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Un jour, un mot, une histoire médiévale

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 11:26

LANGUE FRANÇAISE

LA CÉDILLE

C’est Geoffroy Tory qui introduisit la cédille dans la langue française sous François 1er.
Geoffroy Tory, né à Bourges vers 1480 et mort à Paris en 1533, est un imprimeur-libraire, également éditeur humaniste, traducteur, dessinateur, peintre, enlumineur, graveur, fondeur de caractères et relieur français.
Il est l'un des introducteurs des caractères romains en France et l'un des premiers réformateurs de l'orthographe française.
Il propose pour la première fois en 1529, dans son traité sur le dessin de lettres le Champ fleury, des dessins de lettres romaines mais aussi des alphabets gothiques, bâtards, tourneurs ou encore utopiques.
Il envisage également la création de signes diacritiques propres à la transcription du français, notamment les cédilles et les apostrophes ainsi que les accents graves et aigus.
Il met en œuvre certaines de ces propositions dans l'édition de l'Adolescence clémentine de Clément Marot, dont il publie l'édition originale en 1532.
Il meurt en 1533, peut-être de la peste qui sévissait alors à Paris.

Visuel : une imprimerie au XVe siècle.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 11:34

LES JEUX AU MOYEN ÂGE :

le dos des cartes à jouer

Les cartes à jouer sont très populaires à l’époque médiévale.
Mais le dos des cartes est longtemps resté blanc ou de couleur unie.
Le moindre défaut, que ce soit un simple changement de teinte, une petite tache ou une marque sur la carte et le tricheur pouvait identifier la carte et deviner le jeu de son adversaire. Il avait donc tout intérêt à jouer avec ses propres cartes.
Pour les mêmes raisons, le joueur honnête privilégiait l’usage de son propre jeu.
Le dos des cartes a aussi servi de support pour une flopée d’écrits assez variés :
comptabilité, recettes d’apothicaire, invitations.
Mêmes des mots doux ou des injures !

LA CORPORATION DES CARTIERS

La fabrication des cartes à jouer dépend de la corporation des cartiers.
Les saints patrons de ces artisans sont les Rois mages… que l’on retrouve d’ailleurs sur les cartes à jouer !
Voilà pourquoi l’Epiphanie est aussi la fête de la corporation des cartiers.
Un jour où règne une folle ambiance et où les joueurs entament des parties de cartes endiablées !

Visuel : les cartes de François Clerc, Lyon, dernier quart du XVe siècle, Musée Français de la carte à jouer, Issy-les-Moulineaux. Figures à enseignes de croissant.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 11:36

Le mot « agenda » au Moyen Âge

Qui dit nouvelle année, dit nouvel agenda.
Mais saviez-vous que le mot « agenda » était déjà employé au Moyen Âge ?
Le mot « agenda », vient du latin. Il dérive du terme « agere » qui signifie faire, agir.
Au Moyen Âge l’« Agenda Dei » désigne la liste des messes qui rythment la journée des moines.
Au nombre de sept, elles rythment le temps :
au lever du jour sont les Laudes, puis les Matines.
Viennent Prime, celle de la première heure du jour, puis Tierce à la troisième heure, Sexte à la sixième et None à la neuvième.
Le soir ce sont les Vêpres, puis Complies avant de se coucher.
Les Vigiles ont lieu la nuit.
Ces heures sont aussi appelées heures canoniales.
Les moines sonnent les cloches pour ces différents offices religieux, ce qui permet aussi de rythmer le temps pour les populations des alentours.

En illustration, feuillet orné de belles peintures.
Il provient d’un livre d’Heures de la fin du Moyen Âge et présente les mois de janvier et février.
➡ Janvier et février – Livre d’Heures, manuscrit enluminé, Latin 13297 f° 1v., 15e -16e siècle.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 11:39

HISTOIRE DE LA LORRAINE

La bataille de Nancy et La mort de Charles le Téméraire

La bataille de Nancy oppose, le 5 janvier 1477, l'armée du duc de Bourgogne Charles le Téméraire à l'armée réunie autour du duc de Lorraine René II, durant les guerres de Bourgogne (1473-1477), dont elle marque la fin, puisqu'elle se solde par la défaite et la mort du Téméraire.
LA NANCEÏDE DE PIERRE DE BLARU, 1518
Pierre de Blaru est l’auteur du célèbre poème « La Nancéïde » qui comprend plus de cinq mille vers à la gloire du Duc de Lorraine René II, vainqueur de la Bataille de Nancy, le 5 janvier 1477.
C’est à partir de 1500 qu’il compose cette œuvre maîtresse. Illustrée de nombreuses gravures sur bois, elle ne sera imprimée à Saint-Nicolas-de-Port que18 ans plus tard.
Venant de gauche, monté sur un cheval nommé « la Dame », le jeune René II entouré de ses soldats s’avance vers le campement de son adversaire.
Dans son bel habit d’or et de gueule, marqué de la croix de Jérusalem, il tient l’épée de commandement.
A sa suite, un chevalier porte l’étendard de la Vierge de l’Annonciation, sous la protection de laquelle s’était mise son armée.
Dans la partie droite, les soldats bourguignons, que l’on reconnaît à la croix de Saint André, reculent sous les pressions des Lorrains et de leurs alliés.
Dans la partie supérieure est représentée Nancy, capitale assiégée.
En bas, le pont de Bouxières où les Bourguignons furent massacrés.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 11:41

LES PETITES BOULES DE L'HIVER.

Le houx

Prince de l’hiver, le houx tire son immortalité symbolique de son feuillage persistant.
Si le vert de ses feuilles et le rouge de ses fruits le prédestinent à l’ornementation, il est aussi doté de nombreux attraits aujourd’hui méconnus !

LE HOUX SYMBOLE DE L'IMMORTALITE

Pour les chrétiens, le houx est en effet spécifiquement associé à la naissance de l’Enfant Jésus.
Selon l'Évangile de saint Marc, le roi Hérode chercha à massacrer les nouveau-nés juifs de la bourgade de Bethléem (en Galilée) pour éliminer celui que les textes prophétiques annonçaient comme le roi des juifs, Marie, Joseph et l’enfant s’enfuirent en Égypte.
Selon une légende populaire, à l'approche d’une troupe de soldats, ils se cachèrent dans un buisson de houx, qui, dans un élan miraculeux, étendit ses branches pour dissimuler la Sainte Famille derrière son épais feuillage épineux et ainsi les sauva.
Marie bénit alors le buisson de houx et souhaita qu’il restât toujours vert en souvenir de sa protection et comme symbole d'immortalité.

