Brame-Farine
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-55%
Le deal à ne pas rater :
Coffret d’outils – STANLEY – STMT0-74101 – 38 pièces – ...
21.99 € 49.04 €
Voir le deal

Un jour, un mot, une histoire médiévale

4 participants

Page 3 sur 13 Précédent  1, 2, 3, 4 ... 11, 12, 13  Suivant

Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 9:58

Le 25* janvier 1477

Naissance de la reine de France Anne de Bretagne, qui tient une place importante dans l'histoire de la France puisqu'elle fut à l'origine du rattachement de la Bretagne à ce royaume.
Née à Nantes, qui faisait alors partie du duché de Bretagne, elle était la fille du duc François II (1435-1488) et grandit dans un contexte tendu sur fond de crise dynastique puisque ce duché était revendiqué par la famille des Montfort - à laquelle elle appartenait - et par celle des Penthièvres.
La guerre de Succession de Bretagne qui les opposa de 1361 à 1364 se termina avec le traité de Guérande qui donna la priorité aux Montfort, mais celle-ci risquait de prendre fin un siècle plus tard en l'absence d'héritier mâle pour François II.
C'est pourquoi il reconnut sa fille aînée comme l'héritière du duché de Bretagne en 1486, avant d'également la faire reconnaître devant les États de Bretagne.
Il tenta enfin de la marier à plusieurs princes d'Europe afin de renforcer ses positions vis-à-vis du roi de France qui lorgnait lui aussi sur ce duché et avec lequel il était, par conséquent, en guerre depuis 1465.
La Guerre folle (1485-1488) entre eux se termina avec le traité du Vergé qui interdisait à l'héritière bretonne de se marier sans l'accord du roi de France et accentua ainsi la mainmise de la France sur sa voisine.
Lorsque son père mourut en 1488, Anne devint la nouvelle duchesse de Bretagne à seulement onze ans, et c'est pour éviter que la France ne profite de la situation que son tuteur Jean IV de Rieux (1447-1518) la fit proclamer souveraine légitime en 1489 avant de lui faire épouser le roi des Romains - et futur empereur du Saint-Empire - Maximilien Ier (1459-1519) en 1490.
Mais ce mariage enfreignit le traité de Verger et la guerre de Bretagne (1465-1491) se poursuivit alors jusqu'à la victoire finale de la France qui déboucha sur le mariage entre Anne et Charles VIII (1470-1498), même si ce mariage ne fut validé que l'année suivante après l'annulation de son précédent mariage par le pape.
Devenue reine de France, Anne dut s'engager à n'épouser que le successeur de son mari et épousa ainsi Louis XII (1462-1515) en 1499 et parvint cette fois à récupérer l'administration de la Bretagne qu'elle avait auparavant perdue lorsqu'elle n'était encore qu'une adolescente.
Les conquêtes de Milan et de Naples par son dernier mari au début des guerres d'Italie (1494-1559) lui permirent également d'être la reine de leurs habitants.
Anne de Bretagne eut plusieurs enfants de ses différents mariages royaux et, malgré des fils morts en bas âge, sa descendance eut de l'influence puisque sa fille aînée Claude (1499-1524) permis de poursuivre le rapprochement entre le duché de Bretagne et le royaume de France en épousant François Ier (1494-1547).
Affaiblie par plusieurs fausses couches et par la maladie, elle mourut finalement en 1514 à l'âge de 36 ans et ne vit donc pas le rattachement officiel de son duché avec l'Édit d'Union en 1532.
* Cette date est incertaine, Anne de Bretagne étant peut-être née un 26 janvier.

En images : portrait d'Anne de Bretagne réalisé par l'italien Luigi Rubio au XIXe siècle.  

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 27229010


Dernière édition par Jean le noir le Sam 25 Fév - 10:04, édité 1 fois
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 10:03

8 janvier 1297

La dynastie Grimaldi arrive au pouvoir à Monaco, marquant les débuts d'une domination quasi ininterrompu de plusieurs siècles et qui dure encore aujourd'hui.

Fondée dans l'Antiquité, Monaco se trouvait alors sous la juridiction de la cité-État de Gênes et se retrouva impliqué dans le conflit qui opposait les gibelins - partisans de l’empereur - aux guelfes - partisans du pape - au sujet du trône du Saint-Empire qui était convoité par deux familles, chacune étant soutenue par un camp différent.
En 1215, les gibelins avaient ainsi installé une forteresse sur le Rocher afin d'en faire un point stratégique pour mieux contrôler la région, ce qui marqua le début du développement de ce qui devint par la suite la principauté de Monaco.
Cependant, leur présence rencontra l'opposition des Grimaldi qui était l'une des principales familles aristocratiques de Gênes, mais aussi des partisans du pape qui avait tout intérêt à s'emparer d'une position gibeline.
C'est ainsi que Francesco Grimaldi, chef des guelfes à Gênes, aurait, selon la légende, prit cette forteresse dans la nuit du 8 au 9 janvier 1297 en utilisant la ruse puisqu'il se serait, en effet, déguisé en moine avec un de ses compagnons pour qu'on ouvre les portes afin de les laisser entrer, permettant ainsi à sa petite troupe d'entrer à son tour.
C'est d'ailleurs de cet événement que la principauté tire son emblème qui est constitué de deux franciscains armés d'une épée.
Son fils Rainier Ier (≈1267-1314) devint alors le premier seigneur de Monaco, mais ne garda cependant pas la ville longtemps puisqu'elle fut reprise dès 1301 par Gênes.
La dynastie Grimaldi n'y rétablit ainsi son pouvoir qu'en 1331 grâce à l'appui du royaume de France qui la reconnaissait comme étant légitime à diriger la ville depuis 1314.
Le nouveau dirigeant du Rocher était alors Charles Ier, qui se vit officiellement reconnaître comme seigneur de Monaco en 1342 tout en continuant de servir le roi de France et de combattre Gênes.
Il mena également une politique d'agrandissement de la principauté en faisant l'acquisition des seigneuries de Menton en 1346 et de Roquebrune en 1355.
La principauté de Monaco ne fut dès lors jamais conquise, même si Gênes continua d'essayer de s'en emparer jusqu'en 1509.
La dynastie resta ainsi en place jusqu'à nos jours, avec seulement une interruption de 1793 à 1814 lorsque la principauté fut intégrée à la France et partagea donc ses divers régimes - républicain, impérial - avant que les Grimaldi n'y soient rétablis par le traité de Paris en 1814.
Le territoire de la principauté diminua cependant en 1848 lorsque les villes de Menton et de Roquebrune se soulevèrent contre l'autorité des Grimaldi puis rejoignirent le nouveau royaume d'Italie, avant d'être finalement annexées par la France lors du rattachement du comté de Nice et de la Savoie en 1861.

En images : portrait de Rainier Ier, premier seigneur de Monaco.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 27158910
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 10:10

Le 5 janvier 1066

Morts du roi d'Angleterre Édouard le Confesseur, dont le règne sans envergure ne laissa pas une forte trace dans l'histoire mais dont la mort sans héritier le fit connaître car elle provoqua finalement la conquête normande de l'Angleterre.
Né vers 1004, il était le fils du roi d'Angleterre Æthelred le Malavisé (≈966/968-1016) et appartenait à la maison de Wessex qui était au pouvoir dans ce royaume depuis sa création au Xe siècle.
Il monta finalement sur le trône d'Angleterre en 1042 après que celui-ci ait un temps été occupé par les Danois après la conquête de l'île par ces derniers.
Son règne d'une vingtaine d'années ne vit pas de guerres importantes et il se fit surtout remarquer pour sa grande piété, d'où son surnom.
Des tensions avaient néanmoins lieu au sein de la noblesse anglaise entre les nobles d'origine normande et ceux d'origine danoise et saxonne.
Édouard le Confesseur n'eut jamais d'enfants, tandis qu'aucun de ses frères ne lui avait survécu.
Ainsi, lorsqu'il mourut en 1066, l'absence de successeurs et ces tensions croissantes aboutirent à une importante crise de succession.
Cette crise opposa le roi de Norvège Harald Hardrada (≈1015-1066), le duc de Normandie Guillaume le Conquérant (≈1028-1087) et enfin Harold Godwinson (≈1022-1066) qui était comte de plusieurs territoires - Est-Anglie, Hereford, Wessex - et surtout le beau-frère du défunt roi qui aurait exprimé sur son lit de mort le vœu que celui-ci lui succède.
Homme très influent, il avait le soutien de la noblesse saxonne et de l'église d'Angleterre.
En parallèle, Harald invoqua un accord passé avec l'ancien roi de Danemark et d'Angleterre Hardeknut (≃1018-1042) qui devait lui permettre de récupérer le trône en absence d'héritiers au défunt roi.
Enfin, Guillaume le Conquérant avait également obtenu la promesse du trône par Édouard ainsi qu'un serment d'Harold qu'il ne respecta pas en réclamant le trône.
Harold Godwinson devint néanmoins le nouveau roi le 6 janvier 1066, puis réussi à se débarrasser d'Harald à la bataille de Stamford Bridge en septembre 1066.
Mais il fut à son tour défait par Guillaume le Conquérant à la bataille d'Hastings en octobre 1066, ce qui lui permit ainsi de s'emparer du trône d'Angleterre et de le garder pendant vingt ans.
Le royaume d'Angleterre fut dès lors dominé par la Maison de Normandie, avant de finalement changer de dynastie avec l’avènement du comte d'Anjou et du Maine Henri II (1133-1189) et de la maison des Plantagenêt en 1167.
L'Angleterre eut ainsi des rois d'origine française jusqu'en 1485.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 13616610
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 10:14

