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Un jour, un mot, une histoire médiévale

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Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 11 Empty les Trois Dames de Paris QUAND LES DAMES S'ENNIVRENT À LA TAVERNE

Message  Pomme Mar 1 Aoû - 15:54

On pourrait manger des tripes à St Antoine ! J'irai les acheter ! Je cherche 2 volontaires pour venir avec moi 🤣
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Message  Jean le noir Mer 2 Aoû - 13:43

EXPRESSION MILITAIRE

A BRÛLE-POURPOINT


L’origine de cette expression, synonyme de « brusquement » ou « sans détour », remonte au XVIe siècle.
Le pourpoint, veste courte et matelassée, équipe alors les gens de guerre à une époque où les armes à feu se généralisent.
Tirer « à brûle pourpoint », revient donc à tirer sur l’ennemi à bout portant, de si près que les résidus de poudre du tir viennent consumer son habit.
L’expression évoque alors l’idée de surprise !

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Message  Jean le noir Mer 2 Aoû - 14:02

LES VALOIS

Charles VI Le Fol


Charles VI, dit « le Bien-Aimé », et, depuis le XIXe siècle, « le Fou » ou « le Fol », né à Paris le 3 décembre 1368 et mort dans la même ville le 21 octobre 1422, est roi de France de 1380 jusqu'à sa mort.
Fils du roi Charles V et de la reine Jeanne de Bourbon, il est le quatrième roi de la branche de Valois de la dynastie capétienne.
A la mort de son père, en 1380, il est sacré roi à Reims.
Les oncles font couronner rapidement Charles VI de manière à prendre le pouvoir au détriment des conseillers de Charles V.
N’ayant que 12 ans, ce sont ses oncles: Louis de Bourbon, Louis 1er d’Anjou, Jean de Berry et Philippe de Bourgogne dit « le Hardi » qui assureront sa tutelle et la régence.
Mais sa minorité est troublée par les querelles de ceux-ci qui se disputent le pouvoir et s'enrichissent sur le dos de la population accablée par le rétablissement d'anciens impôts en janvier 1382.
D’un naturel affable, le jeune Charles aime son peuple qu’il voit révolté contre ses oncles qui dilapident le Trésor Royal.
En 1388, âgé de 20 ans, il décide de s'émanciper.
En 1392, alors qu'il conduit une expédition militaire contre le duché de Bretagne, le roi est victime d'une première crise de démence, au cours de laquelle il attaque ses hommes en la forêt du Mans.
Quelques mois plus tard, à la suite du Bal des ardents où il manque de mourir brûlé, Charles est de nouveau placé sous la régence de ses oncles, le duc Jean de Berry et surtout le duc de Bourgogne Philippe le Hardi.
Dès lors, et jusqu'à sa mort, le roi alterne périodes de folie et de lucidité.
Le pouvoir est détenu par ses influents oncles mais aussi par son épouse, la reine Isabeau de Bavière.
Son frère cadet, Louis d'Orléans, aspire également à la régence et voit croître son influence.
L'inimitié entre ce dernier et Jean sans Peur, successeur de Philippe le Hardi, plonge le royaume dans une guerre civile au cours de laquelle le roi se retrouve successivement contrôlé par l'un ou l'autre des deux partis.
En 1420, après de nouveaux succès anglais et l'assassinat du duc de Bourgogne, alors que les Bourguignons règnent en maître à Paris et s'allient aux Anglais, Charles VI signe avec ces derniers le traité de Troyes, par lequel il déshérite son fils, le futur Charles VII, et marie sa fille au roi d'Angleterre Henri V, qui devient son successeur.
Sa mort, en 1422 à l'âge de 53 ans, quelques mois après le roi d'Angleterre, ravive la guerre de Cent Ans.

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LES VALOIS

Charles VI Le Fol


Le Bal des Ardents

Le 28 janvier 1393, à l'occasion du remariage de l'une de ses demoiselles d'honneur, Catherine l'Allemande, veuve du sire de Hainceville avec Etzel d'Ortenburg (de), la reine Isabeau organise un bal masqué à l'hôtel Saint-Pol, demeure royale située à Paris sur le bord de la Seine (actuel quai des Célestins).
La journée se déroule gaiement en fêtes et banquets.
Toute la cour a été invitée aux festivités qui se poursuivent le soir par un bal organisé à l'hôtel Saint-Pol ou à l'hôtel de la Reine-Blanche dans le bourg Saint-Marcel, où la cour dispose d'hôtels de plaisance appelés « séjours ».
À l'occasion d'un remariage, comme dans le cas de Catherine l'Allemande, il est de coutume d'organiser des mascarades ou charivaris, caractérisés par « toutes sortes de frivolités, déguisements, désordres et jeux d'instruments bruyants et dissonants accompagnés de claquements de cymbales ».
Les nobles les plus proches du roi, les ducs d'Orléans, du Berry et de Bourgogne sont présents à l'événement.
Après la présentation des musiciens, ceux-ci commencent à jouer.
Les convives se mettent à danser au son des trompettes, des flûtes et des chalumeaux et d'autres instruments de musique.
Ainsi débute le charivari.
Sur une idée de Hugonin de Guisay, le roi et cinq autres de ses compagnons (De Guisay, Jean III comte de Joigny, Yvain de Foix, Ogier de Nantouillet et Aymard de Poitiers) décident d'animer la fête en se déguisant en « sauvages ».
Des costumes en lin sont cousus directement sur eux, puis enduits de poix recouverte de plumes et de poils d'étoupe, dans le but d'apparaître « poilus et velus du chef jusques à la plante du pied ».
Des masques composés des mêmes matériaux sont placés sur leurs visages pour dissimuler leur identité à l'assistance.
Certains chroniqueurs comme Froissart rapportent qu'ils se lient ensuite les uns aux autres au moyen de chaînes.
Seul le roi n'est pas attaché, ce qui lui sauvera sans doute la vie.
Des ordres stricts interdisent en outre que les torches de la salle soient allumées, et que quiconque y pénètre pendant les danses, afin de minimiser le risque que ces costumes fortement inflammables ne prennent feu.
Le duc d'Orléans, frère du roi, arrive par la suite accompagné de quatre chevaliers munis de six torches, sans avoir eu vent de la consigne royale.
Ivre, il est accompagné de son oncle, le duc de Berry, avec qui il a déjà passé une partie de la soirée dans une taverne.
La noce bat son plein lorsque les lumières s'éteignent et que les six sauvages se glissent au milieu des invités, gestuelles et cris à l'appui.
D'abord surpris, les invités se prennent au jeu.
L'historien Jan Veenstra explique que les six hommes hurlaient comme des loups, lançant des obscénités à la foule et invitant l'audience à tenter de deviner leur identité dans une « frénésie diabolique ».
Intrigué par les danses de ces étranges sauvages, le frère du roi s'empare d'une torche pour mieux voir qui se cache sous les masques.
Mais le duc d'Orléans s'approche trop près des déguisements et les costumes en lin prennent feu immédiatement alors que les fêtards ne peuvent se dépêtrer à cause de leurs chaînes. Lorsqu'elle se rend compte que le roi figure parmi les sauvages, la reine Isabeau s'évanouit.
Le roi ne doit son salut qu'à la présence d'esprit de sa tante Jeanne de Boulogne, duchesse de Berry, alors âgée de quatorze ans, qui l'enveloppe immédiatement de sa robe et de ses jupons pour étouffer les flammes.
Le sire Ogier de Nantouillet réussit à se libérer de sa chaîne et se jette dans un cuvier servant à rincer les tasses et les hanaps.
Yvain de Foix, quant à lui, tente d'atteindre la porte où deux valets l'attendent avec un linge mouillé, mais transformé en torche vivante, il n'y parvient pas.
La scène vire rapidement au chaos, alors que les compagnons hurlent de douleur dans leurs costumes, et que certains membres de l'assistance, également victimes de brûlures, tentent de secourir les infortunés.
Seuls deux danseurs survivent à la tragédie : le roi et le Sieur de Nantouillet, tandis que le comte de Joigny meurt sur place, et qu'Yvain de Foix et Aimery de Poitiers agonisent de leurs brûlures durant deux jours.
L'instigateur de la mascarade, Hugonin de Guisay, survivra un jour de plus, « en maudissant et insultant ses camarades, les morts comme les vivants jusqu'à son dernier souffle ».
L'événement achève de saper la crédibilité du souverain dans sa capacité à assurer le gouvernement du royaume.
L'incident, qui témoigne de la décadence de la cour, suscite la colère des Parisiens qui menacent de se rebeller contre les régents et les membres les plus importants de la noblesse.
Déjà très fragile mentalement, le monarque sombre définitivement dans la folie après cet épisode.