Visuel : le houx, herbier d'Anne de Bretagne.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 12:07

LES FLEURS S'ÉPANOUISSENT AUSSI EN JANVIER...

Pour apporter douceur et beauté dans votre quotidien, les perce-neiges fleurissent en jolis parterres blancs.

Le Perce-neige


Le Perce-neige commun (Galanthus nivalis) fait partie des premières fleurs à percer le manteau hivernal.
Cette plante bulbeuse est connue depuis l’Antiquité sous divers noms.
Au IIIe siècle avant Jésus-Christ, dans son ouvrage « Recherches sur les plantes », Théophraste la nomme violette blanche (Leucoion bulbosum).
Sous les appellations de Leucoyon à trois feuilles, Galant ou Galanthe, Galanthème ou Galanthine, violette de la Chandeleur, perce-neige ou goutte de lait, sa silhouette gracieuse inspire jardiniers, artistes et poètes.

Visuel : Perce-neige, herbier d'Anne de Bretagne.
Grandes Heures d'Anne de Bretagne, enluminures de Jean Bourdichon, 1503-1508.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 12:10

LES JEUX AU MOYEN ÂGE

LE JEU DE PAUME

Au Moyen Âge l’hiver – avec la réduction des activités agricoles – est propice aux temps de jeux collectifs.
L’un d’eux est le jeu de paume.
La balle est toujours lancée et rattrapée à la main.
Celle-ci est protégée par un gant de cuir renforcé pour éviter de se faire mal.
Au milieu du 14e siècle la balle est appelée « éteuf » ou « esteuf ».
En effet, elle est constituée d’une enveloppe de cuir remplie d’étoupe (d’où son nom), ou de poils d’animaux comprimés.
Pour des raisons de sécurité il est interdit d’utiliser certains matériaux pour le rembourrage de la balle (chaux, cendre, sable ou sciure).
Les ateliers qui enfreignent ces règles sont sévèrement punis.
Les artisans fautifs sont condamnés à des amendes et les balles défectueuses détruites.
Si les parties ont lieu dehors (sur un pré, une place…), les documents parlent de « longue paume ».
Par la suite des salles sont construites : on parle de « courte paume ».
Des galeries sont créées et permettent aux spectateurs d’assister à la partie.
Deux équipes – parfois de taille inégale - s’affrontent.
Il s’agit d’empêcher la balle lancée par l’équipe adverse de tomber sur son terrain, en la rattrapant au vol avec la main ou après le premier rebond.
Lorsque la balle tombe au sol des points sont attribués à l’équipe qui l’a lancée.
Les joueurs sont généralement des hommes. U
ne exception notable : en 1485 Anne de Beaujeu réussit à battre son cousin, le futur Louis XII.
Il en fut extrêmement vexé…

➡ Le jeu de paume - Les grandes Chroniques de France, manuscrit enluminé, Ms. Français 2615 f°217v (détail), 1301-1400.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 12:11

LA FÊTE DES FOUS AU MOYEN AGE

Le jour de la Saint-Etienne et de la Saint Jean l’évangéliste (26 et 27 décembre), on élisait dans les églises cathédrales un évêque ou un archevêque des Fous, et son élection était confirmée par beaucoup de bouffonneries ridicules qui leur servaient de sacre, après quoi on les faisait officier pontificalement jusqu’à donner la bénédiction publique et solennelle au peuple, devant lequel il portait la mitre, la crosse et même la croix épiscopale.
On voyait les clercs parodiant le service divin, où ils n’assistaient ce jour-là qu’en habits de mascarade et de comédie.
Les uns étaient masqués, ou avaient des visages barbouillés qui faisaient peur ou qui faisaient rire ; les autres en habits de femmes ou de pantomimes.
Ils dansaient en entrant dans le chœur et chantaient des chansons obscènes.
Les diacres et les sous-diacres prenaient plaisir à manger des boudins et des saucisses sur l’autel, au nez du prêtre célébrant ; ils jouaient sous ses yeux à des jeux de cartes et aux dés.
Ils mettaient dans l’encensoir quelques morceaux de vieilles savates, pour lui faire respirer une mauvaise odeur.
Après la messe, chacun courait, sautait et dansait par l’église avec tant d’impudence, que quelques-uns n’avaient pas honte de se porter à toutes sortes d’indécences, et de se dépouiller entièrement ; ensuite, ils se faisaient traîner par les rues dans des tombereaux pleins d’ordures, où ils prenaient plaisir d’en jeter à la populace qui s’assemblait autour d’eux. Ils s’arrêtaient et faisaient de leur corps des postures et des mouvements lascifs qu’accompagnaient des paroles impudiques.
(Du Tillot, Mémoire pour servir l’histoire-la fête des Fous, Lausanne-Genève, 1751)

Illustration : Gravure de Lucas Granach : un bouffon-musicien singe le pape.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 12:16

FLORE D’HIVER  

L’HELLÉBORE

En cette période hivernale, la nature est au repos.
Toute ?
Non.
Certaines plantes en profitent pour éclore !
C’est le cas de l’hellébore.
Cette plante vivace est très rustique puisqu’elle peut résister jusqu’à -25°C.
Elle apprécie les terrains calcaires et peut pousser jusqu’à 1 800 m d’altitude.
Ses fleurs d’un blanc immaculé réussissent à éclore même sous la neige !
En fin de floraison elles virent au rose profond.
Attention toutefois cette plante est toxique :
tenez la éloignée des enfants et des animaux et manipulez-la avec des gants.
Dans la tradition populaire, l’hellébore est rattachée à Noël.
Une légende raconte que la nuit de Noël une bergère, qui gardait ses moutons dans un pré, vit passer les Rois mages en route pour rencontrer l’enfant Jésus.
N’ayant aucun présent à offrir au nouveau-né, elle se mit à pleurer.
Un ange, ému par son chagrin, effleura les larmes tombées sur la neige.
Ainsi apparurent les premières hellébores…
Larmes de bergère ou ingrédients de sorcière, les roses de Noël désignent quelques espèces d’hellébores fleurissant dès l’hiver, en particulier l’Hellébore noir et l’Hellébore d’Orient. Connue depuis l’Antiquité, l’hellébore – nom signifie en grec nourriture mortelle – est une plante vénéneuse à laquelle les auteurs anciens prêtent le pouvoir de guérir la folie.