25 décembre 800

Charlemagne est couronné empereur d'Occident, un événement important dans l'histoire de l'Europe puisqu'il marqua la naissance de l'Empire carolingien et donc une étape supplémentaire dans l'apogée du pouvoir carolingien en Europe.
À la tête des francs depuis 768, le règne de ce roi pieux et guerrier fut marqué par de nouvelles conquêtes en Italie contre les Lombards - dont il devint le roi en 774 - ou encore en Germanie contre les Saxons.
Charlemagne dominait alors directement ou indirectement une grande partie de l'Occident chrétien, et donc de l'ancien Empire romain d'Occident, tout en apparaissant comme le protecteur de l’Église catholique et du pape.
Léon III (750-816) - élu en 796 - était alors en difficulté pour imposer son autorité au patriarche de Constantinople qui disposait du soutien du puissant Empire byzantin, mais aussi en difficulté face à la hiérarchie ecclésiastique et à la noblesse romaine.
Le souverain pontife cherchait donc à se doter lui aussi du soutien d'un puissant État, d'autant plus après l'attaque et l'emprisonnement dont il fut l’objet en 799, et le royaume de Charlemagne lui apparut comme l'allié idéal.
Plusieurs réunions eurent lieu entre les deux hommes et Charlemagne accepta finalement de soutenir le pape qui rentra alors à Rome et y rétablit sa position.
Le souverain franc l'y rejoint en novembre 800 et fit alors juger les ennemis de Léon III qui furent exilés, avant que la question de son couronnement impérial ne soit évoquée.
Une assemblée de prélats francs et romains accepta finalement de lui proposer le titre impérial qui n'était pourtant plus porté en Europe depuis plus de trois siècles.
C'est ainsi que Charles Ier, dit Charlemagne, fut couronné empereur d'Occident le 25 décembre lors de la messe de Noël qui se déroulait cette année dans la basilique Saint-Pierre au Vatican.
Lors de la cérémonie, c'est le pape qui posa la couronne sur la tête de Charlemagne avant l’acclamation - l'ordre était inversé chez les byzantins - pour montrer que c'est lui qui fait l'empereur.
Cette action marquait alors les prémices des conflits d'autorités entre les empereurs germaniques et le souverain pontife durant les siècles suivants.
Charlemagne fit cependant changer le rituel pour son fils et successeur Louis Ier le Pieux (778-840).
Ce couronnement ne fut pas reconnu par l'Empire byzantin qui voyait Charlemagne comme un usurpateur.
Les conseillers du nouvel empereur objectèrent que l'Empire byzantin était alors dirigé par une femme, l'impératrice Irène (752-803), et que le titre d'empereur était donc vacant. Les tensions montèrent ainsi rapidement entre les deux empires, et Charlemagne était prêt à se faire reconnaître par la force des armes s'il le fallait.
Il envisagea même d'épouser Irène qui se montrait favorable à ce projet qui aurait permis la réunification de l'Empire romain, mais l'aristocratie byzantine s'y opposa.
C'est finalement en 813 que Charlemagne fut officiellement reconnu comme empereur, soit un an avant sa mort en 814.
Le monde connu était désormais séparé en trois blocs principaux aux disparités religieuses entre l'Empire carolingien catholique, le monde musulman et l’Empire byzantin qui devint orthodoxe suite au schisme de 1054.

En images : tableau du peintre allemand Friedrich Kaulbach (1822-1903) représentant le couronnement de Charlemagne le 25 décembre 800.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 26996610
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 10:35

Louis IX ou le roi très chrétien

Le XIIIème siècle, est à juste titre le siècle de saint Louis. Né en 1214, Louis IX est trop jeune pour régner à la mort de son père en 1226.
Blanche de Castille assume la régence jusqu’à ce que son fils soit en âge d’assumer le trône en 1241.
Le futur Saint Louis stabilisera notamment les tensions sur son territoire pour se concentrer principalement sur ce qu’il considère être son devoir de chrétien : les croisades.

Louis IX se démarque des autres rois capétiens par sa foi très intense, inculquée par sa mère, Blanche de Castille, dès son plus jeune âge.
En effet, Louis IX sera marqué toute sa vie par une phrase prononcée par sa mère « elle préférait le voir mort qu’en état de péché mortel ».
Cette phrase prise à la lettre par le jeune Louis guidera sa conduite toute sa vie et influera toutes ses décisions.
Sa vie se rapproche fortement de la vie monastique. Il se lève à minuit pour les matines, assiste aux vêpres, aux complies, et à l’office des morts.
Il se confesse tous les vendredis et n’hésite pas à prier la Vierge en prononçant jusqu’à 50 Ave Maria par jour accompagnés de génuflexions.
Il est aussi dit qu’il chante la messe à cheval quand il ne peut pas poser pied à terre.
Il confie donc sa vie au Christ par le Combat mais aussi par la prière.
Le Christ est présent dans tous les moments de sa vie.
Mais comment un prince si occupé par ses devoirs de souveraineté peut-il réellement devenir saint ?
Et comment, d’un autre côté, les devoirs de piété, qui absorbent une si grande part de son temps, lui permettent-ils d’être un roi dans toute la force du terme ?

Certains seigneurs de son temps lui reprochent sa vie trop pieuse.
A cela, il rétorque qu’il est maître de ses actes et que s’il lui eût plu de passer le double de son temps à jouer aux palettes ou à courir le gibier, nul d’entre eux n’aurait eu l’idée de lui en faire le reproche.
En effet, on ne parle de lui dans la chaire que pour louer sa charité, sa simplicité et sa piété.
En cela, nous voyons clairement la mentalité et la façon de vivre de saint Louis.
Peu intéressé par les occupations de son temps comme la chasse, il préfère se consacrer à des activités plus spirituelles et être moins dans la mondanité.

Louis IX propage la chrétienté partout où il va, même à l’étranger.
Jusque dans les contrées les plus reculées on vante ses vertus et sa puissance.
Pour les Tartares, par exemple, il est en tout point, le plus grand prince de la chrétienté et pour les chrétiens d’Asie, même de son vivant, il est considéré comme le saint roi.

C’EST UN GRAND ROI CAR C’EST UN GRAND SAINT

Pour appuyer ces dires, nous pouvons notamment faire référence à une anecdote historique tirée d’Etienne de Bourbon :
Le roi, déguisé en écuyer, aurait distribué une grosse somme en deniers de sa propre main aux pauvres faisant l’aumône dans la cour du palais.
En cela, on peut voir un acte double.
Tout d’abord, un acte empli de bonté et d’humilité.
Mais aussi un acte social.
En effet, ne vaut-il pas mieux aider son peuple pour n’avoir que des mendiants plutôt que des brigands ?
Sa charité chrétienne et son bon cœur ont permis d’établir une paix sociale dans le royaume.

Comme autres actes d’humilité et de piété, Louis avait l’habitude de procéder au lavement des pieds des plus pauvres, suivant ainsi les pas du Seigneur.
Il veut dans la mesure du possible être le plus humble possible.
D’ailleurs, il est dit qu’il n’avait ni parures ni vêtements précieux.
Il s’habille simplement et demande à ses sujets d’en faire autant.

En 1270, Après une attaque à Tunis, le Roi tombe malade.
Pendant plusieurs jours, le mal le frappe avec violence.
Tremblant de fièvre, il insiste pour recevoir le viatique, la communion que l’on donne aux mourants, à genoux.
Au milieu de la nuit, il s’écrie « Nous irons à Jérusalem !».
Mais il ne parlait déjà plus de la Jérusalem terrestre.
Couché sur un lit de cendres, les bras en croix, le roi Louis IX mourut le 25 août 1270, dans l’humilité la plus totale.
Après sa mort et ses funérailles, le 22 mai 1271 à la basilique de Saint Denis à Paris, de nombreux miracles ont été recensés, jouant un rôle dans sa canonisation.

DE NOMBREUX MIRACLES ET UNE CANONISATION

Nous pouvons nous appuyer sur l’histoire, passée dans un village de France peu après la mort du Roi, d’un enfant de 4 ans, considéré comme cliniquement mort après un accident. Sans signe de vie, le corps froid et ne respirant plus depuis plusieurs heures, la famille avait commencé les préparatifs d’obsèques.
La mère désespérée promit à saint louis un cierge à sa taille.
Ce n’est que le lendemain, à l’heure où le cierge fut allumé, que la respiration de l’enfant reprit et ses fonctions vitales se rétablirent.

Cet exemple inexpliqué par la science, n’est pas l’unique témoignage des miracles de Saint Louis. Le 4 août 1297 à Orvieto, le Pape Boniface VIII annonce officiellement la canonisation de Louis IX appelé  “Saint Louis de France” .
Politiquement, cette canonisation a un impact important.
Il manque en effet à la dynastie des Capétiens un saint qui puisse servir de modèle tout en renforçant sa légitimité devant Dieu et les hommes.
Elle fait de Philippe le Bel et de ses fils, des descendants d’un Saint Roi.
La monarchie capétienne est alors à son maximum de prestige et la France figure comme le royaume le plus puissant et le plus prospère de la chrétienté.

Le 11 août 1297, Boniface VIII publie la bulle de canonisation « Gloria Laus », fixant la fête du Saint Roi au 25 août, date de sa mort à Tunis Seule la qualification de martyr, alors qu’il conduisait la huitième croisade n’a pas été retenue.

LA SAINTE CHAPELLE

A l’époque de Saint Louis, les pèlerinages sont de plus en plus fréquents.
Cet engouement est engendré à la suite de l’arrivée de plusieurs reliques en France.
Des centaines de nouveaux centres religieux, abritant de plus en plus de reliques se créent et éclosent afin que tous puissent venir prier, en espérant que leurs intentions de prière se réalisent et soient entendues.
Les pèlerinages deviennent dès lors un événement populaire.
On se déplace en foule avec parents et amis, vers des sanctuaires dont la réputation s’amplifie au fur et à mesure que des miracles se produisent.
Le premier grand pèlerinage fût celui de la Sainte Chapelle.
Son chantier s’étale entre 1241 et 1248 et se situe au cœur de l’île de la Cité.
Communément appelée la Chapelle d’or et de lumière, elle est construite pour protéger les Saintes Reliques que Saint Louis a rapportées de ses croisades et achetées à l’empereur Baudouin II de Constantinople, en besoin d’argent pour défendre son territoire.
Elles sont alors au nombre de 22.
On retrouve entre autres du saint sang, une pierre du saint sépulcre, du fer de la lance avec laquelle le centurion Longin avait percé le flanc de Jésus, de la Sainte Éponge que le bourreau avait présenté au Christ pendant son agonie, un fragment du Saint Suaire et de la tête de saint Jean-Baptiste, le roseau, le manteau de pourpre…
Aujourd’hui il n’en reste plus que 3 : un fragment de la croix du Christ, un clou qui aurait permis d’attacher le Christ sur la croix et la couronne d’épine.
Les reliques sont conservées dans la grande châsse, un coffre-fort d’orfèvrerie de 2,70 mètres de large, qui trône dans l’abside de la chapelle haute.
Le roi porte en permanence sur lui les dix clés servant à l’ouvrir et ne les confie à des personnes dignes de foi que contre signature de lettres de créance.
A la Révolution française, les reliques furent déposées à l’abbaye de Saint-Denis, puis remises en 1804 à l’archevêque de Paris.
Aujourd’hui, elles sont gardées autre part.
La Sainte-Chapelle n’abrite donc plus ces reliques.

