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Un jour, un mot, une histoire médiévale

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Message  Jean le noir Mer 22 Fév - 11:17

Se serrer la ceinture ou les vertus de l'abstinence

Si le Moyen Âge ne connaît pas d’interdit alimentaire, l’Eglise influence fortement sur les habitudes nourricières des chrétiens en leur imposant des contraintes en liaison avec le calendrier liturgique.
Elle se distingue ainsi des jours gras et maigres.
L’Avent et le Carême, Les Quatre-Temps au début de chaque saison, les Rogations, la veille des principales fêtes liturgiques, le vendredi mais aussi le samedi sont jours d’abstinence des viandes.
Cent dix à cent vingt jours soit environ le tiers de l’année, sont jeûnés.

Visuel : les vertus de l’abstinence. Allégorie de l’homme raisonnable et de l’entendement humain, Flandre, vers 1500. Paris BnF Ms Français 12560, f°8.

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Dernière édition par Jean le noir le Mer 22 Fév - 12:09, édité 1 fois
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Message  Jean le noir Mer 22 Fév - 11:19

LE CARÊME

En février commence le Carême.
Au Moyen Âge, l’Eglise prescrivait plus de 100 jours d’abstinence : manger de la viande était interdit pendant l’Avent, le Carême, la veille des fêtes liturgiques, le vendredi mais aussi le samedi.
Le poisson était alors un aliment très répandu au quotidien.
Sa forte consommation, surtout à certaines périodes de l’année, entraine une pêche intense.
➡ Au 13e siècle, pour transporter le poisson, les mareyeurs « chassaient » les chevaux devant eux chargés : on appelle cela les chasse-marée.
Leur faible vitesse empêche le poisson d’être transporté sur une distance dépassant 120 kilomètres sinon il arrive gâté.
C’est la raison pour laquelle, beaucoup de poissons sont séchés, fumés ou salés.
➡ A la différence de la chasse, la pêche n’intéresse pas les chevaliers car elle ne développe pas de qualités de guerrier et réclame plus de patience que de courage.

Visuel : titre du manuscrit : Speculum humanae salvationis
légende : Christ et la pêche miraculeuse ; initiale ornée ; pied-de-mouche - dimensions : 85x130- référence de l'image : Rés Inc 1043, f. 500v - date : 1482.

Un jour, un mot, une histoire médiévale 32655210
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Message  Jean le noir Mer 22 Fév - 11:29

LES CADEAUX DE L’AMOUR

Appelés « drueries », les cadeaux galants ont pour vocation d’entretenir l’amour et d’accroître la valeur de celui qui aime.
Quand les circonstances ou le « desting » éloignent les amants, ils se font des présents à titre de gage d’amour, présages ou souvenirs de faveurs intimes et désirables.
Dans le « Traité de l’Amour Courtois », la judicieuse Marie de Champagne dresse une liste de ce qu’une amante peut accepter de son ami :
« Un mouchoir, des rubans à cheveux, une couronne d’or ou d’argent, une agrafe pectorale, un miroir, une ceinture, une bourse, un cordon de vêtement, un peigne, des manches, des gants, un anneau, un coffret, des parfums, des bassins pour la toilette, des petits vases, des plateaux, une oriflamme qui évoque son amant ; d’une manière générale tous les petits cadeaux qui servent à parer le corps ou à agrémenter la beauté, ou qui peuvent rappeler le souvenir de l’amant ».
Les présents peuvent être très précieux comme des coffrets en bois, bronze ou ivoire ; métaphores de l’ouverture et de la fermeture, ces objets renvoient au corps et au cœur de l’aimée dont seul l’amant possède la clé.

LE MIROIR

Instrument de la séduction, le fascinant miroir est le symbole de la vie courtoise.
Offrir un boîtier finement sculpté à l’intérieur réfléchissant ou un peigne d’ivoire orné d’une devise galante valorisant l’aimée et l’incite à la coquetterie.

LES CHEVEUX

Se laisser peigner est signe d’amour et d’intimité.
Associés à la sensualité féminine, les cheveux concentrent les fantasmes amoureux.
Dans le Roman d’Alexandre, le héros reçoit de sa maîtresse une chemise de soie brodée de ses cheveux.
Si la valeur érotique de la chevelure masculine est évoquée de façon plus marginale, dans un roman courtois du XIIIe siècle, le chevalier offre à l’élue de son cœur une cordelière de soie faite de ses cheveux.
Quant au fastueux duc de Bourgogne, Philippe le bon, « perle de la chevalerie », adorant les femmes et soumis dans son armorial au dieu d’Amour, on sait qu’il avait collectionné des cheveux de ses 24 maîtresses.

PREMIÈRE MANCHE

Les dames ont coutume de donner aux chevaliers qu’elles distinguent au tournoi certaines pièces de leur parure comme une **manche**, un ruban ou un voile qu’elles tirent de leur sein ».
L’objet sexué confine parfois au fétiche.
La coutume de détacher une manche pour honorer un champion lors de la première passe d’un tournoi connaît encore une application au jeu et dans les sports.
La « manche » désigne les deux parties liées que l’on dispute lors d’une rencontre ; on dit aussi « être manche à manche ».