➡ Bouquet d’hellébore pour une mise en ambiance hivernale.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 12:18

Expression

"Il fait un froid de canard"

L'explication est un peu complexe.
La période où l’on parle d’un froid de canard est celle où il commence à geler.
Les canards, qui vivent sur les étangs, doivent alors se déplacer pour rejoindre les eaux vives, comme les ruisseaux ou les rivières qui ne sont pas sujets au gel.
Dès lors, les canards doivent voyager, deviennent plus visibles et plus faciles à tirer pour les chasseurs.
C’est donc la période où on dit qu’il fait un froid de canard, car on les voit.
Il n’y a pas que les palmipèdes qui associent leur nom au froid.
En Allemagne, on dit un 'froid de cochon', quand les Néerlandais parlent d’un 'froid d’ours' et les Suédois d’un 'froid de porc'.
Les Américains préfèrent eux l’expression imagée 'cold as a witch’s tit', soit 'froid comme le téton d’une sorcière'."

Visuel : 1565 Les chasseurs dans la neige, Pieter Brueghel
Cette oeuvre montre la vigueur des hivers hollandais au milieu du XVIe siècle.
Elle est une des nombreuses peintures hollandaises de l'hiver effectuées dans la période de 1565 à 1665, et une des premières représentées en grand format.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 12:21

UNE BONNE CRISE DE COLÈRE VAUT-ELLE MIEUX QU’UN LONG DISCOURS ?

L'IRE DU PRINCE

La "colère du Prince "a un riche passé, notamment au cours du Moyen Âge, où "l’ira principis", c’est-à-dire la « colère du prince », fut une véritable manière de gouverner, du moins pour certains souverains.
Si ce conseil ne vaut peut-être pas pour la vie conjugale, en revanche, il semble fonctionner plutôt bien en politique.
Le prince, c’est-à-dire celui qui détient le pouvoir politique, est un personnage public, de sorte qu’il peut faire passer un certain nombre de messages par le biais de ses émotions, afin d’assurer ou de renforcer son pouvoir.

LE MEURTRE DE THOMAS BECKETT

En Angleterre, depuis 1164, le roi Henri II supporte de moins en moins son ancien chancelier, Thomas Becket.
Il faut dire que ce dernier, archevêque de Cantorbéry et à ce titre personnage important du royaume, fait tout pour s’opposer à la mainmise du roi sur l’Église d’Angleterre.
Aussi, Henri II s’arrange-t-il pour manifester sa colère contre Becket en public et, en décembre 1170, "il passe un savon" à ses barons pour ne pas avoir réussi à faire taire ce dernier.
Or, la colère du prince qui éclate aux yeux de tous vaut comme une sentence de mort conforme à la loi :
il s’agit d’un acte politique codifié et destiné à être interprété.
C’est donc ce qui conduit les barons à commettre le meurtre de Becket.
La réaction d’Henri II est toutefois surprenante :
quand il apprend la nouvelle, il s’effondre accablé, affirmant qu’il n’aurait jamais voulu la mort de l’archevêque.
Il est délicat d’interpréter ce retournement, car on ne sait pas à quel point les sources historiques ont transformé les faits.
Néanmoins, on peut supposer que le roi a su manier avec habileté les émotions pour mener à bien ses intentions politiques :
il affiche d’abord la colère pour se débarrasser de son adversaire, puis il manifeste de la tristesse pour se dédouaner en désavouant ce qui est une atteinte à la puissante Église, en montrant des signes de rédemption.
Il y a donc une véritable communication émotionnelle dans le cadre de la politique du royaume.

LA COLERE EST UN VICE, SAUF POUR DIEU

Dans la Bible, la colère est réservée à Dieu ; elle vient sanctionner l’injustice, tandis que chez les êtres humains, elle est considérée comme un vice – jusqu’à faire partie des sept péchés capitaux.
Néanmoins, avec l’affirmation du pouvoir royal, qui cherche à se donner une dimension sacrée, la colère devient un des privilèges des rois.
Il faut toutefois qu’elle soit exercée avec modération, non pas motivée par la haine mais par le désir de rétablir l’ordre et le droit.
De la sorte, les rois tentent d’en faire un moyen d’affirmer leur autorité.
Mais il est des situations où la colère mène à la haine incontrôlée – et la haine mène à la souffrance puisqu’elle fait perdre au roi tout pouvoir !

Visuel : Henry II Plantagenêt, Historia Anglorum-Matthieu de Paris, 1250-55.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 2 32001510

La fin tragique de Thomas Beckett

En ce jour du 29 décembre 1170, Thomas Becket fut assassiné par les chevaliers du roi Henry II dans la cathédrale de Canterbury.
On dit qu'ils ont été incités à l'action par les paroles exaspérées d'Henry :
« Quels misérables traîtres ai-je nourris et promus dans ma maison qui ont laissé leur seigneur être traité avec un tel mépris honteux par un commis de basse extraction ! ’
Ce manuscrit contient la première miniature manuscrite connue du martyre de Thomas Becket, représentant l'archevêque frappé alors qu'il priait dans la cathédrale de Canterbury.
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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 12:26

EMMAILLOTEMENT DU BÉBÉ AU MOYEN ÂGE

Tel que représenté l'enfant Jésus ...
Le bébé est bien emmailloté comme s'il n'avait plus de bras.
Les habitudes en termes de puériculture étaient un peu différentes de celles d'aujourd'hui. Tout d'abord, on enveloppait l'enfant dans des bandes de lin, les jambes serrées et les bras le long du corps.
Le bébé était donc complètement immobile, mais les langes étaient changés pour les tétées et l'enfant était régulièrement baigné.
Passés les deux ou trois premiers mois, le maillot n’enfermait plus que les jambes pour lui permettre de gesticuler.

Au XVe siècle, on note deux types d’emmaillotement :
Emmaillotement croisé à la française
Emmaillotement à l’itialienne

LE BERCEAU

Le nourrisson sera installé dans un berceau étroit, de type mangeoire et couché sur le dos pour qu’il ne grandisse pas contrefait.
Le berceau est à bascule, à roulis en France et en Flandre, à tangage en Italie.
Le bébé est bercé en musique ! Des berceresses lui chantent des berceuses à voix douce.

LE PORTAGE DU BÉBÉ

La maman (ou la nourrice) prenait une très longue écharpe épaisse qu'elle mettait en "besace" autour du cou.
Il existait aussi d'autres types de structures pour porter le bébé.

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Message  Jean le noir Jeu 23 Fév - 22:44

UNE BAGUE COMME CADEAU ?