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Charles VI Le Fol

La Bataille d’Azincourt


Henri V d'Angleterre envahit la France après l'échec des négociations avec les Français.
Il revendique le titre de roi de France à travers la lignée de son arrière-grand-père Édouard III, bien qu'en pratique les rois d'Angleterre étaient prêts à renoncer à cette revendication si les Français reconnaissaient leur souveraineté en Aquitaine, notamment lors du traité de Brétigny en 1360.
Henri convoque alors un grand conseil au printemps 1414 pour discuter d'une guerre avec la France, mais les barons présents insistent pour qu'il négocie plus vigoureusement et qu'il modère ses revendications.
Le 19 avril 1415, Henri convoque à nouveau un grand conseil pour qu'il donne son feu vert à une guerre avec la France, et cette fois, les barons anglais acceptent.
Le mardi 13 août 1415, la flotte d'Henri V, forte de 1600 navires, accoste en vue de Saint-Denis-Chef-de-Caux près de l'estuaire de la Seine.
Le débarquement a lieu le lendemain, 14 août, avec une armée de près de 30 000 hommes.
Il entreprend le siège d'Harfleur avec 6000 hommes d'armes et 24 000 archers.
Les commandants français d'Harfleur lui demandent d'accorder un délai qui s'étende jusqu'au 23 septembre, date à laquelle la ville capitulerait si une armée française de secours n'arrivait pas.
Après avoir demandé de l'aide à l'armée française stationnée à Vernon et avoir essuyé un refus, Harfleur capitule le 22 septembre 1415.
Henri V prévoit de faire ici la même chose qui avait déjà été faite avec Calais, c'est-à-dire la transformer en colonie anglaise.
Les habitants qui sont prêts à servir le roi d'Angleterre sont autorisés à rester.
La dysenterie ayant frappé son armée, Henri doit provisoirement abandonner ses rêves de conquête et rembarquer pour l'Angleterre.
Il laisse une garnison à Harfleur et quitte la ville le 8 octobre avec le reste de son armée en vue de regagner Calais.
Il remonte par la rive gauche de la Somme, afin de trouver un pont ou un gué mal défendu.
Même s'il parvient à franchir sans problème la Somme, Henri est suivi par une armée française qui essaie de lui barrer la route de Calais.
Le 24 octobre, il est intercepté par cette armée largement supérieure en nombre près du village d'Azincourt et doit livrer bataille.
La bataille d'Azincourt se déroule le 25 octobre 1415 pendant la guerre de Cent Ans.
Les troupes françaises, fortes d'environ 10 000 hommes, tentent de barrer la route à l'armée du roi d'Angleterre Henri V, forte d'environ 8000 hommes et qui tente de regagner Calais, devenue anglaise en 1347.
Débarquée le 13 août au lieu-dit « Chef-de-Caux », près de la ville d'Harfleur, l'armée anglaise parvient au bout d'un mois et demi de siège (18 août – 22 septembre 1415) à prendre cette dernière, s'assurant ainsi d'une tête de pont en Normandie. Jugeant la saison trop avancée, Henri V se refuse à marcher sur Paris, et comme son aïeul Édouard III en 1346, il se dirige avec son armée vers le Nord de la France en vue de rembarquer vers l'Angleterre.
L'ost du roi de France, Charles VI (absent car atteint alors d'une maladie mentale), parvient à rattraper les Anglais le 24 octobre.
La bataille qui s'ensuit se solde par une défaite importante pour le camp français : la cavalerie lourde, rendue moins efficace par un terrain boueux et les retranchements anglais, est transpercée par les archers anglais et gallois, équipés de grands arcs à très longue portée.
Cette bataille, où la chevalerie française est mise en déroute par des soldats anglais inférieurs en nombre, est souvent considérée comme la fin de l'ère de la chevalerie et le début de la suprématie des armes à distance sur la mêlée (armes de distance qui dans les armées françaises depuis 1340 incluent les armes à feu).
La défaite est, en réaction, une cause majeure de l'épopée de Jeanne d'Arc, puis de l'investissement dans l'artillerie qui deviendra une spécialité française.
Pour les Anglais, cette bataille reste l'une des victoires les plus célébrées, notamment par William Shakespeare dans Henri V.
Les pertes totales des Anglais sont de 13 chevaliers (dont le duc d'York, petit-fils d'Édouard III, tué par le duc d'Alençon) et 600 simples soldats.
Les Français perdent 6000 chevaliers dont le connétable, et de nombreux grands seigneurs (dont quatre princes du sang et Édouard III de Bar), plusieurs ducs (Jean Ier d'Alençon). Charles d'Orléans, cinq comtes (dont Philippe de Bourgogne et le comte Robert de Marle), 90 barons et un millier d'autres chevaliers sont faits prisonniers.
Baudoin d'Ailly, dit « Beaugeois », seigneur de Picquigny, vidame d'Amiens, grand seigneur de l'Amiénois, conseiller et chambellan du roi de France Charles VI, meurt trois semaines après la bataille, des suites de ses blessures.
À signaler également la mort du duc de Brabant et de Limbourg Antoine de Bourgogne, venu participer à la bataille côté français malgré la neutralité affichée de son frère et suzerain Jean sans Peur, duc de Bourgogne.

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Charles VI Le Fol

Le premier accès de folie


Après la tentative d'assassinat d'Olivier V de Clisson par Pierre de Craon le 13 juin 1392, ce dernier trouve refuge auprès de Jean IV de Bretagne.
Charles VI est pressé par ses oncles et les Marmousets, ceux-ci réclament vengeance pour la tentative de meurtre d'Olivier V de Clisson et la guerre contre le duché de Bretagne.
En août 1392, malgré son état fiévreux, Charles VI se rend en Bretagne avec l'armée royale en passant par Le Mans où stationne la majeure partie de ses troupes.
Le roi de France prend alors le commandement de l'armée et quitte le Mans pour la Bretagne le 5 août 1392.
En ce mois d'août 1392, les chaleurs sont fortes et le roi Charles VI est vêtu d'un surcot (sorte de robe courte) en velours noir et de chausses noires, la tête couverte d'un chaperon rouge écarlate également en velours.
Charles VI chevauche très en avant, les princes se tenant à bonne distance pour ne pas l'incommoder.
Soudain, surgit un homme à la mine patibulaire vêtu d'une tunique blanche qui empoigne brutalement la bride du cheval du souverain, en hurlant : « Arrête, noble roi, ne passe outre, tu es trahi. »
Les princes se portent au secours du roi, font lâcher la bride du cheval tenue par l'énergumène, mais tolèrent sa présence pendant une trentaine de minutes à l'arrière de la petite troupe, d'où il continue ses imprécations.
Le roi et les princes parviennent à l'orée de la forêt du Mans, devant eux s'étend une plaine sablonneuse, le soleil frappe fort en plein midi.
Charles VI et sa suite doivent traverser cette plaine.
Un page, avec mission de porter la lance du roi, s'assoupit sur son cheval, la lance royale quitte sa main pour tomber sur le casque d'un autre page de la suite du roi.
Charles VI surpris dans sa torpeur, sursaute et, de la pointe de son épée, frappe les deux pages en criant : « Sus, sus aux traîtres ! Ils veulent me livrer ! »
Puis toujours dans un état d'agitation extrême, il se dirige l'épée en main vers son frère Louis Ier d'Orléans qui parvient à échapper aux coups du souverain.
Néanmoins, dans cette folle agression, quatre hommes tombent sous les coups mortels du roi.
Les princes attendent le retour au calme du roi.
Prudemment, un prince arrive dans le dos du souverain, on lui ôte doucement ses armes, et on l'étend sur le sol.
Il ne reconnaît plus personne, pas même son frère, et reste muet.
La crise de démence de Charles VI en la forêt du Mans est, le 5 août 1392, la première manifestation de folie du roi de France Charles VI, en lisière de la forêt du Mans.

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Charles VI Le Fol


La bataille de Roosebeke


La bataille de Roosebeke, également appelée « bataille du Mont-d'Or », se déroula près du village de Roosebeke, actuellement Westrozebeke en Flandre-Occidentale, le 27 novembre 1382. Elle opposa une troupe de miliciens flamands, commandés par Philippe van Artevelde, à l'ost français conduit par le roi de France Charles VI et commandé par le connétable Olivier de Clisson.
Dans ce contexte de révolte antifiscale généralisée, la Flandre pose un problème aigu: Louis de Male, comte de Flandre, est en butte à la révolte des tisserands gantois (révolte des Chaperons blancs) depuis 1379.
Vaincu à Bruges le 3 mai 1382 par les Gantois emmenés par Philippe van Artevelde, Louis de Male doit se réfugier à Lille.
Il fait alors appel à l'aide de son gendre Philippe le Hardi.
En novembre 1382, l'ost est rassemblé à Arras.
Le connétable Olivier de Clisson se voit adjoindre les maréchaux de France Louis de Sancerre et Mouton de Blainville, accompagnés de troupes de Bretons et de Normands.
À la fin du mois, l'ost arrive sur les lieux de la rencontre.
On estime que l'armée française compte environ 16 000 hommes.
À Gand, Philippe van Artevelde décrète la mobilisation générale et rassemble une troupe de miliciens flamands dont l'effectif est estimé à 40 000 hommes.
La nuit précédant la bataille, chacune des deux armées campe non loin de Roosebeke.
Au matin, Une épaisse brume d'automne recouvre le champ de bataille et le camp de chacune des deux armées.
Ce brouillard aura une incidence sur le déroulement de la bataille.
Malgré cette brume, les espions effectuent leur mission d'observation des mouvements ennemis.
Philippe van Artevelde a décidé de miser sur le difficile environnement climatique : les troupes flamandes progressent donc dans une épaisse brume, se donnant le bras pour ne pas s'égarer dans ce frimas et ne faisant qu'un seul corps.
Mais la brume se dissipe brusquement, selon Jean Froissart, au moment où Pierre de Villiers, porte-étendard, lève l'oriflamme du roi.
L'armée française reste immobile.
Les Flamands continuent d'avancer face au soleil.
L'ordre d'attaque est donné, les canons flamands crachent leurs boulets, 60 archers anglais et des arbalétriers commencent à tirer.
Puis vient le tour du combat au corps à corps, l'infanterie française se jette dans la bataille, le cliquetis des épées résonne dans l'épouvantable vacarme produit par les bombardes, les ribaudequins et les cris des combattants.
Charles VI est maintenu éloigné de la bataille.
La puissante artillerie flamande fait reculer l'avant-garde commandée par Louis de Sancerre et la bataille du souverain français.
Aussitôt le centre de l'armée française est submergé par les troupes flamandes.
À ce moment, les combattants placés aux flancs de l'armée française fondent sur les Flamands et les encerclent.
Les Français exercent une forte pression sur les combattants ennemis.
Cernés de toutes parts, les Flamands tombent et se piétinent.
La victoire appartient à l'armée française, les Flamands subissant une lourde défaite.
Pourchassés par les Français, fatigués, éreintés et manquant de lucidité après cette dure bataille, les Flamands qui ne peuvent s'échapper de la mêlée s'égarent dans les roseaux et les marécages où beaucoup périssent noyés.
Près de 26 000 cadavres jonchent le champ de bataille, et Philippe van Artevelde, trouvé mort dans un fossé, est pendu à un gibet ou à un arbre.
Les Français récupèrent les éperons perdus lors de la bataille des Éperons d'or et les exposent dans la basilique Saint-Denis.
Cette bataille a servi d'exemple à Charles VI pour lui permettre de mater des rébellions dans diverses villes comme Paris.
D'autre part, la bataille marque le début du processus d'arrêt de la guerre des Flandres et ainsi fortifie le pouvoir du Comte de Flandre, puis de son gendre Philippe II le Hardi.

