonies (funérailles du corps, la plus importante, puis funérailles du cœur et funérailles des entrailles) et des lieux où honorer le défunt.

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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 16:14

Philippe IV "le Bel"
5 octobre 1285 – 29 novembre 1314

Roi et Reine de france - Page 2 Tzolzo12

Titre
Roi de France
5 octobre 1285 – 29 novembre 1314
(29 ans, 1 mois et 24 jours)
Couronnement: 6 janvier 1286 en la cathédrale de Reims
Prédécesseur: Philippe III
Successeur: Louis X

Roi de Navarre de iure uxoris et comte de Champagne
16 août 1284 – 2 avril 1305
(20 ans, 7 mois et 17 jours)
Avec Jeanne Ire
Prédécesseur: Jeanne Ire
Successeur: Louis Ier

Roi et Reine de france - Page 2 Denier31

Masse d'or de Philippe le Bel
Métal : or Diamètre : 31,5mm Axe des coins : 8h. Poids : 7,04g.
Titulature avers : + PhILIPPVS: DEI: GRA: FRAnChORVM: REX, (ponctuation par trois annelets superposés).
Description avers : Philippe IV assis de face, couronné, tenant le sceptre de sa main droite et un lis de sa main gauche, dans un polylobe tréflé ; le polylobe est cantonné d’annelets. Traduction avers : (Philippe, par la grâce de Dieu, roi des Francs).
Titulature revers : + XP’C: VINCIT: XP’C: REGNAT: XP’C: IMPERAT, (ponctuation par deux annelets superposés).
Description revers : Croix feuillue et fleurdelisée avec quadrilobe en cœur, cantonnée de quatre lis, dans un quadrilobe aux quatre angles extérieurs tréflés.
Traduction revers : (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande).

Philippe IV, dit « Philippe le Bel » mais aussi « le roi de fer » né au printemps 1268 au château de Fontainebleau où il est mort le 29 novembre 1314, fils de Philippe III le Hardi et de l'infante Isabelle d'Aragon, petit-fils de Louis IX, est roi de France de 1285 à 1314, le onzième de la dynastie des Capétiens directs qui remonte sans interruption à 987 (Hugues Capet).

Il est aussi roi de Navarre de 1284 à 1305, sous le nom de Philippe Ier, par son mariage avec la reine Jeanne Ire.

Il devient roi de France en octobre 1285 à l'âge de 17 ans.
Le royaume de France est alors à l'apogée de sa puissance (au Moyen Âge).
Avec seize à vingt millions d'habitants, c'est l'État le plus peuplé de la chrétienté et il bénéficie d'une grande prospérité économique, malgré le déclin des foires de Champagne, concurrencées par le commerce direct entre l'Europe du Nord (Bruges) et l'Italie (Venise, Florence).

Sous son règne, le pouvoir royal se renforce considérablement, si bien qu'on voit en Philippe IV, entouré de ses « légistes », le premier souverain moderne d'un État puissant et centralisé, qui commence à sortir du système féodal.

Philippe IV, qui a des difficultés dans le domaine des finances, croit trouver une solution à ses difficultés financières et monétaires en abattant l'ordre du Temple, devenu une puissance financière internationale, et en expulsant les Juifs tout en confisquant leurs biens.
Il rétablit une monnaie d'or qui va rester stable pendant plus d'un siècle.

Son règne est aussi marqué par plusieurs affaires judiciaires : les procès de l'évêque de Troyes, Guichard, accusé d'avoir tué la reine par sorcellerie et de l'évêque de Pamiers, Bernard Saisset, source de tensions accrues avec le Saint-Siège ; l'affaire de la tour de Nesle, avec l'emprisonnement des brus du roi et l'exécution de leurs amants ; et surtout le procès des Templiers.

Philippe le Bel est perçu comme n'étant plus un souverain typique du Moyen Âge.
Bien qu'il ait été reconnu comme un roi pieux et que son gouvernement ait continué l'évolution vers la centralisation de l'État amorcée un siècle plus tôt, Philippe IV apparaît comme le symbole d'une rupture avec le passé, particulièrement sur les liens entretenus entre les rois de France et la papauté.
Ses contemporains déplorèrent les détériorations survenues depuis « le temps de monseigneur Saint-Louis », considéré comme un âge d'or.
On pressentait ainsi un roi d'un nouveau type, annonciateur d'une autre époque.

Les problèmes monétaires

Sous le règne de Philippe IV, les traditions féodales sont abandonnées pour mettre en place une administration moderne.
Mais la centralisation monarchique mécontente les grands seigneurs et les nouveaux impôts dressent les bourgeois contre le pouvoir royal.

À l'aide de juristes, notamment de son fidèle collaborateur Guillaume de Nogaret, Philippe IV transforme un État encore féodal en une monarchie moderne où la volonté du roi s'impose à tous (où par exemple la justice royale prévaut), et un impôt est prélevé sur tout le royaume de France.

Son règne est particulièrement agité sur le plan monétaire.
Le roi et ses conseillers multiplient les émissions de nouvelles monnaies.
Aux dévaluations succèdent les réévaluations, qui donnent un sentiment d'incohérence de la politique royale.
Ces mutations monétaires aboutissent à un mécontentement général dans le Royaume.
Entre 1306 et sa mort, le roi fait face à des émeutes populaires mais aussi à des ligues nobiliaires qui exigent, entre autres, le retour à la bonne monnaie.

Dans la pratique, le roi ne contrôle pas tous les paramètres de la politique monétaire.
Les assemblées de prélats et de barons, convoquées périodiquement au début du XIVe siècle pour donner leur avis sur la question monétaire, réclament toutes le retour à la bonne monnaie de Saint Louis, quelque peu idéalisée.
Il est vrai que la politique monétaire de Philippe le Bel est très instable.
Le système monétaire a été bouleversé de fond en comble.
Cette situation, qui n'avait pas de précédent historique, contraste fortement avec les pratiques monétaires de ses prédécesseurs, Saint Louis et Philippe le Hardi, dont les monnayages sont alors considérés comme des modèles de stabilité.
Pour l'opinion publique, le résultat des mutations est facile à comprendre : bien que le roi agisse selon son bon droit, toute transformation de la monnaie est assimilée à un abus déloyal, voire à une falsification pure et simple.
Par ailleurs, le règne de Philippe le Bel se traduit par une période de changements majeurs.
L'innovation la plus remarquable de cette période est sans doute l'apparition durable d'émissions de monnaies d'or.
Le retour à un vrai bimétallisme s'est accompagné de sévères crises monétaires, attisées par la spéculation internationale, la concurrence des monnaies seigneuriales et les incohérences du système monétaire.
La carence en métaux précieux provoque une forte dévaluation de la monnaie de compte, qui se traduit dans la pratique par de nombreuses émissions de nouvelles monnaies. L'inflation, provoquée par ces mutations, mécontente la noblesse, les bourgeois des villes et l'Église qui voient leurs revenus diminuer considérablement.
Des réévaluations des pièces d'argent et de billon sont tentées mais leur résultat est plus que mitigé : des émeutes populaires éclatent, et surtout, l'argent finit par ne plus être monnayé, car son prix d'achat est fixé trop bas.
Le roi, après avoir tenté en vain de stabiliser sa monnaie, se trouve dans une position politique difficile.
À la fin de son règne, il doit affronter la fronde d'une partie de ses sujets.