LA VALEUR DES BAGUES AU MOYEN ÂGE

Sachez que les bagues médiévales remplissaient de nombreuses fonctions.
Elles pouvaient être de simples objets de parure témoignant de sa condition sociale, mais pouvaient aussi être des marques d’appartenance à un groupe, comme la communauté chrétienne.
Les bagues pouvaient aussi avoir une valeur de talisman, par sa pierre ou sa décoration, protégeant ainsi celui qui la portait.
Des bagues de garde, étaient portées au même doigt que les bagues précieuses, leur évitant ainsi de glisser.
Au 14e et 15e siècles, hommes et femmes paraient leurs deux mains de plusieurs bagues.
Certains tableaux de cette période, comme celui présenté ci-dessous, montrent bien que le port de bagues est très important pour montrer son statut social.
Elles font partie de la parure et du costume des personnages notables.
Et l’usage d’échanger des bagues à l’occasion de mariages ou de fiançailles, bien plus ancienne que le Moyen Âge, est toujours à la mode.
La bague, un objet fascinant !

➡ Portrait d’Albrecht von Brandenburg, par Lucas Cranach l’Ancien, peinture sur bois, v. 1529.

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Message  Jean le noir Ven 24 Fév - 23:45

La dépouille d'Enguerrand de Marigny a pourri au gibet de Montfaucon pendant 2 ans

Enguerrand de Marigny était le principal conseiller de Philippe IV le Bel.
Coadjuteur du royaume, il avait la main mise sur l'administration.
Au nom du roi, il avait fait dévalué la monnaie et levé des impôts écrasants.
Devenu puissant et riche, il avait placé des membres de sa famille à bien des postes lucratifs, profitant de la tendance de Philippe le Bel à s’entourer de conseillers spécialisés, fussent-ils issus de la bourgeoisie ou de la petite noblesse.
La haute noblesse en avait un fort ressentiment et notamment, le frère cadet du roi, Charles de Valois.
La mort de Philippe le Bel, le 29 novembre 1314, fut l’occasion pour un retour en force du parti féodal.  
A la demande de Charles de Valois, le nouveau roi Louis X le hutin fit arrêter Enguerrand qui fut inculpé de malversations financières.
Ses comptes ne présentant finalement aucune irrégularité, le roi s’apprêtait à ne le condamner qu'au bannissement dans l’île de Chypre.
Charles de Valois présenta alors une accusation de sorcellerie montée de toutes pièces.
Devant le tribunal, le propre frère cadet d’Enguerrand, l’évêque Jean de Marigny, fut le principal accusateur.  
Enguerrand, consterné par cette trahison, eut beau affirmer qu’il n’avait fait que servir son roi, il fut condamné et pendu le 30 avril 1315 .
Sa dépouille pourrira au gibet de Montfaucon pendant deux ans, jusqu’à la mort de Louis X.  
Un second procès, demandé par le nouveau roi Philippe V le Long, le disculpa des méfaits qu'on lui imputait et réhabilita sa mémoire.
Ses restes furent alors inhumés dans l’église des chartreux de Vauvert.


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Dernière édition par Jean le noir le Sam 25 Fév - 0:03, édité 3 fois
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Message  Jean le noir Ven 24 Fév - 23:59

Henri III atteint de félinophobie, fait massacrer 30000 chats

Dans le monde antique, le chat, chasseur de rats et animal de compagnie, était bien vu.
En Égypte, il était même vénéré comme un dieu.
Son image va cependant se ternir progressivement au Moyen-âge sous l’influence de l’église, du moins en Europe.
Au 13ème siècle, le pape Grégoire IX émet une bulle pontificale qui stipule que les chats noirs sont les serviteurs du diable.
On les soupçonne d’activités démoniaques, de magie et de sorcellerie.
Le chat voit la nuit et la réflexion de la lumière dans ses yeux, passait pour être les flammes de l’Enfer.
Au lieu de dormir, il devait prendre part aux sabbats des sorcières.
Il se disait que le démon lui-même pouvait se transformer en chat noir pour se mêler aux sorcières.
Son activité sexuelle débordante posait aussi des questions.
Le chat, symbole du diable, disparait alors des façades et des vitraux de nos cathédrales
Au 14ème siècle, on pense que le chat est le responsable de la peste noire et donc on le tue.
Cela ne fait bien sûr qu’aggraver la pandémie puisque les rats en profitent pour pulluler et répandre un peu plus la maladie.
Au 15ème siècle, avec l’inquisition et l’édit de 1484 du pape Innocent VI, la situation du chat s’aggrave encore.
Lors des fêtes de la Saint-Jean on les brûle sur des "feux de joie" ou on les crucifie, surtout s’ils sont noirs.
Au 16ème siècle, en Angleterre, sous le règne de Marie Tudor, on brûla le chat comme le signe de l'hérésie protestante, alors que sous Élisabeth 1ère, on le brûlait comme le symbole de l'hérésie catholique.
En France Le roi Henri III, sacré en 1575, aime ses Mignons outrageusement fardés et fanfreluchés mais il a horreur des chats.
Il souffre de félinophobie.
Il interdit les chats à la cour et fait tuer par sa garde ceux qu’il risque de croiser lors de ses déplacements.
Durant son règne, plus de 30.000 chats ont été abattus sur son ordre.
Il faudra attendre le 16ème siècle pour que les chats soient enfin dédiabolisés et considérés comme d’attachants animaux de compagnie.

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Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 0:05

Le Français a autant de mots d'origine Arabe que Gaulois

Alouette, ambassade, blé, bouleau, charpente, chemise, ruche, vanne…. Les mots d’origine gauloise sont toujours présents en français. Les lexicographes en ont repéré environ 500 dans notre langue de tous les jours. Ce que l’on sait moins c’est que les mots d’origine arabe sont au moins aussi nombreux : entre 500 et 800, comme douane, mousson, chiffre, zéro, algèbre, algorithme, chèque, matelas, jupe ou encore bougie, qui est le nom de la ville où était fabriquée ce type de chandelle de suif, aujourd’hui Béjaïa. Sans compter les mots utilisés dans certaines expressions populaires comme "boire un petit caoua".  Apparu au 17ème siècle, le mot café vient en effet de l’italien "caffè", emprunté au turc "qahve", lui-même pris à l’arabe "qahwa". C’est ce même "qahwa", écrit "caoua", "cahoua" ou "kawa", qui désigne familièrement notre café depuis que les soldats français l’ont adopté en Algérie au 19ème siècle.
La plupart des mots d’origine arabe dans le français d’aujourd’hui ne viennent cependant pas du Maghreb, de l’époque coloniale ou de l’émigration.
Une bonne partie des mots arabes sont entrés dans notre langue au Moyen-Âge avec les milliers de traductions réalisées notamment aux XIIe et XIIIe siècle, à une époque où le savoir et la culture musulmane étaient à leur apogée. Ces mots sont passés directement dans le latin des clercs et à partir de là ils ont inondé les langues européennes. Que ce soit pour les mathématiques, avec les mots algèbre, chiffre, zéro, des termes astronomiques comme azimut, des termes médicaux ou chimiques comme alcali, etc. D’autres mots ont été intégrés au moment des croisades comme "assassin".
L’arabe a aussi joué un rôle d’intégration de mots de langues anciennes comme l’akkadien, l’araméen, le syriaque, le sudarabique, et l'hébreu, le perse et d’autres plus lointaines encore. Le mot "sucre", par exemple, nous vient du sanskrit et le mot "satin "du chinois. Ils ont voyagé par la langue arabe jusqu’à nous. Certains mots d’origine arabe ont aussi fait des étapes dans d’autres langues avant d’arriver au français. C’est ce qui s’est passé pour "algarade" venu par l’espagnol, "coton" par l’italien, "mousson" par le portugais, "aubergine" par le catalan, "madrague" par l’occitan, "chèque" par l’anglais, "benzine" par l’allemand ou encore "mazout" par le russe.
Aujourd’hui, avec 250 millions de locuteurs, l’arabe fait partie des langues les plus parlées dans le monde à quasi égalité avec le français (anglais, mandarin, hindi, espagnol, français, arabe)