Visuel : Offrir un livre enluminé : un cadeau galant hors de prix : la Teseida de Boccace

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Message  Jean le noir Mer 22 Fév - 11:35

LE MOT « PÉTROLE » AU MOYEN ÂGE

Le pétrole, cet « or noir » dont notre économie contemporaine a tant de mal à se passer, est déjà connu au Moyen Âge.
Le mot lui-même est issu du latin médiéval « petroleum », qui associe les termes « petra » (pierre) et « oleum » (huile). des mentions de cette substance figurent dans les manuscrits du 13e siècle sous la forme « petteroile ».
C’est cette huile minérale naturelle, également appelée naphte (de l’arabe نَفْط nafṭ, pétrole ou bitume), qui est à l’origine du mythe selon lequel, lors d’un siège, de l’huile bouillante est versée sur les ennemis par les mâchicoulis.
En effet, le pétrole également appelé « huile » par les guerriers musulmans est employé en Orient.
Chauffé et versé sur les ennemis, c’est une arme qui inflige de terribles blessures…
Au fil du temps, une confusion s’est installée dans les esprit entre cette huile minérale et les huiles végétales produites en Occident (olive, noix) qui elles étaient bien trop chères pour être gaspillées de cette façon…
Rappelez-vous : dans l’Empire romain les citoyens qui offraient de l’huile d’olive (souvent pour la palestre, la salle de sport) étaient récompensés par l’édification de leur statue sur le forum, la place publique de la cité !
Ce qui est sûr, c’est que le pétrole entre dans la composition longtemps gardée secrète du célèbre feu grégeois, qualifié d’inextinguible, puisqu’il peut même brûler sur l’eau !
Utilisé par les Arabes, les Byzantins puis les Vénitiens son efficacité est redoutable lors des combats navals…

Guerriers Arabes utilisant le feu grégeois – Equitation et art militaire Rammāḥ, Ḥasan Nağm al-Dīn al-Aḥdab et Ibn al-Ṭarābulusī, Nāṣir al-Dīn, manuscrit enluminé, Arabe 2826 f°103v, 1578-1579.

Un jour, un mot, une histoire médiévale 32683510

Contenants pour le feu grégeois – كتاب المخزون جامع الفنون  Le Trésor où se trouvent réunies les diverses branches (de l'art), MUḤAMMAD ibn Yaʿqūb ibn aḫī Ḫozām (Abū ʿAbdallah), manuscrit enluminé, Arabe 2824 f°27r, 1470.

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Message  Jean le noir Mer 22 Fév - 12:08

LE COUPLE MARITAL AU MOYEN ÂGE

Après la Saint Valentin, partons sur les traces du couple marital au Moyen Âge…
Didier Lett écrit, dans la revue Questes, que le couple marital médiéval concrétise une union asymétrique.
La femme médiévale est subordonnée à une figure masculine.
Il nuance ce tableau en rappelant que les femmes peuvent revendiquer une certaine autorité au sein du couple.
Par exemple des épouses de maîtres d’ateliers peuvent s’occuper de la comptabilité ou de la formation des apprentis.
Qu’en est-il des sentiments ?
Le médiéviste explique que l’« affectio maritalis », à rapprocher de la notion de consentement au début du Moyen Âge, prend peu à peu le sens d’affection conjugale.
Elle se perçoit notamment dans les testaments.
Le mari s’assure par de longues clauses que son épouse puisse vivre décemment après sa mort.
Et l’amour physique dans tout cela ?
C’est un thème abondamment traité par les prédicateurs au Bas Moyen Âge, mais ce discours normatif, reste théorique.
Seuls de rares documents permettent de se glisser dans l’intimité du couple médiéval.
Didier Lett cite un témoignage rare, recueilli en Provence au milieu du 14e siècle dans le cadre d’un procès intenté à une veuve par sa belle famille qui veut reprendre des biens.
La voisine témoigne des sentiments qui unissaient les époux :
« Car j’ai bien souvent fréquenté leur maison, dit-elle, et j’ai vu fréquemment son mari l’embrasser.
Je l’ai vue, à plusieurs reprises, dans un seul et même lit avec son mari nue à nu, seule à seul.
J’ai vu leur beauté, leur jeunesse […].
De ce que j’ai vu je ne peux témoigner, mais vous pouvez m’en croire ».
Là s’arrête son témoignage.
Didier Lett conclut en disant que: « l’historien, comme souvent, reste sur sa faim ».
Nous aussi … ! 😉

Maris et femmes – Il Decameron , par Giovanni Boccacio, manuscrit avec dessins à l’encre, Italien 63 f°106r (détail).

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Message  Jean le noir Mer 22 Fév - 12:17

LE MOT « BOUGIE » AU MOYEN ÂGE

Hormis la lumière du jour, la chandelle est malgré son coût élevé l’un des indispensables pour s’éclairer pendant des siècles…
Au Moyen Âge, c’est surtout la cire qui est utilisée pour leur fabrication .
Une ville d’Algérie était alors réputée pour la finesse de sa cire, avec laquelle sont fabriquées les chandelles qui en firent la renommée.
Le nom de cette ville est « ⴱⴳⴰⵢⴻⵜ » en amazigh, ce qui signifie « ronces et mûres sauvages ».
Dans sa transcription en arabe cela donne « Béjaïa », qui fut traduit par « Bougie » en français.
Le commerce de cette cité étant florissant au Moyen Âge, notamment vers l’Occident, la ville a fini par donner son nom aux chandelles qui sont dès lors désignées sous le nom de «petites chandelles de Bougie ».
Le mot « bougie » est issu à l’origine d’un nom propre et au fil du temps est devenu un nom commun.
Un phénomène que l’on rencontre pour d’autres mots encore aujourd’hui.