Assainissement des finances du royaume

Il assainit la situation des finances du royaume en combattant les puissances financières devenues un État dans l'État : suppression de l'ordre du Temple, banque internationale contournant l'interdiction du prêt à intérêt sous forme de ventes à réméré et de mortgages, la lettre de change et la remise de place en place ; expulsion des Juifs qui pratiquaient l'usure, après avoir exigé d'eux le paiement de taxes (« don de joyeux avènement » en 1285).

Il centralise et réforme la collecte des droits fiscaux en punissant les auteurs de malversations, ce qui lui vaut d'être détesté par une certaine bourgeoisie financière qui profitait de la faiblesse du règne précédent.

Cet assainissement des finances permet de racheter le Quercy au roi d'Angleterre moyennant une rente annuelle de 3 000 livres.

Rétablissement de la monnaie or


Il est accusé par les historiens d'avoir altéré le cours de la monnaie qui était alors en argent, mais il a rétabli pour la première fois l'or comme monnaie en créant en 1311 l'agnel ou agnel d'or ou mouton d’or d'un poids de 3,136 grammes d'or pur, qui sera émis jusqu'au règne de Charles VII le Victorieux (1422 – 1451) après avoir été dévalué à 2,549 grammes par le prétendant anglais Henri V Lancastre, duc de Normandie (1415-1422).

Anéantissement de l'ordre du Temple

Après le très court pontificat de Benoît XI, Clément V, archevêque de Bordeaux, est couronné pape à Lyon (1305).
Après une longue itinérance, il s'installe dans le Comtat Venaissin.
Comptant sur son appui, mais sans lui demander la permission, le roi met en marche l'anéantissement de l'ordre du Temple.
Le vendredi 13 octobre 1307, les Templiers sont mis en prison puis torturés pour leur faire admettre l'hérésie dans leur ordre.
Après avoir été déclaré relaps, le maître de l'ordre Jacques de Molay périt sur le bûcher à Paris en 1314.
Selon Geoffroi de Paris, témoin oculaire de l'événement et chroniqueur de l'époque, ses dernières paroles auraient été:

« Je vois ici mon jugement où mourir me convient librement ; Dieu sait qui a tort, qui a péché.
Il va bientôt arriver malheur à ceux qui nous ont condamnés à tort : Dieu vengera notre mort. »

Une succession de malheurs touchait alors la famille royale capétienne, dont le plus célèbre reste l'adultère de deux brus du roi

Mort du roi et inhumation

Le 4 novembre 1314, Philippe le Bel rend visite à son oncle le comte Robert de Clermont et c'est lors d'une partie de chasse en forêt de Pont-Sainte-Maxence (forêt d'Halatte) qu'il fait une chute de cheval.
Blessé à la jambe, il « éprouve un saisissement subit, avec impossibilité de prononcer une parole ».
Un probable accident vasculaire cérébral, qui frappera également son frère Charles de Valois, est évoqué sans que l'on puisse dire si cette atteinte cérébrale est antérieure, contemporaine ou consécutive à la chute.
Les chroniques du temps se partagent entre l'accident ou la maladie inexplicable.
Transporté en bateau à Poissy, puis porté en litière à Fontainebleau, il y meurt quelques semaines plus tard, à 46 ans, dans la journée du 29 novembre 1314, après 29 années de règne.
Il est le premier roi de France qui naît et meurt au château de Fontainebleau.
Son cœur et ses entrailles furent déposés séparément à l'église du prieuré de Poissy, le cœur dans une urne retrouvée le 28 juillet 1687 lors de travaux dans un des caveaux.
Philippe reconnaissait ainsi l'importance du prieuré de cette ville, où il était déjà venu plusieurs fois.
Il y avait par ailleurs fait bâtir, près de la collégiale, un couvent, ouvert en 1304, pour honorer son grand-père, Saint-Louis, qui y était né.
Philippe offrit par la suite aux religieuses une relique (un bout de la mâchoire du saint), rattachant ainsi ce lieu à sa mémoire, et y fit enterrer son jeune fils Robert.
L'endroit où est inhumé le cœur est surmonté d'un gisant, réalisé en 1327 et détruit sous la Révolution : il représentait Philippe sur une lame de marbre noir.
Couronnée, la statue tenait le sceptre dans sa main droite et la main de justice dans sa main gauche, contrairement au gisant de Saint-Denis, où la main de justice n'apparaissait pas.
Pour l'historien Alexandre Bande, cela sert à distinguer les deux sépultures : « la main de justice était alors assimilée à l'équité, forme la plus élevée de justice, et à la charité, une des valeurs essentielles du cœur du roi : les contemporains pouvaient ainsi déchiffrer aisément ces sépultures et leurs différences ».

Son corps sera inhumé dans la basilique de Saint-Denis.
Sa sépulture, comme celles des autres princes et dignitaires reposant en ce lieu, sera profanée par les révolutionnaires en octobre 1793.
Il s'agissait d'un gisant en marbre blanc, commandé par son fils Charles IV, également en 1327.

Il fut le premier roi de France à demander par testament une tripartition de son corps (dilaceratio corporis, « division du corps » en cœur, entrailles et ossements) avec des sépultures multiples.
Cette pratique devint, à partir du XIIIe siècle, un privilège de la dynastie capétienne dans le royaume de France (majoritairement les rois, parfois les reines ou les proches, et ce malgré l'interdiction par une décrétale en 1299 du pape Boniface VIII, qui voyait cette pratique se répandre chez certains membres de la Curie romaine), qui permettait la multiplication des cérémonies (funérailles du corps, la plus importante, puis funérailles du cœur et funérailles des entrailles) et des lieux (avec un tombeau de corps, un tombeau de cœur et un tombeau d'entrailles, comme les gisants royaux à entrailles de l'abbaye de Maubuisson) où honorer le roi défunt.

Les Grandes Chroniques de France signalent que Pierre de Latilly, évêque de Châlons, fut emprisonné un moment en 1315, soupçonné d'avoir empoisonné le roi défunt.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 16:23

Louis X "le Hutin"
29 novembre 1314 – 5 juin 1316

Roi et Reine de france - Page 2 Louis-15

Titre
Roi de France

29 novembre 1314 – 5 juin 1316
(1 an, 6 mois et 7 jours)
Couronnement: 24 août 1315 en la cathédrale de Reims
Prédécesseur: Philippe IV
Successeur: Jean Ier (indirectement)

Roi de Navarre
Louis Ier
2 avril 1305 – 5 juin 1316
(11 ans, 2 mois et 1 jour)
Couronnement: 1er octobre 1307, en la cathédrale de Pampelune
Prédécesseur: Jeanne Ire et Philippe Ier
Successeur: Jean Ier (indirectement)

Comte de Champagne
2 avril 1305 – 29 novembre 1314
(9 ans, 7 mois et 25 jours)
Prédécesseur: Jeanne Ire et Philippe IV

Louis X1 né le 4 octobre 1289 à Paris, mort le 5 juin 1316 à Vincennes, est roi de Navarre et comte de Champagne de 1305 à 1316 sous le nom de Louis Ier et roi de France de 1314 à 1316, douzième de la dynastie dite des Capétiens directs.
Il est le fils aîné du roi de France Philippe IV le Bel et de la reine Jeanne Ire de Navarre.