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Charles VI Le Fol

1382/ La Révolte des Maillotins


La révolte des Maillotins est un soulèvement populaire qui s'est produit en 1382 à Paris sous le règne de Charles VI.
C'est l'une des nombreuses révoltes populaires, qui éclatent dans tout le royaume de France au cours de l'année 1382, comme celle de la Harelle en Normandie, à Rouen, ou celle des « Tuchins » en Auvergne et Languedoc, et voient le peuple se soulever pour protester — entre autres — contre l'oppression fiscale.
L'origine des révoltes appartient aux métiers urbains ou au monde paysan aisé, à ceux qui sont concernés au premier chef par les prélèvements fiscaux.
Mais ils sont rapidement dépassés par les couches inférieures qui transforment cette révolte contre l'impôt en révolte de la misère.
Les collecteurs de taxes et les usuriers sont les principales victimes du soulèvement populaire.
Charles VI arrive au pouvoir en 1380 à l'âge de 12 ans.
Louis d'Anjou, Jean de Berry et Philippe II de Bourgogne, oncles du jeune roi, assurent la régence du royaume et en profitent pour s'enrichir en augmentant les impôts.
Lors du rétablissement inique des taxes sur les denrées de première nécessité, les Parisiens se révoltent, rejoints par les paysans de Clichy et des Ternes.
Le nom de maillotin vient de mail ou maillet, une arme employée dans les combats au Moyen Âge : masse de combat (de fer ou de plomb) à long manche que portaient les gens de pied ; utilisés par les défenseurs des villes sur les remparts, les maillets servent à frapper les assaillants.
Le 1er mars 1382, artisans, ouvriers, paysans saccagent et tuent ; à l'hôtel de ville et à l'Arsenal, ils s'emparent d'environ 2 000 lourds maillets de plomb, entreposés là dans l'attente d'une éventuelle attaque.
Ainsi armés, ils s'en prennent aux juifs (16 tués), et aux collecteurs d'impôts (leurs registres sont brûlés).
Ce sont eux qui libèrent Hugues Aubriot, ancien prévôt de Paris, qu'ils voulurent mettre à leur tête, mais il refusa ce dangereux honneur.
Il meurt quelques mois plus tard, en 1382.
La révolte des Maillotins dura plusieurs mois avant que le pouvoir royal ne parvienne à reprendre la situation en main.
Car pendant ce temps-là, le roi était en campagne en Flandres contre les révoltés flamands qu'il écrasa à Roosebeke (27 novembre 1382).
Les Parisiens apprirent la nouvelle le 1er décembre, et les envoyés du roi leur communiquèrent les conditions de leur soumission.
Le roi marcha sur Paris à la tête de son armée victorieuse.
Les habitants sortirent et allèrent à sa rencontre au nombre de trente mille hommes bien armés.
Cette démonstration jeta l’effroi parmi la noblesse ; mais sans chefs, les Parisiens ne surent pas prendre la résolution de se défendre ; ils laissèrent pénétrer dans leurs murs le roi qui y entra avec ses troupes par une brèche, comme dans une ville conquise.
Le Roi ne montra aucune faiblesse, et en 1383, une répression terrible s'abattit sur les émeutiers dont les meneurs furent décapités ou pendus sans autre forme de procès.
Cette véritable « révolte fiscale » déboucha sur la loi martiale et incita Charles VI à reprendre les choses en main.

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Message  Jean le noir Lun 7 Aoû - 11:38

Bestiaire médiéval : le griffon

À l'époque médiévale, les griffons étaient considérés comme des créatures nobles, qui agissaient en tant que gardiens et protecteurs.
Avec le corps noble d'un lion et la tête d'un aigle, leur influence continue au cours des siècles suivants, connaissant une résurgence particulière chez les artistes et artisans britanniques à la fin du 19e siècle.
Créature composite, fruit supposé de l’accouplement de l’aigle et de la lionne, le griffon est doté d’un avant-corps d’aigle et d’un arrière-train de lion, deux animaux dont il possède la force et l’invincibilité.
Les mythologies en font souvent un gardien de trésor ; toute victoire sur un griffon est un exploit incomparable.

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Message  Jean le noir Mar 8 Aoû - 12:12

8 AOÛT 1536

Mort du dauphin François, fils aîné de François 1er

Comment La première « glace » tua un fils de France :
Nous étions à Tournon le 8 août 1536 par un été de canicule : les deux fils de François 1er, François et Henri accompagnaient leur père de Vienne à Tournon et Valence.
Le Dauphin François, fragile des poumons depuis sa captivité en Espagne, était indisposé car il ne respirait bien que par temps sec.
Henri était plus vigoureux et il proposa une partie de jeu de paume à son frère qui lui répondit que c’était une folie par cette chaleur.
C’est alors qu’un seigneur de Ferrare de leur service, un italien du nom de Montecucculi, arriva en posant sur la table une grosse bonbonne couverte :
« J’ai là-dedans un trésor pour lequel, sans aucun doute, certains d’entre vous feraient des folies ! »
- Cela se mange ?
- Cela se boit, Monseigneur.
- Je déteste les alcools forts.
- Mais ce n’est pas de l’alcool !
Descellant le couvercle, le comte Sébastien mit alors la main dans la bonbonne et en ressortit … une poignée de neige- inespérée par si grosse chaleur.
- MAIS d’où vient ce miracle ? Du Mont-Blanc ?
- Cela provient de la glacière d’à-côté.(grand trou cylindrique et couvert d'une voûte dans laquelle on conservait toute l'année de la neige et de la glace recueillies pendant l'hiver).
- Après cela, lança le prince Henri à son frère, aurez-vous encore le cœur de me refuser une manche de paume ?
- Vous avez dit « une manche », je vous prends au mot."
Après cet effort, l’échanson leur servit une grande timbale d’eau « à la glace ». Le dauphin prit la timbale et but, tout jusqu’à la vider.
- Merveilleux, dit-il en se frottant, toutefois la tempe gauche.
- Cette eau glacée m’a saisi, lui dit tout-à-coup le prince.
- Trop froid, beaucoup trop froid.
- Du reste…Mon Dieu, je me sens défaillir…"
Et il s’affala comme un sac vide…
Il reprit connaissance et se trouva mieux mais on voulut cacher l’état du dauphin au roi et celui-ci décida qu’on continuerait le voyage le lendemain.
Le dauphin lui-même, se sentant mieux n’y trouva rien à redire.
Mais le lendemain son état s’aggrava, forte fièvre et son teint avait pris une couleur jaunâtre… Puis il se tordit de douleur.
Il rentra en délire et mourut le 10 août 1536.
Il avait 16 ans.
François 1er accusa le comte de Montecucculi d’avoir empoisonné son fils préféré ;
Eh oui : à l’époque, on pense que tous les Italiens sont des empoisonneurs...
Et puis, n'était-ce pas lui qui avait donné le verre de glace au dauphin ?
En plus, Montecucculi s’y connaissait un peu en médecine, il avait même écrit un Traité des poisons...
il fut soumis à la "question" puis condamné à mort et mourut écartelé en place publique à Lyon, de la plus honteuse façon, en clamant son innocence.
Tout cela pour l’inconscience d’avoir servi une "glace" au dauphin de France.

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Message  Jean le noir Jeu 17 Aoû - 11:00

LES JEUX AU MOYEN ÂGE : L’ADDICTION AU JEU DE CARTES

Le jeu de cartes naît à l’époque médiévale et connaît un essor très rapide.
Dès la fin du 14e siècle des voix s’élèvent pour dénoncer ce divertissement.
Les moralistes d’abord, pour la part de hasard qu’il comporte et pour les paris d’argent qui l’accompagnent souvent.
L’illustration provient d’un manuscrit de la fin du 14e siècle.
Elle montre bien la proximité des joueurs de cartes avec ceux qui manient l’argent.
Les gouvernements communaux aussi s’émeuvent de la situation.
C’est le cas des échevins de Lille qui s’élèvent contre ce qu’ils jugent comme un pervertissement de la population.
Dans son livre Fêtes et jeux au Moyen Âge, Brigitte Coppin cite le cas en 1381 de Jacques Jean, un jeune marchand atteint de « folie du jeu ».
Il est conscient de son problème et cherche à s’en libérer.
Pour cela il se met au défi de ne toucher ni une carte, ni un pion d’échecs, ni un dé tout le temps que dure son voyage de Marseille à Alexandrie, puis retour.
Et même les 8 jours suivant son retour !
Le tout sous l’œil d’un ami qui voyage avec lui.
Nous ignorons s’il y est parvenu, mais ce témoignage est éclairant sur le phénomène…
Dès le début les autorités cherchent à encadrer les jeux.
C’est le cas par exemple en Italie. Dès le 13e siècle sont créées les « baratteries », les maisons de jeu.
Cette solution leur permet à la fois de réglementer le jeu, d’en contrôler si possible les dangers, et …d’en tirer profit par la taxation.
Une situation qui n’est pas sans ressembler à ce qui peut exister encore de nos jours.
Finalement, le Moyen Âge n’est pas si éloigné de nous !

Joueurs de cartes - La Cité de Dieu, par Saint Augustin, traduite en français par Raoul de Presles, manuscrit enluminé, Français 246, f°16 (détail) après 1473

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Message  Jean le noir Jeu 17 Aoû - 11:02

AU TEMPS DES GUERRES DE RELIGION EN FRANCE

Portrait du Cardinal Charles de Lorraine de Guise (1524-1574)

Charles de Lorraine mène de front une carrière ecclésiastique et politique.
Il est conseiller du roi Henri II; Il prend la tête du gouvernement avec son frère François de Guise, à l'avènement de François II et réprime durement la conjuration d'Amboise.
Catherine de Médicis l'écarte du pouvoir dès le début de sa régence.
Il participe malgré tout, au colloque de Poissy (1561) et tente de trouver un compromis face à Théodore de Bèze.
Après le Concile de Trente (1563), il devient l'une des figures françaises de la Contre-Réforme.
Il ne retrouve jamais sa place au conseil.
Ce portrait, longtemps attribué à Tintoret, puis attribué à Le Greco, affiche l’ambition du cardinal Charles de Guise, qui joua un rôle important durant les guerres de Religion.
Grand mécène des arts célébré par Ronsard, le cardinal Charles de Guise a possiblement rencontré l’artiste Domenico Theotokopoulos, dit Le Greco, à Rome en 1572.
Probablement pensé dans une stratégie politique, ce portrait s’inscrit dans la lignée des portraits de papes, celui de Léon X par Raphaël ou de Paul III par Titien.
A noter, la présence d’un perroquet, terme qui se traduit par papagello en italien, et signifie également « pape gaulois ».

Kunsthaus Zürich, The Betty and David Koetser Foundation, 1986

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Message  Jean le noir Jeu 17 Aoû - 11:04

DROIT DE PILLAGE : LES "ROUTIERS" AU MOYEN ÂGE

FAIRE DES PRISONNIERS ET DU BUTIN !

On sait que les compagnies de routiers de la guerre de Cent Ans étaient composées d'experts du pillage...
Au Moyen Âge, un routier désigne : un soldat appartenant à une troupe légère et régulière ; un mercenaire ; un pillard tel que ceux appartenant aux Grandes compagnies, aux Écorcheurs, aux Brabançons ou aux Tard-Venus.
Les grandes compagnies
Les compagnies de mercenaires recrutées du XIIe au XIVe siècle, privées d'employeurs pendant les périodes de paix, se regroupaient en bandes appelées grandes compagnies, et vivaient au détriment des populations.
Ces mercenaires étaient désignés comme « routiers », car appartenant à une « route » (une « troupe armée » en ancien et moyen français), et aussi «ribauds » ou « cottereaux ».
Une première vague de compagnies de routiers est apparue au XIIe et XIIIe siècles.
Ces mercenaires étaient déjà présents au début du XIIe siècle.
Ils participent notamment à la guerre civile en Angleterre (qui oppose le Roi Étienne à Mathilde la mère d'Henri II entre 1137 et 1153) ; mais ils sont intégrés de façon permanente à l'armée du roi d'Angleterre Henri II à partir de 1159.
Il faut attendre les années 1180 pour constater le même phénomène dans les troupes du roi de France sous Philippe Auguste.