Chandelles – Heures de la Vierge – manuscrit enluminé, Bibliothèque municipale de Toulouse. Ms. 143 f° 91r (détail), 1425-1435

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Message  Jean le noir Mer 22 Fév - 12:26

Le mot « coquin » au Moyen Âge

Pour comprendre l’origine de ce mot, et son sens à l’époque médiévale, il faut remonter autour de l’an 1150.
A ce moment-là, un document connu sous le nom de Codex Calistinus évoque le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Se lancer sur les routes, pour un voyage aussi long est une entreprise plutôt difficile au Moyen Âge.
De fait, ceux qui réussissent à aller au bout de leur route ont tout intérêt à faire savoir de façon concrète qu’ils ont surmonté les aléas du pèlerinage.
Ainsi, pour ceux qui se rendent à Saint-Jacques-de-Compostelle, il est accordé la permission de porter une coquille Saint-Jacques.
Ces pèlerins prennent alors le nom de jacquets.
La coquille ne tarde pas à être usurpée par des bandits de grands chemins, qui trompent les voyageurs avec cet insigne.
Ils sont alors appelés « coquillards».
De ce terme dérive dès le 12e siècle le mot « coquin ». C’est alors un synonyme de « voleur ».
Le texte intitulé « Li proverbe au vilain », entre 1174-1191 emploie le terme coquin pour parler d’une personne de très basse condition.
C’est un synonyme de mendiant, de gueux.
Aujourd’hui le mot « coquin » a perdu ce sens : il sert plutôt à désigner quelqu’un d’espiègle, un polisson.

➡ Pèlerins portant les attributs du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle - Vie et miracles de monseigneur saint Louis, manuscrit enluminé, ms. Français 2829(détail), f°102r,1480-1488.

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Message  Pomme Mer 22 Fév - 14:33

On sait ce qu'il nous reste à faire si on veut être vraiment "histo"  lol!

[quote="Jean le noir"]MARDI GRAS

Peter Bruegel suit ici un petit groupe de fêtards qui mangent des gaufres, manifestement éméchés, qui cherchent leur chemin à travers un village, par une sombre journée d’hiver, en chantant à pleine voix.
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Message  Turtle Mer 22 Fév - 16:40

Merci David, lecture très intéressante !!
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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 10:26

L’OBÉSITÉ MAL VUE AU MOYEN-ÂGE

"UN BON POINT" "ENBONPOINT"
L’obésité est imputée aux excès alimentaires et de boisson.
Honteux de son apparence, que "Barthélémy l’Anglais", auteur du livre de "propriétés des choses" juge laide, l’obèse est mis au régime par son médecin et il porte un corset afin de ne pas afficher son immoralité supposée.
Au château ou à la cour, rester mince, c’est démontrer sa capacité à pouvoir monter à cheval, à chasser et à se battre.
Dans le peuple, être bien en chair n’est pas stigmatisé, tout au contraire.
Chez une nourrice ronde, le lait abonde.
Chez l’homme du peuple, c’est une preuve de bonne santé et un gage de force physique : avoir de l’embonpoint, c’est être « en bon point ».
Qu’on se le dise !

Visuel : 1550 Détail-Conflit mardi gras et carême Carnaval , Pieter Brueghel l'ancien.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 10:30

METTRE SA MAIN AU FEU - L'ORDALIE

Avez-vous déjà été si sûr de vous que vous ayez dit : « J’en mettrai ma main au feu ! » ?
Bien entendu aujourd’hui cette expression est à prendre au sens figuré mais cette expression a également eu un sens propre.
◾ Elle fait référence à l’ordalie ou jugement de Dieu : une pratique judiciaire médiévale.
Lors d’un procès, il était possible de faire passer une épreuve à l’accusé.
◾ Dans le cas de l’ordalie de feu, l’accusé doit plonger sa main dans de l’eau bouillante ou tenir une barre de fer rougie au feu.
Si les plaies ont du mal à cicatriser alors l’accusé est déclaré coupable.
Dans le cas contraire il est innocenté.
Quant à moi je mets ma main au feu que vous ne direz plus cette phrase si innocemment !

Visuel : l'ordalie par Dirk Bouts (1415-1475), L'Épreuve du feu, Musée des Beaux-arts de Belgique, Bruxelles.
Ce panneau fait partie d'un diptyque (en commentaire) décrivant la justice expéditive de l'empereur Otton III qui vécut à la fin du Xe siècle.

Dieric Bouts, Justice of Emperor Otto III: Beheading of the Innocent Count and Ordeal by Fire, 1471 - 1475, oil on panel, Height: 3,235 mm (10.61 ft); Width: 1,820 mm (71.65″)Royal museums of Fine Arts, Brussels.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 10:33

EXPRESSION MILITAIRE

Battre la chamade

Le mot 'chamade' vient du piémontais 'ciamada', qui signifiait "clameur, appel".
La chamade est un roulement de tambour ou une sonnerie de trompette qui était utilisée au cours des batailles ou des sièges pour indiquer qu'on souhaitait se rendre ou qu'on demandait une trêve pour ramasser ses morts.
Dès le 16e siècle, les progrès de l’artillerie, dont la vitesse initiale du projectile atteint déjà 300 mètres par seconde, entrainent une nouvelle codification des techniques de siège. Désormais, pour progresser vers une ville assiégée, il faut choisir à l’avance son terrain d’attaque et creuser des tranchées pour ne pas être fauché par les tirs rasants des canons de la défense.
Arrivé au niveau des fortification de la ville, l’assaillant fait ébouler la contrescarpe, ce mur du fossé situé côté campagne, pour créer une rampe d’assaut.
La brèche dans les murailles est réalisée à la mine explosive, une opération très coûteuse en vies humaines.
Le gouverneur de la ville assiégée a alors le droit moral de battre la chamade et de présenter sa reddition, faute de quoi, c’est le pillage.
Aujourd'hui, avoir le coeur qui "bat la chamade", c'est être prêt à 'se rendre' à la personne qui essaye de nous attirer dans ses filets.

Visuel : 1568 Guerre XVIe siècle soldats, tambour et flûte, Pieter Bruegel l'ancien.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 10:35

DICTON

"Hiver qui enjôle à la Sainte Paule, fait bourgeonner les saules".

Le 26 janvier, on honore Sainte Paule, une veuve romaine du IVe siècle de notre ère, disciple de saint Jérôme.
A la mort de son époux à qui elle avait donné cinq enfants, elle se retira dans un monastère avec sa fille.