Louis fut surnommé « le Hutin », non parce qu'il fut querelleur ou batailleur, mais parce que son avènement fut marqué par un temps de tumulte (hutin), notamment l'hostilité de la noblesse aux réformes fiscales et de centralisation lancées par Enguerrand de Marigny, Grand chambellan de France, sous le règne de son père.
L'oncle de Louis — Charles de Valois, chef du parti des grands féodaux — convainc son neveu de faire exécuter Marigny.
Louis autorise les serfs à racheter leur liberté — ce qui constitue le premier pas vers l'abolition du servage — et réadmet les Juifs de France dans le royaume.

En 1305, Louis épouse Marguerite de Bourgogne, avec laquelle il a une fille, Jeanne, qui deviendra reine de Navarre en 1328.
Marguerite est plus tard convaincue d'adultère et meurt en prison, mais Louis reconnaît sa fille comme légitime.
En 1315, Louis épouse Clémence de Hongrie, qui donne naissance à Jean Ier le Posthume quelques mois après la mort du roi.
La mort de Jean conduit par la suite à une succession disputée sur le trône de France.

Mort et succession

Au début du mois de juin 1316, Louis X boit du vin glacé, alors qu'il s'est échauffé lors d'une partie de jeu de paume à Vincennes, et est peu après pris d'un malaise.
Pris de remords de n'être pas intervenu, il fait dédommager les enfants d'Enguerrand de Marigny, qu'il n'a pas pu sauver, et fait rendre à Raoul de Presles les biens dont celui-ci a été spolié.
Louis meurt le 5 juin 1316, d'une pleurésie ou d'une pneumonie, bien que des rumeurs d'empoisonnement aient circulé.
En raison des circonstances de sa mort, Louis X devient le premier joueur de paume identifié dans l'Histoire.
Il est inhumé dans la nécropole royale de la basilique de Saint-Denis le 7 juin.
Notons que faute de pape, il ne put obtenir d'autorisation de division corporelle.

Enceinte, la reine Clémence donne naissance, le 15 novembre 1316, à un fils, Jean Ier le Posthume.
Celui-ci meurt au bout de quatre jours de règne.
La question d'une éventuelle illégitimité de la princesse Jeanne, issue de la première union de Louis, à la succession au trône de France se pose à la noblesse française.
En effet, l'absence d'héritier mâle direct ne s'est encore jamais produite au cours du miracle capétien.
La succession à la couronne française, préalablement élective, s'était faite peu à peu par l'usage.
Selon le « principe de la masculinité » qui régit alors les fiefs, la noblesse française préfère offrir le trône au frère de Louis X, Philippe V le Long, qui était déjà régent depuis la mort de Louis.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 16:29

Jean Ier "le Posthume"
14 – 19 novembre 1316

Roi et Reine de france - Page 2 220px-13

Titre
Roi de France
14 – 19 novembre 1316
(5 jours)
Couronnement: Jamais couronné
Régent: Philippe de Poitiers
Prédécesseur: Louis X
Successeur: Philippe V

Roi de Navarre

14 – 19 novembre 1316
(5 jours)
Couronnement: Jamais couronné
Régent: Philippe de Poitiers
Prédécesseur: Louis Ier
Successeur: Philippe II

Jean Ier, dit « le Posthume » roi de France et roi de Navarre, est le fils posthume de Louis X le Hutin et de Clémence de Hongrie.
Né le 14 ou le 15 novembre 1316, il ne vit que cinq jours.
Il est enterré dans la basilique Saint-Denis.
Son oncle paternel, le comte de Poitiers, alors régent, est proclamé roi de France sous le nom de Philippe V.
Jean Ier est le treizième et le dernier roi de la dynastie dite des Capétiens directs à avoir hérité du titre de roi par son père.

Accession au trône.

Quand Louis X le Hutin, son père, meurt sans fils pour lui succéder, c'est la première fois depuis Hugues Capet que la succession de père en fils des rois de France est interrompue.

Le principe de la loi salique n’étant pas encore bien établi (puisque le cas ne s’était jamais posé), la fille du roi, Jeanne, que ce dernier a eu avec Marguerite de Bourgogne, sa première épouse décédée, pourrait être proclamée reine, mais ce n'est pas le cas car la reine Clémence, veuve du roi, est alors enceinte : il faut donc attendre de savoir si elle accouchera d’un garçon, qui aura alors priorité sur sa demi-sœur.

Dans l'attente de cette naissance, Philippe, frère du roi, est chargé de la régence du royaume, au détriment de son oncle Charles de Valois.

La venue d'un enfant mâle est donc très attendue pour donner à la France son roi.
Dans l’intervalle, les partisans de Philippe commencent à exhumer le principe de la « loi salique », pour que leur poulain puisse monter sur le trône, dans le cas où la reine accoucherait d’une fille.

Mort

C'est bien un garçon qui naît.
Mais le nourrisson, proclamé roi de France sous le nom de Jean Ier, meurt cinq jours après sa naissance, sort qui fait de lui « le seul roi de France à avoir régné de sa naissance à sa mort ».
La mort prématurée de Jean Ier amène le premier problème de succession de la dynastie capétienne.
Son oncle, après l'avoir fait sacrer roi au cours de la cérémonie d'enterrement à Saint-Denis, monte sur le trône, aux dépens de sa nièce de cinq ans, Jeanne, fille de Louis X et de Marguerite de Bourgogne.

Son corps est déposé dans la crypte de la basilique Saint-Denis.
Son cercueil est profané le 18 octobre 1793, lors de la Révolution française, et son corps jeté dans une fosse commune attenante à la basilique.

Rumeurs

Diverses légendes circulent sur cet enfant royal.
Tout d'abord, la rumeur veut que son oncle Philippe V, ou la belle-mère de ce dernier, Mahaut d'Artois, l'ait fait tuer, en l'étouffant ou en lui piquant la tête avec une épingle.
D'autres allégations attribuent à un empoisonnement la mort du roi Louis X, père de l'enfant.

Une imposture, survenue quelques dizaines d'années plus tard, vient lancer la rumeur que le petit roi Jean n'est pas mort.
Pendant la captivité du roi Jean II le Bon, entre 1356 et 1360, un Siennois du nom de Giannino Baglioni prétend être Jean Ier et donc l'héritier de la couronne.
Il essaie de faire valoir ses droits, mais est fait prisonnier en Provence.
Une étude historique, L'uomo che si credeva re di Francia, publiée en Italie en 2005, fait le point sur ce fait.
Selon l'auteur de l'ouvrage, c'est Cola di Rienzo ou bien Giannino lui-même, qui fait fabriquer les faux censés attester que Giannino Baglioni est Jean Ier le Posthume.
Peu après leur rencontre en 1354, Cola di Rienzo est assassiné, et Giannino attend deux ans avant de faire état de ses prétentions.
Il se rend à la cour de Hongrie, où le roi Louis Ier de Hongrie, neveu de Clémence de Hongrie, le reconnait comme le fils de Louis X et de Clémence, ce qui, d'ailleurs, ne lui sert en rien.
En 1360, Giannino se rend à Avignon, mais le pape Innocent VI refuse de le recevoir.
Après plusieurs tentatives pour se faire reconnaître, il est arrêté et emprisonné à Aix-en-Provence.
Transféré d'abord à Marseille et plus tard à Naples, il y meurt en 1362.