Un corps décisif dans les batailles

Ces Routiers étaient des éléments importants des armées d'Henri II d'Angleterre puis de ses fils Richard Ier d'Angleterre et Jean sans Terre.
Ces troupes de mercenaires aguerris, organisées et très mobiles pour l'époque constituaient un élément décisif dans les batailles.
Elles permirent à Henri II d'Angleterre de remporter plusieurs victoires.
Le roi de France Philippe Auguste dut lui aussi avoir recours aux compagnies de routiers pour vaincre les Plantagenêt.
Un autre exemple de leur importance : au début de son règne, Jean sans Terre était plus riche et plus puissant que le roi de France, mais en 1204, Jean ne paya pas ses mercenaires ; certains, comme Lupicaire, passèrent dans le camp ennemi ; de l'autre côté, Philippe Auguste avait, au moins, la troupe de mercenaires de Lambert Cadoc qui lui permit de prendre Château Gaillard.

Visuel : Les Tard-venus défont en 1362 à Brignais, près deLyon, l'ost royal. Chroniques de Jean Froissart (manuscrits Gruuthuse), Paris, BnF, ms, Français 2644, 3e quart du XVe siècle.

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Message  Jean le noir Jeu 17 Aoû - 11:06

LES QUATRE ÉLÉMENTS - LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DES CORPS.

Depuis Aristote (et même certainement Démocrite et ses prédécesseurs), les quatre éléments, terre, air eau feu sont, aux yeux de la science, à la base de tout ce qui est, des objets humains.
Dans la plupart des cosmogonies, les éléments qui structurent l’univers sont au nombre de quatre.
A chacun des ces principes correspondent des caractéristiques et un symbolisme particulier : l’air (intermédiaire entre le ciel et la terre, symbole du souffle créateur, de l’esprit) et le feu (élément purificateur et régénérateur mais aussi symbole de destruction, de guerre, de colère (divine) sont reconnus comme principes actifs et masculins à l’opposé des principes passifs et féminins que sont l’eau (image de la vie, de la purification et de la régénération, de la fertilité) et la terre (figure de la matrice qui donne et reprend vie, symbole de fécondité).
Quatre est un chiffre hautement symbolique dont le sens est à mettre en rapport avec les formes géométriques du carré et du cercle dans beaucoup de cultures et de religions.
Quatre est ainsi le signe de la totalité terrestre mais aussi de l’organisation et du rythme parfait.

Barthélemy l'Anglais, Le Livre des propriétés des choses, France (Anjou, Maine), XVe siècle
Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 135, fol. 91.

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Message  Jean le noir Jeu 17 Aoû - 11:08

QUI DORT DÎNE

Voilà une expression intéressante, pas par ce qu'elle signifie mais pour les variantes sur son origine.

D'un côté, cette expression viendrait du Moyen Âge où le voyageur qui voulait dormir dans une auberge était contraint également d'y dîner, sous peine de se voir refuser le gîte.
Autrement dit : "si tu manges, tu dors, si tu ne manges pas, tu sors !", ce qu'on appelle aujourd'hui de la vente conjointe forcée et qui n'est plus autorisé (en théorie).

D'un autre côté, nous avons Alain Rey, linguiste distingué, qui passe entièrement cette hypothèse sous silence et nous apprend que ce proverbe vient de l'ancienne pensée "le sommeil nourrit celui qui n'a pas de quoi manger" exprimée par le grec Ménandre.
l'injonction ancienne "qui dort dîne", apposée sur la façade des auberges, était là pour associer nuitée et souper par un lien financier de bon aloi pour le tenancier de l'établissement et sans aucun rapport avec une quelconque valeur nutritive du sommeil.
Au contraire, pendant la nuit, le corps continue à consommer de l'énergie (des calories) pour maintenir les fonctions vitales et l'activité cérébrale.

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Message  Jean le noir Sam 19 Aoû - 11:59

Accusé cochon, levez-vous !

On se croirait dans une Fable de La Fontaine, mais c'est la réalité : autrefois, les animaux pouvaient être soumis à la justice pénale...
Le Moyen Âge avait le talent de donner une âme aux choses et... le libre arbitre aux animaux.
Ce qui explique qu'ils étaient punis de certains méfaits au cours de procès publics qui peuvent nous sembler surréalistes.
L'accusée la plus célèbre n'est pas parisienne mais normande : il s'agit de la fameuse truie de Falaise qui, un jour de grande faim en 1386, dévora un nouveau-né.
Elle fut tenue responsable de ses actes et jugée pour homicide volontaire.

La truie de Falaise

Au début de l’année 1386, à Falaise, en Normandie, eut lieu un évènement pour le moins insolite.
Une truie âgée de trois ans, revêtue de vêtements d’homme, fut traînée par une jument de la place du château jusqu’au faubourg de Guibray, où l’on avait installé un échafaud sur le champ de foire.
Là, devant une foule hétérogène, composée du vicomte de Falaise et de ses gens, d’habitants de la ville, de paysans venus de la campagne alentour et d’une multitude de cochons, le bourreau mutila la truie en lui coupant le grouin et en lui tailladant une cuisse.
Puis, après l’avoir affublée d’une sorte de masque à figure humaine, il la pendit par ses jarrets arrière à une fourche de bois spécialement dressée à cet effet, et l’abandonna dans cette position jusqu’à ce que la mort survienne….
Ensuite, la jument fut appelée et le cadavre de la truie, après un simulacre d’étranglement, fut attaché sur une claie afin que le rituel infamant du traînage pût recommencer. Finalement, après plusieurs tours de place, les restes plus ou moins disloqués du pauvre animal furent placés sur un bûcher et brûlés.
Nous ignorons ce que l’on fit de ses cendres, mais nous savons que, quelque temps plus tard, à la demande du vicomte de Falaise, une grande peinture murale fut exécutée dans l’église de la Sainte-Trinité afin de conserver la mémoire de l’évènement.

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Message  Jean le noir Sam 19 Aoû - 12:01

AU 13E SIÈCLE, LES ANIMAUX ONT-ILS UNE ÂME ?

Au 13e siècle, la place de l’animal nourrit les débats jusqu’en Sorbonne : a-t-il une âme ?
Est-ce qu’il ressuscite et où ?
Doit-il travailler le dimanche (vieux débat !) et respecter les périodes de jeûne ?

DES ANIMAUX COMPAGNONS DES SAINTS

Barthélémy l’Anglois, parmi d'autres, teinte les fables antiques de christianisme.
L’Eglise essaie d’éliminer les rites païens et interdit de vouer un culte à l’animal.
Il devient alors le compagnon des saints et illustre sous cette forme nombre d’images.
Saint François pense que les animaux créés par Dieu sont les frères de l’homme.
On leur imagine alors un paradis et on prie pour leur résurrection.
En contrepartie, ils sont considérés comme moralement responsables et peuvent être déférés devant les tribunaux.
Au XIIIe siècle, on assiste à des procès d’animaux, qui s’en sont pris à des hommes ou à des troupeaux.
Ils sont jugés, et la force publique applique la sentence.
Mais Thomas d’Aquin, comme son maître Albert le Grand, affirme que la frontière entre l’homme et l’animal est infranchissable ; à ce dernier sont refusés les idées abstraites et le sentiment religieux.

Enluminure : Le saint qui parle aux animaux.

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Message  Jean le noir Sam 19 Aoû - 12:05

FIBRES VENUES D’AILLEURS, LE COTON

Dans un premier temps, les tisserands ne savaient trop que faire de cette bourre de coton venue du Nouveau Monde (avant l'Amérique, Inde, Chine, Egypte, Perse).
Son usage se limitait aux rembourrages de matelas et de vêtements au Moyen Âge.
D’après de nombreux manuscrits de l’époque de Charles V, des hommes en armes, des chevaliers ou des serviteurs de prince portaient indifféremment des pourpoints rembourrés qui flattaient la carrure.
La coupe très ajustée du jaque (ou gambison) conservé au musée des Tissus de Lyon en lampas (XIVe siècle), composé de 32 pièces, trahit à la fois un souci de confort et la militarisation de la société.
Toute la surface de ce vêtement, qui aurait appartenu à Charles de Blois, mort en 1364, est entièrement rembourrée de coton.
Dans la plupart des cas, le rembourrage se faisait avec tout ce que les gens avaient sous la main ; ce pouvait être des morceaux de tissus, des bourres de laine, du grain, du crin de cheval…
Une seule petite déchirure à cette sorte de cuirasse et on ne savait pas ce qu’elle pouvait bien laisser échapper !
Ce n’est qu’à partir du XIVe siècle que l’idée de filer le coton émergea.
Les tisserands commencèrent à tisser les premiers métis (Un métis est un tissu composé de fils de différentes matières ou de différentes couleurs)..
La fameuse futaine, à chaîne de lin ou de laine et à trame de coton, dont étaient faits les cotillons, remonte à cette époque.
Le coton n’était employé que dans les basins et les futaines, produits en petite quantité.
Le basin, mélange de lin ou de chanvre et coton, se déclinait sous plusieurs formes.
Les moins bonnes qualités étaient employées pour les rideaux ou les meubles de bains.
Ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle que les tisserands sont parvenus à métamorphoser ce métis en une étoffe très fine, d’une grande blancheur, très recherchée par les « mondains ».

Le pourpoint dit de « Charles de Blois ».

À l’origine, le pourpoint est un vêtement de protection rembourré à manches longues porté sous le poids des armures métalliques.
Du dessous, il se transpose au-dessus, pour devenir un vêtement d’apparat, révolutionnant ainsi, le costume civil à l’époque médiévale.
Trésor des collections du musée des tissus de Lyon, cet exemplaire se compose de vingt-sept pièces de tissus précieux, coupées, matelassées indépendamment avant d’être assemblées.
Sa caractéristique réside dans le montage des manches dites « en grandes assiettes » qui montent jusqu’à l’encolure et descendent en dessous des bras, à mi-côte.
Cette construction, destinée à élargir l’entournure, libère le mouvement et assure ainsi, un confort d’utilisation.

Pourpoint de Charles de Blois, France, milieu du XIVe siècle, avec une étoffe portée d’Irak ou d’Iran. MT 30307. Don de Julien Chappée, 1924 © Lyon, musée des Tissus - Pierre Verrier.