En termes d’architecture, la Sainte-Chapelle est composée de deux chapelles : la chapelle basse dédiée à la Vierge depuis laquelle les domestiques du palais et les officiers pouvaient suivre la messe, et la chapelle haute, dédiée au roi et à sa famille.
Proche des berges de Seine, elle subira au cours des siècles diverses dégradations, dont la première, occasionnée par la crue de 1690, souffla les vitraux et abîma la modénature, exigeant un premier remaniement.
Les proportions de la Sainte-Chapelle sont considérées comme les plus parfaites que l’on connaisse dans l’art gothique.
Elles sont de 36 mètres de longueur hors œuvre ; 33 mètres dans œuvre ; largeur extérieure, 17 mètres ; intérieure, 16m,70.En ce qui concerne les vitraux, les 15 verrières (environ 15 mètres de haut sur 4,5 mètres de large) de la chapelle haute représentent 1113 scènes de la Bible, depuis Adam et Eve jusqu’à l’Apocalypse.
Saint-Louis s’est lui-même représenté sur certaines de ces scènes.
La rosace quant à elle, est un véritable chef d’œuvre.
En style gothique flamboyant, nom qui provient des effets de flammes utilisés pour les vitraux.
Elle ne date pas du 13e siècle comme les verrières, mais du XV siècle.
Elle compte 87 pétales.

Le monument a connu bien des péripéties : endommagé par des incendies en 1630 et 1776, puis à la Révolution où il servait de lieu de stockage pour les archives du Palais de Justice, il a failli être détruit.
Finalement, la Sainte chapelle est sauvée en 1836 grâce à la pression de l’opinion publique.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 640px-10
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 12:18

Philippe le Bel et ses descendants, des rois maudits ?

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Philip10

L’épisode est connu : le dernier maître de l’Ordre des Templiers, Jacques de Molay, maudit sur le bûcher l’artisan de sa perte, Philippe le Bel, ainsi que toute sa descendance.
Or en quelques années, le roi et ses fils connaissent tous une mort précoce…

"Pape Clément !… Chevalier Guillaume !… Roi Philippe !… Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste jugement ! Maudits ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !"
Ainsi s’exclame Jacques de Molay, le dernier maître des Templiers, au moment de périr sur le bûcher le 18 mars 1314.
Du moins, dans la suite romanesque de Maurice Druon, "Les Rois maudits" (1955-1977).


La persécution des Templiers

Clément, Guillaume, Philippe ?
Pour ce dernier, il s’agit bien sûr du roi Philippe le Bel, qui règne à partir de 1285 et s’applique à renforcer le rôle de l’État en éliminant toutes les autorités concurrentes, et ce jusqu’au clergé.
Il s’en prend directement à la papauté, au point d’entrer en conflit ouvert avec Boniface VIII et de frôler l’excommunication.
Mais un autre ordre religieux fait de l’ombre au trône de France : l’Ordre du Temple, devenu fabuleusement riche et puissant en participant aux croisades en Orient.

Philippe le Bel lance donc une cabale contre les Templiers, accusés de manquement à la charité, de comportements dépravés (notamment d’homosexualité entre frères) et surtout, de pratiques hérétiques.
La campagne de diffamation est orchestrée par Guillaume de Nogaret, premier conseiller et Garde des Sceaux, qui supervisera également le procès des Templiers.
Le pape Clément V tente d’abord de défendre le Temple, mais il finit vite par se ranger aux vues du tout-puissant roi de France.
En 1307, Jacques de Molay et les hauts dignitaires du Temple sont arrêtés et emprisonnés et en 1312, l’Ordre du Temple est supprimé au Concile de Vienne.

Abandonnés par l’Église, brisés par sept ans de cachot et de tortures, les Templiers confessent tous les crimes qu’on veut bien leur prêter, même les plus fantaisistes : crachats sur la croix, sodomie, idolâtrie…
Mais en mars 1314, Molay revient sur ses aveux et clame son innocence.
Relaps, il est condamné à être brûlé vif le 18 mars 1314 - et lance donc, selon la légende, sa malédiction depuis les flammes qui le dévorent.

Une "vengeance de Dieu" ?

Pourquoi la malédiction prêtée à Jacques de Molay a-t-elle connu une telle postérité ?
"Clément V meurt en avril 1314, puis Philippe le Bel le 29 novembre de la même année", rapporte Xavier Hélary, professeur d’histoire du Moyen-âge à l’université Jean-Moulin, auteur des "Templiers, leur faux trésor, leur vraie puissance" (2018).
Cette conjonction apparaît comme une forme de malédiction immanente, de vengeance de Dieu.
Quant à Guillaume de Nogaret, il meurt lui aussi… mais en avril 1313, un an avant le bûcher de Jacques de Molay.
"Clément V était malade, mais Philippe le Bel encore jeune : il n’avait que 46 ans.
Il fait une chute de cheval à la chasse, peut-être frappé d’un AVC.
Il est paralysé, puis il est transporté jusqu’à Fontainebleau où il finit par mourir."

Certes, il n’est pas si rare de mourir quadragénaire au XIVème siècle.
Mais le sort semble aussi s’acharner sur les fils de Philippe le Bel.
Le premier, Louis X, meurt en 1316 à l’âge de 26 ans, d’un refroidissement de poitrine après une séance de jeu de paume.
La comtesse d’Artois est accusée d’empoisonnement, mais finalement acquittée, et les causes de la mort du roi ne sont pas élucidées.
"Vu les connaissances médicales de l’époque, il n’est pas si étonnant qu’il soit mort accidentellement", relativise Xavier Hélary.
Son frère Philippe assume la régence au nom du fils de Louis X, dont la femme était enceinte au moment de sa mort.
Mais le petit Jean Ier, dit "le Posthume", ne survit que quatre jours : c’est la première fois, dans l’histoire de la dynastie capétienne, que le roi de France meurt sans héritier mâle.
La couronne échoit donc à Philippe, qui devient Philippe V le Long.

Des fins prématurées de Philippe V et Charles IV à la guerre de Cent Ans
Celle-ci ne lui porte pas plus bonheur qu’à son frère.
Atteint de fièvre et de dysenterie à partir de l’été 1321, Philippe V agonise à petit feu jusqu’au mois de janvier 1322, où il meurt à l’âge de 29 ans.
Lui non plus n’a pas de descendant mâle : c’est donc son frère cadet qui lui succède, Charles IV le Bel.
Celui-ci meurt à son tour de maladie en 1328, à 33 ans, alors que sa femme est enceinte.
Mais la veuve n’accouche que d’une fille, et le vivier d’héritiers mâles de Philippe le Bel s’est tari.
"Aucune de ces morts en soi n’a tellement surpris les gens, commente Xavier Hélary.
Les rois mouraient jeunes, en ce temps-là.
Ce qui a surpris, c’est que les trois meurent les uns après les autres, de façon prématurée."

En l’absence de loi claire en matière de succession, c’est Philippe de Valois, neveu de Philippe le Bel, qui est élu pour remplacer Charles IV.
Mais en 1337, Édouard III d'Angleterre, petit-fils de Philippe le Bel par sa mère Isabelle, revendique à son tour le trône de France, déclenchant la guerre de Cent Ans.

Il n’y aura donc pas de treizième génération pour les races ni du pape Clément - et pour cause -, ni pour Guillaume de Nogaret, ni pour Philippe le Bel.
Du moins, pas directement : car la dynastie capétienne se poursuit pendant et après la guerre de Cent Ans, à travers la branche des Valois et celle des Bourbons.
La treizième génération des descendants de Philippe le Bel correspond aux enfants de Louis XIV, à qui il n’arriva pas de malheur particulier et dont l’espérance de vie fut normale, eût égard à la médecine de l’époque et à la consanguinité de la lignée.
Notons toutefois qu’une légende populaire situe cette treizième génération à Louis XVI, guillotiné par la Révolution française.
Ce qui, bien que factuellement faux, donne à la malédiction de Jacques de Molay une conclusion bien plus satisfaisante.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 12:20

Simplet ?

Charles III alias le Simple devient roi des Francs le 3 janvier 898.
Il succède à Eudes, premier roi de la dynastie des « Robertiens » (car il est le fils aîné de Robert le Fort, marquis de Neustrie) à régner sur les Francs de l’Ouest.
Hugues Capet qui prendra la couronne au siècle suivant est descendant en ligne collatérale d’Eudes.
Après neuf ans de règne par les Robertiens, la couronne revient aux Carolingiens en la personne de Charles III le 3 janvier 898.
Etonnamment, Charles le Simple sera titré Charles III, alors que le prédécesseur d’Eudes, lui-même un Carolingien, c’était déjà fait titrer Charles III (alias « le Gros »).
Charles le Gros avait été roi des Francs d’Orient de 876 à 887, il avait disposé de la couronne impériale à compter de 881 puis de la couronne des Francs d’Occident à compter de 885.
Après une décennie robertienne, les Carolingiens reprennent le pouvoir en Francie occidentale en la personne de Charles le Simple.
Comme ses prédécesseurs, son règne peut se résumer à ses tentatives de régler la question des incursions vikings et de régler les contestations de son autorité par les grands féodaux.
Le 11 juillet 911, il réalise l’un des coups diplomatiques du siècle en signant avec les Vikings la paix de Saint-Clair-sur-Epte.
Au terme du traité, Charles concède aux Vikings l’embouchure de la Seine et son arrière-pays (la future Normandie).
En contrepartie, Rollon le Viking s’engage à assurer la défense de ce territoire au nom de Charles, il s’engage par ailleurs à christianiser ses hommes pour favoriser leur assimilation.
Malgré ce prodige diplomatique, le règne de Charles est constamment court-circuité par les grands féodaux et particulièrement par deux grandes familles du royaume.
Il s’agit des Robertiens, qui n’ont pas digéré d’être évincé du pouvoir ; c’est également le cas des Herbertiens.
Les deux familles contrôlent alors un vaste territoire composé de Paris et de son arrière-pays pour les Robertiens et de l’actuelle Aisne à la Seine-et-Marne pour les Herbertiens.
Pour le compte des Robertiens, c’est le frère cadet d’Eudes, Robert qui reprend le flambeau.
Après avoir dispersé les armées de Charles à Laon, Robert se fait élire roi des Francs le 29 juin 922 puis sacré à Reims le lendemain.
Mais Robert meurt les armes à la main lors de la bataille de Soissons conduite le 15 juin 923 contre Charles, neutralisant temporairement les Robertiens pour la course au pouvoir.
Son fils Hugues le Grand (père du futur Hugues Capet) reprendra le flambeau sans toutefois revendiquer la couronne de roi.
Le répit sera de courte durée pour Charles, alors que les Herbertiens entrent de nouveau en scène par l’intermédiaire du chef de famille, Herbert II, comte de Vermandois, de Soissons et de Meaux.
Ce dernier parvient par la ruse à capturer Charles III le 17 juillet 923 et à le faire emprisonner dans le castellum Theodorici (futur Château Thierry).
La capture de Charles signe de facto la fin de son règne alors que son épouse, Edwige de Wessex, fille du roi d’Angleterre Edouard l’Ancien, se réfugie en Angleterre avec son fils, le futur Louis IV.
Charles meurt le 7 octobre 929 à Péronne, son lieu de captivité qui sera également celui (plus bref) de Louis XI. Petit clin d’œil dont l’Histoire est tant friande.
Charles est inhumé en l’église Saint-Fursy avec pour épitaphe « Hic jacet Carolus Pius Francorum Rex, cuius animàm absoluat omnipotens et misericors Deus. Amen ».
A savoir, « Ici repose Charles, Pieux Roi des Francs ; que le Seigneur tout-puissant et miséricordieux absolve son âme ».
L’église a par la suite été détruite à la Révolution.
Quant aux Carolingiens, ils n’en ont pas pour autant fini avec la couronne des Francs de l’Ouest.
Revenu en Francie le fils de Charles, Louis IV, se fera couronner roi à Laon le 19 juin 936, il régnera près de vingt dans sur le pays.
Illustration : Georges Rouget (1783-1869), Charles III, dit le simple, roi de France en 896 (879-929), peinture acquise en 1838 et conservée au musée national du Château et des Trianons de Versailles.
Pour aller plus loin : Ivan Gobry, « Charles III. 898-929 », Paris, éditions Pygmalion, collection « Histoire des Rois de France », 2007.
1125 ans de date à date, 3 janvier 898.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 32414610
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 12:23