Dans sa suite romanesque historique Les Rois maudits, Maurice Druon reprend certaines de ces légendes, en construisant notamment son récit autour de l'hypothèse de la survie de Jean Ier, sauvé et élevé en Italie sous le nom de Giannino Baglioni.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 16:30

Philippe V "le Long"
19 novembre 1316 – 3 janvier 1322

Roi et Reine de france - Page 2 Philip14

Titre
Roi de France
19 novembre 1316 – 3 janvier 1322
(5 ans, 1 mois et 15 jours)
Couronnement 9 janvier 1317, en la cathédrale de Reims
Prédécesseur Jean Ier
Successeur Charles IV

Roi de Navarre

Philippe II
19 novembre 1316 – 3 janvier 1322
(5 ans, 1 mois et 15 jours)
Prédécesseur Jean Ier
Successeur Charles Ier

Régent des royaumes de France et de Navarre
Roi et Reine de france - Page 2 110px-10
16 juillet – 19 novembre 1316
(4 mois et 3 jours)

Comte de Poitiers
décembre 1311 – 19 novembre 1316
(4 ans et 11 mois)
Prédécesseur Alphonse de Poitiers
Successeur Louis Ier d'Anjou

Comte palatin de Bourgogne
21 janvier 1307 – 3 janvier 1322
(14 ans, 11 mois et 13 jours)

Roi et Reine de france - Page 2 Philip15

Philippe prend des mesures pour réformer la monnaie de France pendant son règne, dont ces pièces de tournois en argent.
Titulature avers : + PHILIPPVS (MARTEAU) REX ; LÉGENDE EXTÉRIEURE : + BHDICTV: SIT: NOME: DHI: NRI: DEI: IHV: XPI, (PONCTUATION PAR TROIS BESANTS SUPERPOSÉS).
Description avers : Croix.
Traduction avers : (Philippe roi ; béni soit le nom de notre Seigneur).
Titulature revers : + TVRONVS (MARTEAU) CIVIS.
Description revers : Châtel tournois sommé d'une croisette coupant la légende à 12 heures ; bordure extérieure de douze lis dans des oves.
Traduction revers : (Cité de Tours).

9 janvier 1317 : Philippe V dit le Long est sacré roi de France à Reims.
Philippe V est l’un des fils de Philippe le Bel, ce dernier étant resté célèbre notamment pour le procès fait aux puissants Templiers.
Avec son épouse Jeanne Ier de Navarre, Philippe le Bel aura quatre enfants dont une fille : Isabelle de France.
Ses trois fils vont régner, à défaut pour chacun d’eux d’avoir un héritier en âge de gouverner à leur mort.
C’est alors une première chez les Capétiens qui règnent de manière continue sur le trône des Francs puis de France depuis 987, soit plus de trois cents ans.
Louis X, le fils aîné, ne gouvernera qu’un an et demi après la mort de Philippe le Bel, du 29 novembre 1314 au 5 juin 1316.
À sa mort, son frère cadet Philippe parvient à s’imposer au sein du Conseil de régence à compter du 16 juillet 1316.
Mais la femme de Louis X, Clémence de Hongrie, a donné naissance à deux enfants qui peuvent légitimement prétendre à la couronne du défunt roi.
Il s’agit de Jean Ier, qui meurt quatre jours après sa naissance et qui sera titré malgré tout « Jean le posthume ».
Il s’agit également de Jeanne, qui a cinq ans.
Pour écarter Jeanne de la succession, Philippe V exhume alors un principe contesté de la loi dite « salique » voulant que les droits sur le trône de France se transmette aux hommes.
Le principe de masculinité est approuvé par les états généraux, assurant à Philippe la légitimité du trône.
Aujourd’hui estampillé de manière anachronique « principe misogyne », le primat de la masculinité a un intérêt avant tout politique tant pour Philippe V que pour les grands du royaume.
Il s’agit d’éviter une longue période de régence (Jeanne a seulement cinq ans), avec l’instabilité politique que cela peut induire.
Il s’agit aussi de se prémunir contre un remariage de Clémence de Hongrie avec un prince étranger, et le risque de voir la couronne de France disparaître au bénéfice d’un autre État.
Il s’agit enfin et plus prosaïquement pour Philippe V de fonder juridiquement une captation du pouvoir pour son compte personnel.
Philippe V ne profitera toutefois pas longtemps de sa couronne, il meurt de dysenterie en 1322 après seulement cinq ans de règne.
Son frère cadet Charles IV, profitant du précédent instauré par Philippe V, s’impose sur le trône le 3 janvier 1322.
C’est le même précédent qui sera utilisé près de cinq cents ans plus tard par les frères de Louis XVI qui lui succéderont : Louis XVIII (1815-1824), puis Charles X (1824-1830).
Comme Philippe V, son frère cadet Charles IV aura un règne relativement court également (six ans). Il meurt sans héritier le 1er février 1328.
C’est la fin du règne des fils de Philippe le Bel et avec eux celui des descendants en ligne directe d’Hugues Capet.
C’est le début de la guerre de Succession de France que l’historiographie rebaptisera par la suite « la guerre de Cent Ans ».
C’est Philippe VI de Valois qui s’imposera auprès des grands féodaux pour ceindre la couronne de France.
Il est alors le petit-fils de Philippe III, père de Philippe le Bel.
Le principe de masculinité dans les règles de succession est depuis fortement critiqué par l’historiographie républicaine pour tenter de discréditer la monarchie.
Cette dernière a pourtant produit nettement plus de femmes de pouvoir qu’aucun des cinq régimes républicains qui se sont succédé en France.
À ce jour, aucune femme n’a disposé des attributs de chef d’État en plus de cent cinquante ans d’histoire de la République en France.
La dernière femme à avoir disposé des leviers de pouvoir était l’impératrice Eugénie, lors de la tentative d’instauration d’une régence après la capture de Napoléon III.
Quant à la monarchie, elle a produit à minima une femme d’État par siècle pendant plus de huit cents ans.
On peut citer notamment Blanche de Castille (régente de 1226 à 1235 puis de nouveau de 1248 à 1252) ou Anne de Beaujeu (régente de 1483 à 1491 puis de 1494 à 1495).
On peut également citer Catherine de Médicis (reine puis régente de 1547 à 1563) ou Anne d’Autriche (reine puis régente de 1615 à 1651).
À titre d’anecdote, il est à signaler qu’à la mort de Colbert, Louis XIV demande que les Conseils des ministres se tiennent dans la chambre de son épouse morganatique : Madame de Maintenon.
Les Conseils des ministres se tiendront en présence de cette dernière, en cas d’arbitrage Louis XIV demandera régulièrement à madame de Maintenon de trancher le sujet à l’ordre du jour.

Illustration : sacre de Philippe V le Long. Enluminure du XIVe siècle, Bibliothèque nationale de France.
Pour aller plus loin : Paul Lehugeur, « Histoire de Philippe le Long, roi de France (1316-1322) : le mécanisme du gouvernement », imprimerie J. Bière / Librairie du Recueil Sirey, 1931.