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Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 0:10

Louis VIII meurt pour rester fidèle a Blanche de Castille

Le 23 mai 1200, Louis de France, fils de Philippe Auguste et futur Louis VIII, épouse Blanche de Castille, petite-fille d'Aliénor d'Aquitaine et nièce de Jean Sans Terre.
Le prince Louis n’a que 13 ans et Blanche n'en a que 12.
Ce mariage doit sceller la réconciliation entre la France et l'Angleterre.
Bien que réunis pour des raisons purement politiques, Louis et Blanche vont connaître une vie de couple heureux. Ils auront 12 enfants dont le futur Louis IX (Saint Louis).
Alors que son père, Philippe Auguste est encore sur le trône, Louis s’illustre lors de la bataille de la Roche-aux-Moines, une bataille décisive qui va contribuer grandement à la victoire de Bouvines en juillet 1214.
Une fois couronné roi, en 1223, ce fait d’armes lui vaudra le surnom de Louis VIII le Lion.
Lors de la croisade des Albigeois, le sort lui est beaucoup moins favorable : il tombe malade sur le chemin du retour vers Paris.
Fièvre, fortes diarrhées, délires : un mal étrange que les médecins attribuent à la trop grande fidélité du roi envers son épouse.
A l’époque, l’activité sexuelle d’un roi est un signe de bonne santé.
Les longs mois d’abstinence de Louis VIII durant la guerre contre les cathares ont très certainement entamé son capital santé.
Pour guérir le roi, les médecins recommandent une jeune fille vierge pour stopper la maladie.
Rien de tel, pensent-ils, qu’une bonne partie de jambes en l’air pour remettre le roi d’aplomb.
Mais Louis VIII ne veut pas en entendre parler.
Il refuse obstinément d’être infidèle et de s’adonner aux plaisirs de la chair.
Il meurt le 8 novembre 1226 sans avoir commis le péché d’adultère…
Plutôt mourir que de prendre le risque d'aller brûler plus tard en Enfer…

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Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 0:13

NAISSANCE DU FRANC A COMPIEGNE
(5 décembre 1360)

Les premières années de la Guerre de Cent sont un véritable drame pour la monarchie française avec les défaites des Ecluses (1340) et de Crécy (1346).
Le pire advient lorsque le roi Jean II le Bon est capturé lors de la bataille de Poitiers en 1356: emmené en captivité en Angleterre, son royaume est laissé à la gouvernance de son jeune fils, le dauphin Charles.
A son retour de Londres, quatre ans plus tard, le roi doit réunir 600 000 écus en guise d'acompte pour sa libération, et 400 000 de plus dans l'année qui suit.
Soit 12,5 tonnes d'or: le prix d'un roi.
C'est dans un contexte économique catastrophique qu'il s'arrête à Compiègne le 5 décembre 1360, où il ratifie l'une des ordonnances qui devront permettre de restaurer le trésor royal.
C'est l'acte de naissance du Franc, une nouvelle monnaie stable, contenant 3,88 grammes d'or.
Elle doit redonner confiance aux marchés européens et faciliter le paiement de la rançon.

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Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 0:15

25 Octobre 1415, le désastre d'Azincourt

Cette bataille reste encore un cas mémorable de l'histoire de France, une défaite terrible souvent attribuée au Maréchal de Boucicaut.
Chevalier exemplaire de son époque, rien ne pouvait présager le désastre d'Azincourt tant l'expérience, la combativité du Maréchal de Boucicaut, dont ses nombreuses victoires précédaient sa réputation de chevalier galant à la joute facile, mais le destin en voulu autrement.
En quelques heures il passe de la gloire à l'opprobre et de la captivité à une fin difficile en Angleterre, son épouse meurt un an après la débâcle d'Azincourt.
Il ne fut jamais libéré par les Anglais, il faut dire que même du côté français, il fut le bouc émissaire facile d'un désastre dont il commandait l'avant-garde.
En réalité ce désastre est surtout l'accumulation de divers facteurs, de décisions malheureuses même si courageuses des barons, proches du roi et d'autres capitaines bien trop téméraires pensant la victoire rapide face à une armée Anglaise, qui sur le papier, aurait dû finir comme à Patay ; C'est à dire écrasée par la chevalerie française bien plus puissante mais à l'arrogance et à la suffisance débordante en tout cas ce qui concerne les officiers.
La météo de type anglaise, pluie battante le soir précédant la bataille, ne joua pas non plus en leur faveur, s'embourbant physiquement et dans des décisions funestes.
En définitive quel que soit les responsabilités, nombreuses, la bataille d'Azincourt met un terme à la carrière de Jean II le Meingre qui ne souffrait alors que peu de défiance et jouissait d'une aura  à travers l'Europe.

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Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 0:24

20 décembre 1192

Le roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion (1157-1199) est fait prisonnier par le duc d'Autriche Léopold V(1157-1194), un événement marquant du règne de ce roi emblématique de l'histoire anglaise.
Au pouvoir depuis 1189, Richard Ier fut l'un des principaux souverains européens à participer à la troisième croisade qui tenta, sans succès, de reprendre Jérusalem de 1189 à 1192.
Il était notamment accompagné de son meilleur ennemi Philippe II Auguste (1162-1223) qui lorgnait sur les territoires français de son rival - Anjou, Normandie... - et profita de son absence pour rentrer en France dès décembre 1191.
Son armée continua néanmoins les combats.
Les croisés parvinrent finalement à obtenir plusieurs succès militaires et à reconquérir une partie des États latins d'Orient, crées par des croisés catholiques à la fin du XIe siècle, mais pas à déloger complètement les musulmans ayyoubides de Saladin (1138-1193).
Richard était, en effet, pressé de rentrer en Europe pour défendre ses terres et signa un traité de paix en septembre 1192.
Richard Cœur de Lion se trouvait alors sur le chemin du retour lorsque le bateau qui le transportait à travers la Méditerranée fit naufrage sur les côtes de Venise.
Il dut ainsi se résoudre à traverser le Saint-Empire romain germanique et, par conséquent, le royaume d'Autriche qui était alors dirigé par son ennemi Léopold V avec qui il était en assez mauvais termes après l'avoir notamment insulté publiquement lors des croisades.
Bien que déguisé, il fut finalement démasqué et arrêté le 20 décembre 1192, avant d'être livré contre une rançon à l'empereur du Saint-Empire Henri VI (1165-1197).
Il n'était d'ailleurs pas le seul souverain croisé à connaître un trajet difficile puisque Frédéric Barberousse (1122-1190) se noya dans une rivière d'Anatolie alors qu'il marchait en direction de la terre sainte.
Richard Cœur de Lion resta prisonnier pendant presque deux ans, ce qui profita à son frère Jean sans Terre (1166-1216) qui cherchait à s'emparer du pouvoir depuis le départ du roi en croisade.
Ce sont également les nouvelles de ces manœuvres qui l'avaient poussé à rentrer avant d'en avoir terminé et à négocier une paix moins avantageuse avec le sultan d’Égypte et de Syrie Saladin.
Il ne fut cependant pas le seul roi en activité à avoir été retenu captif, car la possibilité de pouvoir demander une rançon à la hauteur du prestige du prisonnier était alléchante, tant pour des souverains étrangers que pour des pirates.
On peut notamment citer le roi de France Jean II le Bon (1319-1364) qui fut retenu captif des Anglais de 1356 à 1360 au début de la guerre de Cent Ans, tandis que François Ier (1494-1547) fut vaincu par les Habsbourg à la bataille de Pavie et resta prisonnier de février 1525 à janvier 1526 durant la sixième guerre d'Italie.
Ce dernier recouvra d'ailleurs sa liberté en laissant ses fils en otage.
L'empereur germanique réclamait une énorme rançon de 150 000 marcs d'argent qui représentait deux années du revenu du royaume d'Angleterre.
C'est sa mère Aliénor d'Aquitaine (≈1122-1204) qui le fit libérer en versant 100 000 marcs d'or, tandis que Richard dut promettre de verser 5 000 marcs d'or par an et de faire serment d’allégeance à l'empereur.
En mars 1194, il put ainsi rentrer en Angleterre et entamer la reconquête de son royaume des mains de son frère. Il retourna ensuite sur le continent où le roi de France Philippe II Auguste - qui avait prolongé son emprisonnement en payant Henri VI - était en train de reconquérir la Normandie.
Il parvint là aussi à reprendre ses fiefs, mais au prix de plusieurs années de guerre qui occupèrent toute la fin de son règne.

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Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 0:29

18 novembre 1095

Ouverture du concile de Clermont, un événement important dans l'histoire de la chrétienté puisqu'il donna naissance aux croisades.

Le pape Urbain II (1042-1099) et le roi de France Philippe Ier (1052-1108) étaient alors en plein litige après que ce dernier ait répudié sa femme et prit une nouvelle épouse, ce qui ne plaisait guère à la papauté.
Le pape espérait résoudre ce conflit en rencontrant le roi lors d'une tournée en France qui visait également à prôner la réforme grégorienne dans le pays et à réaffirmer l'autorité papale sur le clergé après que celle-ci ait été contestée par les grands seigneurs, le roi et l'empereur du Saint-Empire.
C'est dans ce contexte qu'il convoqua dans la ville de Clermont - actuel Clermont-Ferrand - un concile devant réunir les évêques, les abbés et plusieurs laïcs de France qui étaient accompagnés de quelques évêques espagnols et italiens.
Ce concile se pencha sur plusieurs questions comme la situation du roi, qui avait refusé de reprendre sa première femme, et qui se solda par la confirmation de l'excommunication qui avait été prononcée l'année précédente lors du concile d'Autun.
Plusieurs clercs firent également l’objet de sanctions pour ne pas avoir respecté les règles de l’Église, tandis que plusieurs conflits entre clercs furent tranchés.
Mais l'élément que l'on retint le plus de ce concile est sans conteste l'appel de Clermont qui fut prononcé par le pape et qui appela à une Croisade en terre sainte dans le but de reprendre Jérusalem des mains des Turcs Seldjoukides - moins tolérant que les Fatimides - et donc de rouvrir l'accès aux lieux saints.
Le concile de Clermont, à travers l'appel du pape, fut ainsi à l'origine de la première (1095-1099) des sept croisades menées par le monde chrétien entre le début du XIe siècle et la fin du XIIIe siècle.
Le roi de France ne participa pas à cette croisade au vu de sa situation religieuse, au contraire de son frère cadet Hugues Ier de Vermandois (1057-1101).
Philippe Ier se réconcilia finalement avec la papauté en étant absous de son excommunication en 1104 et en concluant une alliance avec le nouveau pape Pascal II (≈1050-1118) contre l'empereur du Saint-Empire en 1107.

En images : tableau du peintre italien Francesco Hayez (1791-1882) représentant le pape Urbain II en train de prêcher la croisade.

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Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 0:42

16 octobre 1094

Excommunication du roi de France Philippe Ier.

Si les rois des Francs - puis de France - devinrent des sujets de l'Église chrétienne à la fin du Ve siècle et que la France devint la « fille aînée de l'Église » à partir du XVe siècle, leurs rapports ne furent pas toujours au beau fixe. Philippe Ier est, en effet, loin d'être le seul roi à avoir subi les foudres de l'Église car on dénombre pas moins de seize d'entre eux à avoir subi une excommunication ou un interdit entre les Xe et XVIIe siècles.
Voici donc un petit tour d'horizon de quatre rois de France ayant été excommunié ou ayant failli l'être.

→ Robert II (≈972-1031) : arrivé sur le trône en 996 à la mort de son père Hugues Capet, son règne fut notamment marqué par la conquête du duché de Bourgogne en 1016 et par une période de croissance économique.
Du côté privé, son amour pour sa cousine Berthe de Bourgogne (≈964-1010) rencontra l'opposition de son père et du pape Grégoire V (≈972-999) qui refusait tous deux un mariage consanguin, et c'est ainsi que le Saint-Siège le menaça d’excommunication s'ils ne se séparaient pas.
Mais la menace ne fut jamais mise à exécution et leur relation continua, bien qu'elle se termina sans postérité.
Il mena néanmoins une vie très pieuse en multipliant les dons et les gestes considérés comme sacrés, lui valant le statut de premier roi thaumaturge de sa dynastie.

→ Philippe Ier (1052-1108) : arrivé sur le trône en 1060, il agrandit le domaine royal avec quelques conquêtes et le rachat du vicomté de Bourges.
Il lutta également contre ses vassaux et notamment le duc de Normandie Guillaume le Conquérant (≈1028-1084), mais ne parvint pas à renforcer l'autorité royale.
Cependant, c'est sa vie personnelle qui posa problème lorsqu'il répudia sa femme Berthe de Hollande (≃1055-1094) afin d'épouser la comtesse d'Anjou Bertrade de Montford (≈1070-1117) en 1092.
L'Église tolérait alors le divorce quand la femme était reconnue coupable d'adultère ou d'inceste, mais ce n'était pas le cas ici et c'est ainsi que Philippe Ier fut excommunié par Urbain II en 1094.
Il parvint malgré tout à se réconcilier avec la papauté et signa même une alliance avec elle en 1107, avant de mourir l'année suivante à l'âge de 56 ans.

→ Louis VII (1120-1180) : arrivé sur le trône en 1137, il est surtout connu pour sa participation ratée à la deuxième croisade - entre 1145 et 1149 - et pour avoir été dans l'ombre de sa femme Aliénor d'Aquitaine (≈1122-1204).
Il parvint néanmoins à consolider le pouvoir royal dans les provinces, tandis que son règne fut également marqué par le début de la construction de Notre-Dame de Paris et un début de centralisation de l'État.
Roi très pieux, il s'opposa pourtant à l'Église en 1147 lorsqu'il tenta d'imposer son propre candidat à l’archevêché de Bourges face au candidat du pape Innocent II qui l'excommunia en réaction.

→ Henri IV (1553-1610) : arrivé sur le trône en 1589 dans le cadre des guerres de religion, il parvint à reconquérir son pays aux mains des ultra-catholiques de la Sainte Ligue puis promulgua l'Édit de Nantes en 1598 qui accordait plus de droits et une liberté de culte modérée aux Protestants.
Mais ce roi se démarqua surtout par sa vie religieuse puisqu'il était à l'origine un prince protestant, et sa nomination comme héritier de la couronne en 1584 mécontenta donc le pape qui le considérait comme un hérétique.
C'est ainsi qu'il fut excommunié en 1585 et une seconde fois après son avènement, soit en 1590.
Il abjura finalement la religion réformée en 1593 afin de pouvoir être couronné (en réalité, il alterna plusieurs fois entre les deux religion).

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Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 9:32

Le mot « vilain » au Moyen Âge

A l’époque médiévale le mot « vilain » est loin d’avoir le sens négatif qu’on lui prête aujourd’hui.
En réalité il est issu du latin de l’antiquité.
Le mot « villa » décrit alors un domaine agricole généralement assez étendu.
Durant l’Antiquité romaine les propriétaires terriens en confient l’exploitation à des paysans qui peuvent être soit des esclaves ou des affranchis, placés sous la direction d’un « vilicus » c’est-à-dire d’un intendant.
Ces domaines agricoles disparaissent au haut Moyen Âge.
Par la suite le milieu rural se structure de plus en plus autour des seigneuries, ou des centres urbains qui se multiplient au 12e siècle.
A partir du 11e siècle le mot « vilain » désigne un homme situé au bas de l’échelle sociale.
Il acquiert alors un sens négatif.
Aujourd’hui le mot « vilain » n’a plus aucun lien avec la condition sociale d’une personne ou une quelconque activité agricole.
En revanche, il a toujours son sens négatif.
On le retrouve par exemple dans l’expression « il va y avoir du vilain », utilisée pour parler du temps qui tourne à l’orage et risque d’entraîner des dommages.

➡ Fenaisons - Horae ad usum Trecensem, dites Heures de Michel et Catherine Berthier, manuscrit enluminé, Latin 924 f° 6r. (détail), 1415 -1420.

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Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 9:41

Les amants surpris au lit.

Talmont-Saint-Hilaire, Vendée, 1402.

La lettre de rémission est un document octroyé par le roi et scellé par la chancellerie qui arrête le cours d'une procédure judiciaire contre un justiciable qui a commis un crime.
Voici une lettre de rémission qui concerne Guillaume Veau :
" A été humblement exposé de la part des amis de Guillaume Veau du pays de Poitou, pauvre homme laboureur, chargé de femme et de petits enfants, âgé de cinquante ans, qu'il est marié avec une femme appelée Ragond la Nerrone, et au temps passé il a été de bonne vie, renommée et d'honnête conversation et en très bonne suffisance de biens et pour ce que depuis peu de temps ses biens étaient très diminués et diminuaient de jour en jour, tant parce que sa femme commettait l'adultère quotidiennement avec Frère Vincent Piniot, religieux de l'abbaye de Talmont auquel elle donnait leurs biens, comme par la mauvaise administration dont sa femme était, de quoi Guillaume ne savait rien.
Et se considérant en l'âge où il était et redoutant de mendier en sa vieillesse, un peu avant la fête Saint Andrieu l'an mil CCCC et deux, se plaignit de cela à un sien frère et autres de ses parents et amis en leur disant qu'il était très surpris de la grande diminution de ses biens vu qu'il n'avait eu contre lui aucune mauvaise fortune au temps passé ni perte de biens et que toujours il avait assez profité (fait du profit) et le faisait de jour en jour.
Lesquels lui dirent et révélèrent que sa femme était une mauvaise femme et qu'elle perdait ses biens et qu'il s'en donnât garde et il s'en apercevrait bien, et qu'elle était putain et qu'ils croyaient que ce fut la cause pourquoi ses biens étaient amoindris.
Le dit Guillaume fut de ceci très courroucé et pensa comment il pourrait être certain du fait et tellement que, la veille de la dite fête Saint Andrieu, il monta sur sa jument en la présence de sa femme, feignant qu'il voulait aller à Rié pour être à la foire qui était au dit lieu le lendemain, et au départ, il dit à sa femme qu'elle ne fît plus si mal comme elle avait coutume de faire.
Elle lui répondit qu'elle n'avait jamais mal fait ni ne pensait mal faire.
Et alors, Guillaume s'en alla et demeura assez près de sa maison jusqu'à la nuit, et environ les X heures de nuit, lui qui avait toujours le remord au coeur, s'en retourna à sa maison et trouva que l'huis n'était que ferré et n'était pas clos par dedans alors il y entra et trouva sa femme qui était couchée nue en son lit et dormait, et près d'elle était couché tout vêtu sur le lit le religieux qui pareillement dormait.
Alors Guillaume alla vers la cheminée où il prit un gros bâton, il pensait que sa femme était grosse d'enfant, prête d'enfanter et qu'il ferait trop mal de la meurtrir et tuer pour cause du fruit qu'elle avait au ventre et qui mourrait sans baptême.
Et pour qu'il put mieux aviser en quel lieu il frapperait le religieux, il alluma une chandelle et la mit en un des angles de la maison en telle manière qu'elle donnait un peu de clarté.
Et ce fait, il vint vers le lit, le bâton en sa main, et vit que sa femme et le religieux étaient bras à bras, sa femme dormant découverte et leurs cuisses nues les unes contre les autres, ce dont il fut très ému et courroucé et il s'avisa et pensa qu'il allait attendre pour les éveiller pour voir et être plus certain du fait mais il se doutait que  s'il faillait à bien férir, le religieux qui était fort et jeune, le mettrait à mort.
Et ainsi, alors qu'il était en cette pensée, le religieux se réveilla et baisa sa femme et se mit dessus pour la connaître charnellement, lui étant au bout du lit et il ne put se réfréner :
il haussa le bâton qu'il avait en sa main et en frappa la tête du religieux qui encore était sur sa femme.
Si tôt que le religieux se sentit frappé ainsi, il se leva et prit un bâton qu'il avait apporté avec lui et sortit du lit pour vouloir férir le dit Guillaume.
Ce dernier férit alors à nouveau le religieux sur la tête si durement qu'il tomba mort sur place.
Quand il le vit ainsi mort, sans plus attendre il alla vers Aymery Sauvereau son gendre qui était couché dans une autre chambre de la maison et le fit lever et le mena au lieu où était le religieux.
Son gendre l'aida à le mettre sur sa jument.
Et aussitôt que le religieux fut chargé, Guillaume tout seul le mena jusqu'à la rive de la mer, à la côte de Brandoys, à l'endroit d'un lieu appelé la Sauseye et là, le jeta en la mer".
Guillaume obtint sa lettre de rémission en mai 1405.

Source :  Recueil des documents concernant le Poitou contenus dans les registres de la chancellerie de France. 7 / publiés par Paul Guérin, 1881, gallica.bnf.fr

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Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 9:53

Le 22 février 1403

Naissance du roi de France Charles VII, qui est aujourd'hui connu pour son rôle dans la guerre de Cent Ans et dans la reconquête du royaume de France durant son règne.
Dixième et dernier enfant du roi Charles VI (1368-1422), il n'était pas destiné à monter sur le trône mais la mort prématurée de ses quatre frères fit de lui le nouveau dauphin en 1417.
Il devint même régent du fait de la fragilité mentale de son père.
Le royaume de France était alors déchiré par la guerre face à l'Angleterre (de 1317 à 1453), tandis que la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons (de 1407 à 1435) représentait un obstacle pour son accession au trône.
Le duc de Bourgogne Jean sans Peur (1371-1419) avait, en effet, envahi Paris en 1418 et forcé le dauphin à se réfugier à Bourges qui était une des rares villes restantes du domaine royal, c'est-à-dire le territoire directement gouverné par le roi au contraire des États vassaux.
Ce dernier avait également perdu son statut de lieutenant général du royaume qui en faisait l'héritier légitime.
La situation s'aggrava en 1419 lorsqu’une des rencontres diplomatiques entre Charles et Jean dégénéra en affrontements lors desquels le duc de Bourgogne fut tué.
Son fils et successeur Philippe le Bon (1396-1467), qui considérait le dauphin comme responsable, se vengea en s'alliant avec les Anglais.
Ceux-ci profitèrent alors de la folie du roi français et de l’appui de la reine pour faire destituer le dauphin et faire reconnaître le roi d’Angleterre Henri V (1386-1422) comme héritier du trône de France.
C'est le traité de Troyes de 1420, qui ne fut pas accepté par Charles.
À la mort de Charles VI en 1422, la couronne de France était ainsi disputée par le jeune Henry VI (1421-1472) - fils d’Henry V - et par le nouveau Charles VII.
Chacun se considérait comme le souverain légitime.
La période qui suivit, marqué par la reconquête du royaume, est indissociable de l'histoire de Jeanne d'Arc (≈1412-1431) et de ses compagnons d'armes qui s’illustrent durant le siège d'Orléans en 1428-1429* et durant la chevauchée vers Reims qui aboutit au sacre du roi en juillet 1429.
Il n’intervint cependant pas pour la faire libérée lorsqu’elle fut capturée, puis exécutée en 1431, même s’il la fera réhabiliter en 1456. En 1435, la guerre avec les Bourguignons se termina et le roi de France put, dès lors, se concentrer sur la reconquête des territoires anglais et sur la consolidation de son pouvoir.
C'est ainsi qu'il promulgua la Pragmatique sanction de Bourges en 1438 qui en fit le chef de l’Église de France - premier pas vers le gallicanisme - et cette centralisation du pouvoir provoqua un nouveau soulèvement en 1440.
Il améliora également l’efficacité de l’armée avec la création, en 1445, des compagnies d'ordonnance qui étaient les premières unités militaires professionnelles.
Sur le plan économique, il pouvait enfin compter sur l'aide du marchand et banquier Jacques Cœur (≈1395-1456) qui tomba en disgrâce pour avoir amassé trop d'argent.
Dans le même temps, la guerre avec les Anglais se poursuivait et il parvint progressivement à s'emparer d'anciens territoires français avec la Normandie en 1450 et la Guyenne en 1451.
La guerre de Cent Ans se termina enfin avec une victoire française en 1453, et seule la ville de Calais - jusqu'en 1558 - resta sous le contrôle anglais.
La paix ne revint pas pour autant dans le royaume, puisque le roi devait faire face aux manigances de son fils, le futur Louis XI (1423-1483), et dut même envoyer son armée contre lui.
Charles VI mourut finalement en 1461 à l'âge de 58 ans, après un long règne de presque quarante ans qui fut marqué par l’instabilité.

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Dernière édition par Jean le noir le Sam 25 Fév - 10:05, édité 1 fois
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