Charles Quint savoure.

François Ier est fait prisonnier à Pavie le 24 février 1525.
Le rêve italien du roi de France se brise sur le réalisme des Habsbourg au cœur de la Lombardie, dont le duché de Milan est revendiqué par le roi de France depuis le début de son règne (1515).
François Ier fait partie de ces rares souverains français fait prisonniers à l’issue d’une bataille.
Ceci dans la filiation de Saint Louis (Mansourah, Egypte, en 1250) Jean II (Poitiers, 1356) Louis XI (Péronne, 1468) ou plus tard Napoléon III (Sedan, 1870).
A une différence près pour Napoléon III qui abdique sa couronne au moment de sa captivité.
Alors que les quatre Capétiens sont restés rois tout en reconnaissant (à l’exception de Louis XI dont la captivité est brève) la mise en place d’une régence en leur absence.
Rapidement engagés après la bataille de Pavie, les pourparlers de paix s’enlisent entre les Habsbourg et les Capétiens de la branche des Valois-Angoulême.
Charles Quint fait alors déplacer le roi de France au Castel Nuovo de Naples.
Il quitte ensuite l’Italie pour la péninsule ibérique dépendante également des Habsbourg.
Arrivée à Barcelone, l’escorte royale passe par Valence avant de s’arrêter à Madrid.
Les passages du roi de France sont alors triomphaux.
Un traité de paix sera signé dans la ville espagnole.
François Ier obtient sa libération contre la captivité de ses deux fils et un mariage avec Eléonore de Habsbourg, sœur de Charles Quint vivant à Louvain (Belgique actuelle) et son arrière-pays.
Aussitôt libéré, le roi de France renie sa signature et reprendra sa lutte contre Charles Quint, tout en acceptant de consommer son mariage avec Eléonore.
En matière de femmes, François Ier fait rarement preuve de réserve.
Le couple ne donnera cependant aucun enfant.
Eléonore est la veuve de Manuel Ier du Portugal, décédé quatre ans plus tôt, en 1521.
Ce premier lit donnera deux enfants : Charles de Portugal, qui décédera rapidement et l’infante Marie, l’une des plus riches princesses d’Europe qui décèdera en 1577 à 56 ans.

Illustration : Ruprecht Heller, la bataille de Pavie.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 33164510

Pour aller plus loin : le classique de Jean Giono, « 24 février 1525 : Le Désastre de Pavie », Paris, éditions Gallimard, collection « Trente journées qui ont fait la France », 1963.
497 ans jour pour jour, 24 février 1525.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 12:26

Une révolution avant l’heure.

22 février 1358 : Étienne Marcel fait massacrer, sous les yeux du dauphin Charles, les maréchaux de Champagne et de Normandie.

La bourgeoisie parisienne tente alors sa première « Révolution française » dans un contexte d’affaiblissement du pouvoir royal en raison de la guerre de Cent Ans.
En 1355, pour financer une armée permanente de trente mille hommes, Jean le Bon convoque les XIVe États Généraux du Royaume.
En effet, depuis 1302 sous l’impulsion de Philippe le Bel, les Capétiens gouvernent en favorisant le développement de villes franches contre les grands féodaux.
Cette politique d’octroi de charte aux communes est doublée d’un usage régulier des États Généraux pour légitimer les décisions régaliennes prises par la couronne.
Ceci afin de justifier l’action de la couronne aux yeux de « l’opinion publique » tout en neutralisant les contre-pouvoirs des grands féodaux.
Philippe le Bel crée les Etats généraux en 1302 et les réuni pour la première fois en la cathédrale Notre-Dame de Paris du 23 mars au 10 avril.
Il convoquera les Etats à six reprises en douze ans, les derniers se réuniront le 1er août 1314 dans la cour du Palais de la Cité, pour financer une campagne militaire dans les Flandres.
Trente cinq ans plus tard, Jean II monte sur le trône en 1350.
Il réunit ses premiers Etats généraux en 1355 ayant pour ordre du jour la création de nouveaux impôts (notamment la désormais célèbre gabelle, un impôt sur le sel).
Mais Jean le Bon est fait prisonnier lors de la bataille de Poitiers de 1356, provoquant une « régence » confiée à son fils Charles, dauphin inexpérimenté de dix-huit ans.
C’est dans ce contexte d’affaiblissement du pouvoir central que les États Généraux du Royaume sont convoqués trois fois entre 1355 et 1357.
Au cours de ces réunions, Étienne Marcel, prévôt des marchands de Paris, tente d’imposer le contrôle de la monarchie par la bourgeoisie commerçante de Paris.
Sous l’impulsion d’Étienne Marcel, la « Grande Ordonnance » est votée le 28 décembre 1355 et promulguée le 3 mars 1357.
Ce texte comporte soixante et un articles, il est l'esquisse d'une monarchie contrôlée par la bourgeoisie et un plan de réorganisation de l’État.
Le Dauphin renonce à toute imposition non votée par les États Généraux, il accepte la création d'un Conseil de tutelle se substituant au Conseil du Roi.
Cinq jours après la promulgation de l'ordonnance, presque tous les conseillers royaux du moment sont exilés.
Les membres du parlement et de la chambre des comptes sont renouvelés, les officiers de justice et de finances destitués.
Étienne Marcel jubile, il pense avoir enfin pris le dessus sur les Capétiens.
Pour maintenir la pression, Étienne Marcel fait massacrer, le 22 février 1358, les maréchaux de Champagne et de Normandie sous les yeux du dauphin Charles.
Toute ressemblance avec le massacre des Suisses lors de la prise des Tuileries du 10 août 1792 est purement fortuite.
Le 22 février 1358, Marcel préserve le Dauphin en le coiffant du chaperon bleu et rouge aux couleurs de Paris, que portent ses partisans.
Humilié, Charles quitte Paris quelques jours plus tard tout en conservant malgré tout ses réseaux d’influence.
A la suite du siège de Paris de 1358, la bourgeoisie parisienne finit par se retourner contre Étienne Marcel.
Le 31 juillet 1358, il meurt assassiné par les commerçants parisiens.
On lui reproche notamment d’être allé trop loin dans son opposition au pouvoir royal et d’avoir voulu livrer la ville aux Anglais.
Le 2 août, Charles entre en triomphe à Paris, la bourgeoisie d’affaire devra patienter près de quatre cents ans pour prendre sa revanche sur le pouvoir royal ...

Illustration : Lucien Melingue (1841-1889), le Prévôt des marchand Etienne Marcel et le Dauphin Charles, 1879, musée d’Orsay.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 33127410

Pour aller plus loin : Raymond Cazelles, « Étienne Marcel : la révolte de Paris », Paris, éditions Tallandier, collection « Biographie », 2006.
665 ans jour pour jour, 22 février 1358.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 12:28

La diplomatie de Jean II.

22 février 1354 : traité de Mantes signé entre Jean II de France et Charles II de Navarre.

En pleine guerre de Cent Ans, le texte prévoit des échanges territoriaux entre les deux états, essentiellement en île de France et dans le Vexin.
Le traité règle également la question de la dot de Jeanne de France, la femme de Charles II de Navarre et fille de Jean II.
En jeu : soixante mille deniers d’or.
Jean II ne le sait pas encore mais il sera fait prisonnier par les Anglais deux ans plus tard, à la suite de la bataille de Poitiers de 1356.
Exilé à Londres pendant quatre ans, il regagne la France en 1360 après avoir autorisé la partition du pays au bénéfice des Anglais en vertu du traité de Brétigny.
Il termine piteusement son règne le 8 avril 1364 à l’hôtel de Savoie de Londres, ville qu’il avait rejoint quelques semaines plu tôt pour tenter de renégocier les clauses financières du traité de Brétigny.

Illustration à droite : Le roi de France Jean II le Bon à la Bataille de Poitiers en 1356, lithographie couleur XIXe siècle, chiné sur Akg-images.com

Illustration à gauche : Charles II le Mauvais, roi de Navarre, gravure de Léopold Massard.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 33168010

Pour aller plus loin : André Plaisse, « Charles, dit le Mauvais, comte d’Évreux, roi de Navarre, capitaine de Paris », Évreux, Société libre de l'Eure, 1972.
669 ans jour pour jour, 22 février 1354.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 12:30

Un trône convoité.