Les vertus du saule blanc

Pour Platearius, l’écorce pulvérisée du saule blanc, mêlée du vin, était bonne contre les « écorchures des boyaux ».
C’est cette écorce, préconisée depuis Hippocrate comme analgésique et fébrifuge, qui contient le principe le plus précieux, le salicium, ou salicine.
Ce n’est pourtant qu’en 1828 que Johann Andreas Buchner isola la salicine, cristallisée ensuite par Pierre Joseph Leroux.
L’acide acétylsalicylique dérivé de cette salicine, et commercialisé en 1899 par Bayer, est connu depuis sous forme d’aspirine.

Visuel : Saule blanc, châtons femelles. Les châtons étaient réputés calmer les ardeurs humaines intempestives.
Les feuilles avaient, selon Dioscoride et Mattiole, le même effet apaisant.
Herbier d'Anne de Bretagne, Grandes Heures, enlumineur Jean Bourdichon (1459-1521), natif du Val de Loire où il a si bien observé et peint la moindre petite plante.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 10:37

LA MÉDECINE AU MOYEN ÂGE

DES REMÈDES À BASE DE « MUMMIE »

Héritière des savoirs et des pratiques de l’Antiquité, enrichie des apports des savants arabes, la médecine médiévale nous réserve parfois des surprises.
Aujourd’hui, parlons d’un ingrédient pour le moins insolite : la « mummie ».
Dérivé du mot « momie », la « mummie » est un liquide noir à l’odeur forte.
A l’origine il devait provenir de véritables momies égyptiennes, rapportées en Occident par les navigateurs.
Ce produit, il est vrai bien écœurant à nos yeux, était paré de vertus à ceux des médiévaux : son origine mystérieuse, son exotisme oriental en faisaient un ingrédient censé soigner toutes sortes de maux.
Bien évidemment, le nombre de véritables momies égyptiennes est réduit.
Pour contourner cette difficulté, et se procurer le précieux liquide, des apothicaires vont ainsi tenter de reproduire la « mummie » en prenant des dépouilles de condamnés à mort, ou de défunts anonymes.
Ils les emmaillotent et imprègnent les bandelettes de substances similaires à celles servant à l’embaumement des vraies momies comme l’encens ou l’aloès.
Après une exposition au soleil, les cadavres sécrètent la fameuse « mummie ».
La « mummie » est utilisée mélangée à d’autres médicaments ou en tisane.
Au 16e siècle, Matthioli - un médecin et botaniste italien - la recommande dans le traitement des céphalées associée à de l’eau de marjolaine.

➡ Mummie /momie – Livre des simples médecines, par Platearius, manuscrit enluminé, Français 12322 f°191V. (détail), 1501-1600.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 10:39

LA MÉDECINE AU MOYEN ÂGE.

L’héritage antique et les apports du monde arabe

De nos jours la médecine est bien ancrée dans la société mais cela n’a pas toujours été le cas.
En effet, la médecine est tout d’abord un héritage de l’Antiquité grecque avec Hippocrate que l’on considère comme le premier médecin en Occident.
Fondamentalement rationnelle, sa démarche ne fait plus appel aux dieux, pour comprendre la cause d'une maladie ou à la magie pour la guérir.
Le patient devient la préoccupation première du praticien.
La médecine du Moyen Âge tire ensuite ses origines de traditions variables arabes.
En 987, 430 ouvrages sont consacrés à la médecine et 60% d’entre eux sont en arabe.
Ces ouvrages permettent alors l’assimilation des savoirs grecs mais également la transmission des savoirs.
Durant le Haut Moyen Âge la médecine laïque romaine est encore pratiquée dans l’espace méditerranéen.
Elle se concentre autour des monastères qui cherchent des références dans les textes anciens.
La naissance de nouveaux foyers d’étude médicale permet alors d’assimiler les acquis de l’Antiquité et au clergé d’intégrer partiellement des pratiques curatives sacrées issues des pratiques germaniques.
Ainsi au Moyen Âge, l’administration de soins relève de deux types de pratiques : l’empirisme (s’appuyant sur les expériences) ou la médecine savante (observations, connue par l’écrit, transmisse par formation).
On remarque alors qu’elle ne suit pas une linéarité mais répond à des héritages variés
.
➡ Enluminure du Canon medicinae d’Avicenne (Besançon, BM-ms. 0457- F.051)
Un apothicaire fabrique des remèdes en broyant des plantes à l’aide d’un pilon.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 10:40

LE CONDOTTIERE

Contrairement à la France ou à l’Angleterre, où se mettent lentement en place, à partir du XIIe siècle, des monarchies centralisées, l’Italie reste le lieu de la rivalité entre la papauté et l’empereur germanique, ce qui favorise l’indépendance des cités du nord de la Péninsule, Venise, Florence, Gênes, Milan… s’allient et s’opposent tour à tour et font appel à de véritables entrepreneurs de guerre, les « Condottieri ».
Ces mercenaires, en signant un engagement ou « condotta », promettent, contre rémunération, de fournir des combattants et de mener la guerre pour le compte d’une cité.
Economes de leurs troupes et attentifs à leur fortune, ils n’hésitent pas à changer de camp au gré de leurs intérêts.
Certains d’entre eux, parfois d’origine roturière, devinrent maîtres d’un Etat et fondateur d’une dynastie princière.

Visuel : Frederico de Montefeltro (1422-1482) par Pedro Berruguete.
Ce fils bâtard du duc d’Urbino s’empare de cette ville et met son talent de condottiere au service du pape, tout en faisant de sa capitale un grand foyer de création artistique et d’humanisme.

Un jour, un mot, une histoire médiévale 32634810

Le tableau comporte beaucoup de détails significatifs.
Federico da Montefeltro est assis de profil (classique pour lui en raison de son œil droit manquant), portant une armure complète mais tenant un livre - une indication que tout en étant militaire, il aime beaucoup la lecture et l'activité intellectuelle.
Son mollet gauche au premier plan porte la bande bleue de l'Ordre de la Jarretière reçue par Federico en 1474.
Très prestigieux !
Federico meurt en 1482 laissant Guidobaldo âgé de dix ans debout près de lui.
Guidobaldo était un fils légitime de Federico tant attendu et unique et ce portrait démontre clairement les aspirations du duc d'Urbino à établir une lignée forte et légitime.
Le garçon blond porte une tenue extrêmement riche, tient un sceptre (symbole du pouvoir) et est clairement représenté comme un futur dirigeant destiné à succéder à son père.
Le mariage de Guidobaldo et Elizabeth de Gonzague, bien qu’extrêmement prestigieux, ne fut pas heureux et le couple n’eut pas d'enfants ce qui mettait fin aux rêves de Federico. Eh bien, la lignée aurait pu continuer par les filles mais cela n’était pas pris en compte à l'époque.
Le portrait est généralement daté d'environ 1475/6 (ce qui signifie que Guidabaldo a environ 4 ans ici) et est conservé à la Galerie Nationale des Marches (Palazzo Ducale, Urbino).
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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 10:43

GAGNER LA GUERRE DE CENT ANS

L’archer anglais

Et si on s’attardait sur cet ensemble d’archer anglais porté et utilisé pendant la guerre de Cent Ans ?
Élément clé et faiseur de victoires dans les batailles au tournant des XIVe et XVe siècles, l’archer anglais n’en reste pas moins un combattant très vulnérable.
Dépourvu d’armure, il porte parfois une simple chemise de mailles au-dessus de son vêtement civil, tandis que sa tête – ben souvent dénudée – peut supporter une légère cervelière ou tout autre type de protection rudimentaire.
Une épée (ou une dague) et une rondelle de poing lui permettent de se défendre au corps à corps si nécessaire.
Mais c’est bien son arc – le fameux longbow – qui fait de lui l’atout majeur des armées anglaises.
Taillé dans une branche d’if, une essence à la fois souple et robuste, ce grand arc dont la taille peut dépasser les 2 mètres est utilisé avec des flèches aux fers de pointe variés.
De quoi percer les armures ou les cottes de mailles ennemies, blesser les montures des chevaliers français, voire même couper les cordages ou déchirer les voiles des bateaux.
Des dégâts d’autant plus considérables que la cadence de tir, estimée à plus d’une dizaine de flèches par minute, devient proprement infernale lorsqu’environ 5000 archers se mettent simultanément en action, comme ce fut le cas à Azincourt, le 25 octobre 1415.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 10:45

GAGNER LA GUERRE DE CENT ANS !

Jean de Dunois, le bâtard d'Orléans

Jean d'Orléans, né en février 1403 et mort le 24 novembre 1468 au château de Lay (L'Haÿ-les-Roses), près de Paris, est un noble et officier français, connu comme un des grands chefs militaires de la guerre de Cent Ans.
Fils naturel de Louis Ier d'Orléans, chef de la maison d'Orléans, branche cadette de la maison de Valois, dont l'assassinat en 1407 déclenche à terme la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, le bâtard d'Orléans s'engage dans les rangs des Armagnacs et, à la mort de Charles VI en 1422, prend parti pour Charles VII dépossédé de la succession par le traité de Troyes (1420) au profit du roi d'Angleterre Henry VI.
Jean de Dunois fut non seulement le compagnon de Jeanne d’Arc, mais il fut aussi un grand chef militaire, un diplomate, un fin politique, fidèle à sa famille, la maison d’Orléans, mais aussi à ses deux souverains, Charles VII et Louis XI.
Sa fidélité récompensée fit de lui un vrai prince du sang, héritage qu’il transmit à sa descendance, les comtes de Dunois et de Longueville, puis ducs qui, alliés à la haute noblesse, servirent la royauté pendant plus de deux siècles, jusqu’en 1694.
La vie de Jean, fils illégitime du duc Louis d’Orléans, illustre en premier lieu le rôle des bâtards princiers dans la société de la fin du Moyen Âge.
Ces illégitimes, qui offrent à la lignée légitime dont ils sont issus une importante force d’appoint, sont souvent investis de pouvoirs et de fonctions qui leur ménagent une place croissante dans le système de gouvernement des Etats – et l’on peut évoquer, à titre de comparaison, le cas des bâtards de Flandre et des bâtards de Bourgogne entre le milieu du XIVe siècle et la fin du XVe siècle.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 10:48

BESTIAIRE MÉDIÉVAL

LE SALAMANDRE, UN ANIMAL MERVEILLEUX !

C’est au Moyen Âge qu’est née la légende de la salamandre.
Elle est classée à l’époque parmi les reptiles.
Guillaume Clerc, dans son ouvrage du 13e siècle - Le Bestiaire divin – écrit : « La salamandre est une bête / Qui par la queue, la tête / Et le corps ressemble au lézard », elle est « De couleur variable ».
Aujourd’hui, elle est classée chez les amphibiens.
Surtout le mythe autour de la salamandre est très important et l’homme médiéval lui attribue des pouvoirs extraordinaires !
Animal merveilleux, elle serait la seule bête capable d’éteindre le feu.
Les auteurs des bestiaires et les encyclopédistes des 12e et 13e siècles parlent de ses pouvoirs.
Dans le « Rosarius » du 14e siècle, il est écrit :
« Elle vit dans le feu, / Merveilleuse condition. / Elle ne craint ni la flamme ni la chaleur / Comme de la glace elle l’éteint. »
Animal qui vit dans le feu, elle est alors associée à l’univers du bien et du mal.
La salamandre fait ainsi partie de l’univers merveilleux, profondément ancré au Moyen Âge, indissociable de la pensée rationnelle.
Rattachée au feu, considéré comme un élément noble dans la réalisation de l’univers, la salamandre représente l’homme bon et juste.
C’est ainsi qu’à la Renaissance François 1er la prend comme emblème et la fait figurer dans de nombreux châteaux prestigieux.
La salamandre symbolise ainsi la puissance royale, la constance et la justice.
Mais tout mythe à son revers.
La salamandre fait également peur à l’homme.
On dit que son venin peut être porteur de mort et qu’elle corrompt les fruits qu’elle touche.
L’une des variantes du thème biblique de la pomme et du serpent.
Représentative de la pensée médiévale, la salamandre est donc dotée de pouvoirs extraordinaires à la fois bénéfiques et maléfiques !

➡ Médaille en argent - 1504
Description : Comprend : FRANCOIS.DVC.DE.VALOIS.COMTE.D'ANGOLESME.AV. X.AN.D.S.EA. ; NOTRISCO.AL BVONO.STINGO.EL REO.M.CCCCCIIII
BNF - Gallica

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 11:08

Flore d’hiver

le gui

Le gui est la plante de la nouvelle année par excellence.

Dans l’Antiquité celtique, les druides cueillaient déjà cette plante aux vertus multiples.
Pour les Celtes le gui était censé prémunir contre les poisons et garantir la fertilité.

Au moment de la cueillette, une expression était prononcée en celte « O Ghel an Heu » signifiait « que le blé germe ».
Au fil des siècles elle s’est transformée et a donné une nouvelle expression : « Au gui l’an neuf ».

Le gui est resté présent dans les traditions populaires.
Autrefois, pour un couple d’amoureux, s’embrasser sous le gui équivalait à une promesse de mariage.

Aujourd’hui encore, cela fait partie des traditions qui marquent le passage à la nouvelle année :
à la fois vœu de prospérité et témoignage d’affection envers ceux que l’on aime !

Visuel : Le gui, parasite croissant sur les pommiers et parfois sur les chênes. Herbier d'Anne de Bretagne.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 11:10

HISTOIRE DU BLANC

LE BLANC COULEUR DU DEUIL

Pour les reines de France, l’usage de porter le deuil en blanc apparut à la cour des Valois au milieu du XIVe siècle et perdurera jusqu’à la fin du XVIe siècle.
La dernière reine à avoir suivi cette coutume est Louise de Lorraine, veuve du roi Henri III depuis 1589 et morte en 1601.
Entre-temps, cet usage s’était exporté vers d’autres cours européennes, mais, à partir des années 1550-1560, le noir commença à remplacer le blanc dans cet usage et finit par s’imposer.

François Clouet, Marie Stuart en tenue de deuil, vers 1562. Chantilly, musée Condé. Portrait commandé par la reine à la mort d'Henri II en 1559.

Un jour, un mot, une histoire médiévale 31902010
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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 11:15

LES ROIS MAGES

Comment est-on passé des Mages de la Bible aux Rois de la galette ?
Où sont passés les Mages, et d’où sont venus les Rois ?
Mentionnés dans l’Évangile de Matthieu, les Mages sont rapidement représentés dans une composition facile à reconnaître :
d’un côté la Vierge tenant l’Enfant (le point d’arrivée du voyage des Mages), de l’autre les trois Mages (même si parfois ils sont deux ou quatre) et leur cortège.
Généralement, est présent un autre personnage, qui désigne souvent l’étoile ou le Christ :
il s’agit dans un premier temps du prophète Balaam, qui peu à peu est remplacé par Joseph.
Le motif a évolué au fil des siècles pour s’adapter au contexte féodal de l’Occident chrétien.

Cette adaptation prend trois voies :
D’abord, les représentations des Mages vont de plus en plus insister sur le long voyage qu’ils ont accompli, notamment en faisant figurer des chevaux ou des chameaux :
c’est important dans le cadre d’une chrétienté occidentale qui donne de plus en plus de place au pèlerinage.

Deuxième évolution :
les représentations vont se centrer sur les cadeaux offerts par les Mages.
D’abord indiscernables, ceux-ci se précisent et même se figent :
une couronne d’or, de la myrrhe et de l’encens. Ces objets précieux permettent d’évoquer l’Orient, mais contribuent également à faire de l’offrande le geste central de l’image.
Or l’offrande occupe une place centrale dans les pratiques spirituelles et politiques de l’Occident féodal, qu’il s’agisse de l’offrande aux défunts (via la prière), aux pauvres (la charité), à son seigneur (l’hommage), à son vassal (la largesse), etc.

La dernière évolution est la plus importante.
Jusqu’au IXe siècle, les représentations des Mages insistent sur cette identité « magique », donc païenne.
Leurs vêtements, leurs objets, permettent de rappeler ce double aspect (paganisme et magie).
Puis, au moment où les Ottoniens prennent le pouvoir et fondent le Saint-Empire, donc à la fin du Xe siècle, leur représentation évolue :
ils apparaissent dotés d’objets laïcs, comme des lances dans le Sacramentaire de Drogon, et surtout… de couronnes.
Les Mages deviennent alors, pour la première fois, les Rois mages.
Pour le dire simplement, les Mages païens, venus se convertir devant l’Enfant Christ, sont devenus des rois chrétiens qui affirment l’unité de la chrétienté devant le Christ-Église.
Le cheval, de plus en plus présent à cette époque, est aussi un signe de distinction sociale et contribue à assimiler les Rois mages à des chevaliers, donc à des aristocrates.
La transformation du motif est bien sûr une manière de l’actualiser, donc d’en permettre l’appropriation :
au XIe siècle, il n’y a plus vraiment de païens en Occident, donc le thème de la conversion des païens marche moins, alors que celui de l’hommage des nobles à l’Église parle aux contemporains.
Mais il ne s’agit pas uniquement d’une stratégie d’actualisation.
Cette nouvelle représentation des Rois mages contribue à l’émergence d’un nouvel idéal de royauté chrétienne, qui va ensuite un peu décliner, mais qui nourrit quand même la naissance, au XIIe siècle, de nouvelles pensées politiques du royaume et de l’autorité royale.
D'après la thèse de Mathieu Beaud, Ces Rois mages venus d’Occident.