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Message  Jean le noir Mar 22 Aoû - 17:05

LA LAINE

Employée depuis la nuit des temps, la laine a rempli les armoires des foyers, les plus riches comme les plus modestes.
A la campagne, les familles se contentaient du produit de la tonte de leur cheptel pour tricoter des bas de laine, des pulls moelleux, tisser d’épaisses couvertures ou des tuniques en grosse futaine.
Dans les milieux privilégiés, la laine occupait une place privilégiée.
Dès le Moyen Âge, l’emballement pour les tissus riches et variés fit la richesse des drapiers, placés au sommet de la hiérarchie de ce vaste commerce.
Le drap sous toutes ses formes, suscitait un vif engouement.
Les nobles aimaient se lover en hiver, dans des draps de flanelle, sous des « canadas », ces grosses couvertures de laine.
La laine fut si prisée que la création de manufactures royales s’imposa.
L’industrie nationale de la laine s’organisa en différents centres de la fabrication dans les provinces de Picardie (Cambrai, Amiens, Beauvais), de Champagne, de Normandie (Rouen, Caen) et du Languedoc.
A chaque région sa qualité de tissage et sa couleur.
Bayonne et ses environs durent leur réputation à leur laine à longs poils qui servaient aux lisières des draps.
La région se rendit aussi célèbre pour ses draps noirs, à base d’un mélange de poils d’autruche et de chameau.
Matériau noble pour les uns, fibre commune pour les autres, il y avait en effet des laines bien distinctes.
Les productions luxueuses privilégiaient les fibres les plus longues, favorables à un filage et à un tissage plus secs pour des étoffes plus résistantes.
Le mohair faisait partie de ces belles laines.
Ce poil de la chèvre angora offrait un lainage léger et soyeux au toucher.
Compte tenu de sa qualité, les prix pouvaient atteindre des sommets.
Les plus belles se négociaient en effet à prix d’or.

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Message  Jean le noir Sam 18 Nov - 19:04

METTRE DE L’EAU DANS SON VIN

Seules les personnes soucieuses de morale ou de diététique acceptent de boire leur vin coupé d’eau : certains le font pour protéger leur santé, comme le chroniqueur Froissart, d’autres en signe de pénitence comme Saint Louis.
Celui-ci utilisait à cette fin un verre doseur et une réglette d’orfèvrerie qui lui permettait de mesurer précisément les proportions de sa boisson : un quart de vin et trois quarts d’eau.

Visuel : Le sommelier Tarot Hofämerpiel, Sud de l'Allemagne, v.1450 -Vienne Kunshistorishes Museum.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 11 39496110

"Enfant, se tu boys de fort vin,
Metz y de l’eaue attrempeement,
Et n’en boys que souffisamment,
Ou il te troublera l’engin"
Des contenances de la table, XVe s.
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Message  Jean le noir Sam 18 Nov - 19:09

LA FORME LA PLUS ACHEVÉE DE LA REPRÉSENTATION PAR L'HÉRALDIQUE

Entre le XIIe siècle et la fin du XVe siècle, le blason connaît d’importantes adaptations qui lui permettent de traduire en signes les nouveaux besoins de ses utilisateurs : L'armoirie est notamment complétée par le cimier et la devise.

L'ARMOIRIE
Capable de représenter à la fois une personne, son statut, ses valeurs, son lignage et sa parenté, sa terre -celle qu’il possède ou celle à laquelle il prétend-, ses droits, ses biens, son histoire politique, symbolique et légendaire, l’armoirie est sans aucun doute le plus performant que le Moyen Age ait inventé.
Il ne répond toutefois pas à tous les besoins emblématiques, notamment ceux qui émergent dans le cadre des nouvelles formes de féodalité de la fin du XIVe siècle.
Il faut pouvoir traduire l’identité personnelle.
Le principe héréditaire de l’armoirie laisse peu de place à la singularité.
Les brisures elles-mêmes se transmettent au sein de la branche ou du lignage et n’individualisent que très temporairement le porteur de ce signe héraldique.+

LE CIMIER
Un des premiers emblèmes para-héraldiques à permettre cette distinction est le décor apposé sur le heaume ou cimier, structure décorative en matériaux légers, fixés au sommet du casque.
Ce cimier reste pourtant la plupart du temps un objet virtuel, à l’instar du bouclier que bien peu de porteurs de signes héraldiques possédaient.
Plusieurs régions d’Europe privilégieront d’ailleurs les cimiers pour distinguer les porteurs d’une même armoirie familiale.
La créativité débridée du cimier et son lien avec les styles artistiques contemporains, à la différence de l’armoirie qui reste une survivance romane, annonce l'apparition de la devise.

LA DEVISE ET LES EMBLÈMES GALANTS
La cour d’Edward III d’Angleterre semble avoir été le creuset dans lequel s’est formalisée cette pratique, relayée ensuite par toutes les cours d’Europe.
Ce nouveau type d’emblèmes est composé d’un signe figuré, la devise symbolique complétée par une courte phrase, le mot qui en éclaire la signification par des couleurs différentes de celles du blason et des lettres, initiales du titulaire ou des chiffres.
Le frère du roi Charles V, Jean de Berry avait retenu l’ours et le cygne blessé dans ses armoiries avec la devise « le temps viendra », en honneur de la **dame des Ursines**, dame de son coeur, la branche d’oranger, les couleurs bleu, blanc et rouge, les lettres EV entrelacées.
L’ensemble des ces signes s'appelle la livrée et se déploie sur les biens des princes et de leurs courtisans.

FIN DE LA DEVISE

D’abord développée aux côtés des signes héraldiques, La devise gagne progressivement son autonomie.
Elle disparaît progressivement au milieu du XVIe siècle, laissant aux armoiries le soin de dominer la représentation emblématique jusqu’à la fin de l’Ancien Régime et bien au-delà.

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Message  Turtle Dim 19 Nov - 8:59

Merci, très intéressant. D'où vient ce texte ?
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Message  Jean le noir Dim 19 Nov - 12:11

Turtle a écrit:Merci, très intéressant. D'où vient ce texte ?

C'est une personne qui travail au Louvre qui la publier sur un des forums que je suis sur le moyen age.
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Message  Jean le noir Mer 29 Nov - 14:54

"Plus près de toi mon Dieu"

La consommation des grands oiseaux
.

Au Moyen Âge, les aristocrates préfèrent largement manger des volailles domestiques et des oiseaux sauvages que consommer la viande des animaux de boucherie.
Les médecins de l’époque estimaient en effet que la chair des volatiles était peu nourrissante.
A leurs yeux, c’était une qualité, car cela signifiait que cet aliment convenait parfaitement à l’estomac délicat des nobles oisifs.
De surcroît, la chair des animaux et du gibier à plumes présentait l’avantage, selon les classifications diététiques en vigueur, d’être légèrement « chaude » et « humide », une particularité qui constituait une sorte d’idéal alimentaire.
On voit là encore combien était forte, à cette époque, l’emprise de la diététique sur les pratiques alimentaires et les manières de cuisiner.
Ce n’est qu’à partir de la Renaissance que les mangeurs et les cuisiniers commenceront, timidement, à s’émanciper des prescriptions des médecins (mais le vrai divorce entre gastronomie et diététique ne se produira véritablement que vers le milieu du XVIIe siècle).
Il faut aussi noter que la préférence de la noblesse pour les oiseaux et en particulier pour les grands d’entre eux, répondaient aussi à des critères autres que diététiques.
Cet attrait était également lié à une vision du monde et à des représentations symboliques (tous ces oiseaux vivent au contact l’élément « air » et sont plus proches de Dieu) et pour des banquets de prestige (les volatiles pouvaient présenter des effets décoratifs.
Mais à partir du XVIe siècle, tous ces grands oiseaux vont l’un après l’autre disparaître de la table des élites sociales.
En effet, la vision du monde a changé et de nouveaux aliments prestigieux comme le sucre, vont remplacer les grands volatiles (ainsi que les épices) dans leur fonction de distinction sociale.
A l’instar des cygnes et des hérons, d’autres aliments étranges à nos yeux vont être abandonnés à la Renaissance : c’est le cas, par exemple de la langue de baleine ou encore de la chair des marsouins et des phoques.

Visuel : ci-dessous, tableau de Joachim Bueckelaer, 1570. Rijksmuseum, Amsterdam.

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Message  Jean le noir Dim 3 Déc - 16:55

MONASTÈRE ROYAL DE BROU et MARGUERITE D'AUTRICHE

Les toitures
Les toitures couvertes de tuiles plates vernissées polychromes aux dessins losangés sont un des symboles de la Bourgogne.
Cependant, elles existent en Île-de-France et en Normandie dès la fin du XIIe siècle.
Il s'agit de l'application aux tuiles, briques, et carreaux de sol, d'une technique de glaçure (émail) connue depuis l'Antiquité, notamment par les Romains pour décorer la poterie.
À partir du XIe siècle, l'abbaye de Cîteaux, siège fondateur de l'ordre cistercien, construite dans la forêt de Cîteaux, en Bourgogne, aux portes de la Franche-Comté, développe un art cistercien (architecture cistercienne, carreaux à motifs vernissés de l'art cistercien) avec la maîtrise de savoir-faire pour les matériaux de construction, dont la terre cuite à base d'argile, pouvant être vernissée, sous la forme de carreaux, de briques et de tuiles.
Le toit de l'église du monastère royal de Brou (Bourg-en-Bresse), se compose de plus de 15 000 tuiles vernissées.
Il était bien différent au temps de Marguerite d'Autriche ; On raconte qu'il était somptueux, composé de tuiles vernissées de 4 couleurs différentes !
Et d'autres travaux étaient encore prévus en 1548.
Des feuilles d'or, des chéneaux en plomb... un vrai toit de luxe !
Malheureusement les intempéries, les guerres, les pillages et le manque de moyens financiers ont eu raison de cette toiture.
Heureusement les tuiles ont été vernissées à nouveau en 1996, créant le toit que l'on peut admirer aujourd'hui.
La toiture du monastère royal de Brou est un élément remarquable de son architecture, qui reflète le goût et la personnalité de sa fondatrice, Marguerite d’Autriche.
Selon les sources, la toiture aurait été inspirée par plusieurs motifs :
• Les losanges : il s’agit de motifs géométriques formés de triangles inversés, qui symbolisent l’union des deux royaumes d’Autriche et de Savoie, ainsi que l’héritage bourguignon de Marguerite.
Les losanges sont aussi associés à la royauté et à la noblesse, et sont présents sur les portails, les vitraux et les sculptures du monastère.
• Les fleurs : il s’agit de motifs floraux qui représentent la nature et la fertilité.
Les fleurs sont aussi liées à la déesse Vénus, protectrice des arts et des sciences, et à la Vierge Marie, mère de Jésus.
Les fleurs sont peintes en rouge, jaune et vert sur les tuiles de la toiture.
• Les animaux : il s’agit de motifs animaux qui expriment le pouvoir et l’autorité.
Les animaux sont aussi liés aux vertus chrétiennes et aux symboles du zodiaque.
Les animaux sont sculptés en pierre sur le fronton du monastère.
La toiture du monastère royal de Brou est donc une œuvre d’art qui témoigne du raffinement et de la créativité de Marguerite d’Autriche, ainsi que de son attachement à son pays natal.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 11 40053710 Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 11 40065110 Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 11 40073410

Marguerite d’Autriche

"Le temps m'est long et sais bien le pourquoi,
Car un jour m'est plus long qu'une semaine
Dont je prie Dieu que mon cœur tôt ramène
Où est mon cœur qui n'est plus avec moy.
Il est vers vous, reposant sans requoy (quiétude)...
Incessamment mon pauvre cœur lamente
Sans nul repos souvenir me tourmente
Ayant au cœur ennuy et grief tourment.
Bannye suis de tout ébattement
Et si languis près de mort véhémente
A grand regret mon refuge m'absente
Voisine n'ai qui tant de douleur sente
Force m'est bien de pleurer tendrement
Incessamment."


C'est pour cela que je suis en grand peine...
C'est à son grand amour perdu que s'adressèrent la plupart des poèmes composés par Marguerite d'Autriche.
Aucune joie terrestre ne put combler dans son cœur l'immense vide laissé par la fin prématurée de Philibert de Savoye.
Je suis Marguerite d'Autriche et mon destin a été tragique autant que ma vie a été romanesque !
En France, on me connaît peu car je suis d'une lignée Habsbourg, mon père était Maximilien de Habsbourg.
Cependant je suis la petite fille du dernier duc de Bourgogne Charles dit le Téméraire.

Ecoutez plutôt :
Je fus mariée à l'âge de deux ans, selon les coutumes de l'époque, au dauphin de France, futur Charles VIII et je portai le titre de reine de France; Cependant, à l'âge de... 13 ans, je fus répudiée au profit d'Anne de Bretagne qui apportait en dot la Bretagne.
Je fus ensuite "vendue" à l'Espagne où je devins infante d'Espagne par mon union avec Dom Juan, mais celui-ci mourut prématurément alors que j'étais enceinte d'une fille qui ne vécut pas trois semaines et je fus renvoyée en Flandres, à Gand ;
mon frère Philippe (dit le Beau) avait épousé lui aussi une espagnole, Jeanne dite la Folle qui donna naissance plus tard à Charles Quint dont je devins la marraine.
Mais surtout, après quelques années de veuvage, j'acceptai le troisième époux que me présenta mon père.
Il s'agissait de Philibert le beau, duc de Savoie avec lequel je connus enfin le bonheur, mais un bonheur éphémère car trois ans plus tard, à la suite d'une chasse par grosse chaleur, et après qu'il eût bu beaucoup d'eau glacée, Philibert décéda.
Je n'avais que 24 ans.
Je voulus me jeter par la fenêtre mais me rappelai la promesse que j'avais faite à mon époux sur son lit de mort : exaucer le vœu de sa mère et qu'elle n'avait pu tenir : construire une église à Brou, près de Bourg-en-Bresse.

Je me consacrai dès lors à la construction d'une église et d'un monastère pour abriter le tombeau de mon cher Philibert, de sa mère et le mien car ainsi je serais réunie à lui par-delà la mort.
Je ne vis pas la construction achevée mais je mis tous les architectes sculpteurs de la Renaissance flamande à l'oeuvre qui réalisèrent une oeuvre magnifique !
Le monastère de Brou !
A la mort de mon père, Je devins régente des Pays Bas, et assurai finalement à mon neveu, Charles Quint la couronne impériale.
Je fus une très grande dame de l'Histoire Européenne dont la vie fut si romanesque !
Ma devise fut : "Fortune Infortune Fort Une"

Complétant un blason qui reflète l’appartenance familiale complexe de la Princesse, sa devise « Fortune infortune fort une » résume à elle seule les vicissitudes d’un destin hors du commun.
Elle est reproduite maintes fois à Brou.
A ce jour, deux interprétations en sont possibles : « la fortune importune fort une femme » ou « la fortune mais aussi le malheur renforce une femme ».

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Marguerite d'Autriche (vers 1495).…

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Célèbre portrait de Marguerite d’Autriche
Bernard van Orley (Bruxelles, 1488 - 1541), Portrait de Marguerite d’Autriche, vers 1515-1518, huile sur bois

Après la mort de son époux Philibert le Beau, Marguerite d’Autriche porte le deuil en blanc, affirmant son souhait de ne jamais se remarier.
Ce portrait officiel dû à son peintre en titre sera largement diffusé, devenant l’image caractéristique de la Régente des Pays-Bas.
Quelques mèches blondes et un léger sourire atténuen…

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La mort de Philibert le Beau est représentée sur un triptyque qui se trouve au Monastère de Brou : 1518 Grégoire Guérard Triptyque de St Jérôme.…

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 11 27822210

Marquerite d'Autriche apparaît à genoux sur la verrière du choeur du monastère royal de Brou.…

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 11 27823910

Philibert II de Savoie, dit le "beau".…

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Tombeau de Marguerite d'Autriche au monastère royal de Brou (Bourg-en-Bresse).
Comme on le faisait à la Renaissance, le tombeau était à deux étages : A l'étage supérieur, le gisant glorieux et à l'étage inférieur, le gisant représenté de façon réaliste à l'heure de sa mort.…

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 11 27817410 Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 11 27838210

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Dernière édition par Jean le noir le Sam 13 Jan - 15:57, édité 2 fois
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Message  Jean le noir Sam 9 Déc - 18:06

Les mots Anglois

Les Anglais ont conservé notre ancienne manière médiévale de parler :
hospital, bastard, master, custom (costume-XIIIe s.), stress (estresse), squier (escuyer), study (estudie), suspens (souspence /suspends), story (estorie), script (escript), enjoy (en joie), chief (français du XIIe s.) …
Ils utilisent toujours des mots typiques de notre Moyen Age :
- castle (castel),
- proud (preux ou prod ou prou en ancien français),
- throne (mot français du XIVe s.),
- bargain (barguaigner), coat (« cotte » de mailles),
- debt (debte au XIIIe s.),
- chair (chaire, siège d’un évêque ; chaire d’université),
- couch (couche),
- marshall (mareschal, officier responsable de l’écurie du roi),
- around (à la ronde),
- jail (gaiole/geôle),
- robbery (dé-rober),
- move (se mouvoir),
- jewel (joyel),
- lips (lippe),
- carry (charrier),
- coin (le coin est un ancien outil à frapper les pièces de monnaie),
- butler (bouteiller du roi),
- cellar (cellier),
- country (contrée),
- pantry (panneterie),


Nous croyons qu’il s’agit de mots anglais quand nous ne reconnaissons plus certains termes de l’ancien français comme :
- curtain (cortine ou rideau entourant un lit) ;
- towel (touaille - serviette, nappe) ;
- cancel (canceller) ;
- sample (essample) ;
- very (veray), ;
- catch (cachier en normand ou chasser) ;
- boil (boilir ou faire des boules, qui sera remplacer par bouillir au XVe s.) ;
- match (mesche) ;
- meddle (medler/mêler) ;
- print (empreinte) ;
- pudding (boudine) ;
- plenty (planté au sens de plantureux) ;
- etc.
Parfois, nous sommes masochistes en empruntant des mots anglais. Depuis la fin du XIXe s., les graphies anglaises « spleen » et « toast » ont pénétré dans la langue française après avoir connu les formes « esplein » et « toste ». Sans parler du « ticket » qui n’est autre qu’une « étiquette ».
Mais il y a aussi plus de 3000 mots français qui sont strictement identiques en Anglais, aussi bien au niveau de la signification que de l’orthographe. Quant aux « faux amis », qui m’ont été enseignés au collège, c’étaient de « vrais amis » au Moyen Âge. En effet, les Anglais ont en grande majorité conservé le sens initial des mots médiévaux, alors que nous avons dérivé les nôtres, souvent dans un sens plus abstrait. Par exemple : « demand » avait bien le sens d’ordonner/exiger au Xe siècle ou « library » qui était bien une « bibliothèque » au Moyen Âge,
En résumé, nos amis anglois sont bien plus conservateurs que les François.
Un peu de gauloiserie pour finir :
- L’argot « to screw » vient des « escrou/écrou », on pourrait donc le traduire par « mettre le boulon dans l’écrou » ou « tringler » en français moderne ;
- « Biche » avait le sens de « bête » en normand et picard, avant de remplacer la « cerve », femelle du cerf. Donc, messieurs, si vous dites « ma biche » à votre compagne, évitez de prendre l’accent anglais en prononçant le son « t » comme d’antan.
The end.
Bon Moyen Âge à tous !
Jean le noir
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Message  Jean le noir Mer 20 Déc - 18:38

AU COIN DU FEU, AU CHÂTEAU D'ANGERS

MOBILIER DE CHÂTEAU AU XVE SIÈCLE


L'oratoire de la chapelle était réservé au seigneur et peut-être à son épouse.
Avec ses baies donnant directement sur le chœur, c'est une place de choix pour assister à la levée de l'hostie.
Atout non-négligeable en hiver, c'est aussi le seul endroit de la chapelle qui est chauffé !
Sur le fond de la cheminée, on peut admirer une plaque de cheminée dite "de l’Histoire du roi René", en fonte de fer datant de 1583.
Cette scène illustre un texte selon lequel le roi René aurait réglé un différend entre ses deux fils, le duc de Lorraine et le comte du Maine, au sujet de l’héritage du territoire de Provence, en leur montrant que quand deux chiens se disputent un os, un troisième plus puissant peut venir et l’emporter.
Une paire de chenets gothiques anthropomorphes (visages humains et corps stylisés) du XVe s finissent d'orner le foyer.
Entre les fenêtres et la cheminée, voilà l'endroit idéal pour assister à la messe !
Une cathèdre (chaise gothique munie d'un haut dossier) du XVe siècle avec des coussins d’assise et de pied nous donne une idée du confort du duc d'Anjou pendant les offices.

Nota Bene : Le "pliant" n'est pas une invention du XXème siècle ! Au Moyen Âge déjà ce type de mobilier "pratique" existe. Vous pourrez admirer un rare exemplaire de chaise pliante du XVème siècle dans l'oratoire.

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Message  Jean le noir Ven 22 Déc - 16:06

Langues de Serpents, Bézoards et autres gris-gris anti poison

Au Moyen Âge, la crainte des empoisonnements est grande.
Ainsi, on utilise toutes sortes d’amulettes pour contrer les différents poisons.

Par exemple :
Les langues de Serpents
On en trouvait à profusion dans les cours des nobles, notamment chez les Habsbourg.
On pensait que c’était des langues de Serpents pétrifiées, des langues de Dragons ou des morceaux de cornes de Licornes brisées.
En réalité, ce sont des dents de requins fossilisées ou plus rarement des pointes de flèches du Néolithique.
Généralement, elles étaient portées en pendentifs, montées en bijou ou exposées près du Seigneur sous forme de « Languiers » Approchés de la nourriture, ces Languiers étaient censés transpirer en présence de poison.