19 février 1291 : signature du traité de Tarascon réglant (temporairement) la crise liée au trône de Sicile.
Ce dernier est alors convoité par la maison d’Anjou et par la maison de Barcelone, représentée par Jacques Ier de Sicile.
Ceci dans le contexte des Vêpres siciliennes de 1282 qui a vu le trône de Sicile vaciller au dépens des Angevins.
Et dans le cadre plus général où le sud de l’Italie s’est constitué en royaume normand depuis que Robert II, originaire d’Hauteville en Normandie, a été sacré roi de Sicile le 25 décembre 1130.
A compter de cette date, la Sicile et le sud de la péninsule italienne devient une colonie normande, au même titre que l’Angleterre depuis la victoire d’Hastings de 1066.
Mais en 1189, Guillaume II de Sicile meurt sans héritier, faisant tomber le royaume de Sicile dans l’escarcelle des Hohenstaufen, dynastie royale de l’Empire germanique.
A compter de 1189, la Sicile et ses dépendances (le sud de la péninsule italienne) devient un territoire revendiqué tant par les seigneurs originaires de France que les seigneurs germaniques.
C’est dans ce contexte que Philippe le Bel apporte son soutien à la maison d’Anjou après les Vêpres siciliennes de 1282, célèbre révolte populaire des Siciliens contre Charles d’Anjou.
Jacques Ier de Sicile, de la maison de Barcelone, est quant à lui soutenu par les Impériaux.
Philippe le Bel est soutenu par le pape Nicolas IV, son célèbre rival Boniface VIII n’entrera en effet en fonction qu’en 1294.
Le pape Nicolas IV et Philippe le Bel entrent alors en contact avec le frère aîné de Jacques : Alphonse III d’Aragon.
Les pourparlers aboutissent à la conclusion du traité de Tarascon (à deux pas d’Avignon) le 19 février 1291.
Alphonse III consent à la perte de la Sicile et au retrait des troupes catalane et aragonaise de l’île italienne.
En contrepartie, le pape Nicolas IV annule l'investiture de la couronne d'Aragon concédée à Charles de Valois (frère de Philippe le Bel).
Investiture qui avait été octroyée par son prédécesseur : le pape Martin IV.
Tout semble réglé en Sicile, mais la mort prématurée d'Alphonse d’Aragon replonge l’île dans l’incertitude.
Jacques Ier de Sicile monte sur le trône d'Aragon sous le nom de Jacques II, tout en affirmant son autorité sur la Sicile.
Il faudra attendre la conclusion d’un nouveau traité, conclu à Anagni en 1295, pour régler définitivement la question sicilienne.

Illustration : Francesco Hayez (1791-1882), Les Vêpres siciliennes, 1846, Galerie nationale d'Art moderne et contemporain de Rome.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 33129510

Pour aller plus loin : Pierre Aubé, « Les empires normands d'Orient », éditions Perrin, collection Tempus 2006.
732 ans jour pour jour, 19 février 1291.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:01

Un couronnement en l’Eglise du Saint-Sépulcre de Jérusalem.

Amaury Ier est couronné roi de Jérusalem le 18 février 1162.

Il est le sixième monarque du royaume franc de Jérusalem et le troisième de la dynastie régnante depuis 1131 : celle des Gâtinais-Anjou.
Son couronnement intervient après qu’il a répudié Agnès de Courtenay pour se remarier à Marie Comnène.
Cette union débouchera sur la naissance de trois enfants : Sibylle, Isabelle et un certain Baudouin.
Amaury règnera douze ans à Jérusalem.
A sa mort le 11 juillet 1174, la couronne passe à son fils Baudouin qui sera titré Baudouin IV et sera surnommé « le Lépreux ».
Le royaume franc de Jérusalem est alors à son apogée.

Illustration : Jean Colombe (1430-1493), Amaury Ier en discussion théologique avec le clergé, vers 1474, miniature de tirée des Passages d'outremer.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 33148910

Pour aller plus loin : Élisabeth Crouzet-Pavan, « Le Mystère des rois de Jérusalem (1099-1187) », Albin Michel, 2013.
861 ans de date à date, 18 février 1162.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:05

« Toison-d'Or prend alors l'écrit et en fait lecture à haute voix.
C'était le vœu que faisait le prince d'entreprendre et d'exposer son corps pour la défense de la foi chrétienne, et pour résister à la dampnable entreprinse du Grand-Turc et des infidelles ...
Et, ajouta-t-il, si je puis, par quelque voye ou manière que ce soit, sçavoir ou cognoistre que ledit Grand-Turc eût volonté d'avoir affaire à moy corps à corps, je, pour ladite foy chrestienne soustenir, le combattray à l'ayde de Dieu tout-puissant et de sa très douce mère, lesquels j'appelle toujours à mon ayde. »
Mathieu d'Escouchy, chroniqueur du XVe siècle.

17 février 1454 : Philippe le Bon, duc de Bourgogne et les chevaliers de l’Ordre de la Toison d’or formulent le « Vœu du faisan ».
Le Vœu du faisan est un vœu formulé par le duc de Bourgogne et sa cour lors du « Banquet du faisan », tenu à Lille le 17 février 1454.
L'engagement concerne le fait d'aller délivrer Constantinople prise par les Turcs l'année précédente.
Le Vœu du faisan nous est rapporté par un chroniqueur contemporain répondant du nom de Mathieu d’Escouchy. Il écrit :
Mathieu d'Escouchy, chroniqueur de l'époque, fit un récit détaillé du Vœu du faisan :
« Après l'apparition d'un géant escortant une dame représentant la sainte Église, apparaît dans la salle du banquet : « Toison-d'Or, roy d'armes, lequel portoit en ses mains un phaisant (faisan) en vie, orné d'un riche collier d'or, garny de pierres fines et de perles ; et après iceluy Toison-d'Or, vinrent deux damoiselles adextrées de deux chevaliers de la Toison-d'Or.
Ils s'avancèrent jusques devant le duc, où après avoir fait la révérence, ledit Toison-d'Or parla à icelui duc en ceste manière : »
« Très haut et très puissant prince, et mon très redoutable seigneur, voyez ici les dames qui très humblement se recommandent à vous ; et pour ce que c'est la coutume qui a esté anciennement instituée, après grandes festes et nobles assemblées, on présente aux princes et seigneurs et aux nobles hommes le paon ou quelque autre noble oiseau pour faire des vœux utiles et valables, pour ce sujet on m'a ci envoyé avec ces deux damoiselles pour vous présenter ce noble phaisant, vous priant que le veuillez avoir en souvenance. »
« Ces paroles estant dites, icelui duc print un bref escript, lequel il bailla à Toison-d'Or, et dit tout haut : Je voue à Dieu, mon Créateur, à la glorieuse Vierge Marie, aux dames et au phaisant, que je feray et entretiendray ce que je baille par escript. »
« Toison-d'Or prend alors l'écrit et en fait lecture à haute voix. C'était le vœu que faisait le prince d'entreprendre et d'exposer son corps pour la défense de la foi chrétienne, et pour résister à la dampnable entreprinse du Grand-Turc et des infidelles… Et, ajouta-t-il, si je puis, par quelque voye ou manière que ce soit, sçavoir ou cognoistre que ledit Grand-Turc eût volonté d'avoir affaire à moy corps à corps, je, pour ladite foy chrestienne soustenir, le combattray à l'ayde de Dieu tout-puissant et de sa très douce mère, lesquels j'appelle toujours à mon ayde. » »
Le Vœu du faisan constitue un engagement chrétien pour la croisade.
Il répond par ailleurs au rituel païen qui faisait jurer les participants d’une fête à une entreprise sur un animal qu'ils se partageaient ensuite.
Cette fête du faisan précède la diète impériale de Ratisbonne concernant la Turquie, qui n'aboutira pas non plus.
La Dixième croisade tant attendu depuis 1272 n’aura pas lieu.
Quarante ans plus tard, les Occidentaux découvrent l’Amérique, se désintéressant ainsi définitivement du sort de Constantinople et de la Méditerranée orientale.
L’avenir est à l’Ouest : vers l’Atlantique.

Illustration : Le banquet du faisan

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 33157610

Pour aller plus loin : Agathe La Fortune-Martel, « Fêtes noble en Bourgogne au XVe siècle : Le banquet du Faisan (1454) : aspects politiques, sociaux et culturels », Montréal et Paris, Vrin, 1984.
569 ans de date à date, 17 février 1454.


Dernière édition par Jean le noir le Sam 25 Fév - 13:07, édité 1 fois
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:07

Gare à la tenaille.

Jean d’Angleterre débarque à La Rochelle le 16 février 1214.

Son projet d’invasion est simple : avec l’empereur d’Allemagne Otton, Jean projette de prendre en tenaille Philippe Auguste.
Les Anglais sont supposés envahir la France par l’ouest, les Germains par le nord, avec l’aide notamment du comte de Flandre en rupture de ban avec Phillipe Auguste.
La tenaille devait être anglo-germanique, elle sera finalement franco-française.
Informé des plans des Coalisés, Philippe Auguste dépêche son fils sur la Loire : ce dernier bat Jean d’Angleterre à La Roche aux Moines le 2 juillet.
Trois semaines plus tard le 27 juillet 1214 dans le nord du pays, Philippe Auguste en personne achève le travail.
Avec les vétérans de l’ost royal et les miliciens des communes, les Français se chargeront de doucher les espoirs germaniques lors de la célèbre bataille de Bouvines.
Entre temps, Jean comme Otton ont filé à l’anglaise.
La légitimité de Jean se pose désormais en Angleterre même : ses barons lui imposent en 1215 la « Grande Charte » qui contrôle strictement le pouvoir des Plantagenêts.
C’est le moment choisi par Philippe Auguste pour préparer la conquête de l’Angleterre.
Son fils sera chargé de ce projet, qui verra le jour un an plus tard, en 1216.
Avec l’appui (éphémère) des barons anglais, Louis de France sera titré pendant près de deux ans Louis Ier d’Angleterre.
Il est le seul Capétien à avoir disposé des deux couronnes de France et d’Angleterre.

Illustration : Arthur C. Michael (1881-1965) Jean sans Terre signe la Magna Carta, 1945.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 33112910

Pour aller plus loin : Amaury Chauou, « Les Plantagenêts et leur cour (1154-1216 », Paris, Presses universitaires de France, 2019.
809 ans de date à date, 16 février 1214.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:09

Un curé à la tête de l’état.

L’abbé Suger devient régent du royaume le 16 février 1147.