« L’Offrande des Mages » dans les arts monumentaux de l’espace féodal, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2022.
Visuel : Voyage des Mages. Marco Polo, Devisement du monde. Manuscrit Paris, BnF, Français 2810, f. 11v. Paris, v. 1410-1412.

Un jour, un mot, une histoire médiévale 32402010

Balthazar a-t-il toujours été noir ?

Sont traditionnellement qualifiés de Rois mages les visiteurs qui figurent dans un épisode de l'Évangile selon Matthieu.
Ceux-ci ayant appris la naissance de Jésus, voyagent « de l'Orient » guidés par une étoile pour rendre à Bethléem leurs hommages « au roi des Juifs », en lui apportant des présents d’une grande richesse, matérielle ou symbolique : or, myrrhe et encens.
Bien que le thème du « roi noir » apparaisse dès l'époque de Bède le Vénérable (vers 700, Northumbria), les Rois mages représentés sur les fresques et les tableaux, presque toujours, ont tous trois la peau claire.
Il faut attendre le XVe siècle et surtout le XVIe siècle pour que l'un des trois ait systématiquement la peau foncée.
Ils représentent une image du monde : jeune, vieux, blanc, noir et s’ancrent dans la temporalité.
Certains tableaux de cette période montrent d'ailleurs des repeints où Balthazar a été initialement figuré en Européen, puis réinterprété en Africain.
L'explication de cette évolution tiendrait au fait que, si Balthazar est noir au-delà de toute ambiguïté, il prouve par là même que le message de Jésus-Christ s'adresse aux hommes de tous les continents.
Balthazar en tant que roi noir devient donc, à la Renaissance, le symbole de l'universalité du christianisme.

Un jour, un mot, une histoire médiévale 32455810

LES PRÉSENTS APPORTÉS PAR LES MAGES :

L'or est le symbole de la royauté de l'enfant, la myrrhe (une gomme amère utilisée pour soigner symbolise la souffrance future de Jésus) et l'encens (symbole de la divinité de Jésus).
Au regard de cette distribution de ces présents, dans de nombreux pays, comme par exemple en Espagne, les cadeaux ne sont pas donnés à Noël mais à l'Epiphanie !

Plaque d'autel émaillée : autel majeur de l'abbaye de Grandmont : Adoration des Mages, vers 1189-90 - musée de Cluny, Paris.

Un jour, un mot, une histoire médiévale 32418710


Dernière édition par Jean le noir le Jeu 23 Fév - 11:30, édité 2 fois
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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 11:16

MÉMOIRE CALENDAIRE

28 janvier 1393 : le bal des ardents


Le mois de janvier est traditionnellement le mois des mascarades...
Le Bal des ardents ou Bal des sauvages désigne la conséquence malheureuse d'un charivari (aussi appelé momerie) organisé à Paris, à l'hôtel Saint-Pol, dans le but de distraire le roi de France Charles VI le 28 janvier 1393.
Le spectacle tourne à la tragédie lorsque quatre membres de la noblesse périssent dans l'incendie causé par une torche apportée par Louis, duc d'Orléans, frère du roi.
Seuls Charles et l'un des danseurs en réchappent.
Déjà très fragile mentalement, le monarque sombre définitivement dans la folie après cet épisode.

Un jour, un mot, une histoire médiévale 27163810
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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 11:18

RÉSONNEZ CLOCHETTES, SONNAILLES ET AUTRES GRELOTS !

Les sons entendus dans la vie quotidienne du Moyen Âge sont très différents de ceux entendus dans notre vie quotidienne.
Et dans toutes ces sonorités et bruits de l’existence médiévale, il est très courant d’entendre le tintement de clochettes, sonnailles, grelots…
Les clochettes, par exemple, avaient plusieurs utilités :
instruments de musique, mais aussi roue à clochettes pour annoncer les offices religieux, elles pouvaient tout aussi bien être accrochées au cou des animaux domestiques pour les localiser ou être agitées par les crieurs de vins chargés d’annoncer l’arrivée au port fluvial d’un convoi.
A partir de la seconde moitié du 14e siècle, les membres de la noblesse ornent leurs vêtements de rangées de petites clochettes.
C’est à la mode !
Les sonnailles sont quant à elles traditionnellement attachées au cou du bétail.
On les appelle également des tantins, peut-être en référence à leurs tintements.
Les grelots, plutôt appelés sonnettes à l’époque médiévale, sont pendus au cou des chiens de chasse ou des faucons.
Ces derniers sont ainsi localisés en plein vol.
Mais surtout, les grelots sont valorisés dans les romans courtois.
Dans le Roman de Tristan et Iseut, une fée offre au duc de l’île d’Avallon, un chien enchanté portant au cou un grelot magique au tintement si gai et doux qu’il permet d’oublier toute peine.
Tristan décide de gagner ce grelot l’offrir à Iseut, son amour lointain.
Mais refusant ce baume à sa souffrance, elle préfère le lancer dans la mer.
C’est ainsi que la sonnette gagne ses lettres de noblesse et - comme les clochettes - se retrouve sur les vêtements des nobles ou même dans l’ornementation héraldique.
Mais les grelots sont également très nombreux sur le costumes des fous lors de Carnaval. Normal pour symboliser le monde inversé !