Roi et Reine de france - Page 2 41747510

707 ans de date à date, 9 janvier 1317


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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 16:41

Charles IV "le Bel"
3 janvier 1322 – 1er février 1328

Roi et Reine de france - Page 2 Charle17

Titre
Roi de France
3 janvier 1322 – 1er février 1328
(6 ans et 29 jours)
Couronnement: 21 février 1322 en la cathédrale de Reims
Prédécesseur: Philippe V
Successeur: Philippe VI

Roi de Navarre
Charles Ier
3 janvier 1322 – 1er février 1328
(6 ans et 29 jours)
Prédécesseur: Philippe II
Successeur: Jeanne II

Comte de la Marche
28 novembre 1314 – 3 janvier 1322
(7 ans, 1 mois et 6 jours)
Prédécesseur: Yolande de Lusignan
Successeur: Louis Ier de Bourbon

Comte de Bigorre
28 novembre 1314 – 3 janvier 1322
(7 ans, 1 mois et 6 jours)
Prédécesseur: Jeanne Ire de Navarre
Successeur: Jean Ier de Foix

Roi et Reine de france - Page 2 Charle18

Type : Royal d'or
Date : 16/02/1326
Métal : or
Titre en millième : 1000 ‰
Diamètre : 25,5 mm
Axe des coins : 10 h.
Poids : 4,15 g.
Degré de rareté : R2
Titulature avers : B KO’L° REX° - °FRA’°COR’°, (PONCTUATION PAR SIMPLE ANNELET).
Description avers : Le roi debout de face sous un dais gothique à stalle et à pinacles, couronné, drapé et tenant un long sceptre fleurdelisé de la main droite.
Traduction avers : (Charles, roi des Francs).
Titulature revers : + XP'C° VINCIT° XP'C° REGNAT° XP'C° IMPERAT, (N ONCIALE, PONCTUATION PAR SIMPLE ANNELET).
Description revers : Croix quadrilobée et feuillue et fleurdelisée, dans un quadrilobe tréflé et cantonné de quatre couronnes.
Traduction revers : (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande).

Charles de la Marche, né le 18 juin 1294 au château de Creil et mort le 1er février 1328 à Vincennes, roi de France et de Navarre de 1322 à sa mort, respectivement sous les noms de Charles IV et Charles Ier, dit « le Bel », est le quinzième et dernier souverain français de la dynastie dite des Capétiens directs.

Dès son avènement, Charles est confronté à une insurrection paysanne en Flandre et, en 1324, il tente, sans succès, de se faire élire empereur des Romains.
En tant que duc d'Aquitaine, Édouard II d'Angleterre est vassal de Charles, mais il refuse de lui rendre l'hommage pour ses possessions sur le continent.
En représailles, Charles conquiert en 1324 le duché de Guyenne, dans un bref conflit connu sous le nom de guerre de Saint-Sardos.
Après un accord de paix, Édouard II accepte de rendre l'hommage et de payer une amende.
En échange, l'Aquitaine lui est rétrocédée, bien qu'amputée de plusieurs territoires.

Après la mort de Charles IV sans descendance mâle, la couronne française passe à ses cousins, les Valois, tandis que la couronne navarraise passe à sa nièce, Jeanne.
Toutefois, les disputes concernant la succession de Charles sur le trône de France, entre les Valois, issus de la lignée strictement mâle, et les Plantagenêts, descendants d'Isabelle, la sœur de Charles, conduisent moins d'une décennie plus tard au déclenchement de la guerre de Cent Ans.

Conflit avec l'Angleterre

Les relations de Charles IV avec l'Angleterre sont d'abord cordiales.
Le roi envoie en effet outre-Manche une ambassade au roi Édouard II, afin de conclure un mariage entre Marie, une des filles de Charles de Valois, et le prince Édouard, futur Édouard III.
Les ambassadeurs français acceptent même de participer à une guerre contre l'Écosse, au cours de laquelle ils sont d'ailleurs fait prisonniers.
Néanmoins, la Gascogne reste le point sensible des relations entre les deux royaumes.
Édouard II, qui est également duc de Guyenne, souhaite mettre un terme aux luttes d'influence qui opposent dans cette région ses partisans et ceux du roi de France.
En 1323, l'évasion de Roger Mortimer aggrave les relations franco-anglaises.
Mortimer avait participé quelques années plus tôt à une rébellion contre le roi et son favori Hugues le Despenser.
Vaincu et emprisonné à la tour de Londres, il est parvenu à s'évader et a trouvé refuge en France.
En août 1323, Édouard II envoie une ambassade en France pour obtenir la livraison de Mortimer.
Charles IV refuse et, prétextant un trop haut degré de parenté entre les futurs époux, met un terme au projet de mariage entre le prince Édouard et Marie de Valois.
De plus, le roi de France réclame d'Édouard II l'hommage pour le duché de Guyenne, formalité que le souverain anglais n'a toujours pas remplie depuis le sacre de Reims.

À l'automne 1323 intervient l'incident de Saint-Sardos qui met le feu aux poudres.
Le village de Saint-Sardos, dans l'Agenais, se trouve à l'époque dans une situation complexe.
Bien que situé sur les terres du duché de Guyenne, donc du roi d'Angleterre, il appartient au prieur de Sarlat, dépendant du roi de France.
Lorsque le sire de Montpezat, seigneur gascon donc vassal du roi d'Angleterre, construit sur le site une bastide, le Parlement de Paris proclame que celle-ci se trouve sur les terres du royaume de France.
Les Gascons, conduits par Montpezat, répliquent en chassant les Français qui s'étaient installés dans la place.
Les officiers du roi de France qui ont eu le malheur de se trouver là sont pendus.
Charles IV réagit en exigeant réparation et somme Édouard II de lui rendre hommage.
Édouard désavoue Montpezat et accepte de négocier mais ne prend aucune résolution.
Devant sa mauvaise volonté, Charles fait prononcer par le Parlement la saisie du duché de Guyenne le 1er juillet 1324, ce qui déclenche le conflit armé.
Les principales opérations militaires se déroulent évidemment en Guyenne.
Le roi y envoie une puissante expédition commandée par l'inévitable Charles de Valois.
Édouard II envoie quant à lui son demi-frère Edmond de Woodstock.
La campagne est très facile pour les Français qui rencontrent peu de résistance jusqu'à ce qu'ils mettent le siège devant La Réole, occupée par Edmond.
Incapable de résister, celui-ci se rend au bout d'un mois, le 22 septembre 1324 et signe une trêve.

Afin de négocier la paix, Édouard II envoie en 1325 son épouse Isabelle auprès de son frère Charles le Bel.
Par l'intermédiaire de la papauté et de la reine Isabelle, Français et Anglais parviennent à un accord en mai 1325 : la Guyenne est restituée à Édouard II, mais les officiers du duché seront désormais nommés par le roi de France.
De plus, Édouard doit venir rendre hommage à Charles IV.
Le roi d'Angleterre refuse de se déplacer à Paris, et envoie à sa place son fils le prince Édouard, qu'il titre duc d'Aquitaine.
Charles profite alors de l'absence de son rival pour imposer de nouvelles conditions à son jeune fils.
Le prince Édouard récupérera bien la Guyenne, mais amputée de l'Agenais. Furieux, Édouard II désavoue son fils et dénonce le traité modifié.
Charles le Bel riposte en confisquant une nouvelle fois le duché.