Ceci dans le contexte du départ de Louis VII pour la deuxième croisade.
Suger sera régent du pays pendant deux ans, de 1147 à 1149, année qui coïncide également avec la fin de la deuxième croisade et le retour de Louis VII en Francie.
A son retour à Paris, Louis VII proclame l’abbé Suger « père de la patrie » dans la plus grande tradition de l’Antiquité romaine et des usages du Sénat.
Principal ministre tant de Louis VI que de son fils Louis VII, Suger meurt le 13 janvier 1151 après une vie consacrée à la couronne.
Il est inhumé en la basilique Saint Denis, lieu de culte qu’il a lui-même fait reconstruire dans un nouveau style architectural.
On parle alors d’ « opus francigenum » (œuvre francilienne).
Suger ne le saura jamais, mais il a tout simplement inventé l’art qu’on appelle désormais « gothique ».

Illustration : Juste d'Egmont (1602-1674), Suger est fait abbé de Saint-Denis, tableau de 1630, musée d'Arts de Nantes.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 33153610

Pour aller plus loin : Michel Bur, « Suger, abbé de Saint-Denis, régent de France », éditions Perrin, Paris, 1991.
876 ans de date à date, 16 février 1147.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:12

Rififi en Bretagne.

13 février 1420 : attentat de Champtoceaux, les comtes de Penthièvre enlèvent le duc de Bretagne.

Au XIVe siècle durant la Guerre de Succession de Bretagne, Marguerite, fille du connétable Olivier V de Clisson et dame de Châteauceaux (Champtoceaux) est la prétendante des Penthièvre.
Elle aspire au titre de duchesse de Bretagne.
Avec l'aval du dauphin, le futur Charles VII, elle capture Jean V de Bretagne par la ruse et l'enferme dans la Tour du Diable de sa citadelle de Châteauceaux.
En représailles, les hommes du duc de Bretagne débutent le siège du château de Champtoceaux le 8 mai de la même année.
Le siège durera trois mois.
Marguerite, abandonnée par le Dauphin, finit par capituler.
Le prisonnier libéré fera raser totalement la citadelle avec interdiction de reconstruire à l'intérieur de l'enceinte.

Illustration : Enluminure représentant la fin du siège de Champtoceaux. Pierre Le Baud, Compillation des Cronicques et ystores des Bretons, XVe siècle, Paris, BnF.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 33098110

Pour aller plus loin : Jean-Pierre Leguay et Hervé Martin, « Fastes et malheurs de la Bretagne ducale, 1213-1532 », Rennes, Éditions Ouest-France, collection « Université », 1982.
603 ans jour pour jour, 13 février 1420.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:16

Mâle alpha.

Philippe le Bel fait brûler une bulle du pape Boniface VIII le 11 février 1302.

Elle intervient dans un contexte de rivalité entre les deux hommes pour le contrôle du pouvoir temporel en France.
En 1302, Philippe le Bel est un roi expérimenté de 44 ans qui gouverne le pays depuis le 5 octobre 1285.
Boniface VIII est son aîné, il a 67 ans mais il dispose de moins d’expérience sur le plan politique ; il est en effet Pape seulement depuis sept ans, le 23 janvier 1295.
En 1302, les hostilités entre Rome et Paris sont déjà bien ancrées dans le paysage de la diplomatie occidentale, elles remontent à la bulle « Clericis Laïcos » de 1296.
Au terme de cette bulle, le Pape interdit aux ecclésiastiques de payer quelconque subside aux princes sans l’accord préalable du saint Siège, sous peine d’excommunication.
Il s’agit pour le Pape de dépasser l’exercice de son pouvoir spirituel sur la chrétienté occidentale et de s’immiscer dans la gestion du pouvoir temporel des états européens.
En réponse, Philippe le Bel publie un édit interdisant à ses sujets, le clergé compris, d’envoyer des fonds à l’étranger sans son autorisation.
Boniface VIII cherche alors à temporiser face au roi de France.
C’est dans ce contexte notamment qu’il propose de canoniser Louis IX, en signe de détente.
Néanmoins les tensions réapparaissent avec le mariage de Rodolphe, roi des Romains et Blanche, fille de Philippe, vu d’un mauvais œil par Boniface.
Ce dernier renouvelle la bulle Clericis Laïcos, Philippe le Bel en réponse renouvelle l’interdiction de transférer des fonds à l’étranger sans autorisation royale.
Boniface publie alors la bulle « Ausculta, fili » en 1301, déclarant que les princes d’Occident doivent reconnaître le pouvoir temporel du Pape sur l’ensemble des royaumes chrétiens.
C’est Jacques de Normans, archidiacre de Narbonne, qui est chargé de faire connaître cette bulle à Philippe le Bel.
Il lui précise que si roi de France ne reconnaît pas l’autorité temporelle du Pape sur son royaume, il sera excommunié et la France frappée d’ « interdit ».
L’interdit est alors l’un des plus importantes sanctions à la disposition du Pape, lui permettant de prohiber quelque sacre que ce soit sur un territoire déterminé (baptême, funérailles, mariage).
C’était mal connaître le tempérament de Philippe le Bel : ce dernier fait brûler la bulle de Boniface le 11 février 1302 et expulse l’évêque de Pamiers, représentant du Pape en France.
Philippe convoque les tout premiers états généraux du pays au Louvre et à Notre-Dame de Paris, Boniface appelle les évêques et les docteurs en théologie à Rome.
La tension est à son comble.
Aux frontières, Philippe fait placer des corps-de-garde chargés d’interdire l’accès au royaume aux bulles et aux envoyés de Boniface.
Enfin le roi de France envoie à Rome son garde des sceaux, Guillaume de Nogaret, chargé de surprendre, enlever et conduire le Pape à Lyon pour le faire déposer devant un concile « national ».
La mort de Boniface le 11 octobre 1303 lui permet d’éviter cet ultime affront d’un roi de France particulièrement soucieux de son indépendance ...

Illustration à gauche :Philippe III (1245-1285) roi de France, dit le Bel,
RMN-Grand Palais (Château de Versailles).

Illustration à droite : portrait de Boniface VIII

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 32910510


Pour aller plus loin sur les premiers états généraux du royaume : Edgard Boutaric, « Les premiers états généraux (1302-1314) », éditions Bibliothèque de l'école des chartes, 1860.
Pour aller plus loin sur la rivalité entre Boniface VIII et Philippe le Bel : Antoine de Lévis-Mirepoix, « L’Attentat d’Anagni : Le conflit entre la Papauté et le Roi de France », Paris, éditions Gallimard, 1969.
721 ans jour pour jour, 11 février 1302.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:19

10 février 1162  

Baudouin III meurt à Beyrouth.

À l’exception de Godefroy de Bouillon (qui a renoncé au titre de monarque) Baudouin est le 5e roi franc de Jérusalem, sur les dix-huit monarques qui ont régné de 1100 à 1250 en Terre Sainte.
Il appartient à la dynastie de Gatinais-Anjou qui, comme son nom l’indique, est originaire de ce territoire qu’on appelle pas encore la France.
Cette dénomination émergera en effet peu à peu avec le règne de Philippe Auguste, qui naît trois ans après la mort de Baudouin III, en 1165, et qui sera roi de 1180 à 1223.
Le père de Baudouin, Foulques V, est originaire d’Anjou, même s’il a passé une partie de son enfance à la cour royale à Paris.
La mère de Foulques, Bertrade, a en effet abandonné son mari pour rejoindre Philippe Ier de France.
Mais Foulques a des prétentions territoriales ambitieuses.
Il parvient à se faire désigner par Louis VI le Gros comme le successeur de Baudouin II du titre prestigieux de roi de Jérusalem.
Foulques aborde à Saint Jean d’Acre le 2 juin 1129 avec sa femme Mélisende de Jérusalem.
Après la mort de Baudouin II, Foulques et Mélisende sont tous deux sacrés roi et reine de Jérusalem au Saint-Sépulcre, le 14 septembre 1131.
Baudouin III né la même année, il constitue la 1ère génération des Francs nés en Orient.
Son père Foulques meurt le 10 novembre 1143 d’une chute de cheval. Baudouin est alors couronné roi de Jérusalem le 25 décembre de la même année, il régnera 18 ans.
Baudouin n’ayant que 13 ans, un conseil de régence se met en place pendant sa minorité, conformément aux usages sous l’Ancien régime.
Le conseil de régence est alors présidé par sa mère Mélisende.
Au début du règne, la régence ne bouleverse par le statu quo : le royaume franc de Jérusalem reste allié à Damas contre Zengi, « atabeg » (noble) de Moussol et d’Alep.
Au grès de divers renversements d’alliance, la majorité de Baudouin III approche en 1152.
Mais sa mère s’est habituée à ses fonctions de régente et n’entend finalement pas céder sa couronne à son fils.
La même année, Baudouin est contraint de faire le siège de la Tour de David où sa mère s’est réfugiée, pour la bouter hors de Jérusalem (la Tour de David se visite toujours dans le quartier arménien de la ville).
À la fin de l’année 1152, Baudouin dispose enfin des coudées franches pour régner sur le trône de la ville Sainte. Son règne effectif durera 10 ans, jusqu’en 1162.
Son principal opposant au cours de son règne est le fils de Zengi : Nur ad-Din.
Au grès de ses conquêtes en Terre Sainte, ce dernier n’est plus un simple atabeg comme son père mais devient émir de Damas (reprise aux Francs) et d’Alep.
Comprenant que l’arrivée de croisés francs ne suffira pas à défendre le territoire, Baudouin en appelle à Byzance, mais les discussions s’enlisent avec l’Empereur Manuel Ier.
Après avoir mené des campagnes militaires communes, Manuel opère un renversement d’alliance avec l’émir Nur ad-Din en mai 1159.
Ce renversement d’alliance est bénéfique pour Byzance (en plus de l’émirat d’Alep, les Seldjoukides de Rum font allégeance à l’Empereur d’Orient) mais affaiblit le royaume franc de Jérusalem qui se trouve isolé dans la région.
Baudouin III meurt à Beyrouth le 10 février 1162. On soupçonne le médecin tripolitain Barak de l’avoir empoisonné.
Le monarque avait à peine trente ans.
N’ayant pas d’héritiers, la couronne de Jérusalem revient au frère de Baudouin, qui monte sur le trône sous le nom d’Amaury Ier.

Illustration : représentation de Baudouin III sur un vitrail de Bruges.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 32900710

Pour aller plus loin : René Grousset, « Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem », Paris, éditions Perrin, 1935, réimprimé en 2006.
861 ans jour pour jour, 10 février 1162.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:22

Le siècle des femmes.