➡ Clochettes et sonnailles - Psautier de Jean de Berry, manuscrit enluminé, Français 13091 f°153r (détail), 1380-1400.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 11:21

VOYAGES DE MARCO POLO

Marco Polo Découvre le papier-monnaie en Chine à la fin du XIIIe siècle

À la fin du XIIIe siècle, un certain Marco Polo, célèbre marchand vénitien, décrit dans son récit de voyage la fabrication de « papier-monnaie » sous l’empereur de Chine, le Grand Khan Kubilaï :
il s’agit en effet d’une technique alors inconnue en Occident – et qui, de fait, restera inconnue pendant encore plusieurs siècles.
Les Européens n’ont pas encore assez confiance dans ces monnaies virtuelles.
Au Moyen Âge, la monnaie est dite réelle :
c’est-à-dire que la valeur de chaque pièce vient du pourcentage de métal précieux qu’elle comporte.
Tout en haut de la hiérarchie, bien sûr, l’or, métal rare dans l’Europe médiévale, suivi de près par l’argent – d’où, évidemment, le mot même d’argent pour désigner la monnaie, car pendant des siècles c’était la même chose !
La valeur d’une monnaie se mesure alors à son poids et à son aloi, autrement dit à son alliage :
plus elle est pure, plus elle vaut.
Les monnaies sont dites « sonnantes et trébuchantes » :
il faut les voir, les toucher, les peser (avec le fameux trébuchet ou petite balance spéciale), mordre dedans pour vérifier qu’elles sont authentiques.

UNE MONNAIE "FIDUCIAIRE" IMPOSÉE PAR LA FORCE

La monnaie du Grand Khan n’est ni d’or, ni d’argent, ni d’autre métal.
On se sert pour la faire de l’écorce intérieure (le liber) de l’arbre qu’on appelle mûrier, qui est celui dont les feuilles sont mangées par les vers qui font la soie.
Cette écorce, fine comme papier, étant retirée, on la taille en morceaux de diverses grandeurs, sur lesquels on met la marque du prince, et qui ont diverses valeurs depuis la plus petite somme jusqu’à celle qui correspond à la plus grosse pièce d’or.
L’empereur fait battre cette monnaie dans la ville de Cambalu, d’où elle se répand dans tout l’empire :
et il est défendu, sous peine de mort, d’en faire ou d’en exposer d’autre dans le commerce, par tous les royaumes et terres sous son obédience, et même de la refuser.
Il n’est pas permis non plus à quiconque venant d’un autre royaume qui n’est pas sujet du Grand Khan d’apporter d’autre monnaie dans l’empire du Grand Khan.
D’où il arrive que les marchands qui viennent souvent des pays éloignés de la ville de Cambalu apportent de l’or, de l’argent, des perles et des pierres précieuses, qu’ils troquent contre cette monnaie impériale ; mais, parce qu’elle n’a point cours en leurs pays, quand ils veulent s’en retourner, ils en achètent des marchandises qu’ils emportent en leurs pays.
L'empereur commande à ceux qui restent à Cambalu de porter leur or, leur argent et leurs pierres précieuses sans attendre entre les mains de ses officiers, et d'en recevoir la contrepartie en dite monnaie.
De là il arrive que les marchands et les habitants n’y perdent rien ; et que par ce moyen le roi tire tout l’or et se fait de grands trésors.
L’empereur paye aussi en cette monnaie ses officiers et ses troupes ; et enfin il en paye tout ce qu’il a besoin pour l’entretien de sa maison et de sa cour.
De sorte qu’il a fait d’une chose de rien beaucoup d’argent et qu’on peut faire aussi beaucoup d’or et d’argent avec cette misérable monnaie.
Ce qui fait qu’il n’y a point de roi au monde plus riche que le Grand Khan, car il amasse des trésors immenses d’or et d’argent, sans dépenser rien pour cela.
C'est ce qu'on appelle la monnaie fiduciaire mais qui supporte un contrôle permanent.

Visuel : Représentation imaginaire, faite par un enlumineur du XVIe siècle.
Sur la monnaie en écorce de mûrier du Khan, placée dans des sacs de toile, des experts frappent avec marteau et poinçon pour y mettre l'empreinte du sceau de l'empereur et authentifier cette nouvelle monnaie.

Un jour, un mot, une histoire médiévale 32474410

Les voyages de Marco Polo

Ce livre contient la description de quelques uns des voyages les plus célèbres du Moyen Âge dans toutes sortes de contrées exotiques.
Parmi ces récits, on trouve ceux de Marco Polo sur les voyages de commerce qu'il entreprit entre 1271 et 1275, et qui le conduisirent jusqu'à Pékin.
La majeure partie des merveilleuses enluminures sont attribuées au maître de Boucicaut (alias le peintre Jacques Coene ?), réalisées entre 1410 et 1412.
Ce maître y épuise toutes les possibilités offertes par le format horizontal des illustrations, au profit d'un style narratif qui s'adapte aux gracieuses descriptions des mondes lointains, de leur faune et de leur flore.
Mais pour ne pas trop abuser de la crédulité des lecteurs, les mondes exotiques sont remplis de motifs familiers et d'architectures occidentales.

En 1254 naquit l'explorateur vénitien Marco Polo .
Son père, son oncle et lui entreprirent plusieurs voyages d'Europe en Asie Pendant 26 ans.
"Pensant qu'il serait dommage de ne pas rapporter ce qu'il avait appris et vu, Marco Polo entreprit de le raconter.
Il ne resta pas moins de vingt-six ans dans les diverses régions du monde, puis, en l'an 1298 de l'Incarnation du Christ, il fit, point par point, le récit de son voyage à messire Rusticien de Pise, prisonnier avec lui dans les prisons de Gênes. »
Le résultat fut Le Livre des Merveilles – un carnet de voyage et d'histoires fantastiques que Polo avait partagé lors de ses voyages en Asie, en Perse, en Chine et en Indonésie.

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