Les Bézoards
Ce sont des agrégats de matière non digérée (poils, cheveux, terre, boue) que l’on trouve dans les estomacs de différents mammifères.
Ils étaient considérés comme très précieux.
Souvent rapportés à grands frais de contrées fort lointaines, notamment d’Inde, ils étaient conservés précieusement enchâssés dans des métaux précieux.
Ils étaient consommés par grattage, sous forme de boisson, ou simplement en les touchant ou même en les regardant.
Ils avaient, dit-on le pouvoir d’annihiler les effets des poisons, mais aussi, de préserver de la mélancolie.

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Message  Jean le noir Sam 23 Déc - 8:39

FONTAINE JE NE BOIRAI POINT DE TON EAU...

Le vin tient une place centrale dans le repas.
Versé avec largesse, verre après verre, il est aussi délivré à l'envi par des fontaines de table ou de salle.
Ces objets aussi beaux qu'ingénieux sonorisent le repas grâce à des grelots fixés sous les tuyaux.
Ces mécanismes, prouesses de plomberie, donnent l'illusion que le vin coule comme au pays de Cocagne.

Visuel : La fontaine de vin : distributeur automatique de luxe… Roman d’Alexandre, Bruges, v.1340 ; Oxford, Bodleian Library, ms Bodley 264 folio 239.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 11 39431610

En illustration, au musée d'art de Cleveland, La fontaine de table du 14e siècle Paris, France est un assemblage à trois niveaux combinant des éléments moulés avec des feuilles d'argent doré.
À ceux-ci ont été joints une série de plaques émaillées représentant des figures grotesques, dont certaines jouent des instruments de musique.
Des roues à eau et des cloches ont été ajoutées pour capturer le mouvement et le son.
Conceptuellement et stylistiquement, cet objet est au-delà de tout autre chose un morceau d'architecture gothique en miniature avec des voûtes, des pinacles, des colonnes et des arcs tracés.
Bien que l'artiste qui l'a créé soit inconnu, il a été incontestablement inspiré par les grands bâtiments gothiques de son temps.
C'est l'exemple le plus complet de ce type connu ayant survécu du Moyen-Âge.

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Message  Jean le noir Dim 24 Déc - 13:33

Légendes Arthuriennes


Noël à la cour du roi Arthur

Les activités à la Cour du Roi Arthur à Noël sont décrites dans le célèbre roman du XIVe siècle / « Sire Gauvain et le chevalier vert (1375-1400). »
Gauvain (Gawain en franco-normand et en anglais) est un personnage de la légende arthurienne.
Chevalier de la Table ronde, il est le neveu du roi Arthur.
Gauvain est très souvent communément considéré comme le meilleur des chevaliers de la Table Ronde car il est fort et mesuré.
C'est le chevalier modèle : en plus d'être un chevalier d'exception, il fait preuve d'une courtoisie exemplaire pour tous les autres chevaliers de son temps.
Gauvain porte fréquemment l'épée du roi Arthur : Excalhibur.

Récit :
« Le roi était à la cour de Camelot à Noël, avec bon nombre de beaux seigneurs, les meilleurs chevaliers, toute la noble confrérie de la Table ronde en belle assemblée.
Ils joutaient dans des tournois le plus galamment possible, puis revenaient à la cour pour se divertir.
Les festivités duraient au moins 15 jours, qui pouvaient être décrits de la sorte :
Partout des déploiements de rires et de joie, glorieux à entendre, une agitation agréable dans la journée, les danses le soir, rien que le plus grand bonheur dans les couloirs et les chambres où seigneurs et gentes dames devisaient le plus courtoisement du monde.
Alors que la nouvelle année venait juste de commencer, le premier jour de l’année, la table redoublait de splendeurs : Quand le roi arrivait après avoir entendu la messe dans la chapelle , un fort brouhaha le suivait relayé par les ecclésiastiques et les autres, on célébrait Noël encore et encore.
Alors les nobles arrivaient avec leurs présents de bonne chance, appelés les présents de Nouvelle année. »

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 11 40993211

LES CHEVALIERS ET ARTHUR À TABLE !

A partir du XIIIe siècle, la Table ronde est associée aux tables de la Cène et du Graal, tandis que le mythe arthurien s’ancre de plus en plus profondément dans le christianisme.
La Table ronde apparaît pour la première fois en 1155 chez un traducteur et clerc des îles anglo-normandes dénommé Wace.
Dans son Roman de Brut (d’après le Troyen Brutus, descendant d’Enée et prétendu fondateur de la Grande-Bretagne), elle est présentée comme une institution utopique, où tous les chevaliers siègent à égalité autour du roi, lequel est le garant de ce noble principe.
Au XIIIe siècle, le clerc français Robert de Boron christianise la légende arthurienne, en particulier le personnage de Merlin, qui se retrouve à l’initiative de ce cercle de chevaliers.
Il fait prophétiser l’Enchanteur : « Et il est dit qu’au nom de la très sainte Trinité, le roi Arthur doit établir la table qui sera la troisième après celle de la Cène et celle du Graal, et qu’il en adviendra de grands biens et de grandes merveilles dans ce royaume. »
Cependant, dans les romans arthuriens du XIIIe siècle, la Table ronde se distingue des deux autres, ainsi chacune dans son rôle ; La Table ronde est d’abord opposée à celle du Graal pour des raisons de bienséance.
« (La rotondité n’est pas toujours bien vue, nous apprend l’historien Martin Aurell.)
La Table ronde est perçue comme mondaine, en plus d’évoquer la carole, une danse où chacun tourne en rond.
La table du Graal est, au contraire, carrée, forme que l’on retrouve dans les autels des églises.
A partir du XIIIe siècle, de plus en plus d’écrivains veulent les différencier. »
C’est la même époque qu’apparaît le motif du « siège périlleux ».
Cette place laissée vide à la droite d’Arthur est réservée au chevalier qui mettra fin à la quête du Graal.
Gare à celui qui ne serait pas assez pur pour s’y asseoir ! : il finit englouti par le siège (Perceval en fait les frais dans une des versions du récit).
De quoi nuancer l’égalité régnant entre les chevaliers de la Table ronde puisque certains apparaissent comme des élus, avec une vocation que les autres n’ont pas.
Robert de Boron rattache la Table ronde à celui de Judas.
Quant à la table du Graal, il raconte sa genèse en la liant à Joseph d’Arimathie, qui aurait remis le Saint Calice ayant contenu le sang du Christ à son beau-frère Bron (aussi appelé le Roi pêcheur ou le Riche Pêcheur), qui l’aurait apporté en Grande-Bretagne.
Associée à la table eucharistique, la Table ronde fait de ses chevaliers, ni plus ni moins, les successeurs des apôtres.
« Seul Galaad, le fils de Lancelot du lac, a pu s’asseoir sur le siège périlleux et accomplir la quête du Graal du fait de sa pureté et de sa morale irréprochable ».
Le plus jeune chevalier de la Table ronde était d’ailleurs arrivé à la cour du roi Arthur – dans le château de Camelot – le jour de la Pentecôte, qui célèbre la venue du Saint-Esprit.

Illustration : La Table ronde, arrivée de Galaad à la cour d'Arthur. La Quête du Saint Graal, Lancelot du Lac, Pavie ou Milan, vers 1380, Paris BnF, ms Français 343 f°3.

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Les belles histoires de la Table ronde...

GAUVAIN ET LE CHEVALIER VERT


Le poème anonyme « Sir Gawain and the Green Knight » est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la littérature moyen-anglaise.
Il a été composé dans la région des West Midlands en Grande-Bretagne à la fin du 14ème siècle, mais a été copié au début du 15ème.
Il raconte l’histoire du jeune Gauvain, chevalier à la cour légendaire du roi Arthur.
Le festin de la nouvelle année va être lancé par le roi Arthur, à la cour de Camelot...
Sans prévenir, un chevalier vert gigantesque, simplement armé d'une hache, fait son apparition et propose un jeu.
Il demande que quelqu'un prenne son arme et lui en donne un seul coup.
Celui qui osera aura le droit de conserver la hache, mais il devra accepter que le Chevalier vert lui rende ce coup dans un an et un jour.
Gauvain se porte volontaire pour relever le défi et donne un coup si puissant qu'il décapite le Chevalier vert.
À la stupeur de tous, celui-ci se relève et va chercher sa tête tout en rappelant à Gauvain sa promesse, lui donnant rendez-vous dans un an et un jour à la Chapelle verte.
Dix mois s’épuisant, Gauvain fidèle à sa parole doit partir à la recherche du Chevalier Vert et se soumettre à la deuxième partie du défi.
Trouver la Chapelle Verte signifiera un voyage long et ardu.
Au moment de Noël, il trouve le château d’un seigneur qu’il connaîtra plus tard sous le nom de Sir Bertilak de Hautdésert.
Bertilak, accueille chaleureusement Gauvain et lui propose de se reposer quelques jours chez lui avant de reprendre sa quête.
Gauvain commence par refuser, n'ayant encore aucune idée de l'endroit où se trouve la Chapelle verte, mais Bertilak le rassure aussitôt et lui apprend qu'elle n'est pas très loin de son château.
Les habitants du château sont ravis de découvrir que le jeune chevalier invité est de Camelot, et nul autre que le chevalier Gauvain, à ce moment héritier de la couronne du roi Arthur.
Gauvain est apprécié pour son discours et sa conduite courtoise.
Néanmoins, Il est fatigué de son voyage et ses hôtes lui recommandent de bien se reposer et de dormir.
Sir Bertilak, par ailleurs, continue son style de vie – il aime chasser.
Il enjoint le chevalier Gauvain de se détendre et de profiter de la compagnie de sa femme et des autres dames du château.

Echange de gains...
Sir Bertilak propose alors à Gauvain un échange de gains ; que tout ce qu’il gagnera à la chasse, il le lui donnera en échange de tout ce que Gauvain aura gagné ce jour-là.
Le premier jour, la prise est un magnifique cerf.
Sir Bertilak offre le trophée à Gauvain.
Tout ce que Gauvain a gagné ce jour-là, c’est un baiser de Lady de Hautdesert.
Elle est belle, peut-être plus belle que la reine Guenièvre même.
Elle est venue à son lit le matin et voulait lui donner plus d’un baiser.
Il a limité courtoisement leur relation à un seul.
Il transmet ce baiser à son hôte.
Sir Bertilak est curieux de savoir où Gauvain a reçu le bisou.
Gauvain dit que lorsqu’ils ont commencé ce jeu, aucune règle n’a été adoptée pour exiger une telle divulgation.
Tout est de nature agréable et chaque homme sait jouer son rôle. Gauvain donne donc un baiser à son hôte.
Le deuxième jour de chasse est un sanglier.
Encore une fois, le prix est remis à Gauvain, qui n’a que deux baisers à échanger.
Le troisième jour de chasse c'est un renard et la peau du renard est offerte à Gauvain.
Ce dernier donne en échange les trois baisers qu'il a reçus de la dame (bien que la dame ait voulu lui en donner plus).
Cette fois-là cependant, trois baisers ne sont pas la pleine mesure de ce que Gauvain a gagné.
La dame lui a offert des cadeaux précieux, qu’il a refusés avec toute sa politesse habituelle.
Enfin, elle lui a offert une ceinture de soie verte et dorée capable, dit-elle, de protéger son porteur de toute blessure.
Craignant d'être tué par le Chevalier vert le lendemain, Gauvain accepte la ceinture, mais ayant promis à la belle dame de n'en toucher mot au seigneur, il ne donne que les trois baisers à Bertilak.
Le lendemain, Gauvain est conduit à la Chapelle verte par un serviteur de Bertilak.
Ayant catégoriquement refusé de fuir, il s'en approche, et découvre un lieu qui ressemble davantage à un sanctuaire païen qu'à une chapelle.
Le Chevalier vert, occupé à aiguiser sa hache, lui demande de se préparer à tenir sa promesse.
Gauvain s'agenouille, mais au premier coup, il se retire brusquement, et le Chevalier vert se moque de cet accès de peur.
Honteux, Gauvain s'agenouille à nouveau et le Chevalier donne un deuxième coup, qui s'arrête à quelques centimètres de sa peau.
Enfin, le Chevalier vert lève une dernière fois son arme et l'abat sur le cou de Gauvain, mais il n'y laisse qu'une légère entaille.
À peine a-t-il reçu le coup que Gauvain bondit vers son adversaire, estimant avoir tenu sa promesse, mais ce dernier éclate de rire et révèle qu'il n'est autre que Bertilak de Hautdésert.
Les trois coups de la hache correspondent aux trois tentations de son épouse, qui constituaient la véritable mise à l'épreuve de Gauvain, et l'entaille est sa punition pour avoir accepté la ceinture verte le troisième jour.
C'est la magie de Morgane la Fée qui a rendu sa transformation en Chevalier vert possible.
Morgane, qui n'est autre que la vieille dame qui accompagnait la femme de Bertilak à la messe de Noël, cherchait à mettre à l'épreuve les chevaliers du roi Arthur.
Gauvain est mortifié, mais Bertilak le rassure : sa seule faiblesse est d'avoir voulu rester en vie, ce qui ne l'empêche pas de rester le meilleur des chevaliers.
Il rentre à Camelot avec la ceinture verte comme souvenir de cette cuisante rencontre.
Loin de lui faire des reproches, la cour d'Arthur rit de bon cœur de ses mésaventures, et les chevaliers de la Table ronde décident de porter dès lors une écharpe verte en souvenir de Gauvain.

Enluminures de la British Library.

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Lancelot, la vedette des héros

Lancelot est certainement le plus célèbre des chevaliers de la Table ronde.
Il est le personnage éponyme de nombreuses œuvres dont Lancelot du lac.
Œuvre anonyme, Lancelot du Lac est un « roman biographique » mais qui met en scène et fait le lien entre plusieurs personnages de la légende arthurienne dont le roi Arthur.

Par sa taille conséquente, elle était copiée ou imprimée en plusieurs volumes, et les trois références qui nous viennent du Moyen-Âge conservées à la Mazarine sont toutes incomplètes.
Avec un texte qui peut différer d’une édition à l’autre, les sources partielles compliquent parfois le travail de reconstitution d’une œuvre entière.

Cet incunable, qui correspond à la première partie, numérisé sur la #Bibnum, contient de nombreuses illustrations colorées (pleine page ou miniatures) qui aident le lecteur à repérer les épisodes clé du récit.

Lancelot du Lac. Première partie, fin du 15ème siècle, Paris, Bib. Mazarine [Inc 1286]

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ADOUBEMENT DE GALAAD


Lancelot adoube Galaad qui sera conduit le lendemain à la cour du roi Arthur.
Du plat de l'épée, il donne la colée à son fils tandis que Bohort et Lionel lui attachent ses étriers.
Galaad, devenu chevalier, partira à la recherche du Graal.
Ce manuscrit est un superbe témoin de Tristan en prose, rédigé vers 1230-40.
Ce roman raconte comment Tristan rejoint la cour du roi Arthur et participe à toutes les aventures des chevaliers de la Table Ronde et en particulier à la quête du Graal.
Commandé sans doute par Charles d'Anjou, comte du Maine et frère du roi René, au XVe siècle, ce volume s'ouvre sur un frontispice peint par le Maître de Charles du Maine qui met ici en avant le personnage de Galaad.

Adoubement de Galaad par Lancelot - Chrétien de Troyes - enluminure - Tristan en prose, BM Dijon, ms. 527, f°.1 XVe siècle.

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ARTHUR ET LA MYTHOLOGIE CELTIQUE

Le Chapalu est un chat monstrueux dont parlent des manuscrits médiévaux français rattachés à la légende arthurienne.
Il est peut-être issu de croyances celtiques et est connu de la poésie arthurienne galloise sous le nom de Cath Paluc, Cath Palug, Cath Paluc, Cath Balug ou Cath Balwg.
Le Livre noir de Carmarthen en fait le fils de la truie mythique Henwen, et parle de ses ravages sur Anglesey.
Selon La Bataille Loquifer, le Chapalu est le fruit du viol de la fée Brunehaut par le luiton Gringalet et, maudit par sa naissance, cherche à redevenir humain.
Quelques textes ainsi qu'une mosaïque attestent d'un combat du roi Arthur contre lui.

Image : Le roi Arthur luttant contre un monstre, peut-être le Chapalu. Le roi chevauche une monture inhabituelle, une chèvre. Détail du sol en mosaïque réalisé en 1163-1166 dans la Cathédrale Santa Maria Annunciata. Otranto (Italie).

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Fresques arthuriennes du château de Frugarolo, IT

Le sujet de la Chambre Lanzaloti d’Alexandrie, les amours entre Lancelot et Guenièvre, révèle l’existence d’une noblesse romantique et chevaleresque, qui aspire et rêve la vie des grandes cours milanaises, au milieu de campagnes aujourd’hui totalement éloignées de toute centralité, mais qui au XIVe siècle étaient un champ de bataille disputé entre l’empire et les puissants Italiens ; Une terre entre la montagne et la mer, entre Gênes, avec ses saveurs byzantines et orientales, Milan, riche et puissante, une forge de l’art le plus moderne, et les cours du Monferrato, dont Alessandria a souvent été une rivale et une concurrente.
La recherche de l’identification de l’auteur de cette fresque croise d’autres manifestations artistiques de grande valeur dans la région (Sezzadio, Palatium Vetus, Cassine), mettant en évidence l’originalité stylistique du maître ou de l’atelier qui a reçu l’ordre d’Andreino Trotti, un noble chevalier vassal de Milan, de reproduire un thème aussi spécifique : ces mêmes fresques que Lancelot a peintes pour rappeler sa bien-aimée Guenièvre dans les chambres de la fée Morgane.
Une grande partie de la production des cycles de fresques contemporains est le désir d’identifier : ceux qui se sont retrouvés au pied des histoires d’amour et de guerre de ces belles figures galantes ne pouvaient qu’aspirer à participer aux émotions, aux goûts et aux événements de ces héros littéraires.

Scènes de combat. Lancelot et Galehaut. Fresque de Frugarolo, XIVe siècle (vers 1395-1400). Fonds du Musée municipal et de la Pinacothèques d'Alexandrie.

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Avez-vous déjà entendu parler de Ségurant, le Chevalier au Dragon ?

Si Arthur ou Lancelot nous sont familiers, Ségurant lui, est un chevalier oublié de la Table Ronde.
Il a été redécouvert par le médiéviste Emanuele Arioli.
Dix ans de quête autour de l'Europe, mais pour faire quoi ?
Surpassant tous les chevaliers de son temps en force et en bravoure, Ségurant remporte haut la main chaque tournoi de chevalerie auquel il participe, jusqu’à ce qu’il soit ensorcelé par les fées Morgane et Sibylle qui le lancent à la poursuite d’un dragon cracheur de feu.
Il est un Lancelot sans Guenièvre ou un Tristan sans Yseut.
Les aventures extraordinaires de ce chevalier de la Table Ronde étaient oubliées depuis des siècles.
Elles ont été retrouvées par un jeune médiéviste, Emanuele Arioli, qui a parcouru les bibliothèques de toute l’Europe en quête des manuscrits de ce roman arthurien.
Au terme de plus de dix années de recherches, Emanuele Arioli donne ici le texte de ce roman disparu, illustré par les enluminures des manuscrits originaux, pour que chacun puisse, pour la première fois, le lire.
D’après nous, le manuscrit 5229 est datable du premier tiers du XVe siècle, grâce à des analyses paléographiques, linguistiques et codicologiques.
Il provient sans doute de l’entourage des ducs de Bourgogne de la maison de Valois.
En raison de leur cohésion et de leur orchestration savante, les épisodes romanesques de ce manuscrit forment une œuvre à part entière, au même titre que les grands romans arthuriens en prose.

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L'ENFANCE DES HÉROS

Lancelot, personnage arthurien, enlevé par Viviane


Les enfances des héros arthuriens sont souvent liées au monde des fées.
Les héros peuvent être fils de fées, comme le Bel inconnu ; d’autres comme Lancelot, dont le père, Ban de Bénoïc, a été tué, sont élevés par des fées.
Le motif folklorique des dons des fées à la naissance (qui se reconnaît plus tard dans l’histoire de la Belle au bois dormant par exemple), associe l’avenir du nouveau-né aux vœux proférés par trois (ou quatre) créatures surnaturelles, pour lesquelles les parents sont supposés préparer un repas à titre d’offrande.
Féérique, l’enfance des héros est souvent cachée : au fond des bois (les fées sont probablement sylvestres ; au fond d’un lac, comme dans le cas de Lancelot, éduqué par Viviane.

La Dame du Lac est une fée dont la demeure est aquatique. Lancelot du Lac, XVe siècle, Paris BnF, ms fr. 113, F° 156v°.

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LA JEUNESSE D'ARTHUR

L’enfance est souvent silencieuse au Moyen Âge : les romans ne la racontent pas. Les héros arrivent à la cour à l’âge des faits des chevaliers, sans que leurs premières années soient racontées
les enfants sont rares, mais ils ne sont pas absents.
Certes il ne faut pas s’attendre à trouver des descriptions détaillées des soins accordés aux nourrissons, des jeux, de l’évolution des jeunes héros.
Mais certains motifs construits autour de l’enfance ont connu un succès durable, en particulier dans le monde arthurien.
Ainsi, les enfances des héros sont souvent liées au monde des fées.

Visuel : jeune chasseur au faucon. La chasse fait partie des apprentissages de tout jeune noble. Maître du Jugement de Pâris, du Bargello, huile sur bois, XVe siècle. Avignon, musée du Petit Palais.
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