9 février 1450

Agnès Sorel meurt au Mesnil sous Jumièges (en Normandie). Elle a vingt-sept (ou vingt-huit) ans à peine.
Née en 1422 en Picardie (ou en Touraine selon les historiens), Agnès Sorel est l’une des personnalités féminines françaises qui a le plus compté au cours de ce XVe siècle éminemment féministe.
Car le XVe siècle a en effet donné à la France trois femmes qui ont chacune à leur manière su incarner le pays.
La première est bien évidemment Jeanne d’Arc, dont l’action à Orléans en 1429 a mis fin à la campagne de la Loire qui préparait l’invasion anglaise des provinces restées fidèles aux Capétiens.
La dernière est Anne de Beaujeu, fille de Louis XI, tutrice du royaume (on ne parle pas encore de « régence » à l’époque) pendant près de dix ans entre 1483 et 1495.
Ceci, au cours de la minorité de son frère et futur Charles VIII.
Epoustouflante femme d’état dont nous commémorions cette année le 500e anniversaire de la mort l’année dernière, Anne de Beaujeu est surnommée « Madame la Grande ».
Elle est par ailleurs considérée par ses contemporains comme l’une des femmes les plus puissantes d’Occident.
Intercalée entre Jeanne d’Arc et Anne de Beaujeu, la France peut compter enfin sur Agnès Sorel, née dans les années 1420.
Elle appartient à une famille de la petite noblesse angevine désargentée.
Demoiselle d’honneur d’Isabelle Ier de Lorraine (épouse de René d’Anjou) elle devient la favorite de Charles VII en 1443.
Une relation qui ne lui assure pas de titre particulier, mais au terme de laquelle elle donnera au roi trois filles.
Elle meurt le 9 février 1450 à Le Mesnil-sous-Jumièges (Normandie) alors qu’elle vient d’accoucher d’une quatrième fille (qui meurt en bas âge).
Considérée comme la plus belle femme de la cour, elle inspire les artistes et particulièrement Jean Fouquet (cf le visuel) qui réalisera un tableau d’elle d’une modernité à couper le souffle.
Pour l’anecdote, le Musée des Arts Décoratifs de Bourges possède une mèche de cheveux d’Agnès Sorel qui a été authentifiée comme lui appartenant, à la suite d’une étude en 2005.
La mèche conservée par le Musée est brune, alors qu’Agnès Sorel était blonde. La dépigmentation s’explique par l’usure des siècles.

Illustration : Jean Fouquet (vers 1420 vers 1478), La Vierge à l'enfant entourée d'anges, vers 1452, dans la collégiale Notre-Dame de Melun jusqu'en 1775, aujourd’hui Musée Royal des Beaux-Arts d'Anvers, partie droite du « diptyque de Melun ».

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 32842810

Pour aller plus loin : Philippe Robert, « Agnès Sorel », Paris, éditions Hachette, 1983.
573 ans jour pour jour, 9 février 1450.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:26

Deus lo vult.

8 février 1250

Première journée de la bataille de Mansourah en Egypte.
Une bataille qui oppose Saint Louis aux Ayyoubides dans le contexte de la Septième croisade.
L’affrontement durera quatre jours et se soldera par un succès français.
Une victoire à la Pyrrhus : les Croisés perdent trois grands seigneurs dans les combats : Robert d’Artois, Guillaume de Sonnac et Jean de Ronay.

Illustration : Bataille de Mansûra (1250). Enluminure du manuscrit du chroniqueur Guillaume de Saint-Pathus, Vie et miracles de saint Louis, XIVe siècle, Bibliothèque nationale de France.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 32978510

Pour aller plus loin : Régine Pernoud, « Les Hommes de la Croisade », Mayenne, éditions Taillandier, 1977.
773 ans de date à date, 8 février 1250.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:28

Fidélité à Charles V..

5 février 1369

Les consuls de Cahors jurent fidélité à Charles V déclarant que « même sous la domination anglaise, ils n'avaient jamais cessé d'avoir le cœur français ».
Au cours du Moyen Âge, le pouvoir politique à Cahors se dispute entre évêques, consuls puis sénéchaux.
Cahors est alors une importante cité du petit Comté de Quercy, lui-même incorporé dans le vaste Comté de Toulouse, dans ce jeu de mille feuilles si caractéristiques de la période féodale.
Le comté de Quercy est un lieu stratégique, devenant un enjeu majeur pendant la guerre de Cent Ans, et même avant.
Dès 1228, Saint Louis revendique les droits de la couronne sur cet état.
À la faveur d’une crise de succession liée à la mort de Jeanne de Toulouse en 1271, le Quercy est revendiqué tant par les Capétiens que par les Plantagenet.
Le conflit est tranché par le traité d’Amiens de 1279.
Édouard Ier d’Angleterre se voit restituer les Comtés d’Agenais et de Saintonge (appartenant au duché de Guyenne).
De leur côté Philippe le Hardi, puis Philippe le Bel conservent le Quercy (comté de Toulouse, rattaché depuis 1271 au domaine royal) contre paiement d’une rente annuelle.
Les revendications des Plantagenet sur le Quercy reprennent toutefois avec le déclenchement de la guerre de Cent Ans.
Cahors, qui subit de plein fouet la Peste Noire, a alors perdu de sa superbe.
Dans sa prison de Londres, Jean II accepte la grande partition du pays.
Le traité de Brétigny du 8 mai 1360 formalise les cessions territoriales au bénéfice de l’Angleterre.
Après avoir tenté de reculer l’échéance, les consuls de Cahors se résignent à remettre la ville aux Anglais.
Une cérémonie est organisée pour la circonstance le 8 janvier 1362.
Au cours de la journée, les clés de Cahors sont remises au Lieutenant du roi d’Angleterre.
Il s’agit de Jean Chandos (l’un des plus grands sabres anglais du XIVe siècle) la cérémonie a lieu en présence du maréchal de France Boucicaut.
C’est la consternation, tant du côté des habitants du Quercy que du côté du domaine royal.
Mais l’espoir demeure et la volonté de reconquête sera engagée dès l’accession au trône de Charles V en 1364.
L’année suivante le roi envoie son meilleur sabre, Bertrand du Guesclin, en campagne en Castille.
Revenu en France en 1370, du Guesclin est fait connétable de France par Charles V et sera chargé de reprendre, par la force si besoin, les provinces perdues par le traité de Brétigny de 1360.
Un an pour tôt, le 5 février 1369, les consuls de Cahors rappelaient leur fidélité au roi de France.
Ils déclarent que « même sous la domination anglaise, ils n'avaient jamais cessé d'avoir le cœur français ».
Les remarquables faits d’armes de du Guesclin permettent à la France de conclure le 1er juillet 1375 la trêve de Bruges au dépend des Anglais.
Charles V se voit restituer ses droits sur la Bretagne et une partie de la Guyenne. Édouard III d’Angleterre conserve Calais, trois villes bretonnes et des confettis du duché de Guyenne.
Toujours fidèle à la couronne de France, le Quercy refusera de reconnaître le traité de Troyes de 1420.
Le Quercy particulièrement refuse les stipulations du traité qui formalisent la déchéance des droits du Dauphin (futur Charles VII) sur le trône de France, au bénéfice des Anglais.
Alors que les Parisiens, les Normands et les Bourguignons approuvent le transfert du pouvoir politique français à Londres, les terres occitanes réitèrent leur fidélité sans condition aux Capétiens.
Réfugié à Bourges, le dauphin (futur Charles VII) sait qu’il peut compter notamment sur le soutien de la Touraine, du Berry, de l’Aquitaine et du Dauphiné.
Au terme de la guerre de Cent Ans, le Quercy sera définitivement incorporé au domaine royal en 1472.
Une incorporation qui consacre plus d’un siècle de soutien indéfectible aux intérêts de la couronne de France.

Illustration : Jehan (Jean) Chandos à Cahors par Jacques Leman. La scène correspond à la remise des clés de la ville le 8 janvier 1360, avec au premier plan deux consuls de Cahors en habits d'apparat.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 32925610

Pour aller plus loin : Françoise Autrand, « Charles V : le Sage », Paris, éditions Fayard, 1994.
654 ans de date à date, 5 février 1369.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:32

Le dernier fils.

1er février 1338

Charles IV alias le Bel meurt à trente-trois ans sans héritier mâle, c’est la fin du « miracle Capétien ».
Charles est le troisième fils de Philippe le Bel à monter sur le trône de France.
En effet, Philippe le Bel, alias le « roi de fer », meurt le 29 novembre 1314 à Fontainebleau en laissant à la France trois héritiers : l’aîné Louis, Philippe et leur frère cadet Charles.
Ils vont chacun régner sur le trône pendant une période totale de vingt quatre ans.
A titre de comparaison, Philippe le Bel règnera personnellement pendant vingt neuf ans.
Louis est le premier à ceindre la couronne de son père sous le nom de Louis X, de 1314 à 1316.
Il meurt sans héritier à vingt-six ans, à Vincennes, après un malaise à la suite d’une partie de jeu de paume.
Son frère Philippe lui succède sous le nom de Philippe le Long, il sera roi sur une durée un peu plus longue que son frère, pendant cinq ans.
Il meurt sans héritier le 3 janvier 1322, à vingt-neuf ans, à l’abbaye royale de Longchamp (près d’Auteuil) de dysenterie.
Conformément au précédent créé pour Philippe le Long, le dernier fils de Phillipe le Bel, Charles, monte sur le trône en 1322, il gouvernera à peine six ans.
Dès le début de son règne en 1322, Charles IV est confronté à une insurrection paysanne en Flandre.
En 1323 il projette de se croiser pour libérer la Terre Sainte, mais les discussions engagées avec Byzance finiront par s’enliser.
En 1324, il tente de se faire élire Empereur de Romains, là encore sans succès (François Ier et même Louis XIV connaîtront la même infortune).
Le principal point à mettre au crédit du règne de Charles IV est sa politique de fermeté avec l’Angleterre.
Refusant de prêter au roi de France l’hommage pour ses possessions continentales, Édouard II se voit retirer le duché d’Aquitaine par Charles.
Ce dernier finira par lui en rétrocéder une partie à la suite d’un traité de paix au terme duquel Édouard reconnaît bien son état de vassal.
Ce sont toutefois les prémices de la guerre de Cent Ans, dont le point de départ est fixé par l’historiographie en 1337.
Charles IV meurt à trente-trois ans sans héritier, le 1er février 1338 à Vincennes, il est le dernier monarque descendant en ligne directe d’Hugues Capet.
Son court passage sur le trône sera finalement éclipsé par les deux figures monarchiques qui ont le plus compté au XIVe siècle.
Il s’agit de son père Philippe le Bel (roi de 1285 à 1314) puis Charles V (roi de 1364 à 1380).
Le règne remarquable de Charles V démontrera que le miracle capétien peut se poursuivre, même si les Valois ne sont qu’une ligne collatérale de la prestigieuse dynastie.
Ce dernier clos en effet la première partie de la guerre de Cent Ans au bénéfice des Capétiens, principalement grâce à son sabre, Bertrand du Guesclin.