En parallèle à ces négociations, le voyage d'Isabelle sur le continent prend un tour scandaleux.
Celle-ci, en effet, affiche ostensiblement une relation avec Roger Mortimer, l'ennemi juré du roi d'Angleterre et ses favoris les Despenser.
Les amants s'entendent pour renverser ces derniers puis de prendre le pouvoir.
Charles IV se retrouve alors dans une situation difficile en étant assailli par les réclamations d'Édouard II, qui exige le retour de son épouse.
Il est finalement contraint de demander le départ des deux amants.
Ceux-ci, réfugiés en Hainaut, montent une expédition et débarquent en Angleterre en septembre 1326.
Aidés par une révolte des barons du royaume, Isabelle et Mortimer éliminent les Despenser et déposent Édouard II, qui sera assassiné quelques mois plus tard.
Le 25 janvier 1327, le duc d'Aquitaine est proclamé roi sous le nom d'Édouard III.
Reste à régler l'affaire de Guyenne.
Isabelle signe le 31 mars 1327 le traité de Paris très défavorable à l'Angleterre.
En effet, si Édouard III recouvre le duché de Guyenne (moins l'Agenais), c'est au prix d'une énorme indemnité de guerre.
Mais la mort de Charles le Bel moins d'un an plus tard compliquera l'application du traité.

Mort et succession

Malade, Charles IV est alité à partir du 25 décembre 1327.
Selon le chroniqueur Jean Lebel – mais il est le seul à rapporter ce fait – le roi mourant aurait souhaité que le comte Philippe de Valois devînt régent si la reine Jeanne, alors enceinte, donnait naissance à un fils.
Si une fille venait à naître, alors Philippe de Valois pourrait monter directement sur le trône.
Mais la volonté du roi ne semble pas avoir été suivie immédiatement d'effet, puisque la question de sa succession n'est tranchée qu'après sa mort.
Charles IV meurt finalement le 1er février 1328 et ses entrailles sont déposées à l'abbaye de Maubuisson.
Le 1er avril 1328, la reine Jeanne d'Évreux donne naissance à une fille, Blanche.
En l'absence de descendant mâle survivant, se pose la question de savoir qui va alors régner.


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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 17:01

Philippe VI "de Valois"
1er avril 1328 – 22 août 1350

Roi et Reine de france - Page 2 75-00010

Titre
Roi de France
1er avril 1328 – 22 août 1350
(22 ans, 4 mois et 21 jours)
Couronnement: 29 mai 1328 en la cathédrale de Reims
Prédécesseur: Charles IV le Bel
Successeur: Jean II le Bon

Régent du royaume de France
8 février – 1er avril 1328
(1 mois et 24 jours)
Monarque Interrègne suivant la mort de Charles IV

Comte de Valois
16 décembre 1325 – 1er avril 1328
(2 ans, 3 mois et 16 jours)
Prédécesseur: Charles de Valois
Successeur: Philippe d'Orléans

Comte du Maine et d'Anjou
20 mai 1314 – 1er avril 1328
(13 ans, 10 mois et 12 jours)
Prédécesseur: Charles de Valois
Successeur: Jean II

Philippe de Valois (né en 1293 et mort le 22 août 1350 à Nogent-le-Roin), roi de France de 1328 à 1350 sous le nom de Philippe VI, dit « le Fortuné » ou « le Catholique », est le premier roi de la dynastie capétienne des Valois, issue de la branche cadette de la maison capétienne fondée par son père Charles de Valois, frère cadet de Philippe IV le Bel.

Son accession au trône en 1328 découle d'un choix politique, à la suite de la mort bébé et sans frère de Jean Ier le Posthume en 1316, puis des oncles de ce dernier, Philippe V et Charles IV, tous deux sans progéniture masculine, afin d'éviter que la couronne de France ne passe dans les mains de la maison Plantagenêt régnant sur l'Angleterre et le duché d'Aquitainen.

S'il accède à la tête de l'État le plus puissant d'Occident, Philippe VI manque de moyens financiers, ce qu'il tente de compenser par la manipulation de la monnaie et des impôts supplémentaires, lesquels ne sont acceptés qu'en période de guerre.
Il doit assoir au plus vite sa légitimité.
Il le fait en restaurant l'autorité royale en Flandre en y écrasant la rébellion lors de la bataille de Cassel, le 23 août 1328, au cours de laquelle furent tués et massacrés 16 000 artisans et paysans révoltés contre le comte de Flandre.
Par une habile politique diplomatique et matrimoniale, il contribue à augmenter l'influence du royaume à l'est du royaume de France.
Il rachète le Dauphiné pour le compte de son petit-fils, remarie son fils à une héritière potentielle de la Bourgogne et prend une option sur le comté de Provence.

En conflit avec Édouard III d'Angleterre, Philippe finit par obtenir de celui-ci l'hommage pour la Guyenne, mais leurs intrigues pour le contrôle des Flandres, l'alliance franco-écossaise et la nécessité de justifier les impôts supplémentaires conduiront à la guerre de Cent Ans.

Celle-ci commence de manière larvée, aucun des deux rois n'ayant suffisamment de ressources pour soutenir ses ambitions.
La guerre se mène par alliés interposés, hormis en Guyenne où les forces françaises assiègent Bordeaux, mais doivent renoncer, faute de vivres.
De la même manière, si la flotte française est en grande partie détruite à la bataille de L'Écluse en 1340, Édouard III ne peut concrétiser cette victoire sur terre, et l'alliance germano-anglaise qu'il a organisée se disloque, faute de pouvoir tenir ses promesses pécuniaires.

Après la mort du duc Jean III de Bretagne, en avril 1341, un conflit successoral oppose Jean de Montfort à Charles de Blois pour la succession de Bretagne.
Philippe VI arbitre en faveur de son neveu, Charles de Blois.
Jean de Montfort s'allie aux Anglais, qui débarquent à Brest en 1342 et qui occuperont l'ouest de la Bretagne jusqu'en 1397.

Toutefois, le véritable tournant du conflit a lieu en juin 1344, quand Édouard III obtient du Parlement anglais des ressources fiscales importantes pour deux ans.
Philippe ne peut répondre qu'en recourant à des mutations monétaires, qui entraînent des dévaluations très impopulaires car elles déstabilisent l'économie.
Fort de ses ressources financières, Édouard III est capable d'attaquer en force sur au moins deux fronts.
Il regagne du terrain en Aquitaine et surtout inflige une défaite écrasante à Philippe à la bataille de Crécy le 26 août 1346.
Ce dernier n'a plus les moyens d'empêcher le roi d'Angleterre de prendre Calais, après onze mois de siège, le 3 août 1347.

Fin de règne

En 1347, après la chute de Calais, Philippe VI, âgé (54 ans) et discrédité, doit céder à la pression.
C'est son fils Jean, le duc de Normandie, qui prend les choses en main.
Ses alliés (les Melun et les membres de la bourgeoisie d'affaires qui viennent d'être victimes de la purge qui a suivi Crécy et qu'il fait réhabiliter) entrent au conseil du roi, à la Chambre des comptes et occupent des postes élevés dans l'administration.
L'attraction politique de la France permet d'étendre le royaume vers l'est en dépit des défaites militaires.
Ainsi, le comte Humbert II, ruiné par son incapacité à lever l'impôt et sans héritier après la mort de son fils unique, vend le Dauphiné à Philippe VI.
Jean prend part directement aux négociations et finalise

Mort

Philippe VI meurt dans la nuit du 22 au 23 août 1350 au château de Nogent-le-Roi selon certains historiens ou plus vraisemblablement à l'abbaye Notre-Dame de Coulombs selon d'autres.
Philippe laisse un royaume durablement désorganisé, entré dans une phase de révoltes qui tourneront à la guerre civile avec la Grande Jacquerie de l'année 1358.

Philippe VI meurt en 1350, complètement discrédité et en pleine épidémie de la Grande peste.
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 17:01

Jean II "Le Bon"
22 août 1350 – 8 avril 1364


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Titre
Roi de France
22 août 1350 – 8 avril 1364
(13 ans, 7 mois et 17 jours)
Couronnement 26 septembre 1350 en la Cathédrale de Reims
Régent: Charles de France
(1356-1360, 1364)
Prédécesseur Philippe VI
Successeur Charles V

Duc de Normandie
17 février 1332 – 22 août 1350
(18 ans, 6 mois et 5 jours)
Prédécesseur: aucun
Successeur: Charles V

Comte du Maine et d'Anjou
17 février 1332 – 22 août 1350
(18 ans, 6 mois et 5 jours)
Prédécesseur: Philippe VI
Successeur: Louis Ier d'Anjou

Jean II, dit « Jean le Bon », né le 26 avril 1319 au Mans et mort le 8 avril 1364 à Londres, fils du roi Philippe VI, est roi de France de 1350 à 1364, le deuxième de la dynastie des Valois.
Il est particulièrement connu pour avoir été vaincu et fait prisonnier par le Prince Noir, fils d'Édouard III, à la bataille de Poitiers en 1356, au début de la guerre de Cent Ans.
La dynastie des Valois, qui règne sur la France à partir de 1328, à la place des Capétiens directs, est confrontée à une crise de la féodalité, à la Peste noire de 1348 et aux défaites du début de la guerre de Cent Ans, due aux prétentions du roi d'Angleterre Édouard III, petit-fils (par sa mère) de Philippe IV le Bel, qui conteste l'attribution de la couronne à un cousin, Philippe de Valois, petit-fils de Philippe III.
Les deux premiers Valois, incapables de faire rentrer les impôts, recourent à des mutations monétaires pour renflouer le trésor, ce qui entraine des dévaluations extrêmement impopulaires.
Jean le Bon, confronté de surcroît aux intrigues de Charles le Mauvais, roi de Navarre, autre prétendant à la couronne, gouverne dans le secret avec des hommes de confiance. Profitant de ces difficultés, Édouard III et son fils le Prince Noir relancent la guerre en 1355.
Le 19 septembre 1356, Jean le Bon est fait prisonnier à la bataille de Poitiers.
Le pays sombre alors dans le chaos.
Les états généraux menés par Étienne Marcel et Robert Le Coq prennent le pouvoir à Paris et tentent d'installer Charles de Navarre à la tête du royaume.
En 1358, les paysans se soulèvent et s'allient avec Étienne Marcel, mais le dauphin Charles (futur Charles V) se fait nommer régent et retourne la situation.
Jean le Bon peut rentrer en France en 1360, après la signature du traité de Brétigny, qui lui rend la liberté, mais cède un tiers du pays à Édouard III.
Il faut encore payer son énorme rançon alors que les finances du royaume de France sont au plus bas (il stabilise cependant la monnaie, grâce à la création du franc).
Les grandes compagnies de soldats démobilisés pillent les campagnes et bloquent le commerce.
Il tente de mettre fin à leurs agissements, mais l'armée royale est vaincue à Brignais (avril 1362).
Il tente d'en débarrasser le pays en les emmenant en croisade contre les Turcs avec l'argent du pape, mais essuie un nouvel échec : Innocent VI meurt quinze jours avant son arrivée à Avignon, remplacé par Urbain V2 qui n'est pas favorable au projet.

Roi et Reine de france - Page 2 Mouton10


Mouton d'or sous Jean II le Bon

Roi et Reine de france - Page 2 Franc_10

Le franc à cheval représente le roi Jean le Bon sur un destrier, armé d'un écu à fleur de lys et brandissant l'épée, avec le terme « Francorum Rex » (roi des Francs).


Encore un traité de Paris !

Le traité de Paris est signé le 5 janvier 1355.
Celui qui nous occupe concerne Jean II de France, alias « le Bon » et Amédée VI de Savoie.
Il met un terme au conflit opposant les deux hommes en particulier et, de manière générale, le contentieux opposant les comtes de Savoie et les comtes de Genève.
En 1353, Amédée de Savoie remporte la bataille des Abrets après avoir invoqué pour son compte, dit-on, saint Georges.
Alors que le feu couve entre les Capétiens et les Plantagenêts, Jean II se doit de faire un choix entre neutraliser les Alpes ou neutraliser la Manche.
Il choisira les Alpes. Jean II conclut la paix de Paris le 5 janvier 1355 avec Amédée de Savoie.
Au terme de ce traité, la couronne de France cède des territoires à la Savoie.
En contrepartie le comte s’engage à épouser Bonne de Bourbon « une descendante de saint Louis ».
Il s’engage également à se rallier à Jean de France dans le conflit latent l’opposant aux Plantagenêts.
Disposant désormais d’un allié au sud, Jean peut se tourner vers le nord, nous n’en sommes qu’au début de ce que l’historiographie appellera la « guerre de Cent Ans ».

Illustration : Jean Fouquet, Entrée de Jean II le Bon, Grandes Chroniques de France, vers 1455-1460 (BNF, Fr.6 465, f.378v) Après son sacre, Jean le Bon entre à Paris solennellement avec son épouse Jeanne d'Auvergne. Les Valois, dont la couronne est contestée, sont très vigilants quant à l'apparat.
Pour aller plus loin : Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Alain Guerrier, « Histoire des communes savoyardes : Le Faucigny », Roanne, Éditions Horvath, 1980.

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En 2024: 669 ans de date à date, 5 janvier 1355
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Message  Jean le noir Lun 15 Jan - 17:02

Charles V "le Sage"
8 avril 1364 – 16 septembre 1380

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Charles V, dit le Sage, né le 21 janvier 1338 à Vincennes et mort le 16 septembre 1380 au château de Beauté (actuelle Nogent-sur-Marne), fils de Jean II le Bon, est roi de France de 1364 à 1380, troisième représentant de la dynastie des Valois, qui règne sur la France depuis 1328.
Son règne marque la fin de la première partie de la guerre de Cent Ans.
Il parvient à récupérer la quasi-totalité des territoires perdus par son père Jean II et son grand-père Philippe VI, à restaurer l'autorité royale et à sortir le royaume d'une période difficile marquée par les défaites de Crécy (1346) et de Poitiers (1356), par un conflit avec le roi de Navarre Charles II le Mauvais et par l'épidémie de peste noire des années 1347-1351, qui touche la quasi totalité de l'Europe.
Très instruit, il est connu pour avoir fondé la première librairie royale, ancêtre de la Bibliothèque nationale de France.
En 1349, il est le premier prince royal à recevoir le titre de dauphin, en tant que fils aîné et héritier présomptif, à la suite de l'achat du Dauphiné de Viennois, jusque là fief du Saint-Empire romain germanique.
Il accède aux responsabilités dès 1357, lorsque Jean le Bon, prisonnier des Anglais depuis la défaite de Poitiers, est transféré en Angleterre (pour trois ans).
Mais son pouvoir est contesté par le roi de Navarre, qui continue de revendiquer la couronne de France en tant que petit-fils de Louis X le Hutin, et par le prévôt des marchands de Paris, Étienne Marcel, qui souhaite un renforcement du rôle des états généraux du royaume.
Il réussit à conserver la couronne à la maison de Valois bien que le pays sombre dans la guerre civile.
Sacré roi de France en 1364 après la mort de son père à Londres, il restaure l'autorité royale en la fondant sur l'État de droit et en poursuivant une politique de monnaie stable instaurée par les conseillers de son père.
Un parallèle est très vite établi entre son règne et celui de Saint Louis, référence du bon gouvernement à l'époque.
Il dote ses frères d'apanages afin d'éviter qu'ils complotent contre lui.
Le plus célèbre est celui qu'il cède en 1363 à Philippe le Hardi, le duché de Bourgogne, créant ainsi la maison de Valois-Bourgogne, avec laquelle ses successeurs seront souvent en conflit, notamment sous les ducs Philippe le Bon et Charles le Téméraire.
Il instaure des impôts durables qui lui permettent de doter la France d'une armée permanente, qui, associée à celles de ses frères, lui permet de débarrasser le royaume des Grandes Compagnies de mercenaires démobilisés, puis de vaincre les Anglais, victoire aussi acquise grâce à une action diplomatiques auprès de la noblesse de Guyenne (fief de France tenu par le roi d'Angleterre), et en isolant celui-ci du reste de l'Europe.
Il promeut aussi l'idée de sentiment national, transformant les Anglais en envahisseurs.
Son règne est enfin marqué par le Grand Schisme d'Occident, qu'il n'a pas pu ou voulu empêcher.

Titre:
Roi de France
8 avril 1364 – 16 septembre 1380
(16 ans, 5 mois et 8 jours)
Couronnement: 19 mai 1364 en la cathédrale de Reims
Prédécesseur: Jean II
Successeur: Charles VI

Régent du royaume de France
17 octobre 1356 – 24 octobre 1360
(4 ans et 7 jours)

Duc de Touraine
6 septembre 1363 – 8 avril 1364
(7 mois et 2 jours)

Duc de Normandie
7 décembre 1355 – 8 avril 1364
(8 ans, 4 mois et 1 jour)

Dauphin de Viennois
16 juillet 1349 – 8 avril 1364
(14 ans, 8 mois et 23 jours)

Roi et Reine de france - Page 2 Franc_11

Franc à cheval du Dauphiné à légende fautée sous Charles V le Sage.
Métal : or Diamètre : 27,5mm Axe des coins : 6h. Poids : 3,80g.
Titulature avers : KAROLVS: DEI - GRACIA: FR-ANCORV’: REX, (ponctuation par deux annelets pointés superposés).
Description avers : Charles V à cheval, galopant à gauche, l'épée haute, coiffé d'un heaume couronné sommé d'un lis, portant par-dessus sa cotte de mailles une cotte d'armes fleurdelisée ; le caparaçon du cheval est fleurdelisé.
Traduction avers : (Charles, par la grâce de Dieu, roi des Francs).
Titulature revers : (Dauphin à gauche) XPC* VINCIT* XPC* REGNAT* XPC* ENPERAT, (ponctuation par de simples roses à 5 pétales).
Description revers : Croix feuillue avec quadrilobe en cœur, dans un quadrilobe orné de palmettes et cantonné de quatre trèfles évidés.
Traduction revers : (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande).


Roi et Reine de france - Page 2 Franc_12

Le franc à pied représente le roi Charles V couronné debout sous un dais gothique, tenant une épée et la main de Justice.


Un banquet historique.

6 janvier 1378 : Charles V le Sage donne un grand banquet dans le palais de la Cité (actuellement palais de Justice, sur l’île de la Cité).
Le banquet est rendu en l'honneur de Charles IV, empereur de Bohême, et de son fils Wenceslas, roi des Romains.
Il est rendu dans le contexte de la fin du règne de Charles V, au pouvoir depuis 1364 et qui mourra deux ans après ce banquet, le 16 septembre 1380.
Charles V est alors victorieux sur tous les plans.
Sur le plan diplomatique il a reconquis, grâce à Bertrand du Guesclin, l’essentiel des provinces octroyés aux Anglais par le traité de Brétigny de 1360.
Sur le plan intérieur, il a mis fin à toute contestation de l’autorité de la couronne qui s’était développée pendant la captivité de son père Jean II.
En janvier 1378, Charles V peut dès lors recevoir en grande pompe à Paris son oncle, l’empereur germanique Charles IV.
Cette visite est avant tout motivée par des raisons diplomatiques.
Il s’agit pour Charles V de faire reconnaître par l’empereur germanique la souveraineté capétienne sur les provinces reconquises aux Anglais.
Il s’agit aussi pour le roi d’obtenir l’approbation de l’empereur pour l’extension du royaume vers l’est, et plus particulièrement le comté de Bourgogne et le Dauphiné, alors provinces d’Empire.
En contrepartie, l’empereur Charles IV demande le soutien du roi de France pour la future investiture de son fils Wenceslas au titre d’empereur germanique.
Charles IV est en effet vieillissant et il cherche à sécuriser la pérennité de ses titres auprès de ses descendants. Il fait bien, il mourra le 29 novembre de cette même année 1378.
Le protocole organisé pour le banquet du 6 janvier 1378 a été soigneusement étudié : il s’agit de montrer que le roi de France parle d’égal à égal avec l’empereur.
Au cours de cette visite officielle, on fait lire à l’empereur d’Allemagne l’historique de la guerre entre les Capétiens et les Plantagenêts (que l’historiographie baptisera plus tard le « guerre de Cent Ans »).
A la suite de cette lecture, l’empereur Charles IV prend la parole : il apporte officiellement le soutien de l’empire à son neveu le roi de France et condamne l’attitude anglaise.
Pour conclure, Charles IV qualifie de « juste » la requête de provinces perdues par les Capétiens à la suite du traité de Brétigny de 1360.
Le repas a lieu dans la Grand-Salle du palais (aujourd’hui la salle des Pas-Perdus du Tribunal) en présence de la cour et d'une importante foule de dignitaires.
La Grand-Salle en impose sérieusement à l’époque : conçue à la demande de Philippe le Bel en 1299, elle n’est toujours pas achevée à sa mort en 1314.
D’une surface totale de 1 730 m2, la Grand-Salle mesure soixante-trois mètres de long sur vingt-sept mètres de large. Elle constitue alors parmi l’une des plus grandes salles d’Occident.
Elle est réputée pour son « cycle des rois ». Sur les colonnes en hauteur, sont en effet représentés tous les rois des Francs et des France depuis l’Antiquité tardive.
Il s’agit alors d’insister sur la continuité historique du pays, des premiers Mérovingiens (alors que la Gaule est encore une colonie romaine) jusqu’à Charles V.
Quarante-huit statues sont ainsi disposées en hauteur de la Grand-Salle : de Faramond (roi légendaire réputé être l’arrière-arrière-grand-père de Clovis) à Charles V.
Dix statues compléteront l’ensemble jusqu’à Henri III.
Incendiée en 1618, la Grand-Salle sera malheureusement détruite et remplacée par la salle des Pas Perdus du palais de Justice.
Cette dernière se visite toujours de nos jours (même si elle y abrite désormais une salle d’audience destinée à l’origine au procès du Bataclan) et permet de mesurer les dimensions hors normes du site.

Illustration : Jean Fouquet, Banquet de Charles V le Sage, entre 1455 et 1460.
Pour aller plus loin : Françoise Autrand, « Charles V : le Sage », éditions Fayard, 1994.
Laurent Theis, « Histoire du Moyen Âge français : chronologie commentée de Clovis à Louis XI, 486-1483 », éditions Perrin, 1992.

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646 ans jour pour jour, 6 janvier 1378.
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