Illustration :Charles IV, huile sur toile de 1837, château de Versailles.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 32866210

Pour aller plus loin : Christelle Balouzat-Loubet, « Louis X, Philippe V, Charles IV : les derniers Capétiens », Paris, éditions Passés composés, 2019.
Jules Viard, « Les Grandes Chroniques de France : publiées pour la Société de l'Histoire de France », Paris, éditions Librairie ancienne Honoré Champion, 1937, en libre accès sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65480497.r=.langFR  
695 ans jour pour jour, 1er février 1338.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:39

Bretagne capétienne.

Jean Ier de Bretagne épouse Blanche de Champagne le 16 janvier 1235.

Il est aujourd’hui de bon ton d’opposer la couronne de France aux ducs de Bretagne soucieux de leur indépendance vis-à-vis de Paris.
La réalité médiévale est toutefois beaucoup nuancée, d’autant plus que les politiques bretonnes et françaises sont déjà étroitement nouées.
L’exemple de Jean de Bretagne est parlant.
Il appartient à la maison capétienne de Dreux, une branche cadette de la dynastie des Capétiens issue de Robert Ier de Dreux.
Robert Ier est le fils de Louis VI le Gros, roi de France de 1108 à 1137.
Le petit-fils de Robert Ier, Pierre, nait vers 1187 à Dourdan, au cœur du domaine royal.
Il comprend que les places sont déjà chèrement acquises à Paris (et pour cause, nous sommes en pleine ascension de Philippe Auguste), il se tourne alors vers la Bretagne.
Il a le nez creux en épousant en février 1214 Alix de Thouars.
Cette dernière dispose du titre de duchesse de Bretagne par son père, depuis 1203.
Par ce mariage, Pierre Ier devient duc de Bretagne et fonde la dynastie des ducs capétiens de la province.
De facto, la maison des Capétiens de Dreux disposera du titre de duc de Bretagne jusqu’à sa réunion définitivement au domaine royal sous le règne de François Ier.
Anne de Bretagne, dernière duchesse de la province, est en effet descendante en ligne directe de Pierre Ier (et donc incidemment descendante de Louis VI le Gros).
Lorsque Jean Ier épouse Blanche de Champagne le 16 février 1235, il est duc depuis plus de dix ans, à la suite de la mort de sa mère Alix de Thouars en 1221.
Compte tenu de sa minorité, le duché est placé sous la supervision d’un conseil de régence et le père de Jean, Pierre Ier de Bretagne, devient son tuteur (on parle alors de « baillistre »).
Cette fonction assure à Pierre la réalité des leviers de pouvoir sur le duché jusqu’à la déclaration de majorité de son fils en 1237.
C’est donc bien le père qui organise le mariage de son fils deux ans plus tôt.
La cible de ce mariage est la fille de Thibaut IV, comte de Champagne et roi de Navarre : Blanche de Champagne (ou de Navarre).
Ce mariage constitue une opération financière d’envergure pour le duché, Thibaut IV assurant comme dot le royaume de Navarre, rien de moins.
Mais ce dernier se remarie lui-même et devient père d’un héritier mâle, qu’il prénomme Thibaut II et à qui il assure le royaume de Navarre.
Jean Ier de Bretagne renoncera officiellement à ses droits sur le royaume de Navarre en 1254 et préférera se tourner vers l’Angleterre, alors une profitable colonie normande.
Un peu plus de dix ans plus tard, en 1268, il acquerra en effet le titre de comte de Richmond et les gains financiers qui vont de pair.
Jean Ier meurt le 8 octobre 1286 après avoir régné sur la Bretagne soixante-quatre ans.
Il est inhumé dans l’abbaye de Prières (ça ne s’invente pas) dans la commune de Billiers, dans l’actuel département du Morbihan.

Illustration : Sceau de Jean Ier de Bretagne.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 32590710

Pour aller plus loin : Marjolaine Lémeillat, « Actes de Jean Ier, duc de Bretagne (1237-1286) », Presses universitaires de Rennes, 2015.
788 ans de date à date, 16 janvier 1235.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:41

Une croisade intérieure.

Pierre de Castelnau est assassiné le 15 janvier 1208 dans le vicomté de Nîmes.

Né vers 1170, Pierre de Castelnau est un prêtre de l’ordre des Cisterciens qui écume les routes occitanes pour convertir les Cathares à la « Vrai Foi ».
Du moins pour éviter la contagion de cette hérésie très populaire au sud de la Loire.
Légat du pape et ami personnel d’Innocent III, Pierre de Castelnau n’est pas un personnage à prendre à la légère.
Alors qu’il fait relâche près de l’abbaye de Saint Gilles du Gard (à proximité de Nîmes), il est approché par un inconnu.
L’homme en question est un écuyer du comte de Toulouse qui a reçu l’ordre d’assassiner le légat du pape.
Il accomplit sa basse besogne le 15 janvier 1208, Pierre est inhumé sur place.
Le comte de Toulouse est alors un personnage particulièrement puissant, qui règne sur un immense territoire par le biais de ses possessions personnelles et de celles dépendant de ses vassaux.
Il tient la Garonne à l’est, les Pyrénées et la façade méditerranéenne au sud, la Dordogne au nord, le Rhône à l’est, et même au-delà à travers le comté de Valentinois et le Marquisat de Provence.
Un territoire débordant donc l’actuelle région d’Occitanie.
Le comte de Toulouse ne le sait pas encore mais en commanditant un acte aussi symbolique, il va s’attirer les foudres tant de Philippe Auguste que d’Innocent III.
Un concile des évêques sera réuni dans l’abbatiale de Saint-Gilles un an plus tard, le 18 juin 1209, au terme duquel Innocent III appelle les Chrétiens à se croiser contre le comte de Toulouse.
Ce que l’historiographie qualifiera par la suite la « Croisade contre les Albigeois » ne fait que commencer.
Elle débutera par le sac de Béziers le 22 juillet 1209 par Arnaud Amalric, abbé de Citeaux, à la tête de vingt mille hommes.
L’historiographie fixe un cadre temporel relativement strict à la Croisade des Albigeois, qui aurait durée vingt ans, jusqu’en 1229.
En réalité elle occupera trois rois de France, de Philippe Auguste à son petit-fils Louis IX (Saint Louis) en passant par le père de ce dernier : Louis VIII.
La réunion du comté de Toulouse au domaine royal par Saint Louis dans les années 1250 signera la fin de la révolte en pays occitan.

Illustration : Juan Alaminos, assassinat de Pierre de Castelnau, illustration réalisée pour Historia de Espana vers 1885.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 32536010

Pour aller plus loin : Étienne Cassignol, « France d’oïl contre France d’oc : la première guerre franco-française », 1209-1249, La Compagnie littéraire-Brédys, Paris, 2006.
815 ans de date à date, 15 janvier 1208.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Jean le noir Sam 25 Fév - 13:43

Une princesse élevée au rang de roi.

15 janvier 1484

Ouverture des 27ème états généraux du royaume par Anne de Beaujeu, fille du défunt Louis XI.

Les états généraux de 1484 sont convoqués à Tours, afin de déterminer qui doit occuper la « régence » après la mort de Louis XI (30 août 1483) et pendant la minorité de Charles VIII.
A l’époque on ne parle pas encore de régent (la fonction émergera au siècle suivant) mais de lieutenant-général du royaume ou de tuteur du roi.
Les états généraux exposent alors un programme politique complet :
Subsides au pouvoir royal en échange de libertés civiles et commerciales, rétablissement de la Pragmatique Sanction, indépendance des états provinciaux.
Pour la première fois, les actes officiels des états contiennent les termes « tiers état » et « états généraux ».
Au terme des états généraux, Anne de Beaujeu s’impose comme la tutrice de son frère auprès des grands du royaume.
Son mari, qui était un proche de Louis XI, bénéfice par ailleurs d’une place au sein du conseil de régence.
Anne de Beaujeu dispose de facto des leviers de pouvoir depuis près de six mois, à savoir le 30 août 1483, date de décès de son père.
Désormais maitresse incontestée du pays, elle restera à la tête de l’État plus de huit ans et cédera le trône à son frère, Charles VIII, lorsqu’il sera déclaré majeur.
Incontestablement l’une des plus grandes dirigeantes de l’histoire de France, aujourd’hui retombée dans l’anonymat, Anne de Beaujeu a dirigé la France pendant près de dix ans en tout.
Toujours sous la qualité de tutrice, de 1483 à 1491, puis de 1494 à 1495.
Surnommée « Madame la Grande », elle est considérée par ses contemporains comme l’une des femmes les plus puissantes du monde connu.
Après avoir cédé les attributs de la couronne à son frère, elle devient régente du duché de Bourbon qu’elle dirige de 1503 à 1521 sur le même modèle que l’état central.
Elle meurt le 14 novembre 1522 à soixante et un ans, après avoir vu passer quatre rois sur le trône de France : de son père Louis XI à son frère Charles VIII, en passant par Louis XII puis François Ier.
Il y a quelques mois, nous avons commémoré le cinq-centième anniversaire de sa mort.

Illustration : Jean Hé (1455-1505), triptyque de Moulins, détail sur Anne de Beaujeu, 1489, Cathédrale Notre-Dame de Moulins.

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 32569710

Pour aller plus loin : Aubrée David-Chapy (préface de Denis Crouzet), « Anne de France, Louise de Savoie : inventions d'un pouvoir au féminin », éditions Classiques Garnier, collection « Bibliothèque d'histoire de la Renaissance », 2016.
539 ans jour pour jour, 15 janvier 1484.
Jean le noir
Jean le noir

Messages : 1617
Date d'inscription : 20/12/2015
Age : 45
Localisation : 2755 route de saint etienne lieu dit boulaine - 42550 USSON EN FOREZ

Revenir en haut Aller en bas

Un jour, un mot, une histoire médiévale - Page 3 Empty Re: Un jour, un mot, une histoire médiévale

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 3 sur 13 Précédent  1, 2, 3, 4 ... 11, 12, 13  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum